"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 30 mars 2013

LA BIENHEUREUSE ALYPIA, Folle-en-Christ de Kiev (2)


D'après les notes sur la vie de la Bienheureuse Alypia
Comme cela arrive souvent lors de la collecte et la compilation de matériel pour les vies des saints et les biographies d’êtres agréables à Dieu, des faits parfois se glissent qui provoquent le doute, surtout quand ce sont des gens qui portaient l’exploit spirituel (podvig) de la folie en Christ. 
Nous savons que Matouchka était de nationalité mordve et parlait le russe imparfaitement; en outre, comme tous les bienheureux [Fols-en-Christ], elle parlait d'elle de façon sporadique et sans ordre chronologique, souvent de façon cachée et sans commentaire. Néanmoins, ses syncelles les plus proches, ou comme on les appellait, ses "gardiens", ainsi que certains enfants spirituels, linguistes et journalistes, ont été en mesure de raconter le chemin de vie de la bienheureuse dans les pages de livres, de périodiques et de sites électroniques.
 Voici ce qu'on peut lire sur son enfance sur le site de Kiev, Bienheureuse Alypia:
"La bienheureuse Alypia (Agapia Tikhonovna Avdeyeva) est née vers 1910 dans la province de Penza dans la pieuse famille de Tikhon et de Vassa Avdeyev. La bienheureuse staritza raconta combien son père était strict, mais sa mère très gentille, travailleuse et bien disciplinée. Parfois, elle enveloppait diverses friandises dans un tablier et elle les donnait à Agapia pourqu’elle les distribue aux pauvres gens de leur village; elle distribuait un nombre particulièrement élevé de friandises les jours de fête. 
Quand vint le moment de l'apprentissage, Agapia fut envoyée à l'école. Elle était vive, rapide, et à l'esprit vif, et elle ne pouvait s'abstenir de donner des conseils aux autres enfants. 
La jeune fille fut transférée dans une autre classe, et même chez les enfants d'un an plus âgée qu’elle, elle se distinguait par son intelligence et sa vivacité d'esprit. 
En 1918, les parents d’Agapia furent abattus. La petite fille de huit ans, lut le Psautier pour eux toute la nuit pour le repos de leurs âmes. Agapia vécut pendant un certain temps avec son oncle. Après avoir terminé seulement deux années d'études, elle partit pour un long pèlerinage aux lieux saints... Pendant le temps de l'athéisme militant, elle passa dix ans en prison, et en dépit du grand manque de nourriture là-bas, elle respecta les jeûnes du mieux qu'elle pouvait, en priant sans cesse. "

Plus tard dans sa vie, nous lisons comment elle fut miraculeusement libérée de prison, et comment l'apôtre Pierre lui apparut. À la lumière de ce fait et de sa vie de prière plus tard, cela explique clairement pourquoi elle pria pendant tant d'années directement en face de la grande icône des saints Apôtres Pierre et Paul située dans l’autel à droite dans l'église Demeyevsky à Kiev. 
On mentionne également dans sa vie, au cours de ses années d'errance, la rencontre d’Agapia avec le hiéromoine clairvoyant du grand schème Théodose, qui vécut pendant les années d'après-guerre, près de Novorossisk, dans le village de Gorny (hameau cosaque anciennement appelé Krymskaya), et qui la bénit pour son exploit spirituel (Podvig) de folie en Christ. Matouchka elle-même a parlé à ce sujet: "J'étais avec Théodose, j'ai vu Théodose, je connais Théodose."
Mais plus de choses sont écrites sur sa période à Kiev, à partir des années 1960 jusques à 1988, ce sont des faits documentés, attestés, et les témoignages nombreux de ses enfants spirituels et d'autres qui furent associés avec elle. Matouchka portait des chaînes sous la forme d'un énorme paquet de clés, et sur sa poitrine, sous ses vêtements, elle portait une icône. 
Presque chaque jour, elle apportait à l'église des sacs de pain que les gens lui avait donnés, achetait un grand nombre de cierges, et les plaçait devant les icônes elle-même. D’autre part, longtemps avant que l'ancien Métropolite Philarète (Denisensko) conduise au schisme [dans l'Église orthodoxe ukrainienne], elle le réprimanda un jour pendant les offices, et fut de ce fait expulsée de l'église. Il est également connu qu’à la veille de 1986, l'année de l'explosion de Tchernobyl, Matouchka fut très troublée, et ne cessa de parler de "terribles incendies". On dit que, au début d’avril 1986, elle quitta sa cabane dans la forêt Goloseyevsky et fit le tour de toute la ville avec son bâton, en priant pour son salut.
J'ai appris beaucoup de choses qui furent miraculeuse dans la vie de la bienheureuse. Mais à cette époque, sur sa tombe, tout cela semblait un conte de fées.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



Haïjin Pravoslave (XL)


La nuit n'est qu'un masque
Car le Soleil de Justice
Eclaire les âmes

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Saint Luc le Chirurgien


vendredi 29 mars 2013

LA BIENHEUREUSE ALYPIA, Folle-en-Christ de Kiev (1)


