"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 25 avril 2015

Saint Nicolas [Vélimirovitch]: chercher les vivants parmi les morts...


L'ange de Dieu demande aux Myrrhophores avec étonnement: "Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts?" Comme si celui qui perçoit le mystère de Dieu et la puissance de Dieu voulait dire: "Comment pourriez-vous avoir pensé pour un instant qu'Il est l'otage de la mort? Ne savez-vous pas qu'Il est la principale source de la vie? Vous ne savez pas que toute vie est par Lui et que pas un seul être vivant ne peut emprunter même pas une goutte de vie d'une autre source? Ne vous a-t-Il pas entièrement de révélé Son autorité sur la vie et la mort sur terre? Qui a donné vie à Lazare sans vie? Qui a pris la vie du figuier stérile? "

Ô mes frères, cessons aussi de chercher le Vivant parmi les morts. Si certains d'entre nous sont toujours à la recherche du Christ parmi les morts, qu'ils renoncent à cet effort qui détruit l'âme. C'est l'effort vain des juifs, des païens et des non-chrétiens. Nous savons que le Seigneur et Donateur de vie n'est pas dans la tombe, mais sur le trône de gloire dans les cieux. L'esprit, non obscurci par le péché, lève les yeux au ciel et ne voit pas la tombe; et l'esprit, assombri par le péché, se penche sur la tombe et ne voit pas le ciel. Le péché et la vertu régissent la vision spirituelle de l'homme et révèlent à chaque homme son propre monde opposé à l'autre. Le péché abaisse la vision de l'esprit à la terre et lui révèle la corruption du monde. La vertu élève l'esprit vers le ciel et lui révèle le monde éternel et le Christ ressuscité comme Roi de ce monde.

Ô mes frères, ne cherchons pas la vie dans la création, mais auprès du Créateur. Ne commettons un péché encore plus grave c'est-à-dire, ne cherchons pas le Créateur dans la tombe de la création ni l'Illuminateur, l'Immortel dans les ténèbres de la mort.

Seigneur Jésus, vainqueur de la mort, nous crions vers Toi: de la corruption et de l'obscurité de la mort, ressuscite-nous aussi dans la vie éternelle.

A Toi sontt la gloire et la grâce à jamais. Amen !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 24 avril 2015

On les reconnaîtra à leurs fruits…( Matthieu 7:16)

Sur invitation et avec l'accord de l'évêque (????), une chorégraphie intitulée Corpo d'Anima a eu lieu dans la Cathédrale catholique romaine d'Osnabrück en Basse Saxe le 30 avril 2013! 




Messe (sic) pour les enfants...


Mgr Di Falco a exposé il y a quelques années un Christ sur une chaise électrique pendant la Semaine Sainte, confessant qu'il s'était trop habitué à la vision du Christ sur la Croix! Il est toujours évêque!



« PIETA », "œuvre (sic)" de Paul Fryer,
Collection François Pinault

source:


«
Les déclaration "iréniques" du pape actuel:

Je crois qu’avec l’orthodoxie nous sommes en chemin. Ils ont les sacrements, ils ont la succession apostolique... nous sommes en chemin. Que devons-nous attendre? Que les théologiens se mettent d’accord ? Ce jour n’arrivera jamais, je vous l’assure, je suis sceptique. Ils travaillent bien, les théologiens, mais je me rappelle de ce qu’on disait à propos de ce qu’avait dit Athénagoras à Paul VI: « Nous, avançons seuls ; et mettons tous les théologiens sur une île, qu’ils réfléchissent! » (...) On ne peut pas attendre l’unité est un chemin, un chemin que l’on doit faire, que l’on doit faire ensemble. Et c’est cela l’œcuménisme spirituel : prier ensemble, travailler ensemble, il y a beaucoup d’œuvres de charité, beaucoup de travail... Enseigner ensemble... Aller de l’avant ensemble. C’est l’œcuménisme spirituel (...) Je dirai une chose que peut-être l’un ou l’autre ne pourra pas comprendre, mais... Les Églises catholiques orientales ont le droit d’exister, c’est vrai. Mais l’uniatisme est un mot d’une autre époque.* Aujourd’hui on ne peut pas parler ainsi. On doit trouver une autre route. 

(Conférence de presse du Pape François, dans l’avion au retour de Turquie, le 30 novembre 2014:

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2014/november/documents/papa- francesco_20141130_turchia-conferenza-stampa.html - http://www.novusordowatch.org/wire/francis-at-the- blue-mosque.htm)


* petit rappel, [paru sur ce blog]semble-t-il utile, du double langage de celui qui veut à présent canoniser l'immonde thuriféraire du Führer croate Stépinac (responsable du génocide des orthodoxes, des juifs et des roms de Yougoslavie), et qui voudrait pour cela obtenir l'accord bienveillant des descendants des serbes "génocidés" ou convertis de force par ses séides! (c.l.-g.)


L'uniatisme délétère n'est pas un article du passé!




Le bon Pape François, tant aimé de nos orthodoxes "œcuménolâtres" à la mémoire courte, vénérant "l'icône" de "saint" Josaphat Kuntzévitch, de sinistre mémoire, grand persécuteur et assassin d'orthodoxes, uniate de combat et modèle d'unité selon le bon Pape François et tous ses prédécesseurs sans exception aucune.



"Pensez ce que vous voulez de saint Josaphat (sic!), mais le fait est que le pape François et la hiérarchie […] l'ont déclaré modèle d'unité. Considérant que cela vient de ce Pape, c'est un appui énorme pour saint Josaphat." (extrait d'un article: Le Pape François honore saint Josaphat (sic!), "martyr de l'unité" (re-sic!).
Rappel 
Discours du Pape
(25 novembre 2013)

"Chers pèlerins, qui êtes arrivés en provenance d'Ukraine, Slava Isusu Khrystu! [Gloire à Jésus-Christ] 

J'ai accepté avec plaisir l'invitation de Sa Béatitude Sviatoslav (Chevtchouk), l'archevêque majeur de Kiev-Halych et du Synode des Évêques de l'église grecque catholique d'Ukraine [id est uniate!], à me joindre à votre pèlerinage sur la tombe du saint Prêtre martyr Josaphat pour ​​le 50e anniversaire du transfert de ses reliques dans cette Basilique vaticane. Je suis également heureux de saluer la délégation des fidèles de rite byzantin  du Bélarus. 

