6/19 avril
Dimanche de l’apôtre Thomas
« Antipâques »
St Eutyque, archevêque de Constantinople
(582) ; saint Méthode, égal-aux-apôtres, archevêque de Moravie
(885) ; sainte Platonide de Syrie (308) ; 120 martyrs de Perse
(344-347) ; saints martyrs Jérémie et Archilias, prêtres (IIIème
s.) ; saints martyrs Pierre Joukov et Prochore Mikhaïlov (1918) ;
saint hiéromartyr Jean Boïkov, prêtre (1934) ; saint hiéromartyr Jacques
Boïkov, prêtre (1943) ; vénérable Sébastien Fomine, confesseur (1966).
Lectures : Actes V, 12 - 20 / Jn. XX,
19-31
AU SUJET DU DIMANCHE DE
THOMAS
N
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ous commémorons ce
dimanche l’apparition du Seigneur aux apôtres, après Sa Résurrection, et le
toucher de Ses plaies par l’apôtre Thomas. L’apparition du Seigneur ressuscité
à l’apôtre Thomas et aux onze autres disciples est fixée le premier jour
suivant la semaine pascale, parce que les circonstances de cette apparition
constituent une preuve incontestable de la Résurrection du tombeau, « comme
de la chambre nuptiale, avec Sa chair immaculée ». Le huitième jour
après Pâques, comme achèvement des solennités de la Semaine Lumineuse,
constituait depuis les temps anciens une solennité particulière. Le dimanche de
Thomas est également appelé « antipâques », ce qui signifie
« au lieu de Pâques », parce que l’Église a transféré à ce dimanche
une partie des antiques matines pascales, qui furent remplacées par celles de St Jean Damascène que nous célébrons de nos jours.
Depuis ce jour commence le cycle des dimanches et des semaines de toute
l’année. Selon l’usage de l’Église Russe, on commémore les défunts le mardi suivant
le dimanche de Thomas. La raison en est que le typicon autorise de
nouveau, la commémoraison des défunts à partir du lundi de Thomas. C’est ainsi
que les croyants se rendent sur la tombe de leurs proches pour annoncer la
joyeuse nouvelle de la Résurrection du Christ. De là vient l’appellation de ce
jour « radonitsa » en russe (radost’ = la joie). La commémoraison des
défunts après Pâques remonte aux temps les plus anciens. St Ambroise de Milan,
dans l’une de ses homélies dit : « Il est digne et juste, après
les solennités pascales que nous avons célébrées, de partager notre joie avec
les saints martyrs, et de leur annoncer la joie de la Résurrection du Christ, à
eux en tant que participants aux souffrances du Seigneur ». Ces
paroles de St Ambroise, bien que se rapportant aux martyrs, peuvent confirmer
notre usage de commémorer les défunts après Pâques, eu égard au fait que, dans
les temps anciens, on enterrait les défunts parmi les martyrs.
Tropaire, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ
ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
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Le Christ est ressuscité des
morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux,
Il a donné la vie.
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Tropaire du
dimanche de Thomas, ton 7
Запеча́тану гpóбу, живо́тъ отъ гpóбa возсія́лъ ecи́ Xpисте́ Бо́же, и двépeмъ заключе́ннымъ, ученико́мъ предста́лъ ecи́, вcѣ́xъ вocкpecéнie : ду́хъ пра́вый тѣ́ми обновля́я на́мъ, по вели́цѣй Твое́й ми́лости.
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Le sépulcre étant scellé, Toi qui es la Vie, ô Christ Dieu, Tu t’es
levé du tombeau, et les portes étant fermées, Toi, la Résurrection de tous,
Tu t’es présenté devant Tes disciples, par eux renouvelant en nous un esprit
droit, dans Ta grande miséricorde.
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Kondakion du
dimanche de Thomas, ton 8
Любопы́тною десни́цею, жиз-нопода́тельная Tвоя́ péбра Фомá испыта́, Xpисте́ Бо́же : coзаключе́ннымъ бо двépeмъ я́ко вше́лъ ecи́, съ про́чими апо́столы вопiя́ше Тебѣ́ : Го́сподь еси́ и Бо́гъ мо́й.
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Voulant s’assurer de Ta Résurrection, Thomas scruta de sa droite
curieuse Ton côté vivifiant, ô Christ Dieu ; aussi, lorsque Tu entras,
les portes étant fermées, il Te clama avec les autres apôtres : Tu es
mon Seigneur et mon Dieu.
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Au lieu de « il
est digne en vérité » ton 1:
COMMENTAIRE DE ST
JUSTIN DE TCHÉLIÉ SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Il
faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes V, 29). C’est l’âme, c’est
le cœur de l’Église orthodoxe ; c’est son Évangile, son Évangile intégral.
C’est ce qui la fait vivre, c’est sa raison de vivre. En cela est son
immortalité et son éternité ; en cela est sa valeur suprême et non
éphémère. Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes est le principe de ses principes,
le critère de ses critères, c’est ce qui pour elle est saint par excellence.