Une tombe honorée

À la périphérie nord de Kiev, entre les bouleaux et les vieux sapins, le cimetière de Lesnoe s'étend sur plusieurs kilomètres. Au fond, à droite de la porte centrale, l'une des concessions du cimetière semble avoir rompu avec la non-existence et la captivité athée. Elle se distingue nettement de la prépondérance brun-noir de marbre désormais habituelle des pierres tombales et des dalles. Les croix blanches sur les tombes modestes parlent de la vie éternelle, transfigurée et joyeuse. Ce terrain de cimetière appartient à l'ancien couvent Florov, et ici reposent les moniales et le clergé, qui sont morts pendant la seconde moitié du siècle dernier.
Le cimetière Lesnoe a vu le jour dans les années 1960, quand l'higoumène du monastère de l’Ascension, Antonia Florov, apporta de l'argent au comité exécutif de la ville pour acheter huit concessions au cimetière. L'higoumène ne pouvait pas deviner, bien sûr, que cet endroit attirerait avec le temps les pèlerins de tous les coins de l'Ukraine, de la Biélorussie, de la Russie, et même d'outre-Atlantique.
À l'automne 1988, la bienheureuse moniale Alypia (Avdeeva) fut enterrée ici. Elle était connue dans le monde comme un folle-en-Christ et une staritza clairvoyante. Maintenant, l'honneur qui lui est rendu par le peuple de Kiev ne peut être comparé qu’à celui rendu à sainte Matrona de Moscou, même si la bienheureuse Alypia n'est pas encore glorifiée comme sainte. La documentation pour ce faire, est seulement recueillie et étudiée, mais de l'avis de l'higoumène de l'Ermitage du Pokrov [Protection de la Mère de Dieu] de Goloseyevsky, l'archimandrite Isaac (Andronik), qui a dirigé la restauration de ce monastère dans les années 1990, la bienheureuse moniale sera bientôt glorifiée parmi les saints. 
Soit dit en passant, la bienheureuse Alypia œuvra dans l'ascèse dans les ruines de l'Ermitage du Pokrov de Goloseyevsky, et pria ceux qui plurent à Dieu et vécurent là au cours des XVIIIe et XIXe siècles, dont certains y ont été enterrés: le Métropolite Philarète (Amphiteatrov † 1857) de Kiev, dont les reliques sont maintenant dans la laure de Caves de Kiev et son père spirituel, le Hiéromoine du Grand Schème Parthène († 1855); le Hiéromoine Théophile le fol-en-Christ († 1853) et le moine Païssi († 1893), et le staretz hiéromoine Alexis (Chepelev † 1917). Ce fut comme si la bienheureuse Alypia avait reçu le bâton spirituel transmis par les ascètes de Goloseyevsky, et elle pria de nombreuses années pour le renouvellement de ce monastère. Elle dit à ses enfants spirituels qu'elle resterait là "pour toujours, mais pas tout de suite."

Mais revenons au cimetière de Lesnoe. J'ai d'abord visité la concession Florov dans les années 1990, avant l'éclatement de l'Union soviétique, alors que seuls les enfants spirituels de Matouchka Alypia étaient au courant de l’endroit où était sa tombe. Cela comprenait plusieurs moniales de Florov, qui me conduisirent à la tombe de la bienheureuse. En chemin, elles me parlèrent de la staritza, comment elle avait vécu dans le creux d'un énorme tilleul sur le territoire de la Laure des Caves de Kiev- jusques à sa fermeture en 1961, comment ses prières apportèrent des miracles de guérison et d'aide divine, et comment elle pouvait lire dans les cœurs de ceux qui venaient la voir comme dans un livre ouvert. Elle bénit beaucoup de gens pour le sacerdoce et la vie monastique, en arracha beaucoup aux griffes froides de nombreuses maladies mortelles, et en sauva beaucoup de la pauvreté et de l'échec écrasant de la vie.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



Haïjin Pravoslave (XXXIX)



Aube noétique
L'âme et le cœur en accord
Bénissent ce jour


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

La Kanavka ( fossé) de la Mère de Dieu


Alapayevsk: lieu du martyre de sainte Elisabethe de Russie


jeudi 28 mars 2013

George Skambardonis: Le staretz Païssios et le lait bouilli durant le Grand Carême



Par George Skambardonis

A Panagouda, la Cellule du staretz Païssios, il y a deux visiteurs de Thessalonique. Ils se tiennent debout, appuyés sur le châtaignier. Tous deux dans la cinquantaine, ils sont pâles et acariâtres. Ils semblent faire partie d'une organisation ecclésiastique, parce qu'ils sont à la recherche de reproches à faire au staretz, et échangent à voix basse des commentaires. Les enfants jouent, faisant du bruit - sur quoi Païssios se retourne et dit à voix basse:

"Ne faites pas de bruit, car à côté, sous la terre, les Américains sont cachés et nous allons les réveiller, et ils viendront interrompre notre silence."

Les enfants s'arrêtent, et sont silencieusement perplexes. À l'autre extrémité, John est appuyé de côté contre le rocher au sommet de son sac. Il allume une cigarette. Les deux visiteurs, qui semblent être des piétistes difficiles, continuent à regarder le staretz avec désapprobation, tandis qu'il fait bouillir du lait furoncles et veille à ce que cela ne déborde pas. L'un d'eux ne peut plus le supporter et dit au moine:

"Staretz Païssios, nous sommes dans les premiers jours de Carême, nous avons un jeûne strict, et tu fais bouillir du lait pour le boire?"