  Le 22 Novembre 1963, le Pape Paul VI a décidé de placer les restes de saint Josaphat sous l'autel de saint Basile le Grand, près de la tombe de saint Pierre. Ce  saint martyr ukrainien a vraiment accepté la vie monastique selon la loi de Basile. Et il l'a fait à fond, en prenant également en charge la réforme de son Ordre, une réforme qui a conduit à la fondation de l'Ordre Basilien de saint Josaphat. En même temps, comme simple fidèle, plus tard comme moine et enfin comme archevêque de Polotsk, il a mis tous ses efforts à l'union de l'Eglise sous Pierre, le Roi des Apôtres. 

  Chers frères et sœurs, la mémoire de ce saint martyr nous rappelle la confession de la communion des saints, la vie de communauté de tous ceux qui appartiennent au Christ. C'est une réalité qui nous permet d'avoir un avant-goût de la vie éternelle, puisque l'un des aspects de la vie éternelle se trouve exactement dans la fraternité joyeuse de tous les saints. "Tout le monde doit aimer l'autre comme lui-même," enseigne saint Thomas d'Aquin - se réjouir de ce fait dans le bien-être de quelqu'un d'autre, comme si c'était le sien propre. De cette façon, la joie de l'un doit être d'autant plus grande, que sera plus grande la joie de tous les bienheureux."

  Si ceci est la communion dans l'Eglise, alors tous les aspects de notre vie chrétienne peuvent être inspirés par le désir de construire ensemble, de coopérer et d'apprendre les uns des autres, ainsi que pour rendre témoignage à la foi. Sur cette route, nous sommes guidés par celui qui est le centre de ce voyage, Jésus-Christ, le Seigneur ressuscité. Cette recherche d'une communauté nous pousse à comprendre notre prochain, à le respecter et aussi à l'accepter et à le racheter fraternellement. 

  Chers frères et sœurs, la meilleure façon d'honorer saint Josaphat est de s'aimer les uns les autres et d'aimer l'Eglise et de servir son unité. En cela, nous sommes soutenus par les témoignages courageux de nombreux martyrs de ces derniers temps qui forment une grande richesse et sont une source de grande joie pour votre Eglise. 

  J'espère que la profonde communion qui vous aspirez à approfondir tous les jours au sein de l'Église catholique vous aidera à être le pont de fraternité aussi avec d'autres Eglises et communautés ecclésiales sur la terre ukrainienne et partout où vos citoyens vivent. Puissions-nous toujours être conduits et bénis par le Seigneur sous la garde de la Bienheureuse Vierge Marie et de saint Josaphat! "

*


Lancement d'un film sur St Luc le Chirurgien de Simféropol

jeudi 23 avril 2015

Belgique: Pèlerinage à sainte Begge

BELGIQUE

Loisirs Procession Sainte Begge

Buste reliquaire de sainte Begge

Vous êtes invités à participer au quatrième pélerinage orthodoxe , 

organisé conjointement avec la paroisse Saint Job d'Uccle, 

qui nous mènera à Andenne, 

sur les traces de Sainte Begge. Rendez-vous à 11 h 00 

devant la collégiale d'Andenne, 

12 place du chapitre.

De nombreux miracles signalés depuis que l'icône de saint Gabriel de Géorgie, Fol-en-Christ, donne du myrrhon. Ce myrrhon a un parfum très fort de rose et de fleurs.


ქრისტე აღსდგა!
Le Christ est ressuscité!


Plusieurs miracles ont été signalés depuis que l'icône de saint Gabriel a commencé a donner du myrrhon. Le myrrhon a un fort parfum de rose et de fleurs.

 La première guérison miraculeuse qui s'est passée dans la famille Arsenadzé, qui possède l'icône depuis qu'ils l'ont achetée dans la cathédrale de la Trinité de Tbilissi à Pâques en 2014. Leur petite fille a été diagnostiquée avec le cancer mais les traitements médicaux n'avaient pas de résultats positifs. Lorsque l'icône a commencé a donner du myrrhon, Mme Maka a décidé d'appliquer du myrrhon à sa fille, et miraculeusement la petite Nino a été guérie et a entièrement récupéré du cancer!

 Le myrrhon a été appliqué sur le front pour un garçon de 5 ans muet qui a commencé soudainement à parler clairement. Ce miracle a étonné les membres de la famille et les personnes de son entourage.

 Mme Lela Ebanoidzé souffrait d'érysipèle aigu sur sa jambe. La blessure était très douloureuse et elle saignait quand elle marchait. Les médecins ont fortement conseillé son alitement total. Mme Lela a miraculeusement été guérie après avoir appliqué du myrrhon sur sa jambe.

Irina Maisuradzé, âgée de 13 ans, est diagnostiquée avec une bradycardie et un bloc AV complet depuis la naissance. Son rythme cardiaque pendant le sommeil est de 22 battements par minute. Lorsque sa mère et elle ont entendu parler de la icône de saint Gabriel qui donne du myrrhon,  elles ont décidé de rendre visite à la famille Arsenidzé le 18 Décembre 2014 et de prier devant l'icône miraculeuse. Quand Irina a appliqué le myrrhon, tout à coup la croix sanglante apparut sur son front. Il était impossible d'effacer la croix jusqu'à ce qu'elle disparaisse le lendemain. Le 19 Décembre son petit sac reliquaire avec la terrel de la tombe de saint Gabriel a commencé à saigner et a donner du myrrhon  en abondance. La mère de Mme Irina Lika avait eu plus tôt une vision de saint Gabriel qui avait promis de guérir sa fille. Depuis ce temps, elle a refusé la chirurgie prévue à l'hôpital, fait petit sac de reliquaire, brodé une croix et y a mis de la terre de la tombe de saint Gabriel. Irina porte ce petit sac près de son coeur chaque jour avec la foi que Dieu la guérira comme saint Gabriel l'a promis à sa mère. Depuis ce miracle le rythme cardiaque d'Irina a augmenté de 10 battements par minute et il est actuellement d'environ 32 battements par minute. Son état de santé s'améliore progressivement. La terre a cessé de saigner après quelques jours et maintenant elle donne seulement du myrrhon. Il vaut la peine de mentionner que trois petites icônes de Saint Gabriel ont  également commencé à saigner et à donner du myrrhon dans la maison de sa famille.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://www.monkgabriel.ge/eng/index.htm


L'icône qui a donné du myrrhon




*

ACATHISTE 

*

Icônes sculptées ( C.L.-G.)



