"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 23 février 2013

David C. Ford: La prière et les défunts (1)




"Papa, qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un meurt?"
Ce n'est pas une question à laquelle il est facile de répondre - surtout quand elle a été provoquée par la perte d'un membre de la famille ou d'un ami proche. Pour beaucoup, il n'y a pas de réponse. La mort est la grande inconnue, la  destructrice, l'ennemie invincible dont l'apparence prématurée, pour beaucoup, signale seulement la cessation de la vie. La Bible enseigne que la réponse au mystère de la mort se trouve dans la vie de Jésus-Christ, le Fils de Dieu et l'Un de la Sainte Trinité. Grâce à sa naissance, à Sa vie, à Sa mort et Sa résurrection, la mort elle-même a été vaincue et la puissance du tombeau renversé. La mort a été "engloutie dans la victoire" (1 Corinthiens 15:54), dit saint Paul. La joie de la vie éternelle est offerte à ceux qui vivent en Lui. Tous les chrétiens sont d'accord sur cet aspect central de la foi. Pourtant, il y a beaucoup d'opinions divergentes sur la nature de la vie au-delà du voile. Bien que les chrétiens ne regardent pas la mort avec le même sentiment de désespoir et d'effroi comme le font "ceux qui n'ont pas d'espérance» (1 Thessaloniciens 4:13), il y a encore beaucoup de questions qui se posent. Nous savons que dans le Christ, la mort n'est pas invincible. Mais elle peut encore apparaître comme un ennemi puissant et terrible, dont la présence est entourée de mystère et d'inconnu. 
Les chrétiens peuvent se demander: Qu'est-ce qui arrive quand un croyant meurt? Est-ce que son esprit va immédiatement au ciel?  Les âmes des morts sont-elles conscientes? Participent-elles activement à ce qui se passe autour d'eux, ou restent-elles endormies jusques au jour de la résurrection? Nos amis défunts et nos proches en Christ se souviennent-ils de nous? Sont-ils conscients de ce qui se passe ici sur terre? Sont-ils toujours impliqués en quelque sorte dans nos vies de tous les jours? 
Les saints d'autrefois, ceux qui ont vécu une vie particulièrement sainte consacrée au service de Dieu, continuent-ils de jouer un rôle actif dans l'Eglise aujourd'hui? Est-il possible de leur demander de prier pour nous et d'intercéder en notre faveur? Pour l'Église orthodoxe, des questions telles que celles qui précèdent ne sont pas des aspects périphériques de la Foi. Les réponses de l'Eglise à ces questions forment la base des éléments importants de son culte et de sa spiritualité. Le souci que l'Église a pour ceux qui sont partis en Christ découle de l'amour qui englobe tout, amour sans fin dont elle dispose pour tous ses membres ceux qui sont encore en vie sur cette terre, et ceux qui nous ont précédés dans l'au-delà. 
Je voudrais aborder deux aspects de cette question importante de la vie après la mort d'un point de vue orthodoxe. Dans la première partie, je tiens à répondre aux questions concernant l'état de l'âme après la mort, et la vie de ceux qui sont morts en Christ. Dans la deuxième partie, je vais me concentrer sur les questions concernant notre relation avec les saints du ciel, et, en particulier, l'intercession des saints. Toutes ces questions sont des aspects importants de la doctrine souvent désignée comme " communion des saints". Les pratiques orthodoxes dans ce domaine sont souvent mal comprises. Les protestants ont souvent peur de leur ressemblance avec les pratiques catholiques pour lesquelles les Réformateurs ont réagi si fortement. Et les catholiques romains sont souvent perplexes devant les ressemblances et les différences que les pratiques orthodoxes semblent avoir en comparaison avec les leurs. Jetons un coup d'oeil à certaines de ces questions cruciales du point de vue orthodoxe.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sur l'excellent blog de Maxime: Les fausses icônes



Icon of the Resurrection of Christ

FAUSSES ICÔNES

En marche vers l’unité ou en marche vers l’apostasie généralisée ?  

J’ai été informé par un iconographe orthodoxe que certains prêtres orthodoxes non seulement font appel à des « iconographes » hétérodoxes voire de simples artistes pour commander leurs icônes mais qu’ils les préfèrent à des iconographes authentiquement orthodoxes. L’on ne peut laisser faire ce genre de pratique sans en informer la communauté.

Voilà bien à l’œuvre les effets de la fausse unité !

Que les hétérodoxes s’essaient avec plus ou moins de succès à la « technique » de l’icône en copiant simplement les modèles traditionnels, dans l’illusion qu’ils retrouvent par-là la fameuse « Eglise indivise » à moindre frais, c’est une naïveté que l’on peut comprendre vu la confusion entretenue des esprits en tout lieu et le peu d’effort intellectuel qui caractérise notre époque identifiant tout, proclamant l’ « égalité » de tout, tout en revendiquant et valorisant paradoxalement à tout propos la moindre différence pour laquelle ils prônent la tolérance après avoir tout réduit au même dans le lit de Procuste.

Que les hétérodoxes, ayant parfaitement appris les techniques de l’icône, représentent des sujets sans rapport avec l’iconographie orthodoxe, ou totalement hétérodoxes voire carrément hérétiques jusqu’à l’impiété et le blasphème cela n’est plus acceptable !

L’icône n’appartient pas à tous, comme la propagande confusionniste – à laquelle adhèrent désormais même des orthodoxes ayant perdu le discernement – le proclame. L’appartenance de l’icône est systémique, elle est un élément spécifique interactif d’un système particulier (l’Orthodoxie) et l’on ne saurait la détacher de son contexte sans en dénaturer le contenu, la fonction et l’usage. Point. L’icône appartient en propre à l’Orthodoxie, et uniquement à l’Orthodoxie elle est un élément constitutif de la foi orthodoxe et ne saurait se partager, pas davantage que tous sans distinction peuvent boire au même calice ! Il n’y a pas plus de communion iconologique indivise que d’ « intercommunion ».