Cet
Évangile qui renferme tout est l’essence de tous les saints dogmes et de tous
les saints canons de l’Église orthodoxe. Il ne peut être question pour
l’Église, et quel qu’en soit le prix, de céder dans ce domaine à qui que ce
soit, tant à une personne qu’à un régime ou un pouvoir politiques, pas plus que
de s’engager sur la voie du compromis, ni avec les hommes, ni avec les démons.
« Obéir
à Dieu plutôt qu’aux hommes », c’est la charte de l’Église orthodoxe, sa
charte éternelle et immuable, sa charte suprême, sa position éternelle et
immuable. C’est aussi sa réponse aux premiers persécuteurs de l’Église (Actes V,
17-42). C’est également sa réponse à tous les persécuteurs à travers tous les
siècles jusqu’au Jugement dernier. Pour l’Église, Dieu est toujours à la
première place et l’homme, les hommes, sont toujours à la seconde. Il faut
obéir aux hommes tant qu’ils ne sont pas contre Dieu et Ses commandements. Mais
dès qu’ils se dressent contre Dieu et Ses commandements divins, l’Église doit
alors rester près de Dieu et défendre Ses commandements ainsi que Sa volonté et
ce par les moyens évangéliques. Si elle n’agit pas ainsi, est-elle
l’Église ? Si les représentants de l’Église n’agissent pas ainsi, sont-ils
les représentants apostoliques de l’Église ? Justifier une telle attitude
par une soi-disant « économie » n’est rien d’autre qu’une trahison
déguisée de Dieu et de l’Église.
Le pouvoir
est, dans son principe, de Dieu : la hiérarchie des valeurs et de l’ordre
est de Dieu. C’est pour cette raison qu’il faut en principe se soumettre au
pouvoir comme régulateur et garant de l’ordre divin, donné par Dieu, dans le
monde. Dans le cas contraire, on tombe dans l’absence de pouvoir, dans
l’anarchie.
Il faut se
soumettre au pouvoir tant qu’il maintient l’ordre divin dans le monde, tant
qu’il est « serviteur de Dieu » et se conduit en tant que tel. On se
soumet alors aux autorités qui, en tant que serviteurs de Dieu, portent le
glaive pour châtier qui fait le mal et protéger celui qui fait le bien. On se
soumet aux autorités, car, en tant que serviteurs de Dieu, elles « sont à
craindre lorsqu’on fait le mal », mais non lorsqu’on fait le bien. Mais si
les autorités sont à craindre lorsqu’on fait le bien, si le pouvoir persécute
le bien Divin et le Bien suprême de ce monde, le Seigneur Jésus-Christ et, en
conséquence, Son Église, il est alors du devoir de celle-ci – c’est un devoir
saint auquel elle ne peut se dérober – de se mettre du côté du Christ, le
Dieu-homme et de défendre la liberté par laquelle Il nous a libérés, et ce par
les moyens évangéliques. Les chrétiens ne doivent jamais se soumettre aux
hommes plutôt qu’à Dieu, surtout à des hommes qui s’élèvent contre le Dieu
véritable et contre Son Evangile (cf. Romains XIII, 1-6).
C’est là
l’enseignement évangélique, apostolique, l’enseignement des Pères et des
Martyrs, l’enseignement orthodoxe sur la nature et la valeur du pouvoir.
MÉmoire des CENT
VINGT
Martyrs de PERSE[1]
La cinquième
année de la persécution de Sapor (Shâpûr) II (345), cent vingt
chrétiens : prêtres, diacres, clercs et neuf vierges consacrées à Dieu,
furent arrêtés à Séleucie et jetés dans des cachots obscurs et fétides où ils
restèrent pendant six mois, dans une situation plus pénible que la mort.
La
veille de leur exécution, une noble et riche dame de la ville d’Arbèle, nommée
Yazdandocht, qui les avait nourris pendant leur captivité, vint leur laver les
pieds et les revêtir chacun d’une robe blanche, puis elle leur servit un
festin, en les exhortant au martyre. Le lendemain, dès le point du jour, on les
tira de prison et lorsqu’ils parvinrent au lieu du supplice, l’officier chargé
de l’exécution leur proposa une dernière fois d’avoir la vie sauve s’ils
adoraient le soleil. « Tu es doublement aveugle, répondirent les martyrs,
car les coupables qu’on mène au supplice pâlissent et tremblent, et se revêtent
d’habits lugubres. Mais ne vois-tu pas que nous, nous sourions à la mort, comme
la fleur au matin, et nous prenons des habits de fête ? Fais-nous souffrir
ce que tu voudras, nous désirons la mort, car par elle nous allons arriver à
une vie immortelle que vous ne pourrez jamais nous ravir. » Ils
présentèrent alors gaiement leurs têtes au glaive et reçurent la couronne du
martyre. La nuit venue on les enterra cinq par cinq dans des fosses profondes.
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN :
Matines : Marc
XVI, 9-20
Liturgie : Actes VI, 1-7 ; Marc XV, 43
– XVI, 8
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