La petite boîte reliquaire contient un coton 
avec de l'huile de la lampade 
du saint fol-en-Christ Gabriel
de Géorgie

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Sur le blog de Maxime



Conversation avec le Métropolite Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [2/4] 

L'humour des Saints même après leur mort…
Dans votre livre, dans le passage consacré à St Porphyrios, vous citez cette anecdote : Une femme l'appelle au téléphone sur le mont Athos, après qu'il est déjà mort. Et elle entend cette réponse : « Ne m’appelez plus, je suis mort. » Pour quelle raison a-t-il fait cela alors qu’elle aurait pu l’apprendre par des moyens ordinaires? (Rires) Oui, quand elle a demandé, « Puis-je vous appeler à nouveau, Geronda?» Il lui a répondu : «Ce n’est pas la peine que vous me rappeliez ; je suis mort » (Rires). Et la même chose est arrivée à une religieuse à Chypre. Elle a entendu parler de cet événement, et, comme elle avait des liens très étroits avec Elder Porphyrios, cela a excité sa curiosté et elle a décidé de l'appeler au téléphone à son tour, se demandant s’il lui répondrait ou non. I Et il lui a répondu : « Ma chère, qu’êtes-vous en train de faire là ? Des expériences ? » Et il a raccroché le téléphone. 

mercredi 22 avril 2015

Nos défenseurs d'outre-tombe!


Advocates from Beyond the Grave Talks with Elder Symeon: A Reflection For All Soul Saturdays



Le moment de mon départ approchait. Un soir, je me suis assis dans le jardin du monastère avec le Docteur Rosov, Père Vassian (Père  Syméon), Père Isaïe, et Père Pimène, le sacristain. Nous avons discuté du livre de Soloviev. "L'histoire qui m'a le plus impressionné." Père Vassian" (Père Syméon), ai-je dit, "cest celle qui est intitulée "Les défenseurs d'outre-tombe."

"De quoi cela parle-t-il?" a demandé méditatif Père Vassian, en caressant sa barbe. 

"L'histoire est assez simple," répondis-je. "Sous le règne de Nicolas Ier, lorsque l'évêque Parthène Tchertkov, élevé dans la grande famille aristocratique des Narichkine, occupait le siège de Vladimir (1821-1849); un prêtre, un certain Père Avvakoum, s'occupait de la paroisse la plus pauvre du diocèse. Fils d'un sacristain, il avait épousé une jeune fille pauvre et ils vivaient dans une grande pauvreté.

Père Avvakoum était un puissant homme de prière, et il aimait particulièrement prier pour les défunts. Il avait un cahier spécial, où il inscrivait les noms de tous les défunts dont il avait pu entendre parler. Il les mentionnait, non seulement pendant les proscomédies (prières de préparation de la Divine Liturgie), mais aussi matin et soir, dans ses prières privées. Pour cette raison, ses prières duraient pendant des heures.

Cela déplaisait souvent à son épouse, qui disait : "Tu devrais abandonner ces longues prières supplémentaires et au lieu de cela, m’aider dans le jardin de la maison, etc., car je suis très fatiguée. Tu n’es ni moine, ni reclus. Si tu veux prier si longtemps, va vers l'évêque et demande une meilleure paroisse où nous pourrions nous permettre des serviteurs. Ensuite, tu pourras prier aussi longtemps que tu le souhaiteras.

"Père Avvakoum avait l’habitude  de répondre en disant que la prière est le premier devoir d'un prêtre et qu'elle ne doit pas être négligée. En ce qui concerne une meilleure paroisse, Père Avvakoum pensait que c’était inconvenant de mendier pour en avoir une de son évêque. Ils devaient attendre avec patience, jusqu'à ce que celui-ci offre un tel poste. Sa femme acceptait à contrecœur.

Sur ces entrefaites, la meilleure paroisse du diocèse devint vacante. Elle était dans une grande et riche ville industrielle. Plus de deux cents demandes furent faites à l'évêque. 

Parmi les candidats étaient des professeurs de séminaire, des doyens ruraux, des licenciés en théologie, et des archiprêtres mitrés. Presque toutes les demandes étaient accompagnés de lettres de recommandation de membres du clergé et de laïcs éminents, dont le gouverneur de la province de Vladimir lui-même. Après avoir parcouru toutes les demandes, l'évêque, à défaut de parvenir à une décision, alla se coucher.

A peine avait-il fermé ses yeux qu’il vit devant lui une grande foule de personnes, des deux sexes et de différents âges et positions, qui suppliaient respectueusement l'évêque de nommer le Père Avvakoum à la paroisse vacante. L'évêque ne savait rien de l'existence de Père Avvakoum. L'évêque se réveilla, se signa, et se rendormit. La même foule apparut de nouveau devant lui avec la même demande. 

" Qui êtes-vous?"demanda l'évêque, "et pourquoi aimez-vous tant le Père Avvakoum? '

"Nous sommes des personnes décédées qui ont été pardonnées par Dieu, et sont entrées dans le Royaume des cieux grâce aux prières du Père Avvakoum," répondit la foule et elle disparut.

