Basile Nicolaïévitch Mouraviov, naquit en 1866 à Tchérémovsky, dans la province de Yaroslav. Ses parents, Nicolas et Chione étaient paysans. Son père mourut lorsqu’il avait 10 ans, et il dut prendre soin de sa mère et de sa jeune sœur Olga. Un voisin charitable, l’emmena à Saint Petersbourg et lui trouva un travail dans un magasin. Mais le jeune garçon voulait devenir moine. Il alla à la Laure de saint Alexandre de la Néva, en parler à un des startsy. Celui-ci lui conseilla de rester dans le monde, de se marier et d’élever une famille. La jeune âme accepta cela comme la volonté de Dieu. Il continua à travailler et à envoyer de l’argent à sa mère et à sa sœur. A l’âge de 24 ans, il se maria à Olga, devint fourreur et prospéra.
Marié et père de deux enfants, à l’âge de 54 ans, en plein accord avec son épouse, après la mort de sa fille aussi nommée Olga, il entra dans la vie monastique tandis qu’elle faisait de même. Sa vocation venait d’un rêve (que nous mentionnerons dans la suite du texte) dans lequel intervinrent, à la fois son père spirituel le staretz Barnabé, et saint Séraphim de Sarov lui-même. Moine, il fut placé sous le patronage de saint Barnabé, puis après avoir revêtu le grand schème, sous celui du thaumaturge béni de Sarov. Comme son saint patron, il eut très tôt la vocation monastique, mais sous le conseil d’un staretz resta dans le monde. Lorsqu’il fut enfin moine, il devint un staretz renommé, confessant, conseillant, prophétisant. A l’imitation de son saint protecteur céleste, il pria un millier de nuits sur un rocher, devant l’icône de saint Séraphim de Sarov!
Pierre de la prière
Moniale Séraphima et moine Séraphim
Après peu de temps, le Père Barnabé fut ordonné diacre. Puis, le 29 août 1921, jour de la décollation du précieux Prodrome et Baptiste Jean, le Métropolite Benjamin Kazanski l’ordonna prêtre.
En 1927, le Père Barnabé prit le grand schème et reçut le nouveau nom de Séraphim, en l'honneur de saint Séraphim de Sarov. Ensuite, il est également devenu père spirituel de la Laure. Avant de recevoir le grand schème, le Père Barnabé a fait un jeûne très strict pendant 40 jours, au cours desquels il n'a rien mangé.
Avant même de devenir moine, Basile vit une fois un rêve qu’il racontera plus tard à son père spirituel, Barnabé moine du skite de Gethsémani. Alors, il lui dit ce qui suit: «J'ai vu dans mon rêve que j’allais au monastère de Saint-Nicolas lors d'un pèlerinage. J'avais perdu mon chemin et je me promenais dans la forêt. Soudain, j'ai vu un vieil homme avec un sac sur son dos passant devant moi, avec une hache à la main. Je lui ai demandé la direction du monastère de Saint-Nicolas. Il m'a répondu:
- Allons-y ensemble. J’y vais aussi.
Après avoir regardé attentivement mon compagnon de voyage, j'ai réalisé que c'était Saint Séraphim de Sarov et je lui ai demandé:
- Cher Père, peut-être êtes-tu le père Séraphin?
- Oui, je suis Séraphim, me répondit-il, et en silence, nous avons continué notre route dans la forêt. Père Séraphim trouva un tronc d'arbre et s'assit, en posant son sac et sa hache. Je me suis également assis à côté de lui. Soudain, j'ai vu le père Barnabé venir vers moi. Quand il s'approcha de nous, il s’assit à côté de moi, si bien que je me suis retrouvé entre lui et le père Séraphim. Les deux startsy se sont très joyeusement joyeusement salués, puis ils ont commencé à discuter. Mais je ne pouvais rien entendre de ce qu'ils disaient ,et puis je me suis réveillé. Père Barnabé quand il a entendu cette histoire se mit à rire et dit:
- Tu étais entre nous deux, et tu n’as pas entendu ce que nous avons dit!"
Cette vision montre que ce n'est pas par hasard que dans la tonsure monastique Basile reçut le nom de Barnabé, et que pour le grand schème, il a été nommé Séraphim. Père Séraphim a lui-même plusieurs fois dit qu’il avait l'habitude de sentir la présence de son protecteur, le vénérable Séraphim de Sarov. Il suivit fidèlement l'exemple de ce saint dans sa vie, ce dont nous nous rendrons compte de la narration suivante.
Le staretz clairvoyant de la Laure de Saint-Alexandre est rapidement devenu connu parmi les chrétiens de Saint-Pétersbourg. Père Séraphim célébrait habituellement la Liturgie à la Laure de la chapelle de la cathédrale du Pokrov ( Sainte Protection de la Mère de Dieu). Chaque jour, il confessait le peuple. Les gens qui voulaient discuter avec lui l’attendaient toujours. Il recevait les visiteurs dans sa cellule. Quand il y avait beaucoup de visiteurs, ou lorsque le père Séraphim était malade, ils écrivaient leurs problèmes sur des papiers et les envoyaient au staretz par ses aides et ils recevaient toujours ses réponses. Une femme qui rendait souvent visite aux personnes âgées, a dit que de nombreuses fois où elle venait voir le staretz, elle ne pouvait pas l'approcher à cause des gens qui l'attendaient. Toutefois, le staretz, toujours de lui-même, sans la voir l'appelait,.
En 1927, l'archevêque Alexis Simanski rendit visite au Père Séraphim pour lui demander conseil. Les amis de l'archevêque lui suggéraient de se rendre à l'étranger. Ils étaient prêts à l'aider à sauver l'archevêque d’un emprisonnement certain et probablement de l’exécution aussi. Avant même que l'archevêque ait posé sa question, le vieux père Séraphim lui dit:
"Beaucoup de gens aujourd'hui voudraient aller à l'étranger. Mais à qui laisseront-ils la Russie? Ne craignez rien, votre Eminence. La Russie a besoin de vous. Vous allez devenir Patriarche et pendant 25 ans, vous serez à la tête de l'église. Après le patriarche Tikhon, nous n'aurons pas de patriarche pendant de nombreuses années. Le Métropolite Serge ne sera pas patriarche, même un an et après lui, vous serez patriarche. Une guerre se produira, une guerre terrible, une guerre mondiale. Cette guerre va faire retourner notre peuple à Dieu. Les mêmes personnes qui ont maintenant le pouvoir dans leurs mains et ferment les églises, les ouvriront alors. "
Beaucoup de gens venaient au Père Séraphim en confession. Chaque jour, pendant plusieurs heures le père Séraphin confessa les gens. A partir de cette confession, ses pieds ont commencé à lui faire mal. Une fois, il confessé les gens pendant deux jours et nuits consécutives. La Laure Saint-Alexandre et son staretz étaient une grande consolation pour les fidèles chrétiens dans ces années-là.
On dit que, à la fin de la décennie des années 20, une femme possédée rendit visite au staretz. Père Séraphim a pris un peu d'huile de la lampade qui brûlait devant l'icône de la Panaghia et l’en oignit. Aussitôt le Démon sortit de la femme.
Les dons spirituels du staretz et son don de consoler les gens l’ont fait connaître au-delà même de la ville de Saint-Pierre. Des gens de toutes les parties de la Russie venaient à la Laure pour recevoir sa bénédiction, être consolés, et lui demander conseil. Père Séraphim disait la chose suivante à propros de lui-même:
«Je suis la salle de stockage où afflictions des gens se rassemblent. »
Les années étaient difficiles et la semaine de la Passion est arrivée à la Laure de Saint-Alexandre. En une nuit, presque tous les moines de la Laure ont été capturés. Certains furent exilés, et d'autres furent emprisonnés dans des camps de concentration. Beaucoup eurent une fin de martyrs. La plupart des moines de la Laure furent envoyés au camp de concentration de Solovki.
En 1933, le père Séraphin alla à la petite ville de Viritsa et il y resta. On dit que son fils spirituel, un général, l'a aidé à aller à Viritsa. Les médecins avaient trouvé de nombreuses maladies au Père Séraphim, et il semblait que bientôt, le staretz mourrait. Pour cette raison, les autorités le laissèrent libre et lui permirent de rester à Viritsa.
A Viritsa, tous les dons spirituels du staretz furent pleinement révélés: sa clairvoyance, la grâce de la prière, et l’accomplissement de miracles... On dit que de nombreuses années avant que la Seconde Guerre mondiale ne commence, le staretz dit à une de ses filles spirituelles du nom d’Eudocie:
"Construis ta maison ici, parce qu'une guerre peut se produire et nous avons faim."
Ils l'écoutèrent et construisirent leur maison à Viritsa. Ce n'est qu'un exemple qui montre le don prophétique du staretz.
(A suivre)
Compilation, adaptation et Version française
Claude Lopez-Ginisty
d’après
Orthodox Christian Information Center
(http://orthodoxinfo.com/)
Orthodoxwiki
V.P. Philomonov in Tserkovy Viètsnik
(Messager de l’Eglise)
http://serafim.com.ru/site/nstr_1_02.html
Ce texte a été publié
dans la Revue de la Fraternité
Tous les Saints de Belgique