D'après les notes sur la vie de la Bienheureuse
Alypia
Comme cela
arrive souvent lors de la collecte et la compilation de matériel pour les vies
des saints et les biographies d’êtres agréables à Dieu, des faits parfois se
glissent qui provoquent le doute, surtout quand ce sont des gens qui portaient
l’exploit spirituel (podvig) de la
folie en Christ.
Nous savons que Matouchka était de nationalité mordve et
parlait le russe imparfaitement; en outre, comme tous les bienheureux
[Fols-en-Christ], elle parlait d'elle de façon sporadique et sans ordre
chronologique, souvent de façon cachée et sans commentaire. Néanmoins, ses syncelles
les plus proches, ou comme on les appellait, ses "gardiens", ainsi
que certains enfants spirituels, linguistes et journalistes, ont été en mesure
de raconter le chemin de vie de la bienheureuse dans les pages de livres, de
périodiques et de sites électroniques.
Voici ce qu'on peut lire sur son enfance
sur le site de Kiev, Bienheureuse Alypia:
"La
bienheureuse Alypia (Agapia Tikhonovna Avdeyeva) est née vers 1910 dans la
province de Penza dans la pieuse famille de Tikhon et de Vassa Avdeyev. La bienheureuse
staritza raconta combien son père était strict, mais sa mère très gentille,
travailleuse et bien disciplinée. Parfois, elle enveloppait diverses friandises dans un tablier et elle les donnait à Agapia pourqu’elle les distribue aux
pauvres gens de leur village; elle distribuait un nombre particulièrement
élevé de friandises les jours de fête.
Quand vint le moment de l'apprentissage,
Agapia fut envoyée à l'école. Elle était vive, rapide, et à l'esprit vif, et elle
ne pouvait s'abstenir de donner des conseils aux autres enfants.
La jeune fille
fut transférée dans une autre classe, et même chez les enfants d'un an plus
âgée qu’elle, elle se distinguait par son intelligence et sa vivacité d'esprit.
En 1918, les parents d’Agapia furent abattus. La petite fille de huit ans, lut
le Psautier pour eux toute la nuit pour le repos de leurs âmes. Agapia vécut
pendant un certain temps avec son oncle. Après avoir terminé seulement deux
années d'études, elle partit pour un long pèlerinage aux lieux saints...
Pendant le temps de l'athéisme militant, elle passa dix ans en prison, et en
dépit du grand manque de nourriture là-bas, elle respecta les jeûnes du mieux
qu'elle pouvait, en priant sans cesse. "
Plus tard
dans sa vie, nous lisons comment elle fut miraculeusement libérée de prison, et
comment l'apôtre Pierre lui apparut. À la lumière de ce fait et de sa vie de
prière plus tard, cela explique clairement pourquoi elle pria pendant tant
d'années directement en face de la grande icône des saints Apôtres Pierre et
Paul située dans l’autel à droite dans l'église Demeyevsky à Kiev.
On mentionne
également dans sa vie, au cours de ses années d'errance, la rencontre d’Agapia avec le hiéromoine clairvoyant du grand schème Théodose, qui vécut pendant les
années d'après-guerre, près de Novorossisk, dans le village de Gorny
(hameau cosaque anciennement appelé Krymskaya), et qui la bénit pour son exploit
spirituel (Podvig) de folie en
Christ. Matouchka elle-même a parlé à ce sujet: "J'étais avec Théodose,
j'ai vu Théodose, je connais Théodose."
Mais plus de
choses sont écrites sur sa période à Kiev, à partir des années 1960 jusques à 1988, ce
sont des faits documentés, attestés, et les témoignages nombreux de ses enfants
spirituels et d'autres qui furent associés avec elle. Matouchka portait des
chaînes sous la forme d'un énorme paquet de clés, et sur sa poitrine, sous ses
vêtements, elle portait une icône.
Presque chaque jour, elle apportait à
l'église des sacs de pain que les gens lui avait donnés, achetait un grand
nombre de cierges, et les plaçait devant les icônes elle-même. D’autre part,
longtemps avant que l'ancien Métropolite Philarète (Denisensko) conduise au
schisme [dans l'Église orthodoxe ukrainienne], elle le réprimanda un jour
pendant les offices, et fut de ce fait expulsée de l'église. Il est également connu
qu’à la veille de 1986, l'année de l'explosion de Tchernobyl, Matouchka fut très
troublée, et ne cessa de parler de "terribles incendies". On dit que,
au début d’avril 1986, elle quitta sa cabane dans la forêt Goloseyevsky et fit
le tour de toute la ville avec son bâton, en priant pour son salut.
J'ai appris
beaucoup de choses qui furent miraculeuse dans la vie de la bienheureuse. Mais
à cette époque, sur sa tombe, tout cela semblait un conte de fées.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après