Le lendemain matin, l'évêque appela le secrétaire du consistoire et lui  demanda de savoir dans quelle paroisse il y avait un prêtre nommé Avvakoum, et de l'inviter à venir à Vladimir. Il y avait un seul Père Avvakoum dans le diocèse. Un jour, son doyen rural vint vers lui avec un ordre à comparaître devant l'évêque dès que possible.

"As-tu commis une erreur ou une faute, Père? " lui demanda le doyen inquiet.

"Non, je ne me souviens pas d’une telle chose." répondit Père Avvakoum. "J’irais avec une conscience claire, sauf que je n’ai pas d'argent pour le voyage." 

Le doyen lui prêta l'argent.

Quelques jours plus tard, Père Avvakoum comparut devant l'évêque, qui le reconnut tout de suite comme celui du rêve.

"Eh bien, Père Avvakoum," dit l'évêque, "la meilleure paroisse de mon diocèse est vacante, et 200 demandes m'ont été envoyées pour cela. Beaucoup de personnalités ont recommandé les candidats, mais vos défenseurs de l'autre monde étaient les plus forts de tous. Je vous nomme recteur de cette paroisse, et quand je mourrai comme c'est le lot de toute chair, je vous prie de prier pour moi. "

L'évêque raconta alors son rêve à Père Avvakoum.

"Dieu seul connaît l'avenir," dit Père Vassian, "mais nous devrions prier pour les morts. Ils sont vraiment nos défenseurs. Nous demandons aux saints canonisés d’implorer pour nous la miséricorde de Dieu. Mais il y a beaucoup de saints inconnus qui peuvent nous aider. C’est une chose bonne et honorable de prier pour les morts ".
________________________
En tant que chrétiens orthodoxes, nous négligeons souvent notre responsabilité chrétienne de prier pour les morts. Malheureusement dans beaucoup de nos paroisses ce n’est que le prêtre avec une poignée de personnes qui assiste aux liturgies du  samedi des défunts qui ont lieu pendant le temps du Carême et au moment de la fête de saint Deimitri. 

Comme l'histoire vraie ci-dessus en témoigne, la prière pour les défunts, qui est un signe de notre amour pour les membres de l'Église triomphante, est agréable à Dieu. 

En réponse à nos prières sincères pour les défunts, notre Seigneur, à Son tour montre Sa miséricorde à nos proches défunts et à nous. 

Assistez aux liturgies du samedi des défunts dans votre paroisse à chaque fois qu'elles sont célébrées, et vous serez abondamment bénis.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sur le blog de Maxime


Une conversation avec le Métropolite Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [1/4]

LA PATIENTE ENDURANCE EST LE FRUIT DE LA VERTU ET ELLE EST NOURRIE PAR LA PRIÈRE
Une conversation d'Anastasia Rakhlina avec le métropolite Athanasios de Limassol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église


Metropolite Athanase de Limasol. Photo: V. Yeshtokin / Pravoslavie.ru


Dans le livre, Le cœur ouvert de l'Église, (Éditions du Monastère Sretensky [en russe] 2014) sont réunis les souvenirs de Mgr Athanasios sur les Anciens – ascètes contemporains à l’école desquels il a été – ainsi que les sermons et les enseignements du Métropolite de Limassol, qui est bien connu non seulement dans le monde orthodoxe, mais aussi au-delà. Quels exemples les Anciens peuvent-ils nous donner, par leur vie, à nous chrétiens qui vivons dans un monde très compliqué aujourd'hui ? Et que pouvons-nous et devons-nous opposer à l’avalanche de problèmes qui viennent se précipiter sur nous au point de nous ensevelir ? Telles sont les questions que notre correspondante de Pravoslavie.ru a posées, et plus encore, dans une entrevue avec le l’éminent pasteur de Limassol, alors qu'il était à Moscou.

"Priez toujours

"Nous laïcs aimons beaucoup les histoires qui racontent des miracles, et qui parlent de charismes remplis de grâce, mais nous oublions un peu le prix qu’il nous faut payer pour ces choses. Votre livre s’ouvre sur une conversation sur le saint Ancien Joseph L’Hésychaste. Parlez-nous un peu plus des œuvres que lui et sa communauté ont accomplies, et des leçons que nous, laïcs, pouvons en tirer – sans, bien sûr, rêver de pouvoir les imiter en tout.

Mgr Athanasios 


 – Le saint Ancien Joseph L’Hésychaste vivait sur le Mont Athos, cependant je n’ai pu réussir à le rencontrer de son vivant, vu qu’il est entré dans le repos de Dieu en 1959. Mais j’ai eu l'occasion de rencontrer tous ses disciples.Mon Père spirituel, l’Ancien Joseph du monastère de Vatopedi – était un disciple, le premier disciple de l’Ancien Joseph L’Hésychaste, et ainsi ma vie monastique a commencé sous l'influence de son école spirituelle.L’Ancien Joseph a été l'une des figures spirituelles les plus remarquables sur le mont Athos au XXe siècle. C’était un grand ascète, mais aussi un remarquable hesychaste. Sa vie fut pleine de miracles et remplie de la présence active de Dieu et la Très Sainte Mère de Dieu. En dépit du fait qu'il était un ermite – il ne quittait jamais son ermitage en effet – quatre de ses disciples sont devenus ensuite les pères spirituels de centaines de moines.À l'heure actuelle, nous sommes environ un millier de moines qui sommes des enfants spirituels de l'Ancien Joseph L’Hésychaste. Sur les vingt monastères du mont Athos, six d'entre eux ont été revivifiés par les enfants spirituels de l'Ancien Joseph. Nous considérons que ses prières et sa présence ont fortement influencé notre vie monastique.Nous avons hérité trois choses importantes de l'Ancien Joseph L’Hésychaste et de ses disciples : la première consiste dans la valeur de l'obéissance à l'Église et à un Ancien. La seconde, à participer à la Divine Liturgie, à l'Eucharistie, et ce dans une communion régulière. Et la troisième est la pratique de la prière mentale.Notre vie monastique entière a été et est consacrée à ces trois choses importantes. L'Ancien Joseph L’Hésychaste consacrait six heures tous les soirs à la prière mentale incessante.