Le staretz est silencieux. Il ne répond pas. Il saisit le pot et l'enlève du feu, puisque le lait est bouilli.

Il passe ensuite dans sa cellule, et rapporte six vieilles petites tasses en porcelaine, il les met côte à côte, et verse soigneusement le lait dans chacune d'elles. Il attend un peu pour qu'il refroidisse, tandis que tout le monde le regarde avec étonnement et en silence. Les deux piétistes observent cela avec dégoût, en pensant que, comme il y a six visiteurs et six tasses, peut-être le moine va-t-il leur offrir du lait pendant ces jours de jeûne strict.

Le staretz Païssios prend les tasses pleines, une par une, les place sur un plateau en bois, et les porte à sept mètres de là, où il les place en bas sur la terre, au bord d'un buisson.

Il les met là, dans l'ordre, puis il vient, s'assoit à côté de nous, et commence à faire quelque chose avec sa bouche en silence, un étrange sifflement, tout en regardant vers les buissons. A peine quelques instants passent, et là-bas, dans les buissons, sort avec  beaucoup de précaution une vipère avec cinq petits serpents - ses enfants. Je retiens mon souffle.

Les serpents viennent, tous se rapprochent, un par un, rampant, en passant à côté de nous, et ils vont lentement, lentement vers les tasses, et commencent à boire tranquillement, sirotant leur lait du matin.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
Επί ψύλλου κρεμάμενος (Κέδρος 2003)
dans la version anglaise 
de John Sanidopoulos
sur le blog 

Haïjin Pravoslave (XXXVIII)


Pose le Saint Nom
Sur chaque chose du monde
Tout sera Lumière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Le combat spirituel ( en russe)


mercredi 27 mars 2013

Archiprêtre Serge Tchetverikoff: La prière à la maison pendant le Grand Carême


Dans la situation actuelle du peuple orthodoxe, qui est souvent complètement coupé de l'Église de Dieu, qui n'a pas la possibilité de faire l'expérience lui-mêmes de l'influence bénéfique des offices de l'Église et de toute l'atmosphère de prière de l'Église, il est très important de créer, même dans sa solitude, une certaine ressemblance de ce qu'est l'atmosphère ecclésiastique. Comment cela peut-il être réalisé?

Tout d'abord, il faut mettre de côté un endroit spécial pour la prière. Dans votre maison, peut-être au-dessus de votre lit, accrochez deux ou trois icônes et une lampade devant elles... Il est impératif d'établir un ordre permanent de prière à la maison. Sélectionnez une règle de prière - le soir, le matin et pendant la journée. Que la règle ne soit pas trop longue afin de ne pas être fatigué par cette règle en raison de la nouveauté de l'expérience. La règle doit toujours être observée avec crainte, efforts et attention. Ici aussi, seront exigées certaines attitudes extérieures: stations debout, prosternations, stations à genoux, signe de la Croix, la lecture… 
Plus on prie souvent de cette manière, mieux c'est. Il est bon de s'habituer à une telle prière, de sorte que, en commençant, l'esprit est immédiatement enflammé. Il faut prier simplement: au lever pour prier, réciter la prière avec crainte et tremblement, comme dans l'oreille de Dieu, accompagnant la prière avec le signe de la Croix, des prosternations et la station à genoux. La règle adoptée doit toujours être remplie sans faute.

Il y a des degrés de la prière: le premier degré - la prière physique, qui se compose essentiellement de lecture, de stations debout, de prosternations, l'attention vacille, le cœur n'est pas sensible, il n'y a pas de penchant pour la prière: labeur et patience sont nécessaires, c'est là la prière active . Le second degré - la prière attentive: l'esprit s'habitue à se concentrer à l'heure de la prière et à prononcer toute la prière, sans distraction. Le troisième degré - la prière de sentiment: le cœur devient chaud avec le sentiment, et ce qui était la pensée auparavant devient maintenant sentiment. Celui qui a atteint ce sentiment prie sans paroles, car Dieu est le Dieu des cœurs.

Lisez la Parole de Dieu, le Nouveau Testament, et avant de lire adressez-vous à Dieu dans la prière, afin que le Seigneur puisse vous aider à comprendre, à accepter et à accomplir ce que vous avez lu. Ne soyez pas effrayés par l'ascèse, l'effort, le jeûne, la prière, l'abstinence à laquelle l'Église vous appelle. Tout cela n'est ennuyeux et fastidieux que si cela se fait sans mémoire du Christ, mais quand cela est fait au nom du Christ, de la foi et de l'amour, alors le joug devient facile et le fardeau devient léger...

