"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 22 septembre 2018

Jean-Claude LARCHET sur KTO: Les fondements spirituels de la crise écologique



Jean-Claude Larchet était l'invité de l'émission de télévision L'orthodoxie, ici et maintenant de septembre sur KTO pour évoquer son livre qui vient de paraître Les fondements spirituels de la crise écologique (Syrtes, 2018) et Les animaux dans la spiritualité orthodoxe, chez le même éditeur, qui sera dans les librairies en octobre. Ci-dessous : la vidéo de cette émission.

Sur le blog de Laurence: Le miracle de l'ours in Les chroniques de Pereslavl



On emmenait le métropolite Cyrille (Smirnov) de Kazan et de Sviaj en déportation. Par une nuit noire, il fut jeté du wagon en pleine vitesse. .

C'était un hiver de neige abondante. Le métropolite tomba dans une énorme congère, comme dans un édredon, et ne se fit pas mal. Il en sortit avec peine, regarda autour de lui, la forêt, la neige, et aucun signe d'habitation. Il marcha longtemps dans la neige épaisse et à bout de forces, s'assit sur une souche. Le froid le pénétrait jusque aux os. Sentant qu'il commençait à geler, le métropolite Cyrille se mit à réciter pour lui-même les prières des morts. Soudain, il vit approcher de lui quelque chose de très gros et de sombre, il regarda plus attentivement : un ours.
« Il va me dévorer » eut-il à l’esprit, mais il n’avait pas la force de fuir, et où ça ? Et l’ours s’approcha, flaira l’homme assis et se coucha tranquillement à ses pieds. Il émanait de l’énorme corps de l’ours de la chaleur et une bienveillance complète. Mais voilà qu’il se retourna et exposant sa panse au métropolite, s’étira de tout son long et se mit à ronfler béatement.
Monseigneur hésita longtemps, en regardant l’ours endormi, puis ne supportant plus le froid paralysant, se coucha à côté de lui, se serrant contre le ventre chaud. Il restait étendu en se tournant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, contre le fauve, pour se réchauffer, et l’ours respirait profondément dans son sommeil et dispensait son haleine brûlante. 

Quand l’aube parut, le métropolite entendit le chant lointain des coqs. « Des habitations sont proches » fut l’heureuse pensée qui lui traversa l’esprit, et avec précaution, pour ne pas réveiller l’ours, il se remit sur pieds. Mais celui-ci se leva aussi et, s’étant secoué, se dandina vers la forêt. Et monseigneur, reposé, suivit le chant des coqs et arriva bientôt dans un petit village.

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Русская Церковь в советское время. Воспоминания и свидетельства




Schisme ukrainien (suite): l'intolérable interférence des USA!




L’ancien vice-président américain Joe Biden a rencontré lundi le « patriarche » schismatique de Kiev Philarète, et a exprimé à cette occasion son soutien à la création d’une Église autocéphale en Ukraine. Philarète séjourne aux États-Unis depuis le 14 septembre, où il a notamment été reçu au Département d’État américain. Sa visite coïncide avec l’arrivée à Kiev des deux exarques du Patriarcat de Constantinople. Jusqu’à présent, la rencontre entre les exarques et Philarète, lequel exclut toute éventualité de ne ne pas être le patriarche de la nouvelle Église ukrainienne, n’a pas encore eu lieu. 

Joe Biden a parlé lors de la rencontre de l’importance d’une Église ukrainienne autocéphale unie pour affermir la souveraineté ukrainienne et a exprimé à Philarète sa gratitude pour son œuvre de « propagation de la spiritualité dans la société ukrainienne, son aide à l’armée ukrainienne, son combat contre la corruption, etc. » comme le mentionne le communiqué de presse du « Patriarcat de Kiev ». 

