En mai 1920, après avoir laissé le troupeau de moutons (Papa-Dimitri enfant était alors berger) à midi, je rentrai à la maison, mangeai un morceau de pain et je fis un somme. Pendant que je dormais, à côté de mon jeune frère Jean, un vieil homme vint me dire dans mon sommeil: "Lève-toi vite, sors immédiatement en courant, la maison est sur le point de s'écrouler, et vous serez tués!" Je me levai, mais je ne vis rien. Je réveillai immédiatement mon frère et nous nous précipitâmes hors de la maison.
Dès que nous fûmes sortis, étant alors à environ cinquante mètres, le toit s'effondra complètement. Si ce vieil homme n'était pas venu me réveiller, nous aurions péri.
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Pendant les années d'occupation italienne, un dimanche en février 1942, à la fin de la Divine Liturgie, l'armée italienne vint dans mon village et demanda à tous ceux qui avaient des armes de les donner. J'avais déjà ramassé toutes les armes et les avait données à ceux qui étaient chargés de les collecter. Il eut un second appel pour donner les armes. Entre temps, ils arrêtèrent vingt-quatre hommes et se préparèrent à les exécuter.
Le village fut saisi de panique avec cette calamité imminente. Il n'y avait nul espoir de salut. Il ne nous restait que l'aide de Dieu. Je courus immédiatement à l'église des Archanges, endroit où ils ont accompli d'innombrables miracles.
Je tombai à genoux et je les implorai avec des larmes du fond de mon cœur de faire un miracle tout de suite, et de sauver les vingt-quatre hommes. je ne puis me souvenir de ce que j'ai dit dans ma prière. J'ai seulement senti l'assurance des saints Archanges selon laquelle tout serait sous leur protection.
Je courus vers l'officier italien, tandis que la file de ceux qui avaient été arrêtés se dirigeait vers son Golgotha, et je lui dis: " Je déclare en toute responsabilité qu'ils n'ont pas d'armes!" L'officier s'arrêta aussitôt qu'il me vit. Il me salua et dit: " Nous ferons ce que veut le pasteur!". Je lui dis: " S'il vous plaît, si cela est possible, laissez aller ces vingt-quatre hommes, ils sont innocents!". Il accepta. "Grâce à votre pasteur, j'épargne votre vie!"
Leur joie et la mienne sont au-delà de toute description... Voyez-vous le pouvoir qu'a la prière? Le Seigneur a dit: Demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez, et l'on vous ouvrira." ( Matthieu 7:7)
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Papa-Dimitri ( Gagastathis) The Man of God (1902-1975)
"Orthodoxos Kypseli" Publications
Thessaloniki 1997
Photo: Papa-Dimitri
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