Toute icône produite par un non orthodoxe n’est pas une icône, c’est une fausse icône. 

C’est comme le Gini, « ça a la couleur de l'alcool, ça en a l'odeur, mais ce n'est pas de l'alcool ! » Même si cela a l’apparence trompeuse de l’icône c’est un ersatz, c’est un au moins une erreur, sinon un blasphème !

Cependant, le scandale atteint son point culminant quand ce sont des Orthodoxes et qui plus est des prêtres orthodoxes ( !?) qui font l’acquisition de (fausses) icônes les préférant à de véritables icônes. Leur fait-on un prix intéressant pour qu’ils se convainquent que finalement c’est la même chose ? Ne perçoivent-ils pas un seul instant qu’ils offrent ainsi ensuite aux fidèles, sans le leur dire, dans la plus totale irresponsabilité voire indignité, des planches de bois peintes à vénérer totalement étrangères à la foi. Je plains ces « serviteurs » de Dieu, ministres du culte, pasteurs du troupeau, quand ils auront à rendre des comptes devant leur Seigneur…

Voilà les méfaits d’une volonté de paix et de fraternité mal comprise. Voilà les effets de l’idéologie de l’œcuménisme. Voilà les fruits moisissant du confusionnisme paresseux de notre époque.

Les œcuménistes orthodoxes sont à l’image de ces parents contemporains qui voulant « avoir la paix » avec leurs enfants, ont l’illusion qu’ils peuvent être leurs copains, qu’ils vivront tranquillement sans conflit, en pouvant vaquer à leurs loisirs sans être inquiétés. Ils pensent, se convainquent et proclament sous le couvert de la politiquement correcte absence de jugement et de censure, que c’est de l’amour que de les laisser à leurs errances, leurs caprices, leur confusion. Ainsi en est-il de ces œcuménistes orthodoxes qui croient bien faire en évitant à tout prix le conflit avec l’hétérodoxie, confondant le pécheur et le péché, oubliant que l’amour non seulement n’entretient pas l’illusion, le mensonge mais condamne uniquement l’erreur sans condamner celui qui erre. L'amour fraternel corrige fraternellement mais fermement Seul le péché est condamnable certes mais il est à condamner et non à encourager !

En ce sens c’est un erreur particulièrement néfaste d’avoir accepté des hétérodoxes voire des gens sans Dieu dans des cours d’iconographie orthodoxe... Beaucoup y compris des orthodoxes sont maintenant dans l’erreur (l’hérésie) jusqu’au cou dans une erreur funeste, tout comme la grenouille plongée dans un bain dont la température monte progressivement, est en train de cuire insensiblement jusqu'à sa perte...

Haïjin Pravoslave (V)


Va dans le silence
Pour habituer ton âme
A l'oraison pure

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 22 février 2013

L'amour de l'Orthodoxie/ Frank Schaeffer (R)




Nous ne sommes jamais seuls ou coupés de la plénitude de la vie dans nos communautés orthodoxes. L'Orthodoxie est très physique. Elle aime les célébrations. Elle est exubérante. Nous étreignons, nous embrassons la main de notre prêtre; nous mangeons du pain bénit; nous faisons des prosternations; nous nous signons du signe de la Croix; nous buvons du café; nous aimons les longs et bons repas avec beaucoup de vin ( l'ouzo [la vodka] est facultatif); nous jeûnons et avons faim; des taches de cierges maculent nos chaussures et nos pantalons; on nous asperge d'eau bénite qui sent le basilic; on nous fait l'onction d'huile [sainte]; nous sommes entourés d'encens; nous embrassons les reliques des saints en Christ; nous vénérons les icônes; nous discutons raisonnablement et d'une manière déraisonnable; et nous savons que nous sommes vivants!

En d'autres termes, l'Orthodoxie concerne toute la personne, pas seulement sa raison, ses émotions, ou la doctrine théologique. Il nous est permis, à nous orthodoxes, d'être complets. Nous n'avons pas à prétendre que la vie de l'esprit est en quelque manière séparée du reste de l'existence.
Dieu soit remercié du riche héritage néotestamentaire, grec, méditerranéen, byzantin, africain, arabe, slave et palestinien. Si j'ai un regret, c'est celui de toutes ces années passées à me languir inutilement dans le frigidaire du péché originel, du déterminisme augustinien, et de la culpabilité. Quelle tragédie que d'être entravé par la méfiance puritaine et le dégoût du monde physique. Quelle évasion j'ai vécue, de l'hiver vers l'été, d'un mois de février hollandais plein de frimas vers un été grec fragrant. Comme je remercie Dieu d'avoir été -d'une manière inexplicable- attiré dans l'Eglise Orthodoxe par le Saint Esprit!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Frank Schaeffer, Letters to Father Aristotle
A Journey through Contemporary American Orthodoxy
Regina Orthodox Press
USA 1995

Frank Schaeffer est le fils d'un évangéliste américain créateur de L'Abri ( en Suisse Romande). Converti à l'Orthodoxie, il a créé un magazine orthodoxe The Christian Activist, pour faire connaître l'Orthodoxie aux USA. Dans ses Lettres à Père Aristote, il s'adresse à un prêtre fictif pour exposer à la fois son amour fou de l'orthodoxie et ses réserves sur certains aspects négatifs de l'orthodoxie américaine.