Puisse le Seigneur nous aider durant le Grand Carême pour bien l'accomplir afin que nous puissions dignement adorer la lumineuse Résurrection!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archiprêtre Serge Tchetverikoff
Extrait du Bulletin de la cathédrale 
Holy Trinity Church Life,
 Avril 1964 
cité par 

Haïjin Pravoslave (XXXVII)


Lorsque ta prière
Sera ta respiration
Tu vivras en Christ

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mardi 26 mars 2013

Dialogue avec un staretz Athonite sur le jeûne




Une terre parfumée où les saints ont cheminé. Parsemée de bout en bout de reliques des saints. Un lieu de rencontre des descendants d'Adam avec leur Créateur oublié. Ici, l'homme s'efforce, il lutte. Dieu est constamment offert. De même pour l'homme. L'Athos est un saint autel, un lieu de sacrifice. On se déplace vers l'avant et l'âme respire. Chaque rencontre est une éducation spirituelle. On jette ses filets et on pêche de la nourriture spirituelle des mers du paradis.

Staretz, bénis!

Que le Seigneur te bénisse, ma joie.

Es-tu au Mont Athos depuis de nombreuses années?

Je suis ici depuis soixante ans, mais que sont soixante ans pour Dieu, c'est un souffle.

Staretz, je voudrais que tu me dises quelques petites choses sur le jeûne.

Pour dire quelque chose, on doit en faire l'expérience, on doit le vivre. Seul celui qui est né près de la mer ou qui est marin peut parler de la mer. Mais je vais obéir à ta volonté et te dire ce que disent les Pères qui étaient des amis dujeûne. "

Staretz, le jeûne est-il le but?

Le jeûne n'est pas le but, mais le moyen vers lui.  Tu vois, c'était ton objectif de venir au Mont Athos, c'était ta destination Le bateau qui t'a amené a été le moyen par lequel tues arrivé Tel est le jeûne... C'est un des moyens qui nous sont donnés par l'amour de Dieu pour L'implorer. Dieu est notre destination. 

Quand le jeûne est-il apparu?

Le jeûne est contemporain de l'humanité. Au Paradis, il a été donné à l'homme par Dieu, dit saint Basile le Grand.

Mais pourquoi Dieu a-t-il donné le jeûne? Pour rabaisser l'homme?

Non, pour le libérer! Saint Jean Chrysostome écrit que lorsque Dieu a créé l'homme, Il le prit et le mit dans les mains du jeûne, qui est une mère affectueuse et un excellent maître. Il le confia à lui pour son salut. Bien que le jeûne soit un maître, il ne limite pas, mais il cultive l'homme. "

Staretz, le jeûne est-il nécessaire?

[Saint Jean]Chrysostome de nouveau te répondra:"Si le jeûne était nécessaire au Paradis, il est d'autant plus nécessaire en dehors du Paradis Si la médecine était utile avant une blessure, elle est beaucoup plus utile après une blessure". Comprends-tu? 

Comment?

Le jeûne fut donné au Paradis à titre de précaution pour ne pas tomber. Depuis que l'homme est tombé, il est donné comme thérapie.

Alors quel est le but du jeûne?

"Le jeûne entrave les mauvais désirs", dit saint Maxime le Confesseur et Saint Syméon le Nouveau Théologien dit qu'il adoucit nos coeurs. Avec le jeûne toute bonne œuvre est accomplie et parfaite, dit saint Grégoire Palamas. Pour toutes ces raisons saint Jean-Chrysostome avoue son amour pour le jeûne... : "J'aime le jeûne, car il est la mère de la sagesse et le bien des actes philosophiques".

Comment devrions-nous jeûner?

Le jeûne est un moyen et un outil spirituel qui ne se limite pas à la nourriture, mais l'homme tout entier doit y participer "psychosomatiquement" (de corps et d'esprit). Écoute ce que dit saint Jean Chrysostome:"Jeûnes-tu? Donne-moi la preuve de celui-ci par tes œuvres. Si tu vois un pauvre homme, prends pitié de lui. Si tu vois un ami à l'honneur, ne l'envie pas. Ne laisse pas seulement ta bouche seulement jeûner, mais aussi l'œil et l'oreille et les pieds et les mains et tous les membres de ton corps. Laisse les mains jeûner, en étant libres de la cupidité. Que les pieds jeûnent, en cessant de courir après le péché. Que les yeux jeûnent, en ne les disciplinant pas à être ébloui de ce qui est péché. Que l'oreille jeûne, en n'écoutant pas les mauvaises conversation et les ragots. Que la bouche jeûne des gros mots et des critiques injustes. A quoi bon s'abstenir de [manger] les oiseaux et les poissons, si l'on mord et que l'on dévore nos frères? "

Comment pouvons-nous mordre et dévorer nos frères?

Par la calomnie et la critique, qui procède de l'absence d'amour pour nos frères.

Merci, staretz. Tu m'as fait beaucoup de bien!

Remercions Dieu d'éclairer nos saints."

Tes prières.

Va dans le bien, et que la grâce de Dieu te couvre, que la Panaghia [la Toute Sainte Mère de Dieu] te protège, et que les saints t'accompagnent. Et n'oublie pas que le jeûne est avant tout la faim de Dieu!"

