"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 21 juin 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville (IX)b





Saint Job de Potchaïev

9. Editeur et Père Spirituel ( II)

Revenons à Père Antoine... Un an plus tard, en 1933, le serviteur de Dieu Jean reçut la tonsure monastique sous le nom d'Antoine et commença à accomplir l'obédience d'éditeur. pendant un certain temps, des pensées obsédantes d'abandonner le monastère, importunèrent Père Antoine, mais il ne cessa de se dire: " je vivrai ici quelques temps encore, et puis ensuite je partirai." Ceci arriva plusieurs fois. Cependant après une longue bataille avec lui-même, Père Antoine accepta son sort et décida de rester pour toujours au monastère. Immédiatement après cela, il ressentit un soulagement, une paixet une grande quiétude dans son âme. pendant la seconde guerre mondiale, les frères de Ladomirovo furent forcés de déménager en Europe de l'Ouest et en 1946, ils déménagèrent en Amérique, à Jordanville, qui était déjà à cette époque un petit monastère. A Jordanville, Père Antoine fut un éditeur à plein temps. Il avait aussi l'obédience de père confesseur. Il mourut en 1993, le 23 septembre, à l'âge de 101 ans. Un des frères remarqua que l'Evangile, le Psautier et le Trebnik qui furent utilisés pendant le service d'enterrement, avaient été imprimés par Père Antoine lui-même.
Avant de continuer notre histoire sur Père Antoine, nous devons clarifier la chose suivante: le monastère de Jordanville est un monastère où l'on prie et l'on travaille. Tous les frères essaient sincèrement d'accomplir leurs obédiences et d'assister aux offices. Il n'y a pas d'aspiration particulière à la vie contemplative. Les habitants de Jordanville traite toute sorte de miracles avec beaucoup de prudence. Cependant...lorsque quelque chose de surnaturel arrive vraiment, personne ne discute. Ce qui est arrivé, est arrivé! De la même façon, Père Antoine acceptait les choses qu'il lui fallait accepter. On pourrait probablement le qualifier de visionnaire par l'esprit, mais personne ne le nommait ainsi. Jugez-en par vous-même. Un jour, pendant les salutations des frères, c'est-à-dire lorsque les frères font le tour de l'église pour vénérer toutes les icônes et puis vont vers l'higoumène pour lui demander sa bénédiction, une pensée traversa l'esprit de Père Antoine. En quoi le prophète Elie nous concerne-t-il à présent que 3000 ans se sont écoulés depuis le moment où il vivait sur terre?. Soudain, il vit que le cadre de la grande icône du prophète Elie était vide, mais il la vénéra quand même. Alors, tandis qu'il allait vers l'higoumène pour recevoir sa bénédiction, se tenant peu éloigné de lui, il y avait le prophète Elie qui le bénit en disant: " Je suis vivant, même si 3000 ans se sont écoulés."
De par la volonté de Dieu et non la sienne, Père Antoine menait une farouche bataille invisible contre les démons. Les démons l'attaqueient très souvent d'une manière tout à fait visible. La première fois, un démon repoussant lui apparut dans la nuit. En ce temps-là, Père Antoine ne connaissait pas encore la manière de se battre avec les démons, alors il frappa le démon sur la tête de toute sa force. Sa main passa à travers la tête. Et c'est alors que le démon lui dit: " Je continuerai à te punir pour cela tout le reste de ta vie." Et il disparut.
Après cela, Père Antoine commença à combattre les démons par la prière. mais même alors, il fit des erreurs, car les prières doivent être humbles et non arrogantes. C'est ce qu'écrivit Père Antoine à propos de lui-même: " Plusieurs fois j'ai eu des disputes avec des démons. Un jour, l'un d'eux tomba sur moi pendant la nuit tandis que je dormais et il commença à me chatouiller des deux mains.Je bondissais de bas en haut de toute mes forces, mais je ne pouvais pas appeler quelqu'un. Soudain, il y eut une occasion, je bondis, pensais que c'était un séminariste. Il semblait que mon cœur était sorti de ma poitrine et sutait sans discontinuer de haut en bas. Quand je pus enfin bien le regarder, je vis deux cornes sur son front. Je lui tenais encore les mains pour l'empêcher de m'attaquer encore. Après cela, je me calmai un peu, je levais sa main gauche avec ma main droite et je la posai sur son front avec le paroles suivantes." Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit," et je commençai à tracer le signe de la Croix sur lui. Alors, le regardant droit dans les yeux, je lui dis: " Regarde, avec ta propre main, je t'ai signé!". Il répondit. " Et je continuerai à te faire du mal jusqu'au jour où tu mouras." Dans ma hâte, je ne réfléchis pas et je lui dis: " Très bien, on verra cela!" et il disparut. Ce que j'aurais du dire, c'était: " Que notre Seigneur Jésus-Christ t'en empêche!", mais il était déjà parti. Et à cause de cette bourde, pendant toute ma vie, j'ai du endurer toutes sortes d'ennuis venant du Diable. Il envoya vers moi de jeunes filles, même quand j'avais huitante ans, etc... Il y eut aussi les pensées pécheresses qui étaient si vivantes qu'elles paraissaient réelles, même si les gens étaient à cent deux cents kilomètres et plus loin encore, et en général, j'ai eu à subir toutes sortes de malheurs.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
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vendredi 20 juin 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville (IX)a