Haïjin Pravoslave (V)


Chaque instant qui passe
Est un grain de chapelet
Vers l'Eternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 21 février 2013

Saint Nectaire d'Egine: La Tradition




La TRADITION sacrée est l'EGLISE même, sans la tradition sacrée l'Église n'existe pas. Ceux qui nient la tradition sacrée nient l'Eglise et la prédication des Apôtres.
Avant la rédaction de l'Ecriture Sainte, c'est-à-dire les textes sacrés des Evangiles, des Actes et les Épîtres des Apôtres, et avant qu'ils aient été répartis dans les églises du monde, l'Eglise a été fondée sur la Tradition... les textes sacrés sont en relation avec la Tradition Sacrée ce que la partie est à  l'ensemble.

Les Pères de l'Eglise considèrent que la sainte Tradition comme un guide sûr dans l'interprétation de l'Écriture Sainte, absolument nécessaire pour comprendre les vérités contenues dans la Sainte Écriture. L'Église a reçu de nombreuses traditions des Apôtres... La constitution des services religieux, en particulier de la Divine Liturgie, les Mystères Saints eux-mêmes et la manière de les accomplir, certaines prières et d'autres institutions de l'Eglise datent de la sainte Tradition des Apôtres.

Dans leurs conférences, les Saints Conciles prennent non seulement des Saintes Écritures, mais aussi de la Tradition sacrée comme d'une source pure. Ainsi, le Septième Concile œcuménique dit dans son 8ème décret: "Si quelqu'un viole une partie de la Tradition de l'Église, qu'elle soit écrite ou non écrite, qu'il soit anathème."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (IV)


Va de jour en jour
Des ténèbres au Soleil
Vers l'Aube éternelle

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 20 février 2013

Saint Florent de Strasbourg: Vie (R)




icône de SAINT FLORENT DE STRASBOURG sur 

A l'époque où le roi Dagobert régnait sur les français, saint Florent vint d'Irlande en Alsace avec saint Arbogaste, saint Théodore et saint Hudulphe. Argobaste fut fait évêque de Strasbourg et Florent s'arrêta dans une forêt appelée Hasle, où il commença à cultiver la terre pour subvenir aux nécessités de la vie. Après qu'il se fût construit un petit logement dans cet endroit, les biches et les autres bêtes sauvages sortirent de l'épaisse forêt et s'accoutumèrent à venir près de sa retraite, ravageant la terre qu'il avait pris tant de peine à labourer. Le saint n'avait rien qui lui permît de se débarrasser de ces animaux, mais il était animé d'une grande confiance en Dieu et ce fut dans cette disposition qu'il commanda à toutes ces bêtes sauvages de venir à l'entrée de sa cellule et de s'y arrêter.

Le roi Dagobert demeurait alors dans son palais de Kirkeim. Un jour il envoya ses officiers à la chasse. Ils parcoururent la campagne avec leurs chiens, ils allèrent par monts et par vaux et dans tous les bois sans rencontrer aucune bête. Ils arrivèrent enfin jusques à la cabane du serviteur de Dieu Florent et furent surpris de voir à l'entrée de celle-ci une si grande multitude de bêtes sauvages qui paraissaient immobiles, comme si on les avaient enchaînées. Cet événement les mit en colère contre le saint qu'ils ne connaissaient point, de sorte qu'ils lui arrachèrent de force sa tunique et s'en allèrent. Florent se mit aussitôt à les suivre, leur proposant aussi de prendre une hache, seule possession qui lui restait, mais les chasseurs s'éloignèrent vivement, et, parvenus au bord d'un ruisseau, ne purent aller plus loin: leurs chevaux ne voulant plus avancer. Ils eurent beau les encourager de la voix, les éperonner, ils ne purent les faire avancer d'un pas. Enfin, se disant que leur mésaventure pouvait venir du mauvais traitement qu'ils avaient fait subir à notre saint, ils retournèrent à sa cellule, et lui rendirent son manteau. Aussitôt leurs chevaux marchèrent comme ils voulurent et ils retournèrent près du roi pour lui raconter ce qui leur était arrivé.

Le roi ordonna qu'on sellât sur le champ son meilleur cheval, l'envoya au saint lui demandant de venir le trouver. Florent ne voulut pas se servir du destrier et se contentant de monter sur un âne, il vint au palais du roi. Lorsqu'il parvint à l'entrée du château, la princesse fille du roi qui était aveugle et avait perdu l'usage de la parole, fut éclairée et commença à parler, appelant saint Florent par son nom alors que personne ne le savait. Notre saint entra au palais et comme il se disposait à aller trouver le roi, il fit encore en paraissant devant lui quelques miracles qui causèrent l'admiration de tous les témoins et lui attirèrent avec tant d'affection les bonnes grâces du roi, que ce prince lui donna un territoire considérable de la forêt où était sa retraite et où il bâtit un monastère appelé Hasle (aujourd'hui Haslach). Il s'y retira plusieurs personnes qui embrassèrent l'état monastique et s'y consacrèrent entièrement au service de Dieu.

A la mort d'Arbogaste, malgré sa réticence et ses protestations dues à sa grande humilité, il se résigna à accepter la charge d'évêque de Strasbourg. Après avoir passé sa vie dans les travaux de pénitence dans une longue suite de bonnes œuvres, il s'endormit en paix et s'en alla régner éternellement au ciel avec le Christ. Il était de naissance illustre dit-on, mais ses vertus chrétiennes le rendirent bien plus célèbres que sa naissance.

Saint Florent de Strasbourg, prie Dieu pour nous!


Version adaptée de La vie des Saints Pères d'Occident
Paris 1757 
par Claude Lopez-Ginisty


Commentaire d'Albocicade ( http://cigales-eloquentes.over-blog.com/) : Si mes souvenirs sont bons, il y a des reliques de St Florent de Strasbourg dans une petite chapelle d'Oberaslach. Par ailleurs, les "calvaires" aux carrefours des chemins de la région, en granit sculpté, sont absolument magnifiques, présentant les instruments de la Passion.