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (XXXVI)


Tu n'es jamais seul
Avec ton ange et les saints
Qui mènent tes pas

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Jean-Claude LARCHET présente l'ouvrage sur le staretz CHaralampos


lundi 25 mars 2013

Une autre citoyenne de THAÏLANDE convertie à l'Orthodoxie




Bangkok, Mars 12, 2013
L'Archimandrite Oleg (Tcherepanine), représentant de l'Eglise orthodoxe russe en Thaïlande et recteur de l'église Saint Nicolas à Bangkok, a baptisé une citoyenne de Thaïlande Apinya Pungsangsuwan. Apinya Pungsangsuwan est née en 1997 dans la ville de Samut Sakhorn dans la famille d'un chauffeur et d'une femme au foyer. Elle a deux sœurs, elle vit actuellement avec sa famille à Bangkok et étudie dans la classe qui mène à l'obtention du diplôme de l'école Thesabanomnoi. La jeune fille souhaite poursuivre ses études à l'université et devenir traductrice professionnelle.

Il y a un an, Mademoiselle Apinya de son propre chef, a commencé à s'intéresser à l'Orthodoxie et à aller à l'église Saint-Nicolas à Bangkok. Elle a assisté à des cours de catéchisme du bureau de représentation de l'Eglise orthodoxe russe en Thaïlande. 

Le 3 Mars 2013, elle a reçu le saint baptême sous le nom d'Anastasia en l'honneur de sainte Anastasie (Romanova), la grande et sainte princesse royale  (Romanova) ayant souffert la passion.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Image from www.hristiina.beon.ru

Sainte Anastasie (Romanova)


Jean-Claude LARCHET: Recension/Recension: Père Tikhon Chevkounov, « Père Rafaïl et autres saints de tous les jours »


Père Tikhon Chevkounov, « Père Rafaïl et autres saints de tous les jours ». Traduit du russe par Maria Luisa Bonaque, Éditions des Syrtes, Genève, 2012, 400 p.
L’archimandrite Tikhon (Chevkounov) – né en 1958 –  est une figure importante et influente de l’Église orthodoxe russe, non seulement parce qu’il est réputé être le confesseur de Vladimir Poutine (lequel a besoin comme tout le monde de se confesser) et parce qu’il est secrétaire exécutif du Conseil patriarcal pour la culture, mais par son activité en tant qu’higoumène. Missionné par le monastère de Pskovo-Petchersky, dont il était moine, pour créer en 1994 un métochion à Moscou, il a fait du monastère de Sretensky (situé boulevard Lioubanka, non loin du tristement célèbre bâtiment du KGB), qui était alors à l’abandon, l’un des monastères les plus dynamiques et les plus rayonnants de la capitale. Devenu stavropégiaque dès 1995, ce monastère, dans les années qui ont suivi sa création, a su attirer de nombreuses personnalités de tous bords et surtout de nombreux jeunes, qui aujourd’hui encore constituent le gros de la foule qui assiste aux services liturgiques. L’higoumène Tikhon y a établi un chœur de qualité, dont le style particulier se caractérise par le dynamisme de ses tempi. Il a installé dans son enceinte un séminaire (dont il est le recteur). Il a créé un site internet – www.pravoslavie.ru – qui reste le plus important de l’Église russe et constitue une référence en matière d’information sur tous les domaines de la vie ecclésiale orthodoxe (on y trouve notamment pour chaque jour le textes des services liturgique accompagnées des illustrations inconographiques et chorales ad hoc), et est bien ancré dans la tradition (à la différence du site concurrent Bogoslov.ru, fortement marqué par des influences occidentales). Il a créé une maison d’édition qui est aujourd’hui la plus importante de Russie. Il y a installé aussi la plus grande librairie religieuse de Russie et le plus beau magasin d’icônes et d’art religieux de Moscou.
 Son livre, qui vient d’être publié en français sous le titre  « Père Rafaïl et autres saints de tous les jours », a été en Russie un événement éditorial : non seulement sa présentation à la bibliothèque de la capitale a rassemblé plus de mille personnes, mais il s’en est vendu à ce jour à 1.200.000 exemplaires ; il a été pendant de nombreux mois au sommet des ventes de livres toutes catégories confondues, et il a obtenu plusieurs prix, dont celui du meilleur livre de l'année 2012. Il a déjà été traduit en anglais (le père Tikhon l'a présenté à la librairie du Congrès à Washington), grec et serbe, et a fait dans les pays francophones, plusieurs mois avant sa parution, l’objet d’une campagne de promotion sur plusieurs sites orthodoxes, dont l'excellent orthodoxologie.