À cette occasion, Philarète a remis à son interlocuteur l’ordre de « Saint Vladimir du deuxième degré » pour son « soutien continu à l’Ukraine ». Philarète avait décerné le même ordre, mais du premier degré, au sénateur John McCain, en 2015 pour son soutien à l’Ukraine durant les événements de l’Euromaidan et de « l’occupation russe du Donbass et de la Crimée ». Biden est connu également pour ses relations amicales avec le patriarche Bartholomée, auquel il a rendu visite à deux reprises à Constantinople. Celui-ci lui avait décerné le « prix Athénagoras des droits de l’homme » en 2015. Dans une récente interview, Philarète a affirmé que les États-Unis n’interféraient pas dans les affaires ecclésiastiques en Ukraine, ni dans un aucun autre pays.

Sur orthodoxie.com: Le métropolite Antoine, chancelier de l’Église orthodoxe d’Ukraine : « Nos fidèles défendront nos églises »


Les fidèles de l’Église orthodoxe d’Ukraine défendront leurs églises. C’est ce qu’a déclaré le chancelier de l’Église orthodoxe d’Ukraine (autonome au sein du Patriarcat de Moscou, ndlr) dans une interview à l’agence de presse ukrainienne RBC. Se référant à ses propres sources, Mgr Antoine a annoncé que le ministère ukrainien de la Culture a déjà reçu une directive pour préparer tous les documents en vue de l’enregistrement de la nouvelle structure ecclésiale [« l’Église autocéphale » ndt]. « En outre, certains groupes nationalistes ont reçu des instructions pour entreprendre des provocations le 14 octobre dans les laures de Kiev et de Potchaïev » a déclaré le hiérarque. « Nos fidèles défendront leurs églises. On amène les gens à une telle situation qu’il n’y a pas d’autre issue. S’il n’y a pas d’espoir pour une protection légale, il ne reste pas d’autre variante que de se défendre soi-même ». Le métropolite Antoine a fait remarquer que l’Église orthodoxe d’Ukraine utilisera toutes les méthodes légales pour défendre ses droits. « Nous vivons dans un pays démocratique, ou le droit à la vie est déclaré comme un minimum sur la base des lois » a déclaré le métropolite Antoine. « Et nous utiliserons toutes les méthodes légales. Il existe aussi dans notre Église un document intitulé Bases de la conception sociale de l’Église orthodoxe d’Ukraine selon lequel, dans des situations fort complexes, je cite, "l’Église peut s’adresser à ses enfants par un appel à la désobéissance civile pacifique". C’est la mesure extrême, mais elle est fixée dans notre conception sociale, confirmée par l’assemblée des évêques » a ajouté le hiérarque. Mgr Antoine a souligné que personne, dans l’Église orthodoxe d’Ukraine n’appelle à l’agression, on ne faire qu’avertir : « Que les gens, à Dieu ne plaise, ne ne fassent pas un tel pas, qui peut mener aux conflits, à des conflits sérieux ». Comme le rapporte l’Union des journalistes orthodoxes d’Ukraine, ces jours-ci, le « patriarche » Philarète a rencontré le directeur du domaine national « Laure des Grottes de Kiev », Alexandre Roudnik, et a exigé que le 19ème bâtiment conventuel de la laure soit transféré au « Patriarcat de Kiev ». Il a insisté pour que ce soit fait très prochainement. En outre, la demande de retirer la laure à l’Église orthodoxe d’Ukraine est déjà parue sous forme de pétition sur le site du cabinet du ministre.
Source (dont photographie)

vendredi 21 septembre 2018

Sur Orthodoxie.com: Le métropolite de Cythère Séraphim (Église de Grèce) proteste contre « l’obstination du Patriarcat de Constantinople à reconnaître les schismatiques ukrainiens » et le second mariage des clercs