mardi 21 avril 2015

Témoignage sur les Solovki

Couverture


Boris Chiriaev

La Veilleuse des Solovki ( Prix Russophonie 2007)

Traduit du russe par Anne Kichilov
La Veilleuse des Solovki est l'œuvre d'une vie : celle de Boris Chiriaev, intellectuel moscovite qui fait mémoire de son expérience et écrit pendant vingt-cinq ans cette « chronique des temps de naufrage ». Chiriaev arrive aux Solovki en 1923 ;haut lieu de l'orthodoxie, les Solovki deviennent un haut lieu de souffrance, le premier camp destiné à regrouper les « ennemis » venant de la guerre civile. Dans cette généalogie du difficile on découvre les balbutiements de ce qui allait devenir le symbole de la répression soviétique : le goulag. Le livre de Chiriaev est un témoignage exemplaire : il donne le premier rôle à l'homme qui même dans les pires moments peut rester humain et à la vie qui exige d'être exaltée. Il souligne le paradoxe du camps des Solovki dans les premières années : à la terrible réalité du bagne s'allie une extraordinaire effervescence intellectuelle et artistique encore possible ces années là, car « le travail intellectuel est l'acte de l'esprit ». « Le régime des Solovki n'était pas encore bardé de la cuirasse du système », écrira Soljenitsyne dans L'Archipel du goulag. Et au milieu de cette désolation, une lumière : la lueur d'une veilleuse que rien ne peut éteindre, celle du dernier ascète des Solovki, que Chiriaev a surpris en prière dans sa hutte au milieu des bois. Les Solovki étaient un Golgotha, nous dit l'auteur, mais sur elles brillaient aussi la lumière de l'Esprit.
Biographie
Boris Nikolaïevitch Chiriaev est né en 1889 à Moscou dans une famille aisée. En 1918, il est arrêté et condamné à mort pour avoir tenté de quitter la Russie, mais réussit à s’évader. Condamné une nouvelle fois à la peine capitale, il sera finalement envoyé aux Solovki en 1923. Déporté à Tachkent puis à Stavropol, il quitte l’URSS en 1944 pour l’Allemagne, puis l’Italie où il meurt en 1959.


Paru en 2005, 336 pages - 24.00 €


ISBN : 2-84545-105-9
SODIS : 975662.9

lundi 20 avril 2015

Pâques dans les camps de prisonniers, 4 récits (4 et fin)





Le quatrième et dernier récit, relaté par le Professeur I. M. Andreyev, vient aussi des Solovki, et fait également mention de l'archevêque Hilarion ( ci-dessus, à l'extrême gauche sur cette photo prise aux Solovki).

*

En dépit de la sévérité exceptionnelle du régime du camp des Solovki, qui les exposait au risque d'être abattus, les évêques Victor, Hilarion, Nectaire et Maxime, non seulement officièrent souvent ensemble, lors d'offices secrets des catacombes dans les bois de l'île, mais ils firent aussi des consécrations secrètes de nouveaux évêques. C'est seulement à la veille de mon départ des Solovki que j'appris d'un ami proche, prêtre célibataire, qu'il n'était plus prêtre, mais évêque secret.

Nous avons eu plusieurs 'églises' des catacombes secrètes  aux Solovki, mais les plus "aimées" étaient au nombre de deux: la "cathédrale diocésaine" de la Sainte Trinité, et l'église de Saint-Nicolas le Thaumaturge… 

Les offices étaient le plus souvent célébrés dans l'église Saint-Nicolas. Dans "la cathédrale diocésaine de la Trinité," les offices étaient célébrés seulement en été, pour les grandes fêtes et, avec une solennité particulière, le jour de la Pentecôte. Mais parfois, en fonction des circonstances, des offices strictement secrets étaient également célébrés dans d'autres endroits. Ainsi, par exemple, pour le Grand Jeudi [de la Semaine Sainte], l'office avec la lecture des Douze Evangiles était célébré dans la chambre de nos médecins de la dixième compagnie. 

Vladyka Victor et Père Nicholas venaient vers nous, soi-disant pour la désinfection. Ils officiaient avec la porte verrouillée. Le Grand Vendredi l'ordre partit dans toutes les compagnies que, pendant trois jours les prisonniers n'étaient autorisés à quitter leurs compagnies après huit heures du soir, que dans des circonstances exceptionnelles, avec l'autorisation écrite spéciale du commandant du camp.

A sept heures le vendredi soir, quand nous, les médecins venions de rentrer dans nos chambres après une journée de travail de douze heures, le Père Nicolas vint à nous, et nous annonça qu'un épitaphios de la taille de la paume d'une main d'homme, avait été peint par l'artiste R., et que l'office - le rite des funérailles - commencerait dans une heure.

"Où?" demanda Monseigneur Maxime.

"Dans la grande boîte utilisée pour le séchage du poisson qui est près du bois, non loin de telle ou telle compagnie. Le code est trois coups, suivis de deux. Mieux vaut venir un par un."

Une demie-heure plus tard, Vladyka Maxime et moi quittions notre compagnie et nous nous dirigeâmes vers l'adresse indiquée. A deux reprises, les sentinelles nous demandèrent nos cartes. Nous, en tant que médecins, nous les avions. Mais quid des autres?... Vladyka Victor, Vladyka Hilarion, Vladyka Nectaire et le Père Nicholas... Vladyka Victor travaillait comme comptable dans l'usine de corde, Vladyka Nectaire était pêcheur, tandis que les autres tissaient des filets...

Nous voilà à l'orée du bois. Là était la boîte, de plus de deux mètres de longueur. Il n'y avait pas de fenêtres. La porte était à peine visible. Il y avait un crépuscule rayonnant. Le ciel était couvert de nuages ​​épais. Nous avons frappé à trois reprises et puis deux fois. Père Nicholas a ouvert. Vladyka Victor et Vladyka Hilarion étaient déjà là... Quelques minutes plus tard, Vladyka Nectaire est également arrivé. 