Ce livre se présente comme une sorte d'autobiographie spirituelle de l’archimandrite Tikhon. Il commence au moment où, étudiant à l’Institut cinématographique d’État de  Moscou, son auteur découvre l’orthodoxie avec un petit groupe d’amis, se fait baptiser et découvre, lors d’un court pélerinage au monastère des grottes de Pskovo-Petcherski (également connu sous le nom de Pétchory) sa vocation monastique ; il est constitué ensuite, pour l’essentiel, de ses souvenirs pendant la période où il fut novice et moine de ce monastère (soit entre 1982 et 1992).
À vrai dire le père Tikhon ne se met pas en avant dans ce livre, mais se prend comme prétexte pour donner toute la place à des personnalités qu’il a rencontrées, surtout au monastère de Pétchory. On y trouve la grande figure du starets Ioann Krestiankine, qui fut, au monastère, son père spirituel, mais aussi beaucoup de moines inconnus, qui ont cependant tous une personnalité très typée et souvent pittoresque. Le titre original du livre est : « Несвятые святые », ce que l’on peut traduire par « saints qui ne sont pas (officiellement) saints », ou par « saints qui ne sont pas canonisés ». Ces personnalités ont parfois des défauts bien visibles, un comportement peu conformiste ou une apparence banale, mais le père Tikhon sait découvrir et manifester, au-delà de ces apparences, leur richesse spirituelle profonde et cachée, souvent caractérisée par une foi sans faille, un profond esprit de pénitence, une grande humilité, un amour du prochain sans réserve, et beaucoup de ferveur dans la prière. Ces récits, tout en n’ayant pas la prétention d’atteindre au niveau des vies des saints et des Apophtegmes des Pères du désert, constituent néanmoins des sortes d’apophtegmes de notre temps, qui sont porteurs de précieux enseignements et qui sont d’autant plus touchants et utiles que les personnes décrites ne sont pas représentées comme des êtres parfaits juchés sur des sommets inatteignables, mais comme des êtres qui ont leurs fragilités, leurs failles, leurs irrégularités, leur contradictions, qu’ils parviennent cependant à surmonter par leur foi profonde dans le Christ. Ces récits sont aussi un témoignage précieux sur la richesse spirituelle, les qualités humaines et les joies de la vie monastique, dont l’auteur donne une vision positive, ouverte et même enthousiasmante.
 Le père Tikhon a une aptitude spirituelle particulière pour percevoir et mettre en valeur, avec indulgence et amour, le côté positif des êtres et des situations. Il a aussi un talent particulier pour le faire d’une manière vivante, avec enthousiasme, humour et simplicité, ce qui explique aussi le succès du livre auprès du grand public.
 L’auteur sera à Paris le mercredi 3 avril prochain où il présentera et signera son livre à La Procure de 20h à 21h30.
Nous donnons ci-dessous, comme échantillon représentatif du style de ce livre, des extraits des passages consacrés à celui qui a contribué à lui donner son titre dans l’édition française – le père Rafaïl –, ainsi que la conclusion de l’auteur qui indique bien dans quel esprit il a conçu ce livre (d'autres extraits peuvent être lus ici).
Extrait:
« Le père Rafaïl ne perdait jamais l’occasion de faire preuve d’humilité devant qui que ce soit, y compris le premier venu. Toutefois la chose se passait toujours avec aisance, comme allant de soi et sans aucune préméditation. Il cherchait âprement en tout, si l’on peut dire, des prétextes à l’humilité. Cela venait du fait que son âme sensible avait percé un étonnant secret: par l’humilité, même un simple pécheur se rapproche de Dieu. Et instantanément, sans tarder. Si bien qu’il s’efforçait de trouver même dans de petites choses une raison de s’humilier.
 À table, par exemple, il prenait tout de suite la pomme la moins belle, la plus abîmée et nous laissait les meilleures. Ou lorsque je venais lui rendre visite dans sa paroisse, il me cédait aussitôt son lit. Et en dépit de mes protestations couchait par terre. Et il ne faisait pas cela parce que j’étais un hôte de la capitale. Le grand-père pèlerin, le sacristain d’une paroisse voisine recevaient le même accueil. […]
Les gens considéraient le père Rafaïl de façons différentes. 
Certains ne pouvaient tout simplement pas le voir. D’autres, bien plus nombreux, affirmaient qu’il avait complètement transformé leur vie. Par exemple, le hiéromoine Vassili (Rosliakov), un des trois jeunes moines assassinés à Pâques 1993 à Optino Poustyn, disait: « C’est au père Rafaïl que je dois d’être moine, à lui que je dois d’être prêtre, en fait, je lui dois tout! »
Quel était le secret du charisme du père Rafaïl? À quoi se consacrait-il, en dehors de l’habituelle célébration des offices du dimanche et autres jours de fête à laquelle est tenu un prêtre de village? Il n’est guère difficile de répondre à cette question. Ceux qui le connaissaient diront que le père ne faisait que prendre le thé. Avec tous ceux qui venaient le voir. Un point c’est tout. Non! Parfois, il réparait aussi sa Zaporojets noire pour pouvoir aller rendre visite à l’un ou l’autre et prendre le thé. Et c’est vraiment tout!
 Du point de vue du monde extérieur, il ne faisait strictement rien. Certains le traitaient de fainéant. Mais, visiblement, le père Rafaïl avait conclu un pacte spécial avec le Seigneur: tous ceux avec qui il buvait le thé devenaient des chrétiens orthodoxes. Tous sans exception! De l’athée le plus endurci jusqu’à l’intellectuel complètement déçu par la vie de l’Église,  en passant par le criminel invétéré. Je ne connais personne qui l’ait fréquenté sans renaître de façon radicale à la vie spirituelle.