Nous publions ci-après la déclaration du métropolite de Cythère Séraphim (Église de Grèce), qui proteste contre les actions du Patriarcat de Constantinople en Ukraine ainsi que l’autorisation par celui-ci d’un second mariage pour les prêtres veufs : « Je suis profondément triste à la nouvelle de l’interruption de la Communion ecclésiastique du Patriarcat de Russie avec le Patriarcat œcuménique. Ce résultat terrible et lamentable a été provoqué par l’insistance du Patriarcat œcuménique à octroyer l’autocéphalie aux schismatiques d’Ukraine, lesquels sont coupés de notre sainte Église orthodoxe, à savoir de tous les Patriarcats orthodoxes et des Églises autocéphales orthodoxes locales, et qui constituent une infime minorité du peuple ukrainien. Jusque récemment, le Patriarcat œcuménique ne reconnaissait que l’Église orthodoxe ukrainienne canonique dépendant du métropolite Onuphre, alors que maintenant, pour les raisons qui lui sont propres, le Patriarcat accorde l’autocéphalie aux schismatiques d’Ukraine et méprise l’ordre canonique ainsi que la métropole canonique d’Ukraine qui est reconnue non seulement par le Patriarcat de Russie mais aussi par les autres Églises orthodoxes locales. Comme on le sait, les schismatiques ne sont pas l’Église et la communion avec eux viole les divins et saints canons des Apôtres et des Conciles œcuméniques qui l’interdisent. À quoi sert donc cette insistance et cette obstination du Patriarche œcuménique Bartholomée à reconnaître les schismatiques comme Église autocéphale ? Et cette provocation aux schismes et aux divisions dans l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique du Christ ? Les ballottements et les troubles qui ont été occasionnés et qu’occasionnent les décisions de ce qui s’appelle le Saint et Grand Concile de Crète (juin 2016) ne suffisent-ils pas donc ? Comme il ne suffit pas d’y avoir appelé « Églises » des confessions et des communautés chrétiennes hétérodoxes ? Mais même ce soi-disant Saint et Grand Concile n’a-t-il pas lui-même été méprisé par le Synode patriarcal de Constantinople qui a pris la décision sous conditions de permettre le deuxième mariage du clergé ? Dans le document final de ce Concile [de Crète, ndt], au sujet du mariage et de ses empêchements, n’est-il pas dit clairement que « Le sacerdoce en soi ne constitue pas un empêchement au mariage, mais, selon la tradition canonique en vigueur (canon 3 du Concile Quinisexte in Trullo) après l’ordination le mariage est empêché » ? Nous adressons un appel chaleureux et une supplication cordiale depuis les confins de notre Patrie hellénique au Patriarche du premier trône de l’Église orthodoxe Mgr Bartholomée, de « changer de cap » afin d’éviter de nouveaux schismes et divisions dans le Très saint Corps du Christ et notre très sainte Église orthodoxe. Au lieu des prières communes qu’organise (le patriarche) ces derniers temps avec le pape de Rome et les chefs et représentants de confessions et communautés hétérodoxes voire même non chrétiennes, ces prières ne servant non seulement à rien mais scandalisant encore sérieusement le Plérôme du troupeau orthodoxe du Christ, il devrait prêcher le repentir et le retour du monde chrétien orthodoxe entier à « la foi transmise aux saints une fois pour toutes », à l’enseignement de notre Seigneur Jésus-Christ, des saints apôtres et de nos pères saints et théophores, des Conciles et œcuméniques de notre Église et en général de notre Tradition orthodoxe. Je souhaite de tout cœur prudence et vigilance en toutes choses aux dirigeants spirituels de notre sainte Église dans le but de réfréner la crise spirituelle à venir et d’y faire face, pour éviter des incidences et des conséquences douloureuses pour l’unité du très saint troupeau orthodoxe du Christ. Car ces paroles de saint Jean Chrysostome sont connues de tous : « Le sang même du martyre ne peut laver [le péché] du schisme ».

Guerre des visas:Constantinople ouvre un nouveau front contre les prêtres russes!

Et on veut nous faire croire que Constantinople est irénique et a le seul souci de l'union des orthodoxes!C.L.G
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Récemment, les médias et les réseaux sociaux ont publié des informations selon lesquelles le consulat grec à Moscou refuse de délivrer des visas aux prêtres russes ou n'offre pas de visa de trois ans aux touristes, mais des visas pour un mois seulement. ou même seulement pour quelques jours.