Père Antoine (Yamchtchikov)

9. Editeur et Père Spirituel (I)

Et maintenant, je vais vous parler plus longuement du remarquable propriétaire de cette cellule 318 ( c'est-à-dire de la cellule où je vis maintenant), l'archimandrite Antoine Yamchtchikov. Plus d'une page de l'histoire de notre monastère est associée avec Père Antoine. 
Père Antoine est né le 7 octobre 1892 dans le village de Galladia dans la province de Novgorod. Il fut nommé Jean en mémoire de vénérable Jean de Rila. Voici ce que Père Antoine écrivit de ses années de jeunesse: " Ma jeunesse s'est envolée en allant à l'école; j'allais toujours au Matines et à la Divine Liturgie avec les autres étudiants... Ayant commencé à lire et sans que personne ne m'enseigne, je tombais sur certains livres sur l'hypnose, l'autosuggestion, la télépathie et tout ce qui peut s'étudier seul en général...Armé de ces fadaises scientifiques je suis entré au service militaire. J'ai abandonné toute idée de m'établir et d'avoir une vie de famille. Bien que difficile, ma vie militaire fut couronnée de succès, donc au début de l'année 1916, je fus transféré de la compagnie au bureau et à la branche comptable du régiment. Je m'y distinguai et le 24 décembre 1916, je devins fonctionnaire en temps de guerre et fus appointé quartier-maître du régiment."
Après 1917, Père Antoine devint à jamais un ferme partisan de la Russie tzariste disparue. Mis dans la réserve en 1918, il arriva dans le Saint Petersbourg révolutionnaire avec nul autre propos que de tuer le chef des bolchéviks Wladimir Oulianov( Lénine). Avec ce projet à l'esprit, Père Antoine arriva au quartier général des révolutionnaires, et prenant avantage de la confusion qui régnait là, il s'y introduisit. Il était revêtu d'un simple manteau, alors les révolutionnaires le prirent pour l'un d'eux. Père Antoine avait sur lui un revolver chargé. Selon ses souvenirs, il vit un groupe de gens avec Lénine à leur tête venir vers lui. Un instant, puis un autre, et le groupe vint à la hauteur de Père Antoine. Rien ne s'interposait entre Père Antoine et l'accomplissement de son plan. Pourtant il ne tira pas. Etait-ce parce qu'il avait peur? Je ne pense pas. Le Seigneur avait probablement vu en ce guerrier Jean un futur moine, un combattant spirituel, et il empêcha Père Antoine de tirer le coup de feu qui l'aurait fait réduire en pièces par la foule révolutionnaire.
Le guerrier Jean quitta le quartier général des révolutionnaires les mains vides. Et bien quil ait été quelque peu déçu, il voyait déjà une certaine lumière d'un espoir hors du monde sur la voie de son futur. Après cela, Père Antoine fit la guerre aux côtés de l'Armée Blanche. Quand l'Armée Blanche eut été complètement défaite, il se retrouva en Bulgarie, où il travailla dans des mines près de Sophia. C'était autour de 1919 ou 1920. Dans l'émigration, Père Antoine rencontrait souvent des soldats de l'Armée Blanche qui avaient été estropiés, physiquement ou mentalement. Les mutilés qui avaient perdu leur bras ou leurs jambes, menait une vie difficile, parce que personne ne s'occupait d'eux. Le cœur de Père Antoine saignait quand il voyait ces pauvres êtres humains, et il voulait désespérément venir à leur aide.
Pourtant, ce fut seulement beaucoup plus tard qu'il commença à leur apporter une aide réelle, c'est-à-dire quand il devint un pasteur orthodoxe et que beaucoup de ces anciens soldats devinrent ses enfants spirituels. mais alors, dans le milieu des années vingt, il fit un effort désespéré pour pour devenir riche afin d'être capable d'être philanthrope plus tard. Avec ce projet à l'esprit, il partit pour la France et 1928 et commença à jouer à des jeux d'argent. Il avait auparavant fait des calculs mathématiques, mais cependant ses calculs ne l'aidèrent pas. Ayant perdu tout l'argent qu'il avait gagné en travaillant dur dans les mines, Père Antoine arriva à une impasse de sa vie. mais le Seigneur, voyant le bon cœur de Père Antoine le secourut. Un des amis de Père Antoine, Trouchtchevitch, ex-séminariste, le soutint beaucouip spirituellement à ce moment-là.
Par un dimanche matin ensoleillé, Père Antoine qui allait en voiture dans la ville, vit venir de loin, ce qui semblait être la lumière irréelle de croix orthodoxes qui brillaient dans le soleil. Père Antoine se réjouit, car à ce moment-là, il comprit qu'il y avait un autre monde du Christ, saint et éternel et que c'était là seulement qu'il était possible d'y trouver un havre sûr et la consolation. En 1932, Père Antoine arriva en Tcécoslovakie, en Russie Carpathique, au village de Ladomirovo, où depuis 1923, il y avait eu une fraternité monastique missionaire. Le fondateur du monastère de Ladomirovo et de l'imprimerie, était l'archimandrite Vitaly ( Maximovitch) le même qui avait restauré les presses de la Laure de Potchaïev peu de temps avant la Révolution.
Le père Séraphim ( Ivanov, plus tard archevêque) qui avait été tonsuré moine au Mont Athos et le père Philémon, vieux-calendariste de Valaam, tous deux arrivèrent à Ladomirovo en 1928 et d'autres moines vivaient et y travaillaient ensemble en 1932 avec Père Vitaly. La même année 1932, "l'iconographe de toute l'Eglise Russe à l'étranger", l'archimandrite Cyprien ( Pyjov) arriva au Monastère. Des années après, Père Cyprien avait l'habitude de dire en plaisantant qu'il était arrivé comme artiste laïc pour peindre l'église et fut remercié en recevant la tonsure de rassophore pour son travail.
Fin de la première partie...A suivre...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
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jeudi 19 juin 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville (VIII)