L'intérieur de la boîte a été converti en église. Le sol et les murs étaient faits de branches de sapin. Quelques cierges brûlaient. Il y avait quelques petites icônes de papier. Le petit linceul la taille d'une paume qui tenait lieu d'épitaphios, se noyait dans les branches vertes. Il y avait une dizaine de fidèles. Quatre ou cinq autres vinrent plus tard, y compris deux moines. 

L'office commença. Dans un murmure. Il semblait que nous n'avions pas de corps, seulement des oreilles. Rien ne nous arrêtait ou nous empêchait de prier. Je ne me souviens pas comment nous sommes rentrés "chez nous", c'est à dire dans nos compagnies. Le Seigneur nous a protégés.

Les Matines de Pâques devait être servies dans la chambre de nos médecins. Vers minuit, tous ceux qui avaient l'intention de venir étaient arrivés, sans autorisation écrite, avec une excuse d'urgence ou une autre, liée à la section médicale. Il y avait une quinzaine de personnes. 

Après les Matines et la Divine Liturgie, nous nous sommes assis pour rompre notre jeûne. Sur la table étaient des gâteaux, des paskhas, des œufs teintés, des collations et du vin (de la levure liquide avec de l'extrait de canneberge et du sucre). Vers trois heures du matin tout le monde se dispersa. Les commandants des camps faisaient leurs inspections de contrôle de nos compagnies avant et après le service, à onze heures du soir et à quatre heures du matin... Nous trouvant, quatre médecins avec Vladika Maxime à notre tête, encore éveillés, le commandant dit:

"Quoi, vous ne dormez pas, les médecins?" Et il a immédiatement ajouté: "Quelle nuit! On n'a pas envie de dormir!"

Et il est parti.

"Seigneur Jésus-Christ, nous Te remercions pour le miracle de Ta miséricorde et de ta puissance", dit Vladyka Maxime avec emphase, exprimant les sentiments de chacun d'entre nous.

*


Ceux qui lisent le russe peuvent trouver un autre témoignage de première main de la célébration de Pâques dans un camp de travail forcé soviétique ici.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Nous nous permettons de recommander à nouveau le livre de Boris Chiriaev La Veilleuse des Solovki, qui est un excellent témoignage sur cette période, il est disponible en français aux Editions des Syrtes. (merci à O.L. de me l'avoir signalé!)

dimanche 19 avril 2015

Pâques dans les camps de prisonniers, 4 récits (3/4)




Le troisième récit provient d'un récit de la vie du Hiéromartyr Hilarion (Troitsky), qui a été emprisonné aux Solovki, avec un grand nombre d'autres membres du clergé, moines, et fidèles:

*

Avec toute cette activité, l'archevêque Hilarion mit sans aucun doute les bolcheviks en furie, et il fut envoyé au camp de concentration des Solovki.

"Il faut être dans ces conditions pour au moins un peu de temps, sinon elles sont impossibles à décrire. C'est tout simplement Satan lui-même", écrivit l'archevêque à propos du camp. La description d'un autre prisonnier était que l'endroit était " une fosse terrible, béante, pleine de sang, de corps lacérés, cœurs écrasés." Un lieu de joie pourrait être trouvé ici?

Cependant, même dans le camp, l'archevêque Hilarion conserva son entrain et son courage. Avec deux évêques et plusieurs prêtres, il travaillait comme pêcheur et fabricant de filets. Il plaisantait à ce sujet, réarrangeant les mots de la stichère pour le Dimanche de la Trinité: "Le Saint-Esprit accorde tout: Plus tôt, il a révélé des théologiens parmi les pêcheurs, et maintenant il révèle des pêcheurs parmi les théologiens." Sa bonne humeur s'étendait même aux autorités soviétiques, qu'il pouvait considérer avec un regard qui pardonne. L'archevêque Hilarion sauva même  un des principaux gardiens d'une mort certaine, au péril de sa propre vie dans ce processus. En somme, il a été bien pris par l'idée que Solovki était devenue une école de vertus: non-acquisition, douceur, humilité, abstinence, patience, labeur.

L'archevêque Hilarion gagna un grand respect dans le camp. Son attention à chacun et son amour pour tous était tout simplement incroyable. Il était la personne la plus populaire aux Solovki. Même les bandits et les criminels - dont on pouvait s'attendre à ce qu'une personne hautement spirituelle les trouve intolérables - devinrent ses amis et ses compagnons. Ils l'aimaient et le respectaient pour sa simplicité et sa nature ouverte. Mais derrière cette forme de gaieté et de mondanité, il y avait une pureté enfantine, une grande expérience spirituelle, de la bonté et de la miséricorde, de l'intrépidité et une croyance profonde, de la piété sans hypocrisie et une intelligence extraordinaire. Le déguisement du péché ordinaire, "la folie pour le Christ" et la mondanité cachait aux gens la vie intérieure de l'archevêque et le sauvait de l'orgueil et de la vanité.

L'archevêque passa six années terribles aux Solovki - les dernières années de sa vie. Mais cette joie de Pâques dont Notre Sauveur a parlé lors de la séparation d'avec les apôtres, la seule joie qui peut être complète, ne le quittait jamais.

Une seule fois, alors qu'il était aux Solovki, il lui fut permis de célébrer les Matines de Pâques - en 1926. C'est ainsi qu'un témoin oculaire l'a décrit:

"Silence, l'obscurité tout autour, tandis que des piliers irisées balaient le ciel - les aurores boréales jouent... Et puis les chants sacrées sont entendus par les portes ouvertes de l'église. Le cri de l'archevêque Hilarion résonne comme un tonnerre, comme un ordre strict investi du pouvoir céleste:

"Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent!"

Puis, étincelante de lumières multicolores, la procession sans précédent de la Croix a commencé à partir de la porte de l'église. Entouré par des lampes et des torches, les dix-sept évêques dans leurs vêtements anciens ont été suivis par plus de deux cents prêtres et autant de moines, et derrière eux marchaient une vague sans fin de ceux dont les cœurs tourmentés n'avaient soif que d'une chose - la Lumière de la Résurrection.