Le premier à mentionner le problème des visas sur sa page Facebook fut le recteur de l’Église de l’Université d’État de Moscou de St. Tatiana, le p. Vladimir Vigilyansky. À la fin du mois de mai, il a reçu un visa grec: sa femme a reçu un visa de trois ans, mais il n’a obtenu un visa que pour un mois, alors qu’il avait demandé un visa de trois ans. Au même moment, il lui a été dit lors de l’attribution du visa qu’il ne pouvait pas recevoir de visa de trois ans parce que les autorités grecques préféraient ne pas les délivrer aux prêtres «pour certaines raisons». S'il avait demandé un visa en tant que retraité ou membre du Syndicat des journalistes, ces problèmes n'auraient pas surgi.

Père Vladimir a insisté sur le fait qu'il s'était déjà rendu en Grèce à quinze reprises au moins et a accusé les autorités grecques d'une "violation flagrante" de la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés, ainsi que de discrimination. Il a déclaré que de nombreux ecclésiastiques russes se sont plaints du fait qu'au cours des six derniers mois, ils avaient rencontré une situation similaire - les visas étaient délivrés pour un mois au maximum ou étaient totalement refusés.

Un autre prêtre, le Père Vasily Biksei de Moscou a déclaré que cet été, il avait prévu de passer ses vacances avec sa famille en Grèce; toute sa famille a reçu des visas mais cela lui a été refusé. A la fin du mois de juillet, un autre prêtre de Moscou, le vice-président du Département des relations ecclésiastiques extérieures Alexander Alechine s'est également vu refuser un visa.

Père Vasily Pliska de Krasnodar a raconté comment il avait demandé un visa à entrées multiples au consulat grec mais avait reçu un visa de courte durée pour quarante-cinq jours. Père Vasily voulait visiter le Mont Athos, mais on lui a dit clairement au centre des visas que si avant ils avaient le pouvoir lui donner un visa pour deux ou trois ans, ils pouvaient maintenant en donner un pour quarante-cinq jours. C'est la décision des autorités grecques.

Le cas qui a provoqué le plus de vagues a été le refus du service consulaire de l’ambassade de Grèce d’accorder un visa Schengen au Saint-Synode et chancelier du Patriarcat de Moscou, le métropolite Barsanuphe de Saint-Pétersbourg et Ladoga. Le métropolite Barsanuphe avait prévu de partir en pèlerinage au Mont Athos. La chancellerie du Patriarcat de Moscou a déclaré que «le métropolite Barsanuphius est parti en pèlerinage à Athos à l’automne depuis de nombreuses années, mais cette fois, il lui a été refusé un visa».

Nous pouvons voir comment ces refus d’accorder des visas grecs au clergé de l’Église orthodoxe russe ne sont pas des exemples isolés mais ont pris un caractère systématique.

Des sources officieuses nous apprennent que ceux qui travaillent dans les consulats et les centres de visas grecs à Moscou ont reçu une directive secrète pour accorder une grande attention aux personnes qui ressemblent à des membres du clergé orthodoxe. Ainsi, une barbe et une voix douce sont devenues des signes de quelqu'un dont la présence en Grèce est indésirable.

En août, le ministère russe des Affaires étrangères a adressé une note diplomatique à la Grèce pour lui demander d’expliquer pourquoi des problèmes de visa se posaient aux prêtres de l’Église orthodoxe russe. Cependant, le ministère des Affaires étrangères n'a pas encore reçu de réponse.

De nombreux ecclésiastiques de l'Eglise orthodoxe russe se rendent en Grèce non pas principalement pour bronzer sur les plages grecques, mais pour visiter le lieu saint du monde orthodoxe situé en Grèce, c'est-à-dire la Sainte Montagne de l'Athos. Cependant, pour y arriver, il est nécessaire d'avoir non seulement un visa grec ou un visa de l'un des pays Schengen, mais aussi une autorisation spéciale sous la forme d'un diamonitirion délivré par le bureau de pèlerinage pour la Sainte Montagne à Thessalonique. Il ne faut pas oublier que l'Athos est sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople, qui s'est engagé dans un conflit ouvert avec l'Église orthodoxe russe. La question d'un diamonitirion dépend entièrement de la volonté de Constantinople - si elle veut émettre un visa, elle le fera; sinon, il est inutile de convaincre le bureau de Thessalonique. Le Phanar (le quartier d'Istanbul où se trouve la résidence du patriarche de Constantinople) a décidé de fermer l'Athos aux pèlerins de Russie en refusant de délivrer un document autorisant la visite. D'ailleurs, ces documents n'ont pas été délivrés aux prêtres de Moscou depuis plusieurs mois maintenant. Selon le calendrier, cela vient en même temps que les obstacles concernant les visas. Est-ce une coïncidence? Cela semble peu probable. Cela pointe plutôt vers une conspiration secrète entre le Patriarcat de Constantinople et les autorités grecques.

Toute cette « guerre des visas », qui a commencé en Avril-mai de cette année coïncide étrangement avec l'appel en Avril par le président ukrainien Petro Porochenko, les députés de la Rada Verkhnova, et des représentants des groupes schismatiques au Patriarche Bartholomée de Constantinople à accorder autocéphalie à l'Église orthodoxe ukrainienne et ainsi à créer en Ukraine une « Eglise orthodoxe indépendante locale », ainsi que la détermination du Phanar pour commencer le processus d'octroi de l'autocéphalie. Le Phanar, bien sûr, a réalisé que de telles actions signifierait le début d'un conflit direct avec le Patriarcat de Moscou, puis a commencé par une « première ligne de visa » contre les prêtres russes.

Nous pouvons poser la question suivante: en quoi l’Église de Constantinople, dont le centre administratif est situé en Turquie, et les autorités grecques sont-elles connectées?

Il convient de noter que la solidarité grecque joue un rôle important (le Patriarche Bartholomée et les évêques, les prêtres et le troupeau du Patriarcat de Constantinople sont principalement grecs), avec le soutien des autorités à Athènes. Un facteur externe doit également être ajouté, à savoir que le Patriarche Bartholomée et son Église sont loin d’être indépendants: ils sont un instrument entre les mains des forces mondialistes, au centre desquelles se trouvent les États-Unis d’Amérique.

La discrimination à l'égard des ecclésiastiques de l'Eglise orthodoxe russe (mentionnée dans les médias grecs) est liée au fait qu'il y a deux ans, l'un des auteurs de l'Euromaidan ukrainien, Geoffrey R. Pyatt, a été nommé ambassadeur des Etats-Unis en Grèce. Peu après sa nomination, il visita le mont Athos, mais pas en pèlerinage; plutôt, il était là comme lors d'une "inspection".

On soupçonne que lors de cette visite, l'ambassadeur américain a demandé ouvertement la cessation de la coopération entre les monastères athonites et l'Eglise orthodoxe russe. Ajoutons à cela qu’à l’heure actuelle en Grèce il y a une campagne de propagande organisée contre la Russie et l’Eglise russe. Ainsi, récemment, le public grec a été très surpris par un certain nombre de déclarations de presse totalement infondées selon lesquelles la Russie envoyait des "espions en soutanes" en Grèce.

Nous sommes obligés de conclure que derrière le projet d'autocéphalie ukrainienne, sur lequel insiste le Patriarcat de Constantinople, se trouvent des élites américaines agissant par l'intermédiaire de leurs agents d'influence proches des dirigeants du Phanar. Les États-Unis montrent plus clairement leur rôle dans la réalisation du projet d’autocéphalie ukrainienne, dont l’objectif est d’approfondir la division entre l’Ukraine et la Russie.

