Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire
samedi 5 décembre 2020
Le Métropolite Antoine (Pakanitch) parle des personnes les plus susceptibles d'avoir peur et des conséquences que peuvent avoir la peur et la panique.
Archiprêtre Igor Fomin: "Comment un pécheur invétéré peut-il obtenir le salut ?"
Pour commencer, il est très important qu'une personne, qui ne peut se débarrasser d'un péché récurrent, comprenne clairement qu'il s'agit d'un péché et prenne le problème très au sérieux.
Il est crucial d'appeler le péché un péché, qu'il se produise souvent ou non, qu'il soit répété ou non, qu'il nous semble petit ou grand : il est important d'appeler le péché un péché. Dès que nous cesserons de le faire, dès que la recherche d'une excuse pour une passion commencera, il se passera quelque chose que l'on peut également trouver dans la médecine. Il est beaucoup plus facile d'aider une personne, qui est consciente de sa dépendance à l'alcool et qui a peur de devenir alcoolique et d'en parler, que celle qui n'admet pas son alcoolisme à la fois vis-à-vis d'elle-même et vis-à-vis des autres. Par ailleurs, une personne qui a des problèmes psychologiques, des craintes et des inquiétudes, mais qui croit être parfaitement normale et refuse l'aide d'un psychologue ou d'un psychiatre, peut se retrouver dans une terrible impasse avec ses problèmes et souffrir en tant que personne. Il est crucial de reconnaître ce qui vous arrive : et en ce sens, c'est la première victoire, lorsqu'une personne comprend un péché comme tel et ne s'y abandonne pas, même si elle l'accompagne constamment.
Que devez-vous faire si vous comprenez cela ? Ne vous arrêtez pas seulement à la réalisation mentale. Cherchez un moyen de vous débarrasser d'un péché sans crainte. Et là, peut-être, nous devrons changer notre mode de vie.
Supposons que vous réalisiez qu'une personne vous est chère, qu'elle est votre meilleure amie, mais que votre communication va de pair avec des libations tout le temps, alors, peut-être, vous devez vous éloigner d'elle malgré votre merveilleuse relation.
Ou, par exemple, si vous avez une passion liée à des soucis de carrière, vous devrez peut-être prendre des décisions et changer d'emploi. Je parle ici de circonstances extérieures à la vie. Mais en fait, l'Orthodoxie n'est pas fondée sur une sorte de spiritualité subtile et de négation de tout ce qui est matériel et charnel. Tout est essentiel dans notre foi, et la façon dont nous agissons au niveau externe, la façon dont nous nous comportons est l'aspect le plus important de la vie spirituelle. Par conséquent, faites attention à ce qui peut être changé dans votre vie quotidienne, à savoir s'il est possible de s'éloigner de votre péché d'une manière ou d'une autre : dans la routine quotidienne, dans le rythme ou la nature du travail, dans les relations, etc.
Et enfin, il y a la chose la plus importante qui ne peut en aucun cas se produire. Il s'agit du découragement et du jugement de soi. Malheureusement, nos péchés, qu'ils soient petits ou grands, terribles ou à peine perceptibles en apparence, nous entraînent dans un état de découragement, c'est pourquoi nous ne faisons rien de notre péché dit "habituel". Nous nous condamnons par avance au Nom du Christ, au Nom de Dieu, au Nom de l'Église, et nous croyons que Dieu ne nous accepterait pas en tant que tels, qu'avec notre être en tant que tel, nous ne sommes tout simplement personne à Ses yeux, que nous n'avons pas le droit de nous tenir devant Lui.
Bien que ce soit notre propre tentation, cela revient à ne pas faire confiance à Dieu, Qui cherche à nous offrir Sa main, Qui cherche à nous sauver à tout moment et en tout lieu et Qui est toujours là dans les circonstances les plus difficiles. Ainsi, le découragement nous prive de force et nous éloigne du Christ au moment même où nous avons le plus besoin de Son aide.