 À vrai dire, le père Rafaïl ne savait pas faire de sermon en bonne et due forme. Il était au mieux capable de dire: « Euh… , hum!… Frères et sœurs orthodoxes… Bonne fête! »
Mais quand des gens tourmentés et épuisés venaient le voir et qu’il buvait avec eux du thé à sa table de campagne recouverte d’une toile cirée, il se métamorphosait complètement. Un homme ordinaire n’aurait tout simplement pu endurer cet afflux permanent de visiteurs souvent capricieux, entêtés, ayant subi de multiples vexations et accumulé une foule de problèmes et des questions sans fin. Mais le père Rafaïl supportait tout et tout le monde. Le mot supporter ne convient d’ailleurs pas. Personne ne lui pesait. Et il passait du bon temps à prendre le thé, à se souvenir d’un événement intéressant survenu au monastère de Pskovo-Petcherski, à parler des ascètes de jadis, des startsy de Petchory. Au point qu’on n’avait plus envie de quitter sa table et son thé. Même s’il est vrai que la seule conversation ne peut transformer des gens qui se sont irrémédiablement égarés dans notre monde froid ou en eux-mêmes, ce qui est plus terrible encore. Pour cela il faut leur faire découvrir une autre vie, un autre univers où triomphent sans partage, non plus l’absurdité, les souffrances et une cruelle injustice, mais la foi, l’espoir et l’amour tout puissants.
 Et il ne suffit pas de le leur faire découvrir, en le montrant de loin et en les y attirant, mais il faut conduire l’individu dans cet univers-là, le prendre par la main et le placer devant Dieu. Alors seulement, il reconnaîtra soudain Celui qu’il connaît et aime depuis longtemps, son unique Créateur, Sauveur et Père. Alors seulement sa vie peut véritablement changer.
 Toute la question est de savoir comment pénétrer dans ce monde prodigieux. Aucun procédé humain ordinaire ne le permet. Aucun pouvoir terrestre. Aucun piston. Aucune somme d’argent. Le contre-espionnage ou les services secrets sont impuissants à vous aider à l’entrevoir. Avoir fait des études à l’Académie de théologie ou avoir été élevé à la dignité sacerdotale et épiscopale ne garantit même pas d’y déambuler majestueusement.
 Et pourtant, on pouvait y accéder paisiblement aux côtés du père Rafaïl dans sa Zaporojets noire. Il se révélait aussi tout à coup à ceux qui se trouvaient à la maison paroissiale et prenaient le thé avec lui. Pourquoi cela arrivait-il? Tout simplement parce que le père Rafaïl était capable de vous guider génialement à travers ce monde-là. Dieu était Celui pour Lequel il vivait et avec Qui il existait lui-même à chaque instant. Et vers Qui il menait chacune des personnes qui lui étaient envoyées dans sa modeste isba paroissiale.
 Voilà ce qui attirait irrésistiblement les gens chez le père Rafaïl. Et en assez grand nombre, surtout les dernières années. Le père Ioann [Krestiankine] lui envoyait aussi des jeunes et quelques guides spirituels moscovites. Il accueillait tout le monde et personne ne se sentait de trop.
 Il retournait la vision habituelle que beaucoup s’étaient faite du monde. Il savait, à sa façon presque insouciante (il ne fallait pas qu’il soit pris trop au sérieux), donner des réponses si précises, si inattendues aux questions de ses interlocuteurs qu’on en avait parfois le souffle coupé, tant se révélait soudain la vérité de la vie! Cela pouvait se manifester dans les plus petits détails. […].
J’ai appelé ce dernier chapitre « Saints de tous les jours ». Mes amis sont des gens banals, comme il en est beaucoup dans notre Église, et évidemment loin de la canonisation, inutile de le préciser. Mais à la fin de la divine liturgie, quand le grand Mystère a été accompli et que les saints Dons se trouvent dans le sanctuaire sur l’autel, le prêtre proclame : « Les saints Dons aux saints! » Cela signifie que par le corps et par le sang du Christ les gens saints vont communier. Qui sont ces gens ? Ce sont les prêtres et les laïcs présents dans l’église, venus là avec foi et attendant la communion. Car ce sont des chrétiens fidèles et qui aspirent à Dieu. Et, malgré toutes leurs faiblesses et tous leurs péchés, ces hommes, qui constituent l’Église terrestre, sont pour Dieu, des saints.
 Dans notre petit groupe d’amis, le père Rafaïl était indubitablement notre maître. Et non pas tant parce qu’il était devenu prêtre sept ans avant nous, ce qui nous semblait déjà énorme. L’essentiel est que nous voyions en lui un exemple étonnant de la foi vivante. Cette force spirituelle ne se confond avec rien d’autre, quelles que soient les bizarreries ou les faiblesses qui affectent de temps à autre la personne ayant acquis une telle foi.
 Pourquoi aimions-nous tous tant le père Rafaïl? Il avait un côté voyou, il n’était pas capable de faire une homélie qui se tienne, il passait souvent plus de temps avec sa voiture qu’avec nous. Mais il n’est plus là, plus de vingt ans se sont écoulés depuis sa mort, et comme notre âme se languit de lui! 
Dans les moments où un pénible abattement s’insinue en mon âme et veut l’emplir, quand je le vois gagner aussi mes proches, je me souviens des événements liés à la merveilleuse Providence divine. Un ascète a dit que tout chrétien orthodoxe pouvait répandre son Évangile, la joyeuse Nouvelle de sa rencontre avec Dieu. Bien sûr, personne ne compare de tels témoignages avec les livres des apôtres, qui ont vu de leurs propres yeux vivre le Fils de Dieu sur la Terre. Mais nous, tout faibles et pécheurs que nous soyons, nous sommes Ses disciples, et il n’y a rien de plus beau que de contempler les hauts faits de la Providence du Sauveur envers notre monde. J’ai raconté ces histoires à la fraternité du monastère Sretenski, puis à mes étudiants, et, souvent, dans mes sermons. Je suis reconnaissant à tous mes auditeurs qui m’ont poussé à écrire ce livre. »