Constantinople, en avançant énergiquement sa suprématie dans le monde orthodoxe, agit de manière inexcusable et effrontée, humiliant ses frères évêques et prêtres de Russie. Cette politique de discrimination ouverte fondée sur l’allégeance juridictionnelle nous conduit dans une impasse, dont la sortie nécessite du temps et de grands efforts. Elle impose à l'Eglise orthodoxe une confrontation interne, divise et affaiblit l'Orthodoxie. C'est d'autant plus triste que ce qui se passe n'est pas une erreur mais le choix conscient du Phanar.

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Roman Silantyev est chercheur en religion, docteur en sciences historiques et directeur du Centre des droits de l'homme pour l'Assemblée du peuple russe.


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Version française Claude Lopez-Ginisty


d'après




Sur Orthodoxie.com: Mgr Irénée, évêque de Bačka : « Note à propos du discours ecclésiastique et journalistique imprécis relativement à l’Ukraine »



[...]

Je sais que dans le passé, de nombreux schismes -mais encore des mouvements hérétiques ont été résorbés et que leurs adeptes, ayant fait pénitence et désavoué leurs erreurs, ont été réunis à l’Église. Mais d’après ce que je sais, c’est la première fois que se produit dans l’histoire multiséculaire de l’Église, l’entreprise de rétablissement des schismatiques dans le Corps ecclésial et simultanément leur ascension automatique vers le mode historique supérieur d’existence ecclésiale ainsi que de leur entrée dans la constellation des Églises les plus illustres et éminentes, et cela sans la moindre période intermédiaire de mûrissement, d’ascèse et de recouvrement de l’esprit et de la conscience ecclésiaux, mais simplement et uniquement « par la grâce et les intercessions » du premier trône de l’Église.
Mentionnons de même, que certaines Églises historiques, glorieuses de par leur niveau spirituel, de leur témoignage et de leur apport, qui ne sont jamais tombées dans le gouffre de l’hérésie ou du schisme, qui n’ont pas encore obtenu l’autocéphalie et ne l’obtiendront jamais, et qui malgré cela ne protestent pas, et encore moins se plaignent ou se lamentent. Par conséquent la conclusion oxymore s’impose : une communauté schismatique, tôt ou tard, sera innocentée et rétablie, et plus encore promue Église autocéphale. De cette manière, le schisme cesse d’être un péché et un crime mortel, même pas lavé par le sang du martyre, et est transformé en faute simple et légère, facilement guérissable et, finalement c’est un comble !- sera récompensé. Que nous le voulions ou non, les clôtures sont ignorées pour de nouveaux schismes, et l’Église orthodoxe court le danger de devenir une quelconque vigne sans clôture : dommage irréparable, scandale pour les consciences, et la perte de tout crédit dans le chef de notre Église face aux hétérodoxes, aux autres croyants et aux incroyants.
[...]
Lire le début et la suite de cet article ICI