Ainsi, nous devrions comprendre rationnellement ce qui nous arrive, nous devrions appeler le péché un péché, évaluer de manière critique nos actions, mais nous n'avons pas le droit de nous juger nous-mêmes.
Cela m'amène à la chose la plus cruciale que je voudrais dire. Que vous soyez hanté par tel ou tel péché, qu'il y ait de nouvelles raisons d'être bouleversé, que vous trouviez de nouvelles raisons de penser à votre âme : souvenez-vous qu'il y a un remède dans la lutte contre le péché.
Ce remède est la Sainte Communion que nous recevons dans l'Eglise. Aucun péché ne peut être vaincu sans le Christ, sans lien avec Lui.
Dans l'Eglise, cela se passe dans le sacrement de l'Eucharistie. Oui, lorsque nous sommes conscients de notre indignité, lorsque nous ressentons la perversité de notre situation, nous devons nous tourner vers notre seul Sauveur : notre Seigneur Jésus-Christ, Qui se révèle pleinement à nous, nous sauve et nous libère dans le sacrement de l'Eucharistie, lorsque nous nous unissons à Lui dans la Communion de tout notre être, de toute notre âme et de tout notre corps. Nous devons nous tourner vers les Sacrements de l'Église avec persévérance, comme vers le seul salut, sans découragement, et avec confiance en Dieu.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
vendredi 4 décembre 2020
Higoumène Tryphon: N'ayez pas peur!
Higoumène Tryphon
En tant que prêtres orthodoxes, notre véritable nation est l'Église, et le chef de notre nation est le Christ Lui-même. Par conséquent, notre réponse pastorale à la folie de la scène politique actuelle et aux divisions qui ont résulté de la campagne présidentielle doit être d'aider notre peuple à rester calme, et à ne pas succomber à la colère, au désespoir ou à la peur.
Notre peuple a besoin de voir ses prêtres comme étant forts, ancrés et sans peur. Saint Païssios de la Sainte Montagne a dit dans les derniers temps que nous ne devons pas lever la main contre l'Antéchrist, mais seulement nous sauver et sauver autant de personnes que possible autour de nous. Nous, prêtres, devons aider notre peuple à se souvenir des paroles de l'Écriture : de ne pas craindre les mauvaises nouvelles (Cf. Psaume 112:7).
En fin de compte, c'est toujours Dieu qui commande, et aucun parti politique, aucun politicien, aucun candidat, ne peut annuler cette vérité. Les deux partis politiques de ce pays sont corrompus, les deux candidats sont imparfaits, et il y a des preuves qui suggèrent que notre nation n'est plus une véritable démocratie. Mais rien de tout cela n'annule notre responsabilité en tant que prêtres, de maintenir notre peuple concentré sur la Vérité ultime, à savoir que notre vie doit continuer à être axée sur l'acquisition d'un cœur humble et contrit.
Ce n'est pas à nous, prêtres, de dire à notre peuple comment voter, mais seulement comment acquérir la paix intérieure.
Pour que nos paroissiens voient l'importance du message salvifique de l'Église, ils doivent voir en leurs prêtres la paix intérieure qui vient avec une vie en Christ.
Rien n'a changé dans ce monde, et aucun parti politique, ni aucun président, ni même aucun empereur, n'inaugurera jamais "la paix qui dépasse toute compréhension". Seul le Christ peut le faire, et notre devoir en tant que prêtres est de montrer le chemin vers le Christ.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
THE MORNING OFFERING
Icônes myrrhoblytes dans la seule église orthodoxe des Philippines
Le 13 novembre
2020, après la fin de l’office du soir, dans l’église de saint Séraphim de
Sarov, sur l’île de Malangot dans la province écclésiastique des Philippines et du Vietnam de l'Église
orthodoxe russe quatre icônes du Christ Sauveur, de la Très Sainte Mère de Dieu,
de saint Joasaph de Belgorod et de la martyre
Tatiana ont exsudé du myrrhon.
Au début, les fidèles pensaient que
c'était de l'eau, essuyant des gouttes de la surface des icônes, mais le matin,
les gouttes réapparaissaient. Ignorant que le myrrhon avait été essuyé,
mais se rendant compte qu'un miracle s'était produit, les paroissiens se tournèrent
vers le diacre et le prêtre de la paroisse.
«Le clergé examina soigneusement les icônes et conclut que les gouttes ne pouvaient pas être apparues par hasard ou en raison d'une intervention humaine.
Immédiatement après, les clercs ont soigneusement collecté le myrrhon des icônes et ont dûment informé le Métropolite Paul de Manille et de Hanoï.
Après examen, Son Eminence a souligné: "C'est un miracle de Dieu, le Seigneur confirme qu'Il est avec nous", comme le rapporte le site Internet de la province.
Nous vous rappelons que le temple de saint Séraphin de Sarov à Macalangot est la seule église de l'Église orthodoxe russe aux Philippines. Il a été consacré le 22 février 2020 par Paul, Métropole de Manille et de Hanoï de la province ecclésiastique des Philippines et du Vietnam.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
jeudi 3 décembre 2020
Père Michael Gillis: La lâcheté dans la vie spirituelle
Saint Isaac le Syrien dit qu'il y a plusieurs façons pour le Diable d’attaquer une personne. Le but de ces attaques est de nous faire reculer dans notre quête de piété. La transformation à l'image du Christ est une expérience synergique. Nous travaillons ensemble avec le Christ. D'autre part, c'est aussi toute la Grâce. Il n'y a pas d'amour, de joie, de paix ou de patience (ni aucun autre fruit de l'Esprit) sans que Dieu ne se donne d'abord à nous, car la Grâce n'est rien d'autre que la venue de Dieu vers nous.
Néanmoins, il y a une acceptation, ou une coopération de notre part. Une partie de ce que cela signifie d'être un être humain et non un simple animal est que nous pouvons choisir de coopérer avec la Grâce de Dieu pour nous élever au-dessus de nos convoitises, de nos peurs et de nos impulsions purement animales (et parfois sous-animales). Cette élévation de nous-mêmes, ou mieux, notre coopération avec la Grâce de Dieu qui nous élève, exige un effort de notre part. Notre nature a été déformée, pervertie, par la chute générale de l'humanité et notre participation personnelle à cette chute. Le Christ, l'être humain parfait, est venu non seulement nous montrer à quoi ressemble un être humain sain, mais aussi nous fournir la puissance de l'Esprit Saint pour nous repentir : pour commencer à redresser notre moi déformé.
Saint Isaac nous conseille, quelle que soit notre position dans la vie, que si nous voulons coopérer avec la Grâce de Dieu dans notre vie, nous devons accepter volontairement, sans appréhension, des souffrances temporaires que Dieu nous offre pour notre bien (Homélie 39). Par souffrances temporaires, saint Isaac entend les souffrances de cette vie, par opposition aux souffrances potentielles du siècle à venir.
Il y a là une ironie significative. La souffrance dans cette vie est inévitable. Tout le monde souffre - vous pouvez vous mentir à vous-même et parfois vous engourdir ou vous soigner de diverses manières pour obtenir un soulagement temporaire de la douleur, mais tout le monde souffre quand même. La peur de cette souffrance est l'une des armes les plus efficaces du Diable pour nous empêcher de poursuivre la repentance et une relation fidèle avec Dieu. Notez que ce n'est pas la souffrance que le Diable utilise - la souffrance est omniprésente dans ce monde brisé. C'est la peur de la souffrance qui est l'arme du Diable.
Saint Isaac énumère quatre circonstances dans lesquelles le Diable peut attaquer une personne avec tentation.