Haïjin Pravoslave (XXXV)


Sur la Voie du cœur
Le Saint Nom est comme un phare
Dans la nuit du monde

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 24 mars 2013

L'Orthodoxie au Pakistan (V)

   Orthodoxy in PakistanFr. Adrian chrismating Orthodox Pakistanis. Photo from the church's facebook cite.Fr. Adrian.

-Vous allez bientôt inviter les séminaristes à rejoindre votre mission au Pakistan. Quelles sont les exigences que vous aurez-vous pour ceux qui souhaitent y aller?

-Laisser leur fierté à la maison. Si quelqu'un vous verse le thé dans une tasse brisée, remerciez-le et  buvez-le. L'essentiel est d'être amical, de les aimer, c'est tout ce dont vous avez besoin. Bien sûr, il faut imaginer ce qu'est l'islam et être en mesure d'expliquer si nécessaire pourquoi le salut se trouve dans l'Orthodoxie, et nulle part ailleurs. Bien sûr, je vous garantis que vous serez en sécurité, il vaut mieux que je meure plutôt que quelqu'un d'autre souffre. Il ne faut pas penser aux talibans, la communauté est assez sûre. Il serait bon que deux ou trois élèves puissent venir m'aider pour la Liturgie, mais je sers en ourdou, certains chants pourraient être chantés en slavon d'église.

-Que feront ceux qui se portent volontaires pour aller avec vous? Quel sera leur travail?

-S'asseoir avec les gens et un traducteur que je vais fournir, et leur parler des saints Pères, du christianisme orthodoxe, du sens de la vie. Si vous regardez nos photos, vous verrez que je suis assis avec eux sur le sol, sans ma soutane, et nous parlons comme des amis. Mon expérience personnelle est que la propagation de l'Evangile véritable se produit autour d'une tasse de thé, lors d'une conversation amicale.

- Tous les séminaristes n'ont pas l'esprit missionnaire dont vous parlez; pensez-vous que les séminaires peuvent inculquer le désir de connaître la vérité à leurs élèves?

- Il est très égoïste de ne vouloir sauver que soi-même. Il est facile de se sauver, mais pour vous sauver et votre prochain est beaucoup plus difficile. Il faut penser aux personnes qui ne connaissent pas l'Orthodoxie, qui ne connaissent pas la vraie foi, il faut se rappeler qu'ils sont en train de mourir spirituellement. Notre objectif est de les amener à la foi. Le séminaire doit utiliser des programmes spéciaux, ils doivent insister sur l'importance de l'œuvre missionnaire, et pointer vers les exemples de saint Nicolas du Japon, égal aux Apôtres, saint Jean de Changhai. Et bien sûr, il est souhaitable d'inviter des missionnaires célèbres pour faire des conférences sur leur expérience.

-Père Adrien, qui finance vos voyages?

- Je le fais, en travaillant à la banque  American Express cinq jours par semaine.

- Dites-nous ce que dans l'Evangile touche le plus le cœur du peuple pakistanais?

- Ils avaient entendu l'Evangile par les catholiques et les évangéliques, et les anglicans. J'essaie de mettre l'accent sur la vie selon l'Evangile, et non pas simplement leur enseigner des leçons à ce sujet. Je lui explique que l'Eglise n'est pas un club social, l'objectif principal de l'Eglise est d'approcher la sainteté. Dans l'Église, nous devons veiller à ce que l'Evangile soit conservé dans nos cœurs, et, alors que nous quittons le temple, nous devons répandre cette Parole de Dieu pour le monde entier, de sorte qu'elle donne de la force, à nous et à notre prochain.

- Quelles sont les questions les plus souvent posées par votre troupeau?

- La plupart du temps, on m'interroge sur la différence entre l'Orthodoxie et le Catholicisme. J'essaie de les comprendre et de leur apprendre que leur but est d'approcher la sainteté. Le problème, c'est que les catholiques ne se mettent pas au niveau de l'homme du commun, ils considèrent une personne comme le fait un juge. Comme je l'ai dit, les prêtres catholiques oublient souvent leur rôle pastoral, mais quand les Pakistanais reçoivent les soins d'un prêtre orthodoxe, l'amour est généré, et ils voient immédiatement la différence entre l'Orthodoxie et d'autres enseignements. Ils voient que ce prêtre indien nommé Adrien est venu à eux et prend soin d'eux. J'ai appris cela de Vladyka Hilarion: quand j'étais en Australie, Vladyka, archevêque seulement à l'époque, est venu me chercher à l'aéroport dans sa voiture, m'a emmené chez lui et m'a fait dîner.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
reprenant 
le site officiel
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