Hors de l'église, les portes voyaient naviguer de brillantes bannières sacrées façonnées par des maîtres artisans de Novgorod la Grande, suivies par des lanternes données au monastère du nord par des doges vénitiens. Les vêtements sacrés brodés par les grandes-duchesses de Moscou  miroitaient sur le clergé.

"Le Christ est ressuscité!" proclamait l'archevêque Hilarion.

" En vérité Il est ressuscité!" entendait-on en réponse, comme l'écho d'un millier de voix sous la coupole brillante du ciel…"

En 1929, la condamnation de l'archevêque prit fin et il fut envoyé dans un nouveau lieu d'exil - en Asie centrale. Mais il n'y est jamais parvenu...

L'archevêque Hilarion mourut du typhus alors qu'il était en déportation dans un hôpital de la prison de Petrograd  le 28 Décembre 1929. 

Ses dernières paroles furent entendues par un médecin: "Comme c'est bien! Maintenant, nous sommes loin de…" Il était parti vers cette terre où jaillit la joie  éternelle.
Le témoin dont les paroles sont citées dans ce récit était Boris Chiriaev*. Ceux qui  lisent le russe sont encouragés à lire des extraits de ses mémoires La Lampade Inextinguible, dont est extraite la citation ci-dessus.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORA ET LABORA

Son livre, publié en français sous le titre La Veilleuse des Solovki, est un excellent témoignage, disponible en français aux Editions des Syrtes (merci à O.L. de me l'avoir signalé!)

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


6/19 avril
  Dimanche de l’apôtre Thomas « Antipâques »

St Eutyque, archevêque de Constantinople (582) ; saint Méthode, égal-aux-apôtres, archevêque de Moravie (885) ; sainte Platonide de Syrie (308) ; 120 martyrs de Perse (344-347) ; saints martyrs Jérémie et Archilias, prêtres (IIIème s.) ; saints martyrs Pierre Joukov et Prochore Mikhaïlov (1918) ; saint hiéromartyr Jean Boïkov, prêtre (1934) ; saint hiéromartyr Jacques Boïkov, prêtre (1943) ; vénérable Sébastien Fomine, confesseur (1966).

Lectures : Actes V, 12 - 20 / Jn. XX, 19-31

AU SUJET DU DIMANCHE DE THOMAS

N
ous commémorons ce dimanche l’apparition du Seigneur aux apôtres, après Sa Résurrection, et le toucher de Ses plaies par l’apôtre Thomas. L’apparition du Seigneur ressuscité à l’apôtre Thomas et aux onze autres disciples est fixée le premier jour suivant la semaine pascale, parce que les circonstances de cette apparition constituent une preuve incontestable de la Résurrection du tombeau, « comme de la chambre nuptiale, avec Sa chair immaculée ». Le huitième jour après Pâques, comme achèvement des solennités de la Semaine Lumineuse, constituait depuis les temps anciens une solennité particulière. Le dimanche de Thomas est également appelé « antipâques », ce qui signifie « au lieu de Pâques », parce que l’Église a transféré à ce dimanche une partie des antiques matines pascales, qui furent remplacées par celles de St Jean Damascène que nous célébrons de nos jours. Depuis ce jour commence le cycle des dimanches et des semaines de toute l’année. Selon l’usage de l’Église Russe, on commémore les défunts le mardi suivant le dimanche de Thomas. La raison en est que le typicon autorise de nouveau, la commémoraison des défunts à partir du lundi de Thomas. C’est ainsi que les croyants se rendent sur la tombe de leurs proches pour annoncer la joyeuse nouvelle de la Résurrection du Christ. De là vient l’appellation de ce jour « radonitsa » en russe (radost’ = la joie). La commémoraison des défunts après Pâques remonte aux temps les plus anciens. St Ambroise de Milan, dans l’une de ses homélies dit : « Il est digne et juste, après les solennités pascales que nous avons célébrées, de partager notre joie avec les saints martyrs, et de leur annoncer la joie de la Résurrection du Christ, à eux en tant que participants aux souffrances du Seigneur ». Ces paroles de St Ambroise, bien que se rapportant aux martyrs, peuvent confirmer notre usage de commémorer les défunts après Pâques, eu égard au fait que, dans les temps anciens, on enterrait les défunts parmi les martyrs.

Tropaire, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.

Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.

Tropaire du dimanche de Thomas, ton 7
Запеча́тану гбу, живо́тъ отъ гбa возсія́лъ ecи́ Xpисте́ Бо́же, и двépeмъ заключе́ннымъ, ученико́мъ предста́лъ ecи́, вcѣ́xъ вocкpecéнie : ду́хъ пра́вый тѣ́ми обновля́я на́мъ, по вели́цѣй Твое́й ми́лости.
Le sépulcre étant scellé, Toi qui es la Vie, ô Christ Dieu, Tu t’es levé du tombeau, et les portes étant fermées, Toi, la Résurrection de tous, Tu t’es présenté devant Tes disciples, par eux renouvelant en nous un esprit droit, dans Ta grande miséricorde.

Kondakion du dimanche de Thomas, ton 8
Любопы́тною десни́цею, жиз-нопода́тельная Tвоя́ péбра Фомá испыта́, Xpисте́ Бо́же : coзаключе́ннымъ бо двépeмъ я́ко вше́лъ ecи́, съ про́чими апо́столы вопiя́ше Тебѣ́ : Го́сподь еси́ и Бо́гъ мо́й.
Voulant s’assurer de Ta Résurrection, Thomas scruta de sa droite curieuse Ton côté vivifiant, ô Christ Dieu ; aussi, lorsque Tu entras, les portes étant fermées, il Te clama avec les autres apôtres : Tu es mon Seigneur et mon Dieu.