"C’est permis par l'ordre du
Ciel"
"Il se peut que l'homme
lui-même devienne laxiste et s'abandonne à des pensées honteuses et à des
distractions".
[La personne] "devient orgueilleuse
et vaniteuse"
"Ou [la personne] accepte
des pensées de doute et de lâcheté."
Je suis intrigué par le mot "lâcheté". Ce n'est pas un mot qui apparaît très souvent dans les discussions sur la vie spirituelle. Ce sont les lâches, dit saint Isaac, qui sont poussés par le Diable comme par un ouragan. Les lâches sont ceux qui préfèrent renier Dieu plutôt que de se renier eux-mêmes, qui laissent la peur de la souffrance les empêcher de coopérer avec la Grâce de Dieu.
La souffrance est un mystère spirituel. Les athlètes savent depuis l'Antiquité que l'acceptation disciplinée des privations, de la souffrance et de la douleur est le prix à payer pour rester en forme. Une fois qu'un athlète accepte cela, il ou elle fait l'expérience, simplement comme une question de routine - souvent une routine heureuse - d'un régime de vie discipliné ainsi que de la douleur et de l'épuisement d'un exercice répétitif et intensif, souvent ennuyeux. Si elle n'était pas librement choisie, la vie d'un athlète serait considérée comme pire que la vie d'un prisonnier dans un camp de travaux forcés. La souffrance n'est pas le problème, c'est le choix qui est en cause. C'est l'un des mystères spirituels de la souffrance.
Un athlète choisit la souffrance temporelle pour obtenir une récompense temporelle. Le Christ nous appelle à Le suivre, à partager sa souffrance en "acceptant volontairement" (pour reprendre les paroles de saint Isaac) les différentes souffrances de cette vie temporelle que nous rencontrons dans notre poursuite de l'amour de Dieu et du prochain. Il y a un verset dans le prophète Osée (7:14 dans la version des Septante) qui dit : "Leur cœur ne criait pas vers moi, mais ils se lamentaient sur leur lit. Ils se sont tailladés pour de l'huile et du vin". L'automutilation, "se taillader", était une forme de sacrifice courante pour les dieux païens. Ce verset semble s'appliquer aujourd'hui à toutes les façons dont nous sommes prêts à souffrir pour obtenir un gain temporel : un meilleur emploi, une meilleure voiture, un meilleur corps physique, une meilleure éducation, une meilleure position sociale. En tant que culture, nous ne pensons pas à nous "taillader" d'une manière ou d'une autre pour obtenir un gain temporel ; mais lorsqu'il s'agit d'un gain spirituel, nous avons soudain peur. Nous devenons lâches.
La souffrance volontaire n'est
pas le but de la vie chrétienne. La
chrétienté est le but. Plus tôt dans la
prophétie d'Osée, il nous est dit que le sacrifice n'est pas ce que Dieu considère
dans Son peuple : "Car je désire la miséricorde et non le sacrifice, et la
connaissance de Dieu plus que des holocaustes entiers" (6:6 version des
Sptante). Dieu veut que nous L'aimions
de tout notre cœur, et que nous aimions notre prochain comme nous-mêmes. C'est ainsi que nous coopérons avec la Grâce
de Dieu et que nous faisons l'expérience de la puissance transformatrice de
Dieu dans notre vie. Le Diable utilise
la peur de la souffrance et de la privation pour nous empêcher de donner toute
notre vie à Dieu. Cependant, nous
pouvons, si nous le voulons, devenir des athlètes du Christ. Nous pouvons accepter volontairement l'ascèse
(du mot grec signifiant "entraînement athlétique") que l'Église nous
enseigne à suivre et nous pouvons accepter volontairement les diverses douleurs
et déceptions que la vie nous réserve parce que, comme les athlètes, nous avons
un but. Notre but est la ressemblance
avec le Christ.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
SOLIDARITE KOSOVO
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