Icône de la Portaïtissa

8. Dans la cellule
Quel moine n'aime pas sa propre cellule? On entre, on ferme la porte, on allume une lampade devant les icônes et on écoute le silence orant à l'intérieur du saint monastère. On sent qu'on ne voudrait jamais en partir. Tout ce qui est cher au moine est dans sa cellule: Les murs sont tapissés de ses icônes favorites, d'images d'ascètes, de photos de mentors spirituels, de citations des sentences des Saints Pères. Ma cellule ne fait pas exception à la règle...
Bienvenue! S'il vous plait, entrez, venez jeter un œil. Le mobilier est typique: le strict nécessaire. Il faudrait mentionner cependant que tout les meubles sont vieux, en bois, ce qui donne à la cellule un certain cachet. J'ai hérité du mobilier du propriétaire précédent de la cellule, l'archimandrite Antoine ( Yamchtchikov). De lui, j'ai aussi hérité l'icône de saint Jean de Rila qui est suspendue dans le coin d'icônes. Avant de recevoir la tonsure monastique, Père Antoine portait le nom de ce saint. L'icône en question fut bénie en Bulgarie sur les reliques de saint Jean et fut envoyé comme présent du monastère de Rila à l'archevêque Averky ( Tauchtchev) alors qu'il était higoumène du monastère de Jordanville. Et de Vladika Averky, cette icône est passée à Père Antoine...
Grâce à Père Antoine, la cellule dans laquelle nous nous trouvons cher lecteur, est devenue spéciale, remplie de prière comme le dit le dicton. Je n'essaie pas d'introduire des changements dans le mobilier de la cellule. Je chéris particulièrement le petit tabouret vert que Père Antoine utilisait quand il pratiquait la prière de Jésus.
L'unique fenêtre de ma cellule s'ouvre sur la cour du monastère. Il y a une merveilleuse vue de la cathédrale et du petit cimetière des frères. Toutes choses considérées, de quelle grâce nous les moines nous jouissons! Je me souviens d'un ami qui me disait qu'il avait toujours rêvé de vivre dans une pièce avec vue sur une église du Seigneur. Et me voilà, vivant ici, sans l'apprécier à cause de la dureté de mon cœur.
Dans ma cellule, sur le mur opposé à l'entrée, il y a une feuille blanche avec un message que j'appelle "l'Evangile du moine". Le titre du texte est Cache-toi! et il appartient à l'archimandrite du grand schème Théophane ( Chtchichtchmanov). Père Gabriel le compagnon de cellule de Père Théophane, m'a donné une photocopie de ce message qui a été écrit à la main par Père Théophane lui-même). A propos, Père Gabriel habite la cellule voisine de la mienne.
Père Théophane venait originellement du monastère bien connu de la diaspora russe, de Milkovo, il fut restauré en 1926 en Serbie par des moines russes réfugiés. La plupart d'entre eux étaient des vieux-calendaristes de l'île de Valaamo. Il existait un monachisme d'une certaine réputation dans ce monastère. Les frères vivaient dans une pauvreté volontaire, produisant leur propre nourriture. En même temps, on y insistait beaucoup sur le principe d'obédience, d'ouverture de ses pensées à ses mentors spirituels, et sur la prière. C'est pour cette raison que ce monastère produisait de bons fruits.. Le saint hiérarque Jean ( Maximovitch) et les deux archevêques Antoine de San Francisco et Antoine de Los Angeles y reçurent la tonsure monastique. Cette atmosphère spirituelle commença à exister grâce à leur higoumène, l'archimandrite du grand schème Ambroise, ancien novice d'Optino et grâce à leur père confesseur, le moine du grand schème Marc.. Tous deux n'étaient pas des administrateurs ou des surveillants des frères, mais des pères, aimés et respectés par tous. Père Théophane reçut la tonsure monastique à Milkovo en 1930.
Pendant la seconde guerre mondiale,comme beaucoup d'autres frères du monastère, il finit par venir aux Etats-Unis d'Amérique. Depuis la fin des années cinquante, il eut l'obédience de compagnon de cellule de l'archevêque Seraphim ( Ivanov; Vladika fut un temps higoumène de Jordanville). Père Théophane vécut avec Vladika Seraphim d'abord à Chicago, puis au désert de NovoKorrenaya, près de New york. Père Théophane partit pour le séjour des justes le 2/15 novembre 1987.
Tous ceux qui connaissaient Père Théophane, témoignent de ce qu'il était un de ces ascètes inconnus du monde, mais par les prières desquels le monde se maintient. Il était remarquable de modestie altruiste, d'humilité, de douceur et d'obéissance. Ceux qui entraient en contact avec lui sentaient son ardeur spirituelle et étaient réconfortés par lui. Pour quelle raison le Seigneur envoya-t-il à Père Théophane le don de consoler les gens? Ceux qui le connaissaient disiaent que c'était parce qu'il ne jugeait jamais personne et qu'il ne se plaignait jamais de quoi que ce soit.
Le Père Théophane essayait de guider sa vie avec le message dont j'ai parlé, celui qui est aussi dans ma cellule. Regardons-le attentivement et considérons-le comme un précepte donné aux chrétiens du monde moderne par un humble moine. Sous le titre, il y a une sorte d'épigraphe: " Veille à ce qu'il n'y ait pas de pensée secrète dans ton cœur mauvais!" ( id est veille à ce qu'une pensée mauvaise n'entre pas dans ton cœur Deutéronome 15:9). Ensuite il y a une liste de vertus que toute âme devait aspirer à atteindre, à savoir, l'attention, la compassion, la gentillesse, la pitié, la sympathie, la quiétude, le sérieux, l'empathie, la bonté de cœur, le silence, la gratitude, la concentration, la raison, le reproche de soi, la soumission, la serviabilité, la réflexion, l'humilité, les petites graines. Amen!
Il n'est pas difficile d'écrire cette liste, mais il n'est pas aisé de la mettre en pratique. Quels furent les exploits ascétiques accomplis par Père Théophane avant que d'acquérir ces vertus? Et il est indubitable qu'il les avait acquises avec l'aide de Dieu, sinon, il n'eût été capable de vivre "sans jamais juger quiconque, et sans se plaindre de quoi que ce soit."
Par les prières de Père Théophane, accorde-nous Seigneur de voir, ne serait-ce que de loin, la lumière des vertus énumérées dans ce message!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
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En collaboration avec l'archimandrite Thomas, abbé du monastère orthodoxe de la Mère de Dieu Consolatrice des Affligés - Pervijze, notre frère en Christ Claude Lopez-Ginisty vient de publier un recueil d'acathistes intitulé:

Le jardinier dans son verger, Tome 1.
Gozalov Books, Den Haag



Ce livre d'acathistes est une invitation à une de ces différentes expressions de la prière. Il s'agit d'une prière ecclésiale, qui même si elle est dite en privé, nous met non seulement en communion avec Dieu, mais aussi avec les autres fidèles...
Ce acathistier contient deux orientations :
La première orientation consiste en trois acathistes du temps ecclésial : celui de l'Avent, composé par l'archimandrite Thomas et ceux de la Passion et de la Résurrection, écrits par Claude Lopez-Ginisty. 
Avec ces trois acathistes, nous entrerons et approcherons les trois grands Mystères du Salut, Mystères où l'Amour de Dieu pour l'homme se dévoilera dans le silence et dans la profondeur de notre coeur.
La seconde orientation nous fait découvrir la vie, l'expression de la Foi et le combat spirituel de plusieurs témoins de notre Foi qui nous précèdent sur le Chemin du Royaume...
Devant ce florilège spirituel qui nous a été transmis par les auteurs, nous ne pouvons que nous réjouir spirituellement et nous incliner devant le Seigneur, lui rendant gloire et louange. C'est aussi en fréquentant les Saints avec amour et humilité, qu'ils se révéleront eux-mêmes à nous, et qu'ils nous aideront quotidiennement à cheminer comme eux vers le Royaume Eternel.

Le prix de vente est de 12 € plus frais de port.
Pour toute commande, contactez le secrétariat de la Fraternité au +32 (0)2 762 72 70
Ou par courriel

mercredi 18 juin 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville (VII)










7. Au réfectoire 

Et voici la cloche qui sonne invitant les frères au déjeuner. Il est déjà midi. Bien, nous devons observer la routine du monastère. Nous entrons dans le réfectoire. Aussitôt les fresques du réfectoire peintes par l'archimandrite Cyprien et ses assistants, attirent nos yeux et les émerveillent. Sur ces fresques, nous voyons les pèlerins d'Emmaüs qui parlent au Sauveur Qui rompt le pain, le Seigneur Jésus-Christ qui a préparé du poisson et du miel pour Ses disciples; le vénérable Antoine le Grand et saint Paul de la Thébaïde partagent un repas frugal dans une humble cave; et d'autres images...

Il y a de gros bols fumants avec une riche soupe aromatiques, de la kasha ( sarrasin) et des pommes de terre sur la table.Il y a de la salade. Il y a des pains blancs et bis du monastère- du vrai pain coupé en tranches épaisses. Ces jours-ci les repas au monastère sont copieux, mais autrefois quand Père Procope était cuisinier, les repas étaient vraiment ascétiques ( soupe claire de betteraves, borchtch et pommes de terre) et de plus les mêmes choses étaient servies tous les jours. On pouvait difficilement trouver plusieurs tranches de betteraves et de pommes de terre dans le borchtch préparé par Père Procope. Un des frères dit un jour avec indignation à Père Procope: " C'est dégoûtant!" "Je le sais!" répondit le cuisinier calmement, "Moi non plus je ne peux pas le manger." Père Procope fut cuisinier pendant de nombreuses années, mais à présent, à cause de sa maladie et de son grand âge, il n'acomplit plus cette obédience. En fait, c'est Père Procope qui sera le lecteur au réfectoire aujourd'hui. Son éminence Vladika Laur sonne sa cloche ; le repas commence...Le lecteur commence à lire la vie des saints.
Tandis que Père Procope lit, je me souviens d'un incident qui arriva quand il était lecteur au réfectoire et qu'il lisait l'émouvante vie de la vénérable Macrine. Quand Père Procope en arriva à la partie où le saint hiérarque Grégoire de Nysse, parlant avec son ascète de sœur sur son lit de mort, est incapable de retenir ses larmes, notre lecteur était si ému, qu'il ne pouvait pas non plus retenir ses larmes et que sa voix commença à trembler. 

Des témoins disent que quelques pèlerins firent un jour une petite donation à Père Procope. Et que pensez-vous qu'il a fait de cet argent? Il jeta immédiatement cet argent au feu! Exemple de non-possession monastique qui est rare de nos jours...

Pourtant, bien que le repas du monastère change selon le cuisinier, le pain du monastère fut toujours renommé parmi les pèlerins et les russes locaux. Il se souviennent encore des deux derniers boulangers: le hiéromoine Nicodème, et le moine Jonas.

Le Seigneur accorda à Père Nicodème de mourir dans l'accomplissement de son obédience sacrée- "Je jugerai par ce que je trouverai." On l'a trouvé dans la boulangerie après qu'il ait déjà rendu son âme à Dieu. C'est ainsi qu'on l'enterra, avec de la pâte encore collée aux mains. La bienheureuse mort de Père Nicodème eut lieu en 1965.

Le Seigneur fit grande miséricorde à l'autre boulanger, Père Jonas. Il mourut pour la Pâques de 1989. Il se tint debout pendant tout l'office des matines, la Divine Liturgie, accueillit la Sainte Pâques, communia et, retournant à sa cellule, il partit tranquillement et paisiblement au royaume de l'éternelle Pâques sans fin. De toute l'histoire du monastère, il fut le seul à mourir le jour-même de Pâques, ce qui, selon la Tradition, est un signe particulier de la miséricorde de Dieu...

La cloche de l'higoumène interrompt mes pensées. Le repas monastique est fini. Le lecteur va vers Vladika pour recevoir une bénédiction. Après les prières d'action de grâce, les frères, les pèlerins et les séminaristes s'en vont pour prendre quelque repos afin d'être capables de retourner à leur obédience avec une force renouvelée.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
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mardi 17 juin 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville (VI)b




6. Condisciple du saint hiérarque Jean

Père Mitrophane pratiquait la prière à la Mère de Dieu " Vierge Marie, Mère de Dieu, réjouis-toi pleine de Grâce..." Et la Reine des Cieux répondait à sa prière. L'incident suivant eut lieu à San Francisco. Père Mitrophane voyageait en tram, tout en lisant la prière à la Mère de Dieu. Soudain, un homme qui selon toutes les apparences était possédé, se mit à hurler après Père Mitrophane, l'admonestant dans le langage le plus cru et le plus blasphématoire. Père Mitrophane n'eut pas peur. Pour répondre, il se mit à réciter la prière " Vierge Marie, Mère de Dieu..." à voix très haute. Le possédé fut immédiatement comme étourdi. il fit retraite vers la sortie, et sauta du tram au tout premier arrêt. Et quand Père Mitrophane dit encore plusieurs fois la prière à haute voix dans sa direction, le possédé s'enfuit à toutes jambes.
Père Mitrophane priait avec zèle pour ses enfants spirituels. Il leur conseillait, lorsqu'ils étaient dans la tentation, de dire, après avoir lu les prières à Jésus et à la Mère de Dieu," Par les prières de mon père spirituel l'archimandrite Mitrophane, ô Seigneur aie pitié de moi." 
Bien qu'il fût arrivé à Jordanville déjà âgé et épuisé par les travaux et les exploits ascétiques de toute une vie, Père Mitrophane n'abandonna pas son ministère pastoral.. Même dans les derniers jours de sa vie, il demanda à son compagnon de cellule d'écrire des lettres qu'il lui dictait pour ses enfants spirituels. Quand Père Mitrophane en avait la force, il demandait à être amené à l'église afin de pouvoir y couper des parcelles de commémoration [pour la Communion] pour la santé ou le repos de ses enfants spirituels. Il avait plusieurs douzaines de listes de noms de gens pour lesquels il priait, et et il essayait de prélever une parcelle pour chacun d'eux. Quelquefois il priait à haute voix pour eux en disant les paroles suivantes: " O Seigneur, Tu connais la faiblesse de cette personne, aide-la comme Tu le sais, sauve-la ô Seigneur!"
Quand cela était possible, Père Mitrophane essayait de servir des molebens quotidiens devant son icône de la Joie Inattendue et des pannikhides pour Vladika Jean [Maximovitch].
Est-il surprenant alors que Père Mitrophane soit mort pendant que l'acathiste à son icône favorite "Joie Inattendue" était lu à son chevet? Il mourut le 1/14 janvier 1986. Il fut enterré dans le cimetière des frères, derrière l'autel de la cathédrale du monastère. Une copie de l'icône Joie Inattendue fut attachée à la croix de pierre au-dessus de sa tombe. Quant à l'icône miraculeuse qui appartenait à Père Mitrophane, Elle est accrochée dans l'église d'hiver. 
Quand le cœur est lourd et que l'âme est troublée, on est amené à descendre les escaliers qui conduisent à cette demie pénombre orante de l'église d'en bas, et en vénérant cette icône merveilleuse, on y découvre avec empressement, la joie inattendue...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
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lundi 16 juin 2008

Poème d'un nouveau martyr russe



Prince Vladimir Paley


LE PRISONNIER

La nuit est muette et terrible. 
Le temps passe lentement.
Le prisonnier l'âme angoissée,
est étendu sans pouvoir dormir,
Tellement submergé 
par le souvenir des jours anciens
Ecoulés dans une vie lointaine 
et agréable...

Derrière la fenêtre le garde passe 
sans arrêt,
Ce n'est pas seulement une personne 
engagée à surveiller un autre homme
Non -c'est un Letton, un ennemi,
renfrogné et sanguinaire,
Qui traite le prisonnier 
avec un mépris froid et violent...

O pourquoi? Pourquoi?
Cette pensée jaillit de l'âme,
Et toute la torture 
de cette angoisse mortelle,
De chaque heure 
de cette terrible attente
De meurtres qui menacent 
chaque instant de quiétude,
Les pensées du prisonnier 
l'élèveront en prières...

Tout ce qui oppresse, 
est si sombre et si vil...
Ceux qui nous sont proches 
et chers
sont si terriblement loin
Et pourtant 
tous ses ennemis sont terriblement
si proches.

- Nouveau Martyr 
Prince Vladimir Paley (1918)-
Version françaiseClaude Lopez-Ginisty



Père Mitrophane

6.Condisciple du saint hiérarque Jean

Enfin nous arrivons de nouveau au monastère. Maintenant nous dépassons les ailes du dortoir du séminaire dans lequel l'archimandrite Mitrophane ( Manouilov) passa les derniers jours de sa vie. Il est temps à présent de se souvenir du vénérable staretz avec une bonne parole.
Père Mitrophane était bien connu et respecté dans la diaspora russe d'Europe, de San Francisco et à Jordanville. C'est vers lui que se tournaient de nombreuses personnes à des moments difficiles de leur vie et il aidait ceux qui étaient désespérés et sans espoir. Et alors le printemps fleurissait en leur cœur et une joie inattendue les envahissait. On peut même dire que Père Mitrophane était le serviteur de la Joie Inattendue Elle-même. Chacun sait que c'est là le nom d'une icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu. Eh bien Père Mitrophane gardait de l'huile de la lampade qui avait brûlé devant cette icône en Russie.
Père Mitrophane avait reçu de cette huile de son parent, le protobresbytre Mitrophane Bounevitch, homme de prière bien connu pour son don de claivoyance, qui avait reçu la couronne du martyre durant les années de persécution de la foi en Russie.
Père Mitrophane ( Manouilov) gardait cette huile comme un grand trésor. Il y eut de nombreux cas où les gens oints avec cette huile furent guéris de leur maladie. L'iconographe du Couvent du Mont des Oliviers ( Eleon) en terre Sainte, la moniale Thaïsia ( Antonina dans le Grand Schème +1997) fut ainsi miraculeusement guérie. Comme remerciement, Mère Thaïsia écrivit une icône de la Joie Inattendue et la donna au Père Mitrophane. A partir de ce moment, de nouvelles vagues de joie inattendue remplies de Grâce commencèrent à couler, car Père Mitrophane pouvait généreusement donner de l'huile de la nouvelle icône à tous ceux qui en avaient besoin. Et à nouveau, il y eut des guérisons miraculeuses quand les gens avaient la foi. Père Mitrophane disait souvent à ses enfants spirituels que la nouvelle icône de la Joie Inattendue était miraculeuse. Et pourtant, j'ai entendu j'ai entendu quelques personnes qui le connaissaient bien dire que les miracles n'avaient pas lieu sans les prières de Père Mitrophane. Lui-même essayait de le cacher de toutes les manières possibles et attribuait toute la gloire à l'icône de la Très Sainte Mère de Dieu. C'est un exemple digne d'être imité!
Suivant l'exemple de son mentor, Père Mitrophane se consacra tout entier au service de son prochain et de la Sainte Eglise. Un exemple suffira à le prouver: au tout début de son ministère pastoral, Père Mitrophane fut nommé pour servir la communauté orthodoxe de Tunis. Ils avaient besoin d'une église là-bas. En arrivant, Père Mitrophane suggéra à ses fidèles la chose suivante: " Que chacun donne son salaire mensuel pour la construction de l'église!" Il fut le premier à mettre sur le plateau l'argent qu'il avait. Tous les paroissiens suivirent son exemple. Grâce à son désintéressement, la belle église de la Résurrection du Christ, fut construite à Tunis en une courte période de temps... ( Fin de la première partie) A suivre...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
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dimanche 15 juin 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville (V)




Sur cette photo de gauche à droite:
Archevêque Séraphim, Métropolite Philarète, Archevêque Averky, 
Evêque Leonty, Archimandrite Nektary

5. Pensées en chemin...
Bien que le calme règne ici, on pourrait appeler ce lieu un village, même s'il ne faut pas marcher longtemps pour aller du monastère au cimetière et en revenir; néanmoins une voiture vous dépasse quelquefois à toute allure quand vous marchez sur la route. Il n'y a pas de trottoirs ici, donc on ne peut que marcher sur la route. Bien sûr, quand on chemine avec la prière et la bénédiction de Dieu, on n'a rien à craindre, car le Seigneur vous protège. Pourtant, même à Jordanville il se passe des choses qui sont liées à la route et les accidents de circulation peuvent être instructifs pour les chrétiens.
Un jour un frère devait travailler dans l'étable. Incidemment, nous passons devant le pâturage à présent. Il s'étend depuis le rucher de l'autre côté de la route et derrière le pâturage, on peut voir l'étable. Et ainsi le frère dont nous parlions décida un jour qu'il devait absolument aller rendre visite à un frère malade à l'hôpital. Il semblait que c'était quelque chose de bien et d'aimable à faire, alors il alla voir le père spirituel du monastère, l'archimandrite Cyprien, pour lui demander la bénédiction pour y aller. Mais ce dernier ne voulut pas lui donner sa bénédiction, au lieu de cela, il lui dit: " Il vaut mieux travailler dans l'étable!" Le frère cependant, pensa "Il y aura assez de temps pour travailler dans l'étable, mais à présent j'ai besoin d'aller voir un ami malade." Il partit sans bénédiction et eut immédiatement un accident de voiture. Il démolit la voiture. Grâce à Dieu, il était vivant. Il comprit que la bénédiction d'un père spirituel n'est pas une formalité obligatoire pour tous dans un monastère, mais qu'elle possède un réel pouvoir.
Autre incident. Une de nos paroissiennes de l'église du monastère, avait une grande vénération pour Vladika Averky, ancien higoumène de notre monastère. Et ainsi, en 1967 après la mort de Vladika Averky, elle était dans une voiture avec sa fille qui était au volant. Soudain, elle sentirent toutes deux l'odeur de caoutchouc brûlé. La fille arrêta la voiture et sortit. La mère vit Vladika Averky debout près de la voiture. Il souriait. Il semblait transparent et une beauté extraordinaire émanait de lui. A ce moment la fille sortit de la voiture et dit: "Vite, vite, sors!" Elle remarqua qu'il y avait quelque chose de changé dans l'expression de sa mère et elle lui demanda ce qui n'allait pas. Sa mère pointa du doigt vers Vladika, mais à cet instant il devint invisible. Quand la mère sortit de la voiture, elle comprit qu'elles avaient frôlé la mort et que le Seigneur les avait sauvées par la prière de Vladika Averky. Une des roues de la voiture était sortie de son axe et était à côté de la voiture! Plus tard arriva un mécanicien qu'elles connaissaient et qui avait aussi connu Vladika Averky. En examinant la voiture, il dit à plusieurs reprises qu'un miracle avait véritablement eu lieu, parce que si la roue s'était détachée pendant qu'elles roulaient, elles seraient toutes deux mortes et pourtant, elles étaient là, bien vivantes. Ni la mère ni la fille ne doutèrent avoir été sauvées par l'intercession de Vladika Averky.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
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