Au lieu de « il est digne en vérité » ton 1:
А́нгелъ вопiя́ше Благода́тнѣй: Чи́стая Дѣ́во, ра́дуйся, и па́ки реку́: Ра́дуйся! Тво́й Сы́нъ воскре́се тридне́венъ отъ гро́ба и ме́ртвыя воздви́гнувый: лю́дiе веселит́еся. Свѣти́ся, свѣти́ся Но́вый Iерусали́ме, сла́ва бо Госпо́дня на Тебѣ́ возсiя́. Лику́й ны́нѣ и весели́ся, Сiо́не. Ты́ же, Чи́стая, красу́йся, Богоро́дице, о воста́нiи Рождества́ Твоего́.
L’Ange dit à la Pleine de grâce : Vierge pure, réjouis-toi, et je te dis à nouveau : réjouis-toi ! Car ton Fils est ressuscité du Tombeau le troisième jour et a relevé les morts, peuples réjouissez-vous. Resplendis, resplendis, Nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur a brillé sur toi. Danse et crie de joie, Sion, et toi, Pure Mère de Dieu, réjouis-toi de la Résurrection de Ton Fils.






COMMENTAIRE DE ST JUSTIN DE TCHÉLIÉ SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR

« Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes V, 29). C’est l’âme, c’est le cœur de l’Église orthodoxe ; c’est son Évangile, son Évangile intégral. C’est ce qui la fait vivre, c’est sa raison de vivre. En cela est son immortalité et son éternité ; en cela est sa valeur suprême et non éphémère. Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes est le principe de ses principes, le critère de ses critères, c’est ce qui pour elle est saint par excellence.

Cet Évangile qui renferme tout est l’essence de tous les saints dogmes et de tous les saints canons de l’Église orthodoxe. Il ne peut être question pour l’Église, et quel qu’en soit le prix, de céder dans ce domaine à qui que ce soit, tant à une personne qu’à un régime ou un pouvoir politiques, pas plus que de s’engager sur la voie du compromis, ni avec les hommes, ni avec les démons.

« Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », c’est la charte de l’Église orthodoxe, sa charte éternelle et immuable, sa charte suprême, sa position éternelle et immuable. C’est aussi sa réponse aux premiers persécuteurs de l’Église (Actes V, 17-42). C’est également sa réponse à tous les persécuteurs à travers tous les siècles jusqu’au Jugement dernier. Pour l’Église, Dieu est toujours à la première place et l’homme, les hommes, sont toujours à la seconde. Il faut obéir aux hommes tant qu’ils ne sont pas contre Dieu et Ses commandements. Mais dès qu’ils se dressent contre Dieu et Ses commandements divins, l’Église doit alors rester près de Dieu et défendre Ses commandements ainsi que Sa volonté et ce par les moyens évangéliques. Si elle n’agit pas ainsi, est-elle l’Église ? Si les représentants de l’Église n’agissent pas ainsi, sont-ils les représentants apostoliques de l’Église ? Justifier une telle attitude par une soi-disant « économie » n’est rien d’autre qu’une trahison déguisée de Dieu et de l’Église.

Le pouvoir est, dans son principe, de Dieu : la hiérarchie des valeurs et de l’ordre est de Dieu. C’est pour cette raison qu’il faut en principe se soumettre au pouvoir comme régulateur et garant de l’ordre divin, donné par Dieu, dans le monde. Dans le cas contraire, on tombe dans l’absence de pouvoir, dans l’anarchie.

Il faut se soumettre au pouvoir tant qu’il maintient l’ordre divin dans le monde, tant qu’il est « serviteur de Dieu » et se conduit en tant que tel. On se soumet alors aux autorités qui, en tant que serviteurs de Dieu, portent le glaive pour châtier qui fait le mal et protéger celui qui fait le bien. On se soumet aux autorités, car, en tant que serviteurs de Dieu, elles « sont à craindre lorsqu’on fait le mal », mais non lorsqu’on fait le bien. Mais si les autorités sont à craindre lorsqu’on fait le bien, si le pouvoir persécute le bien Divin et le Bien suprême de ce monde, le Seigneur Jésus-Christ et, en conséquence, Son Église, il est alors du devoir de celle-ci – c’est un devoir saint auquel elle ne peut se dérober – de se mettre du côté du Christ, le Dieu-homme et de défendre la liberté par laquelle Il nous a libérés, et ce par les moyens évangéliques. Les chrétiens ne doivent jamais se soumettre aux hommes plutôt qu’à Dieu, surtout à des hommes qui s’élèvent contre le Dieu véritable et contre Son Evangile (cf. Romains XIII, 1-6).

C’est là l’enseignement évangélique, apostolique, l’enseignement des Pères et des Martyrs, l’enseignement orthodoxe sur la nature et la valeur du pouvoir.


MÉmoire des CENT VINGT Martyrs de PERSE[1]


La cinquième année de la persécution de Sapor (Shâpûr) II (345), cent vingt chrétiens : prêtres, diacres, clercs et neuf vierges consacrées à Dieu, furent arrêtés à Séleucie et jetés dans des cachots obscurs et fétides où ils restèrent pendant six mois, dans une situation plus pénible que la mort.

La veille de leur exécution, une noble et riche dame de la ville d’Arbèle, nommée Yazdandocht, qui les avait nourris pendant leur captivité, vint leur laver les pieds et les revêtir chacun d’une robe blanche, puis elle leur servit un festin, en les exhortant au martyre. Le lendemain, dès le point du jour, on les tira de prison et lorsqu’ils parvinrent au lieu du supplice, l’officier chargé de l’exécution leur proposa une dernière fois d’avoir la vie sauve s’ils adoraient le soleil. « Tu es doublement aveugle, répondirent les martyrs, car les coupables qu’on mène au supplice pâlissent et tremblent, et se revêtent d’habits lugubres. Mais ne vois-tu pas que nous, nous sourions à la mort, comme la fleur au matin, et nous prenons des habits de fête ? Fais-nous souffrir ce que tu voudras, nous désirons la mort, car par elle nous allons arriver à une vie immortelle que vous ne pourrez jamais nous ravir. » Ils présentèrent alors gaiement leurs têtes au glaive et reçurent la couronne du martyre. La nuit venue on les enterra cinq par cinq dans des fosses profondes.




LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Marc XVI, 9-20
Liturgie : Actes VI, 1-7 ; Marc XV, 43 – XVI, 8



[1]. Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras