"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 12 octobre 2013

Monument aux enfants de Nicolas II, près d'Ekaterinburg






A monument aux enfants du Tsar Nicolas II a été dévoilé en 2011 sur le complexe du monastère de Yama Ganina, où les restes de la dernière famille impériale russe, assassinés par les bolcheviks en 1918, ont été trouvés. La consécration du monument [a été faite à la date anniversaire] de la grande-duchesse Olga Nicholayevna, qui est née en 1895 [3 novembre selon le calendrier julien].

Le monument a été consacré par le Métropolite Vincent de Tachkent et d'Ouzbékistan, qui a servi auparavant  comme Métropolite d'Ekaterinburg. Il a noté que l'idée de créer un mémorial pour les enfants de Nicolas II vint à lui quelques semaines avant qu'il ne soit transféré à un nouveau lieu de ministère. La statue a été créée par le sculpteur, Igor Akimov quia déclaré que son travail a été créé à partir de photographies et de portraits des grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria, Anastasia et du tsarévitch Alexis.

La hauteur du monument, " les enfants royaux" est de près de 3 mètres, son poids est de 2 tonnes. Selon le sculpteur du monument, les enfants de Nicolas II descendent du ciel sur le socle de pierre incliné, avec des croix à la main. Ils sont groupés et regardent autour d'eux avec prudence. L'expression sur leurs visages innocents traduit la crainte qu'ils ont dû endurer aux mains de leurs bourreaux.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Dieu et Ses 3 réponses à la prière...



Dieu ne donne que trois réponses à la prière:

1. OUI!

2. PAS ENCORE.

3. JE PENSE À QUELQUE CHOSE DE MEILLEUR.


C.L.-G.
d'après

Haïjin Pravoslave (CLXXIV)


Garde le silence
Comme une belle auréole 
Dans ton oraison

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Un ancien article du blog de Maxime…toujours d'actualité!


Sainte Sophie

Pour beaucoup de nos jours l’occident est redevable à l'islam d’avoir transmis entre autres la pensée grecque et le calcul. En effet, les mathématiques, la science, la médecine, la musique, la philosophie occidentales semblent devoir beaucoup à l’islam à qui l’on doit également le poivre, le papier et la guitare.

Mais peu nombreux sont ceux qui connaissent l'influence énorme que d'autres civilisations eurent sur l'islam. La Perse sassanide, par exemple, et surtout l'Empire Byzantin.

L'influence byzantine sur l'Islam était inévitable. Quand Mahomet mourut en 632 les armées arabes furent confrontées, au nord du désert à une superbe civilisation chrétienne sophistiquée, la moitié orientale de l'Empire romain, qui n'avait pas été soumise au déclin et à la chute de l’occident. Bien au contraire. Les Arabes savaient cela et ils ne cherchèrent pas seulement à vaincre, mais à imiter et à dépasser leurs conquêtes. Ils durent cependant apprendre d'abord. Non pas la guerre terrestre - Byzance avait du mal à faire face à leurs tactiques rapides et furieuses. La seule chose probablement que les Arabes ont adoptée a été la pratique byzantine de l'utilisation de la ruse pour gagner des batailles, en encourageant l'ennemi à déserter ou à changer de camp.
En ce qui concerne la guerre navale toutefois les Arabes étaient des débutants. Ils n'avaient ni flotte ni expérience, et ce furent les marins syriens qui fournirent les équipages et les savoir-faire. Ils apprirent néanmoins très vite et remportèrent des batailles sur mer, mais l'attaque de Constantinople en 678, fut défaite par une invention byzantine, le lance-flammes crachant le feu grégeois, une arme que les Arabes ont copiée mais jamais égalée.




Administrer même une partie de l’empire de quelqu'un d'autre nécessite de la pratique, il n'est donc pas surprenant que pour leurs débuts les envahisseurs musulmans se sont contentés de laisser les chrétiens continuer à administrer des pays comme la Syrie et l'Égypte.
Les premières pièces de monnaie musulmanes étaient des copies des pièces de monnaie byzantines ; on enleva cependant sur une face les bras de la Croix du Calvaire représentée, laissant un simple poteau sur un piédestal.




L’influence byzantine fut également particulièrement importante dans l'architecture musulmane primitive. Le premier grand bâtiment islamique fut le Dôme du Rocher à Jérusalem, érigé, selon la tradition musulmane, sur le rocher où Abraham aurait préparé le sacrifice de son fils (cf. Gn 22) et l'endroit d'où Mahomet fut, dit-on, emporté au ciel par sa monture Al-Buraq afin de rencontrer Allah (cf. Coran, sourate 17) ; la roche porterait l'empreinte laissée par son pied. Sous la roche se trouve une grotte appelée ''le puits des âmes'' : celles-ci, selon la foi musulmane, s'y réunissent en attendant le Jugement dernier. Il a donc été inspiré par la Rotonde, sur le tombeau du Christ, partie de l’église de la Résurrection construite vers 325/326 sous l'empereur Constantin. C'est pourquoi les dimensions en sont presque identiques, ainsi que l'arcade circulaire centrale, les nefs, le dôme et ses ouvertures.

Le décor aussi en était byzantin: marbre et mosaïque richement décorée d'or. Un autre grand bâtiment du début de l’islam fut la mosquée voisine al-Aqsa. Là, le modèle fut la partie de l'Eglise du Saint-Sépulcre, construite sur le Golgotha lui-même, et la mosquée là aussi a incorporé des caractéristiques de l'architecture byzantine. Le Calife responsable sollicita également l'aide des byzantins, pour la Grande Mosquée de Damas et la Maison du Prophète à Médine, et l'empereur fut heureux de fournir des mosaïstes et des matériaux.


Grande Mosquée de Damas



Basilique de la Résurrection


Basilique de la Résurrection


Al Aqsa

Pour ce qui concerne l'art et l'architecture, il a fallu quelques siècles, mais les musulmans ont enfin réussi à unifier les techniques et les thèmes de leurs terres conquises en les refondant dans des formes qui respiraient l'esprit de l'Islam […] Cependant jusqu’au X°siècle même, on fit appel aux artistes byzantins, ainsi le Calife de Cordoue à l'époque demanda à l'Empereur d'envoyer un mosaïste pour travailler sur la Grande Mosquée. L'homme est arrivé dûment équipé, avec des tonnes de cubes et a enseigné la technique de la mosaïque à un groupe de gens du pays. Qui plus est, il semble bien que les palais musulmans du sud de l'Espagne, comme l'Alhambra, descendirent en droite ligne du Grand Palais de Constantinople, qui n’existe plus, hélas. Au XIIe siècle, un bâtiment dans le style à stalactite Turque seldjoukide a été ajouté à ce même Grand Palais.

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vendredi 11 octobre 2013

Saint Ignace ( Briantchaninov) du Caucase: Les commandements du Christ


jcassian:

We shall be judged according to the commandments of the Gospel at that judgement which God has appointed for us Orthodox Christians and on which depends our eternal destiny… The Lord said, “He who rejects Me and does not accept My words has his judge, the word that I have spoken will be his judge at the last day” (John 12:48). From these words of the Lord it is evident that we shall be judged by the Gospel, and that negligence in carrying out the commands of the Gospel; is an actual rejection of the Lord Himself.
Let us take all care, brothers, to become doers of the commandments of the Gospel. When death will come is unknown. We may be suddenly called to judgement when we are least expecting it. Blessed are those who have prepared themselves for their passage to eternity by a life in accordance with the Gospel! Woe to the easy-going, the careless, the self-willed, the self-opinionated! Woe to those who have not broken fellowship with Satan! Woe to those who have not entered into fellowship with God! Greater woe to those who have entered into fellowship with God and then abandoned it!
~St Ignatius Brianchaninov: The Arena


Nous serons jugés selon les commandements de l'Évangile à ce jugement que Dieu a désigné pour nous, chrétiens orthodoxes et dont dépend notre destin éternel... Le Seigneur a dit: "Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge; la parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le jugera au dernier jour."( Jean 12:48 ). D'après ces paroles du Seigneur, il est évident que nous serons jugés par l'Évangile, et que la négligence dans l'exécution des commandements de l'Evangile, est un rejet réel du Seigneur Lui-même.

Prenons bien soin, frères, à accomplir les commandements de l'Evangile. Quand viendra la mort, cela nous est inconnu. Nous pouvons être appelés soudainement au Jugement lorsque nous nous y attendons le moins. Bénis soient ceux qui se sont préparés pour leur passage à l'éternité par une vie conforme à l'Évangile ! Malheur au négligent, à l'insouciant, à celui qui fait sa propre volonté, à l' entêté ! Malheur à ceux qui n'ont pas rompu la communion avec Satan ! Malheur à ceux qui ne sont pas entrés dans la communion avec Dieu ! Grand malheur à ceux qui sont entrés dans la communion avec Dieu et l'ont ensuite abandonnée !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
St Ignace, The Arena (L'arène)
Offrande au monachisme contemporain
cité par 

Haïjin Pravoslave (CLXXII)


Lorsque la prière
Te fait respirer en Dieu
Le saint Nom suffit

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 10 octobre 2013

Père Seraphim (Rose): Les deux mondes

jcassian:
 ”Let us not, who would be Christians, expect anything else from the world than to be crucified. For to be a Christian is to be crucified, in this time and in any time since Christ came for the first time. His life is the example—and warning—to us all. We must be crucified personally, mystically; for through crucifixion is the only path to resurrection. If we would rise with Christ, we must first be humbled with Him—even to the ultimate humiliation, being devoured and spit forth by the uncomprehending world.” 
"And we must be crucified outwardly, in the eyes of the world; for Christ’s Kingdom is not of this world, and the world cannot bear it, even in a single representation of it, even for a single moment. The world can only accept the Antichrist, now or at anytime." 
"No wonder, then, that it is so hard to be Christian—it is not hard it is impossible. No one can knowingly accept a way of life which, the more truly it is lived, leads more surely to one’s own destruction. And that is why we constantly rebel, try to make life easier, try to be half-Christian, try to make the best of both worlds. We must ultimately choose—our felicity lies in one world or the other, not in both." 
"God give is the strength to pursue the path of crucifixion; there is not other way to be Christian." 
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire


" Que nous, qui voulons être chrétiens, n'attendions pas autre chose du monde que d'être crucifiés. Car être chrétien, c'est être crucifié, en ce temps et en tout temps depuis que le Christ est venu pour la première fois. Sa vie est un exemple, et un avertissement, pour nous tous. 
Nous devons être crucifiés personnellement, mystiquement, car la crucifixion est la seule voie vers la résurrection. 
Si nous voulons ressusciter avec le Christ, nous devons d'abord être humilié avec Lui - même dans l'humiliation ultime, être dévorés et couverts de crachats  par un monde d'incompréhension."

" Et nous devons être crucifiés à l'extérieur, aux yeux du monde, car le Royaume du Christ n'est pas de ce monde, et le monde ne peut pas le supporter, même dans une seule représentation de celui-ci, même dans un seul instant. Le monde ne peut accepter que l'Antéchrist, maintenant ou à tout moment " .

" Pas étonnant, donc , qu'il soit si difficile d'être chrétien, ce n'est pas difficile, c'est impossible. 
Nul ne peut sciemment accepter un mode de vie qui, plus véritablement il est vécu, conduit plus sûrement à sa propre destruction. 

Et c'est pourquoi nous nous rebellons constamment, nous essayons de nous faciliter la vie, nous essayons d'être des demi-chrétiens, nous essayons de prendre le meilleur des deux mondes. nous devons finalement choisir, notre bonheur se trouve dans un monde ou dans l'autre, pas dans les deux."

" Dieu donne la force de suivre le chemin de la crucifixion, il n'y a pas d'autre façon d'être chrétien".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Interview d'Alexandre Latsa pour Geopolitika


Безымянный
Texte français original de mon interview pour la revue serbe Geopolitica:
Безымянный
1)      Alexandre Latsa bonjour! Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Geopolitika et expliquer vos liens avec la Serbie?
Bien sûr, je suis un citoyen français de 36 ans. Après avoir grandi en Afrique noire, j’ai fait mes études en France, à Bordeaux. Depuis 2008 je réside et travaille en Russie, à Moscou. J’y dirige une petite société de conseil en ressources humaines et suis aussi un blogueur et un analyste politique et géopolitique pour les agences russes RIA-Novosti et Voix de la Russie. Je tiens aussi un site d’information (www.alexandrelatsa.ru) et écris principalement sur la politique en Russie, la géopolitique et les rapports Est-Ouest, la désinformation médiatique ainsi que sur la démographie.
J’ai en outré publié cette année un premier ouvrage intitulé « La Russie de Poutine telle qu’elle est », disponible en anglais et russe, et un second ouvrage intitulé « Mythes sur la Russie » disponible lui uniquement en russe. Un ouvrage en français devrait prochainement sortir (sans doute en 2014) et j’espère aussi pouvoir publier un roman (entre 2014 et 2015) qui d’ailleurs concerne la Serbie.
En 1999 lors de la guerre en Serbie, j’ai assez activement soutenu la petite Serbie et milité assez activement pour l’arrêt de la campagne de bombardements de l’Alliance Atlantique. A la fin de la guerre, j’ai appris le serbe à l’université de Bordeaux et co-créé deux associations, l’une, humanitaire qui a travaillé principalement avec des orphelinats et des pharmacies à Novi-Sad et en Voïvodine, et la seconde visant à opérer des jumelages culturels entre la Voïvodine et l’Aquitaine, la région de France dans laquelle j’habitais.
2)      Qu’est ce qui vous a poussé à soutenir la Serbie?
Dur à dire!
En 1997, soit deux ans après mon départ du Congo, une guerre civile y a éclaté avec l’appui de puissances étrangères et notamment la France. Connaissant bien le pays après y avoir vécu 18 ans j’ai pu constater a quel point le gap entre la réalité et ce que le mainstream médiatique a pu présenter aux français était important. Je me suis mis à m’intéresser aux événements internationaux et à me méfier des versions officielles et médiatiques.
Lorsque la guerre en Serbie a eu lieu en 1999 je me suis penché de façon « journalistique » (j’étais alors étudiant en droit) sur la réalité de l’histoire et de la situation en Serbie via notamment les ouvrages de l’âge d’homme, dirigé par feu Vladimir Dimitrijevic. Le Gap qui m’est apparu entre la réalité et ce que l’on nous disait via les médias français m’a simplement révolté. Les premières images des bombardements de Belgrade au JT m’ont bouleversé et cela m’est apparu comme une lourde injustice. Je suis sorti à Bordeaux et toute la nuit ai recouvert les murs d’inscriptions proserbes à la bombe de peinture! Certains de ces tags sont restés des années et je prenais plaisir à les montrer à mes amis qui venaient visiter la ville.
Plus sérieusement j’ai ensuite décidé de faire quelque chose et ai donc rejoint le « collectif non à la guerre » qui militait assez activement contre les bombardements de l’OTAN, que nous percevions comme une agression américaine contre l’Europe. La désinformation sans précédent qui a frappé le peuple serbe et la Serbie m’ont convaincu de me pencher de façon générale sur les processus d’information/désinformation et de propagande moderne.

3)      Vous revenez justement de Serbie et de la République Serbe de Bosnie, quelles sont vos impressions?
Plutôt bonnes, la République Serbe bénéficie toujours d’une énorme économie souterraine du fait de sa diaspora a l’étranger j’imagine et globalement le moral des serbes de Bosnie semble assez bon. Le salaire moyen y dépasse officiellement celui de la Serbie ce qui est une surprise pour un étranger. D’Europe de l’Ouest on imagine toujours la Bosnie comme un gigantesque trou noir. J’étais invité à un mariage et les quelques invités français qui découvraient la région et la culture ont été assez sidérés par le patriotisme ambiant, la musique, l’énergie, la culture affichée… Toutes ces magnifiques traditions qui n’existent plus vraiment à l’Ouest.
Belgrade a aussi beaucoup changé, la ville est vraiment devenue agréable malgré la terrible crise que connaît le pays et ce qui est surprenant est la relative propreté, ainsi que la présence de main d’œuvre serbe partout même et surtout, pour les petits boulots. On se sent toujours bien à Belgrade, je ne peux pas l’expliquer, la ville est apaisante, je crois que c’est lié à ce caractère propre aux serbes d’être si calmes et sereins, Опуштено je crois?

4)      La France a eu un comportement pour le moins inamical en 1999, comment l’expliquez-vous? Les choses ont-elles changées au sein de la classe politique française actuelle?
La politique française n’est pas ce qu’elle devrait être. Notre pays est aux mains de Lobbies, de groupes de pressions et de réseaux qui agissent dans leurs intérêts et non pas dans l’intérêt du pays. L’Europe est aujourd’hui totalement sous tutelle morale et politique des États-Unis et la France en premier lieu. La souveraineté nationale n’existe plus depuis la fin de cette période Gaullienne et malheureusement les élites politiques qui se succèdent sont différentes sur la forme mais pas sur le fond. Les Serbes ont souffert de la politique Chirac, les Libyens de la politique Sarkozy et les Syriens sont sur le point de souffrir de la politique Hollande.
Je crois aussi  que fondamentalement nos élites n’ont surtout ni courage ni idées, il est sans doute plus confortable et moins dangereux d’obéir à Washington. D’ailleurs de cette période dans l’avenir il est probable que les manuels d’histoire parleront de l’énorme incompétence des élites qui nous aurons gouverné.

5)      Cette guerre de 1999 a mis en lumière l’absence d’une ossature continentale de sécurité. Prés de quinze ans plus tard, pensez-vous que les pays du continent paneuropéen soient sur la bonne voie à ce sujet?
Oui c’est exact, en fait l’ossature de la sécurité européenne est l’Otan, dont les deux premières puissances ne sont pas Européennes: les États-Unis et la Turquie! Je crois que la situation s’est en fait aggravée. Fondamentalement la mainmise américaine est plus forte que jamais. Les pays européens sont en crise profonde, politique bien sur, mais aussi économique et on imagine mal l’Europe exsangue financièrement se lancer maintenant dans une telle aventure surtout avec les élites qui sont les siennes.
La Russie avait proposé en 2008, au moment de la crise en Géorgie, d’entamer une réflexion commune avec les pays européens sur la création d’une architecture européenne et continentale de sécurité. On voit bien aujourd’hui a quel point on s’est également éloigné d’une telle opportunité et d’une telle direction. La Russie voit avec inquiétude le bouclier anti-missile s’approcher de ses frontières et constitue son entité militaire de défense en Eurasie avec d’un côté l’Union Eurasiatique et de l’autre la Chine via l’Organisation de Shanghai. L’Europe elle se demande si elle passera la crise pour pouvoir rester couverte par l’Otan.
C’est pour cela que je crois que la Serbie ne pourra pas continuer à rester dans sa position actuelle, il va bien falloir qu’elle rejoigne un de ces blocs pour ne pas être totalement isolée.
6)      On parle souvent des amitiés Franco-serbe et Russo-serbe, ou en est-on a votre avis en 2013?
La France trahit il me semble tous ces alliés, sauf certains états africains et encore… Je crois que l’amitié franco-serbe sera toujours une amitié historique, une amitié de patriotes sincères et d’honnêtes gens, éduqués, cultivés ou simplement initiés. Mais pour la masse des gens la Serbie et les serbes, c’est le peuple des charniers, le peuple qui a élu Milosevic et qu’on a puni militairement. Le bourrage de crâne médiatique sur la Serbie a entrainé la naissance d’une Serbophobie 2.0 essentiellement politique et basée sur des mensonges médiatiques. C’est un cas historique unique, qui a fait jurisprudence et qu’on peut rapprocher de la guerre médiatique qui est en cours aujourd’hui contre la Russie.
En Russie les serbes sont clairement vues comme des alliés traditionnels et les serbes comme un peuple frère. Bien sûr en 1999 la Russie de Eltsine était un état trop faible pour pouvoir réagir et protéger la Serbie. En 2004, la Russie faisait face à une guerre sur son territoire, avec de nombreux attentats terroristes. Aujourd’hui la Russie devrait sans doute plus s’impliquer dans les affaires serbes et pousser les serbes il me semble a rejoindre l’Alliance eurasiatique. Des intellectuels russes pensent même que Belgrade devrait être l’une des quatre capitales, la plus occidentale, de cette Eurasie.

7)      Comment jugez-vous les différentes étapes politiques qu’a connu la Serbie depuis la guerre de 1999? Que pensez-vous de l’élite politique serbe actuelle?
La Serbie est, il me semble, victime d’un long processus que la plupart des pays européens ont connu, et qui est un préalable à leur asservissement total: la destruction de toute opposition patriotique. La prise de pouvoir des libéraux a été voulue afin de faire main basse sur ce pays stratégique, le sortir du giron russe et l’intégrer par la force à la communauté euro-atlantique.
Dans le même temps l’opposition patriotique a été démantelée. La destruction et la manipulation du SRS a été un modèle du genre. Le DSS n’a pas su saisir il me semble l’incroyable fenêtre historique qui se présentait à lui, on peut se demander pourquoi. Aujourd’hui le gouvernement d’union nationale, composé de membres du SPS, du SNS et de consultants technocrates achève donc placidement le processus de décomposition nationale (Kosovo) tout en maintenant discrètement une intégration a l’Ouest, en gros ce que les libéraux n’auraient pu eux se permettre de faire. On voit bien qu’il n’y a presque plus d’opposition réelle et concrète, un peu comme en Europe ou les clivages politiques se résument à une opposition droite/gauche, soit à une opposition factice entre des partis au fond tous d’accord sur le principal à savoir: le modèle économique, la politique internationale et financière ou encore le modèle de société.
En France par exemple, on sait désormais que droite et gauche votent 95% des mêmes lois dans les parlements régionaux, nationaux ou européens. Il n’y a plus d’opposition du tout. Le candidat de gauche contre le candidat de droite lors du second tour de la présidentielle c’est une mascarade et une opposition entre deux candidats de Goldman Sachs, autant dire entre deux clones. Je pense que la Serbie se dirige doucement vers cette situation ou en gros il n’y aura bientôt que des candidats pro UE et pro Gaypride.
8)      Dans votre dernier ouvrage, vous parlez de la Serbie comme du pays qui a éveillé votre foi orthodoxe pouvez-vous nous en dire plus?
Oui la Serbie est le pays qui a fait de moi un orthodoxe. Je n’ai jamais été baptisé et jamais souhaité être catholique, je ne peux l’expliquer. Quelque chose qui ne s’insérait pas correctement sur le plan spirituel. Lorsque pour la première fois de ma vie je suis allé à l’Est (de l’Europe) et en terre orthodoxe j’ai senti un attachement fondamental à la terre orthodoxe serbe justement. Le Danube m’a fasciné tout autant que la grande culture orthodoxe serbe. En visitant des monastères en Voïvodine durant l’été 99, dans cette Serbie d’après guerre ou le temps semblait s’être arrêté, j’ai totalement et profondément souhaité devenir orthodoxe, ce qui est chose faite aujourd’hui. Paradoxalement, c’est aussi durant cet été 1999 que j’ai pour la première fois concrètement entendu parler de la Russie. La Serbie m’a donc ouvert à l’orthodoxie et à la Russie.
9)      Vous résidez et travaillez à Moscou, quel regard portez vous, en tant que Français de Russie, sur la Russie d’aujourd’hui? 
La Russie sort du coma et se reconstruit. C’est un pays qui a la chance de bénéficier d’un territoire gigantesque, de ressources et d’une élite politique assez exceptionnelle, à commencer par l’actuel président. Le pays fait cependant face à des difficultés gigantesques et on peut dire que les 12 dernières années de gouvernement Poutine ont été consacrées à la réaffirmation de l’autorité de l’état et au retour de l’ordre constitutionnel au sein des frontières russes.
Le pays est clairement un laboratoire a ciel ouvert et tente de développer un modèle de société conservateur tout en ayant les moyens d’être totalement souverain, de par sa taille, sa richesse et aussi le potentiel militaire dont il dispose. Le potentiel y est énorme, il faut qu’il ne soit pas gâché et pour cela il faut espérer que la politique menée actuellement se poursuivre dans l’après Poutine et il me semble que sur ce front, la guerre a commencé en Russie.
C’est donc clairement de Russie et de Russie seule que le salut peut venir, mais pour autant, le challenge pour la Russie me semble justement d’arriver à se constituer en pôle souverain et quasi autonome, pôle que d’autres pays rallieront par nécessité ou par choix politique et stratégique. Je crois qu’il faut souhaiter que la Russie soit le pays qui propose un autre modèle de société et de développement car fondamentalement on peut aujourd’hui en 2013 affirmer que le système d’exploitation occidental pour la planète, qui a émergé en 1991, ne fonctionne plus.
10)  Vous écrivez et travaillez énormément sur la désinformation et la guerre médiatique contre la Russie. Cette guerre continue t-elle d’après vous et la Serbie est elle encore autant visée qu’elle ne l’a été durant les années 90?
Je pense que la guerre médiatique contre la Serbie a été menée, imposée et gagnée par l’Ouest, contre la Serbie. Cette guerre médiatique a justifié la guerre totale contre la Serbie, sa diabolisation, son démantèlement, l’agression militaire et enfin sa mise au ban de la communauté internationale. Plus sournoisement cette guerre médiatique a aussi fait sans doute douter les serbes d’eux-mêmes.
La Serbie a en outre servi de laboratoire à un nouveau type de révolution: pacifique et dite de couleur. On peut donc imaginer que la Serbie a été un pays test pour la mise au point de ces dispositifs de renversement sans violences de gouvernements non-alignés. On a du reste vu que ce dispositif a été déployé avec plus ou moins de succès dans d’autres pays d’Europe de l’Est et d’Eurasie. Cette pression médiatique semble s’atténuer alors que la Serbie rentre dans le ban, rejoint l’axe euro-atlantique, s’éloigne du Kosovo, que ses dirigeants s’excusent a genoux pour Srebrenitsa …
Paradoxalement, le front médiatique s’est aujourd’hui déplacé plus à l’est, contre la Russie. La bataille médiatique en cours contre la Russie est de basse intensité, mais extrêmement sophistiquée, bien plus que ne l’était celle contre la Serbie. Elle a lieu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays mais les élites russes actuelles semblent avoir pleinement conscience du danger.
Il reste donc à espérer que pour la première fois depuis 1991, l’extension vers l’est du dispositif américano-centré puisse enfin être arrêté et même qu’un reflux s’établisse, permettant à Belgrade d’équilibrer ses positions et de recouvrir sa souveraineté et la liberté.
C’est bien tout le mal qu’on peut souhaiter à cet héroïque petit pays qui n’a pas été épargné par l’histoire.

Haïjin Pravoslave (CLXXI)


Lorsque tu respires
Tu prononces dans ton souffle
Le saint Nom de Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 9 octobre 2013

Saint Barsanuphe et Jean: Se reconnaître pécheur


jcassian:

To know oneself to be a sinner, if we truly know this, then we will never contradict anyone, we will not quarrel with anyone. We will not become angry with anyone, and we will consider everyone as better as and more intelligent than we are. How can we arouse our heart against those who are better than we are?
- Saint Barsanuphius and John



Se reconnaître comme pécheur, 
si nous le reconnaissons vraiment, 
alors nous ne contredirons jamais quiconque, 
nous ne nous querellerons pas avec quiconque. 

Nous ne serons pas en colère contre tout le monde,
 et nous considèrerons tout le monde
 comme meilleur 
et plus intelligent que nous. 
Comment pouvons-nous exciter notre cœur 
contre ceux qui sont meilleurs que nous?

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après