Haïjin Pravoslave (III)


Va vers la Lumière
Et laisse mourir ton ombre
Avec le vieil homme

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 19 février 2013

Théodore RIGINIOTES, Théologien: Lettre d'un chrétien orthodoxe à nos frères indiens (10)



Tous les saints d'Amérique du Nord
Tous les saints d'Amérique du Nord 
avec au premier plan saint Pierre 
l'Indien Aléoutien.

Je vais être franc. Nous, chrétiens orthodoxes reconnaissons et honorons les bons esprits qui ont été créés par le Grand Esprit, nous construisons des églises en leur honneur et les prions. Nous les appelons les "anges" (messagers). Mais nous ne pensons pas que les esprits adorés par nos frères indiens sont bons. Nous savons que les bons esprits reconnaissent et adorent la Sainte Trinité, et reconnaissent et adorent le Grand Esprit qui S'est fait homme, Jésus-Christ. Nous avons de nombreux exemples où les bons esprits, les anges, reconnaissent Jésus-Christ comme le Grand Dieu et lui offrent un culte. Ils le font en permanence dans leur propre monde, où ils vivent. Ainsi, tout esprit qui ne reconnaît pas et n’adore pas la Sainte Trinité et Jésus-Christ ne peut pas être un bon esprit, même s’il semble être ainsi.
L '«esprit du monde», que nos frères indiens reconnaissent et respectent (certains d'entre eux L’appellent "Manitou", un nom qui est devenu connu des hommes blancs), semble être la grâce de l'Esprit Saint, du cœur du "Grand Esprit", qui a créé le monde, Il préserve et protège.

Les saints orthodoxes vivent dans l'amour pour tous les êtres du monde, beaucoup d'entre eux vivent dans les forêts avec les créatures de la nature, ils sont leurs amis et ils communiquent avec eux. Cependant, ils n'adorent pas les "esprits animaux", mais plutôt le Grand Esprit qui a créé tous les autres esprits. Avec leurs prières et leurs cérémonies sacrées, ils apportent la grâce (bénédiction) du Grand Esprit dans les montagnes, les forêts, les rivières, les villes et le monde entier.

Il n'est pas important pour nous, que quelqu'un acquière des "pouvoirs spéciaux" avec l'aide des esprits. Les saints guérissent les malades et prédisent l'avenir avec la grâce du Père, du Fils (Jésus-Christ), et du Saint-Esprit, en d'autres termes du Grand Esprit Lui-même, et non à l'aide d'autres esprits. Bien sûr, ils honorent les bons esprits des anges et les âmes des saints, ils parlent souvent avec eux, et font très attention à distinguer la communication des bons esprits, des pièges des méchants (en général, nous honorons tous les frères défunts et prions continuellement le Grand Esprit afin qu'ils se retrouvent tous finalement dans Sa Lumière).

Ainsi, j'exhorte et prie nos frères indiens d’en apprendre davantage sur l'orthodoxie, non seulement par la lecture de livres et d'articles sur l'Internet, mais aussi en visitant les lieux saints en Amérique, comme les églises et monastères orthodoxes dans tout le continent américain. Certains endroits, parmi beaucoup d'autres, sont le monastère grec orthodoxe Saint-Antoine d'Arizona et celui de la Fraternité de Saint-Germain d’Alaska à Platina, en Californie, il serait certainement utile de contacter le Père Peter Gilquist et ses collègues de la Mission évangélique de l'archidiocèse orthodoxe d'Antioche aux Etats-Unis (ceux qui sont venus à l'orthodoxie du protestantisme en 1987, après une recherche organisée et rigoureuse).

Nous, les chrétiens orthodoxes sommes comme tous les hommes, pleins de faiblesses et de défauts. Parmi nous, tous ne sont pas bons. Mais, aujourd'hui encore, nombreux sont ceux qui appliquent les enseignements du Christ dans toute leur mesure et arrivent à une union avec Lui. Il y a même des gens obscurs et  pauvres dans des quartiers de villes et de villages qui ont atteint un grande sainteté.

Ma patrie, la Grèce, est aujourd'hui très pauvre et contrôlée par les grandes entreprises multinationales, comme le reste du monde. Beaucoup d'entre nous avons presque oublié notre tradition et se sont adaptés à la culture des nations occidentales, qui a pris dans le monde entier (culture qui a été combattue par les Indiens). Heureusement, il y a encore beaucoup de gens de mon peuple qui résistent aussi, ainsi que certaines régions qui gardent le trésor précieux, la culture, la sagesse et la sainteté de la religion orthodoxe. Un tel endroit est la "Sainte Montagne", le Mont Athos (un exemple unique dans le monde), qui est situé en Grèce. Là-bas, beaucoup de gens de nombreuses nations du monde entier ont appris à connaître l'Orthodoxie et ont compris combien elle est importante pour eux et pour toute l'humanité.

Sur ce lien, vous pouvez voir l'histoire d'un chef indien qui vécut et mourut en chrétien orthodoxe, dans le même temps défendant la tradition de sa tribu. Il a même commencé à traduire les paroles de la cérémonie la plus sacrée de l'orthodoxie dans la propre langue de son peuple...
Sur ce lien, vous pouvez voir l'histoire d'un Afro-Américain qui découvrit l'Orthodoxie et devint prêtre orthodoxe, trouvant ainsi la vraie liberté et la façon de se battre pour elle, pour le bien de son peuple, de nos frères noirs..

Sur ce lien, vous pouvez voir [en anglais] l'histoire d'un prêtre américain blanc bouddhiste, que le Christ lui-même appela à l'orthodoxie, chose qu'il n'avait jamais imaginée possible...

Vous n'avez pas rien appris d'important à propos de l'Orthodoxie par cette lettre venant de moi. Ce n'était qu'une invitation humble, pleine d'amour, car c'est à vous d'en apprendre encore plus.

Je vous souhaite la paix et la grâce du Grand Esprit, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, dans vos cœurs. Que chaque désir juste de votre peuple, et de tous les peuples persécutés, soit accompli.
Avec beaucoup de respect pour votre histoire et votre culture,

De la lointaine Grèce,

Theodoros Riginiotis.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Theodoros RIGINIOTES, Théologien
A Letter from an Orthodox Christian 
to our Indian Brothers
in 
OODE

Haïjin Pravoslave (II)



Que le saint pour toi
Sois un modèle de Vie
Soleil dans ta nuit


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Acathiste au Nouveau-Martyr Pierre (Boïarski)


Acathiste 

lundi 18 février 2013

Théodore RIGINIOTES, Théologien: Lettre d'un chrétien orthodoxe à nos frères indiens (9)


Sainte Olga d'Alaska


E. L'Orthodoxie parmi les religions

Peut-être qu’il y a beaucoup de gens, de religions différentes, grandes et petites, simples et étranges, qui tentent de convaincre les Indiens de les suivre. Je ne suggère pas une nouvelle religion aux Indiens, mais plutôt la plus ancienne, celle qui vient directement de la création du monde, du Grand Esprit qui attendit des milliers d'années pour que vienne le temps de la révéler à l'humanité.

Et, depuis que nous l’avons découverte, bien des siècles ont à nouveau passé jusqu'à ce que le temps soit venu pour l'Orthodoxie d'arriver à la terre des peuples indiens, la terre d'Amérique. Malheureusement, le christianisme est arrivé après le papisme et le protestantisme, en d'autres termes, la vérité est arrivée après ses fausses permutations, l'amour est arrivé, après la violence et le feu.

Au XIXe siècle, des milliers d'Amérindiens de diverses tribus du Nord (comme les Aléoutes) ont été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et sont devenus chrétiens orthodoxes. Certains d'entre eux devinrent des saints, qui sont maintenant honorés par nous, les blancs orthodoxes, tels que saint Pierre des Aléoutes, qui a héroïquement enduré la torture jusques à la mort en Californie en 1815 aux mains des jésuites espagnols, qui ont essayé de le forcer à renier l’Orthodoxie et à devenir "catholique".

Au XIXe siècle, des milliers d'Amérindiens de diverses tribus du Nord (comme les Aléoutes) ont été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et sont devenus chrétiens orthodoxes. Certains d'entre eux devinrent des saints, qui sont maintenant honoré par nous, les blancs orthodoxes, tels que saint Pierre l’Aléoutien, qui a héroïquement enduré la torture jusques à la mort en Californie en 1815 aux mains des jésuites espagnols, qui ont essayé de le forcer à renier l’Orthodoxie et à devenir "catholique". Et aussi, saint Jacob Netsetov (1802-1865), prêtre Aléoute juste et sage, qui a voyagé de grandes distances au Nord glacé, parlant du Christ et distribuant la Sainte Communion, répétition de la dernière Cène du Christ avec Ses disciples (ce qui est le rituel religieux suprême des chrétiens orthodoxes, qui a lieu chaque semaine). Il a également traduit des livres chrétiens orthodoxes dans la langue de son peuple. En 1979, sainte Olga d'Alaska reposa dans le Seigneur, elle était membre de la tribu Youpik - une sage-femme qui a offert beaucoup pour les gens de la communauté locale et est devenue elle-même sanctifié par son amour envers les hommes et Dieu. (cf sainte Olga)

En outre, depuis ce temps, plusieurs vrais maîtres et sages de la foi et de l'amour orthodoxe ont vécu sur le sol américain, ont passé de nombreuses années avec les tribus de l'Amérique du Nord, qu’ils ont aimé et dont ils ont été aimés en retour, et ils ont souvent défendu les indigènes contre tous types de colonisateurs blancs. Parmi eux se trouvait saint Germain d'Alaska (1836, qui s’est installé sur Spruce Island et a vécu une vie simple et pauvre, (pleine de miracles et de communication avec le Grand Dieu Trine et les bons esprits, en Ses anges), en aidant les Aléoutes autant qu’il en était capable. Et aussi, saint Innocent Veniaminov (1797-1879), saint Jean Maximovitch le thaumaturge (1896-1966), qui, avec ses prières arrêta les typhons sur l'île de Tubabao aux Philippines pendant 27 mois, saint Nicolas Velimirovitch (1880-1956) et d'autres.

La différence entre l'Orthodoxie et les autres religions est la suivante: de nombreuses religions partout sur la Terre adorent les esprits, et beaucoup reconnaissent également l'existence du Grand Esprit et Le prient, comme chacun le comprend. Mais l'ancien christianisme authentique, l'Orthodoxie, suggère non seulement un enseignement sur le Grand Esprit ou une prière pour Lui, mais aussi l'union d'une personne avec le Grand Esprit (qui est une société de Trois Grands Esprits), une union que les saints réalisent par le Grand Esprit qui est devenu homme et qui est toujours en communication avec les gens: Jésus-Christ.

C'est pourquoi de nombreuses personnes d'autres religions ou d'autres versions du christianisme, quand elles connaissent l'Orthodoxie, après des recherches minutieuses, quittent les religions qui étaient précédemment suivies et deviennent orthodoxes. Mais, comme l'un des plus dignes d'entre eux, le saint moine Séraphim Rose (1931-1982), le dit: "Quand vous devenez orthodoxe, vous ne perdez rien de la vérité "réelle" que vous avez apprise auparavant."

En 1891, le prêtre Alexis Toth et avec lui 3.614 catholiques de Minneapolis, au Minnesota, quittèrent le catholicisme et devinrent ainsi orthodoxes.

Le 22 Janvier 1984, à Mexico, l'évêque orthodoxe Paul Ballester (qui était devenu orthodoxe en 1953, quand il réalisa que le papisme, auquel il avait appartenu jusque-là, était une erreur) a été assassiné alors qu'il sortait de l'église, où il avait célébré le grand et saint rituel liturgique de l'Eglise orthodoxe.

Le 18 mai 1985, dans la ville de Santa Cruz, Jean [Karastamatis] prêtre orthodoxe fut assassiné dans l'église par des gens qui adoraient clairement les mauvais esprits. Après sa mort, Dieu a révélé à travers divers miracles qu'il était un saint.

En 1987, un groupe de 2.000 protestants, avec leurs pasteurs, a quitté le protestantisme et est devenu orthodoxe, et au cours des années suivantes, ils ont été rejoints par beaucoup d'autres. En 1996, le jeune soldat Russe Eugène Rodionov a été décapité après un emprisonnement et une torture d'une durée de 100 jours, parce qu'il avait refusé de renier l'Orthodoxie et de suivre une autre religion [l’islam]. Après sa mort, les miracles ont montré qu'il est aussi un nouveau saint.

Le sang de ces saints, comme le sang des saints et Jean et Eugène, est ajouté au sang d'innombrables autres orthodoxes qui ont donné leur vie au XXe siècle. Nous avons déjà parlé des 1.500.000 saints martyrs de Serbie. Je citerai un seul exemple de plus: en 1919, au monastère d’Oranki en Russie, 11.000 prêtres orthodoxes ont été assassinés parce qu'ils ont refusé d'abandonner leur foi.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Théodore RIGINIOTES, Théologien
A Letter from an Orthodox Christian 
to our Indian Brothers
in 

Haïjin Pravoslave (I)


Le jeune homme riche
Dont le maître est l’or s’en va
Renonçant au Christ

The wealthy young man
Whose only master is gold
Did not follow Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)



dimanche 17 février 2013

Théodore RIGINIOTES, Théologien: Lettre d'un chrétien orthodoxe à nos frères indiens (8)


Saint Pierre l'Aléoute
martyrisé par les Latins à San Francisco

D. Pourquoi j'ai écrit cette lettre

J'ai écrit cette lettre en grec et l’ai montrée d'abord à mes frères (en d'autres termes, à mes chers amis) qui sont des chrétiens orthodoxes et qui aiment tout le monde. Certains d'entre eux l'ont traduit en d'autres langues. Le désir de mon cœur est pour qu'elle soit traduite non seulement dans les langues qui sont parlées par les hommes blancs d'Amérique, mais surtout dans les langues des Indiens. Ainsi, elle sera en mesure d'atteindre même les Indiens qui ne parlent pas les langues des hommes blancs, comme ceux qui vivent sur les réserves, dans le désert américain, et dans les villages dans les bois.

Je l'ai écrite pour deux raisons. Tout d'abord, parce que j’ai ressenti une grande douleur quand j'ai entendu certains Indiens (avec qui nous avons tant en commun) dire à la télévision qu'ils considèrent la croix (symbole de l'amour) comme un symbole de mort et de destruction. Ce qui est une erreur excusable, mais terrible, et exclut de Le connaître, Lui qui a déjà été cloué sur une croix pour sauver les gens des mauvais esprits - le Grand Esprit qui est devenu homme, Jésus-Christ. Et (je dis la vérité) nos frères indiens ne trouveront jamais l’accomplissement de leur propre civilisation et de leur religion s’ils ne viennent pas à connaître Jésus-Christ, Qui (avec le Père et l'Esprit Saint, le Grand Esprit "nucléaire") est le Créateur de toutes choses, même des esprits qu'ils adorent.

Je ne veux pas voler ce qu'ils ont, ni leur faire adopter la manière de vivre des hommes blancs. En effet, au moins la moitié de ce mode de vie est mauvais. Je veux qu'ils restent Indiens, sages et courageux, afin de préserver leur mémoire historique et leur civilisation, mais aussi qu’ils en apprennent davantage sur l'Orthodoxie, afin qu'ils puissent non seulement être sages et courageux, mais aussi saints - afin qu'ils puissent eux-mêmes, avec leur propres prêtres indiens orthodoxes, demander à la grâce de Dieu d'entrer en eux et leurs enfants et y demeurer pour toujours.

Je ne suis pas un maître, mais seulement un étudiant simple et humble, un étudiant, cependant, des saints Maîtres de l'Orthodoxie de toutes les générations. Je n'ai pas du tout la sagesse ou le droit de conseiller à mes frères ce qu'ils doivent faire. Je leur demande seulement de connaître l'Orthodoxie, et rien de plus. Je crois que la connaissance de l'enseignement du Christ, tel qu'il est conservé dans la tradition chrétienne orthodoxe ancienne et authentique, est en soi suffisante pour faire qu’ils aient confiance en elle et qu’ils l’aiment.

La réponse du chef Seattle au président Franklin Pierce en 1854, qu'il ne pouvait pas vendre la terre de son peuple, car elle ne leur appartenait pas, mais plutôt les gens les gens lui appartenaient, est devenu un fait mémorable de l'histoire américaine. Exactement à la même période, un saint grec allait de village en village, en disant exactement la même chose pour mon peuple, les Grecs, qui venaient d'acquérir leur "propre" Etat, mais étaient gouvernés par les pays les plus puissants d'Europe occidentale, qui les avait éblouis par leur richesse et leur culture. Ce saint a été appelé Christoforos Papoulakos (qui signifie "cher vieil homme"). Les gens au pouvoir l'ont capturé et il est mort en prison, mais ses paroles ont influencé notre avenir.

En 1977, le "Message de la Confédération iroquoise des Six Nations au monde occidental" a été présenté à la Conférence internationale des Nations indiennes à Genève, sous les auspices des Organisations Non Gouvernementales de l'ONU. Dans ce message, l'antique sagesse des Indiens a été comparée à la culture utilitariste et envahissante des hommes blancs, la culture qui dirige désormais essentiellement le monde entier et qui n'est en réalité que la culture des hommes occidentaux blancs, pas la nôtre. De même, les reproches contre le christianisme inclus dans ce message, que "Rome est l’endroit réel où il a été façonné ", qu'il a "dé-spiritualisé le monde", et qu'il "s'est fait connaître avec des armes", reportez-vous aux fausses versions du christianisme qui ont été créés en Occident, et non à l'ancien christianisme ou à l'Orthodoxie. Quelques années plus tôt, au cours de la seconde guerre mondiale, un saint orthodoxe, emprisonné au camp de concentration nazi de Dachau, l'évêque Nicolas Vélimirovitch, a envoyé un message émouvant à tous les peuples de l'Europe, où il a aussi comparé l'ancienne sagesse de l'Eglise Orthodoxe chrétienne avec la culture de l'Occident, la même culture critiquée par nos frères Iroquois, ainsi que par tous les sages penseurs Indiens.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Théodore RIGINIOTES, Théologien
A Letter from an Orthodox Christian 
to our Indian Brothers
in 

Haïjin Pravoslave (365)


Respire le Nom
Et gagne paisiblement
Le port du salut

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX




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4/17 février
37ème dimanche après la Pentecôte
Saint Isidore de Péluse, moine (vers 449) ; saint Georges, Prince de Vladimir (1238); saint Cyrille de Novoyezero (1532) ; saints Abraham et Coprios de Vologda(XV) ; saint Hiadore, martyr (III) ; saint Nicolas le Studite, confesseur (868) saintEvagre, prince de Tsikhédidi et son compagnon de Chio des Grottes (Mrvimévi) (VI); saint Joseph d'Alep, néo-martyr grec (1686).

Lectures : I Tim. IV, 9-15 ; Lc. XIX, 1-10


VIE DE SAINT ISIDORE DE PÉLUSE 
Saint Isidore, né vers 360, était originaire d’une noble et illustre famille d’Alexandrie apparentée à celle du patriarche Théophile et de son neveu saint Cyrille. Il reçut une excellente éducation, profane et sacrée, dans les écoles de cette métropole de la sagesse antique, et il s’attacha avec zèle à suivre la doctrine des Pères qui l’avaient précédé, en particulier de saint Jean Chrysostome, dont il est considéré comme l’un des principaux disciples. Il enseigna d’abord, pour quelque temps, la rhétorique à l’est du Delta du Nil ; mais son amour de Dieu lui fit rapidement renoncer aux vains attraits de cette vie passagère et il se retira au désert de Nitrie. Après une année de vie ascétique, son souci de l’édification de l’Église le convainquit de retourner à Péluse, où il fut ordonné prêtre par l’évêque Ammonios qui lui confia la charge de l’enseignement des fidèles et des catéchumènes. Son talent oratoire et sa connaissance approfondie de l’Écriture sainte, qu’il avait acquise dans l’hésychia, firent de lui un maître renommé dans toute l’Égypte, et de nombreux juifs et païens se convertirent après l’avoir entendu prêcher. Mais lorsqu’un certain Eusèbe fut élu comme nouvel évêque de Péluse (413), il imposa une telle pression sur l’Église qu’Isidore décida de « fuir » de nouveau vers le Désert. Il se retira alors dans un monastère, près d’Aphnaion, où il passa le reste de ses jours en reclus. Il ne portait qu’un vêtement de poil très rude et ne vivait, à l’exemple de saint Jean-Baptiste, que d’herbes et de feuilles. Regardé comme le modèle vivant de la vertu et de la science, et placé sur la montagne comme un luminaire qui diffuse partout sa lumière, saint Isidore dispensa son enseignement avec autorité pendant de longues années, sans crainte des persécutions et de la haine des hommes à l’esprit charnel, par l’entremise d’innombrables lettres concises et profondes, dont plus de deux mille nous sont S conservées. En réponse à ses correspondants de toutes origines, il résolvait avec pénétration spirituelle les difficultés de l’Écriture sainte, réfutait les interprétations erronées des juifs, exposait clairement les mystères de la Sainte Trinité et de l’Incarnation de notre Seigneur, confondant ainsi les hérétiques ariens, nestoriens, sabelliens et autres propagateurs de divisions. Il louait en de lyriques accents la grandeur du sacerdoce et blâmait les évêques, les prêtres, les diacres et les moines qui avaient une conduite indigne de leur vocation. Sans considération pour la puissance humaine, il adressait aussi ses remontrances aux magistrats, aux gouvernants et à l’empereur Théodose II (408-450) lui-même, pour leur rappeler leurs devoirs envers le peuple de Dieu et la sainte Église. Il pourchassait partout le vice, inspirait l’amour de la justice et de la vertu, jugeait et tranchait avec autorité les affaires de ce monde, tout en restant hors du monde. Comme saint Cyrille, devenu archevêque d’Alexandrie, s’était laissé entraîné à la suite de son oncle, le trop fougueux Théophile, et refusait de commémorer le nom de saint Jean Chrysostome dans les diptyques pendant la Divine Liturgie, saint Isidore lui écrivit en lui rappelant avec force que Dieu lui-même nous a enseigné à ne pas nous fier aux rumeurs et à nos préjugés pour porter un jugement équitable. À la suite de cette lettre et d’une révélation divine, saint Cyrille, changeant humblement d’attitude, rétablit non seulement le nom du saint archevêque de Constantinople dans les diptyques, mais devint aussi l’un des plus fervents propagateurs de son culte. Quelques années plus tard (433), constatant que saint Cyrille mettait trop d’âpreté dans sa dispute contre l’archevêque d’Antioche, Jean, après la condamnation de Nestorius par le Concile d’Éphèse, Isidore lui écrivit de nouveau pour l’exhorter à faire de raisonnables concessions au profit de la paix, en disant : « Comme votre père, puisque vous voulez bien me donner ce nom, ou plutôt comme votre fils, je vous conjure de mettre un terme à cette dissension, de peur que vous ne reportiez votre opiniâtreté au sujet de l’injure qui vous a été faite à l’Église vivante, y suscitant ainsi une éternelle division sous prétexte de piété ». Cette autorité, semblable au zèle des anciens prophètes, admise par des hommes de Dieu tel saint Cyrille, lui suscita cependant de nombreux tourments. Mais saint Isidore restait impassible au sein des tribulations comme devant les grands problèmes qui agitaient alors l’Église, car il avait la conviction que c’est par la souffrance et la croix que nous acquérons la vie éternelle et que l’Église prépare sa gloire future. C’est dans de telles dispositions qu’il accueillit la mort, comme une libératrice et comme le couronnement de ses longs combats (entre 435 et 440).


Tropaire du dimanche, 4ème ton
 Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »
Tropaire de la Ste Rencontre, ton 1
Réjouis-toi, ô Pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu, car de toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, illuminant ceux qui sont dans les ténèbres. Sois aussi dans l’allégresse, juste vieillard, qui as reçu sur tes bras Celui qui libère nos âmes et nous donne la Résurrection.
Tropaire du saint, ton 8
 En toi, Père, s’est conservée sans défaut la divine image. Prenant ta croix, tu as suivi le Christ. Par tes propres oeuvres, tu as enseigné à mépriser la chair qui passe et à s’occuper de l’âme, créature immortelle. Aussi, ton âme, ô bienheureux Isidore, se réjouit-elle avec les anges.
Kondakion du dimanche, 4ème ton
 Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du Tombeau, a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.
Kondakion du saint, ton 4
T’ayant acquis telle une deuxième étoile du matin, ô très glorieux, l’Église a été illuminée par l’éclair de tes paroles et t’acclame : réjouis-toi bienheureux Isidore sage en Dieu.
Kondakion de la fête de la Ste Rencontre, ton 1
O Toi qui as sanctifié par Ta naissance le sein virginal et qui as béni, comme il le fallait, les bras de Siméon, Tu es venu, Christ Dieu, nous sauver en ce jour. Dans ses guerres, donne la paix à Ta cité et affermis les chrétiens orthodoxes que Tu as aimés, Toi seul Ami des hommes.

Au lieu de « Il est digne en vérité », ton 3
 Mère de Dieu, espérance de tous les chrétiens, abrite, protège et garde ceux qui espèrent en toi. Dans la Loi, nous découvrons, nous, fidèles, sous l’obscurité de la lettre, une figure : tout mâle premier-né est consacré à Dieu. C’est pourquoi nous magnifions le Verbe Premier-né, Fils du Père Éternel, Premier-né de la Vierge Mère.

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne 
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME 
L’hymne des Chérubins (suite) 
Le Christ devient tout pour chaque homme. Il est le Prêtre qui offre le Sacrifice, l’Agneau qui est offert, le Dieu qui reçoit l’offrande et le Dieu-homme qui est distribué aux communiants pour la vie éternelle. Nous recevons le Don et rendons grâce au Seigneur qui nous L’offre : « Nous Te rendons grâces, Seigneur, Dieu de notre salut, pour tous les bienfaits dont Tu combles notre vie, afin que nous regardions toujours vers Toi, Sauveur et bienfaiteur de nos âmes » (6ème prière des matines). Lorsque le prêtre a achevé la prière, il dit trois fois l’hymne des Chérubins de la façon suivante : Nous qui mystiquement figurons les Chérubins et chantons à la vivifiante Trinité l’hymne trois fois sainte, déposons maintenant tout souci du monde. Le diacre : Afin de recevoir le Roi de toutes choses, invisiblement escorté des armées angéliques. Alleluia, alleluia, alleluia. Ensuite, le prêtre encense le sanctuaire, les icônes du Seigneur et le peuple. Tandis qu’il encense, il dit : Ayant contemplé la résurrection du Christ si c’est un dimanche, il dit : Venez, adorons… et le psaume 50 jusqu’au verset : alors Tu agréeras… Ensuite, les célébrants, après s’être prosternés trois fois devant le saint Autel, et baisé l’antimension, disent ces trois tropaires de componction : J’ai péché devant Toi, Sauveur, comme le fils prodigue ; reçois-moi, Père, repentant, et aie pitié de moi, ô Dieu ; Je Te crie, Christ Sauveur, avec les paroles du Publicain : Purifie-moi comme celui-ci et aie pitié de moi, ô Dieu. Ensuite, chacun se prosterne devant ses concélébrants et dit : Pardonnez-moi, pères et concélébrants. Et ils s’inclinent également devant le peuple, demandant pardon. Ensuite, ils vont vers la sainte Prothèse, et s’étant prosternés trois fois devant, ils embrassent les Saints Dons couverts, en disant : ô Dieu sois propice au pécheur que je suis et aie pitié de moi. 
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : 
Matines : Lc. XXIV, 12-35; Liturgie : II Tim. III, 10-15 ; Lc. XVIII, 10-14