Sur Orthodoxie.com


[...]
En 1686, les deux parties de l’Eglise orthodoxe russe se sont réunies : la métropole de Kiev a rejoint l’Eglise russe, qui possédait désormais le statut de Patriarcat, reconnu par les autres patriarches orientaux. L’entrée de la métropole de Kiev dans le sein du Patriarcat de Moscou a été confirmée par une charte du patriarche Denis IV de Constantinople. Cette charte ne dit rien d’un transfert temporaire de la métropole de Kiev au Patriarcat de Moscou. Durant plus de 300 ans, ce statut de la métropole de Kiev comme faisant partie du Patriarcat de Moscou n’a pas été contesté.
Ces derniers temps, afin de justifier les initiatives prises en Ukraine, ce statut a commencé à être contesté. Le patriarche de Constantinople dit désormais que l’Eglise ukrainienne a, paraît-il, toujours été dans la juridiction du Patriarcat de Constantinople, qui aurait soi-disant pleinement le droit de lui octroyer unilatéralement l’autocéphalie. Nous ne sommes catégoriquement pas d’accord avec cette position. D’autant plus qu’une décision panorthodoxe avait été prise en 1993, statuant qu’à l’avenir toute autocéphalie serait accordée uniquement avec l’accord de toutes les Eglises orthodoxes locales. Or, les Eglises orthodoxes locales n’approuvent nullement ce qu’a entrepris en ce moment Constantinople en Ukraine. »
Le métropolite Hilarion a rappelé qu’au début du XXe siècle, lorsque le patriarche Tikhon avait été arrêté, et que les rénovateurs, tourmentant l’Eglise, exigeaient sa déposition, le patriarche de Constantinople Grégoire VII s’était rangé à leurs côtés. Durant environ dix ans, le représentant du Patriarcat de Constantinople à Moscou, l’archimandrite Basile (Dimopoulo), a soutenu les rénovateurs et célébré dans leurs églises, tandis que le patriarche Grégoire VII exigeait que le Patriarcat fût, tout au moins temporairement, suspendu dans l’Eglise russe.
« Nous n’aurions pas rappelé cette page de l’histoire de nos relations avec Constantinople, si ces tristes évènements ne s’étaient pas répétés aujourd’hui, a dit le métropolite. Pratiquement chaque fois que l’Eglise orthodoxe russe est confrontée à des circonstances difficiles, nous recevons du Patriarcat de Constantinole des coups dans le dos au lieu d’aide fraternelle et de solidarité. Dans les années 1920, le Patriarcat de Constantinople a unilatéralement accordé l’autocéphalie à l’Eglise polonaise, créant ses propres structures sur le territoire de l’Estonie et de la Finlande, bien que ces pays eussent fait partie de la juridiction de l’Eglise orthodoxe russe. »
Comme l’a ensuite souligné le métropolite Hilarion, la décision du Saint-Synode de l’Eglise russe sur la suspension de la concélébration avec les hiérarques du Patriarcat de Constantinople et sur l’arrêt de la participation aux structures présidées par Constantinople ont été rendus nécessaires :
« Nous voulions vraiment l’éviter, durant plusieurs années nous avons tenté de résoudre les problèmes par le dialogue. La dernière tentative a été le voyage du patriarche Cyrille à Istanbul où, dans un entretien confidentiel et fraternel, Sa Sainteté a exposé la position de l’Eglise orthodoxe russe et prévenu son confrère de Constantinople des actes qui, malheureusement, ont été commis maintenant. Mais, à peine le patriarche Cyrille eût-il quitté Istanbul – nous l’avons appris plus tard – le patriarche Bartholomée a réuni le Saint-Synode et, l’assemblée a résolu de ne pas accepter les propositions de notre Eglise. Ensuite, le patriarche Bartholomée a réuni le Synode des hiérarques du Patriarcat de Constantinople, où ont été lus des rapports sur la façon d’agir en Ukraine, après quoi les exarques ont été nommés.
Lire le début et la suite de l'article ICI

L'union fait la farce




Philarète Denissenko qui se trouve actuellement aux Etats-Unis vient de déclarer à RBK Ukraine : 

"Ils /"exarques" / ne réussiront pas à me pousser à me retirer. Je ne renoncerai pas à mon titre de patriarche et dès que Constantinople octroiera son Tomos j'avancerai ma candidature au trône patriarcal. De par le passé l'Eglise autonome d'Ukraine avait déjà exigé que je renonce à être le responsable de la future Eglise unifiée. Nous n'avions pas accepté ces conditions, aussi le Concile ne s'est pas réuni".

Лже-патриарх Филарет Денисенко, находящийся с визитом в США, из далёкой Америки дал понять константинопольским «экзархам», приехавшим на Украину, что им не удастся уговорить его уйти на покой, и они ни при каких обстоятельствах не смогут заставить его не выдвигать своей кандидатуры в главы «единой украинской церкви». Русская линия 

Патриарх УПЦ КП Филарет (Денисенко) заявил, что не планирует отказываться от своего выдвижения на пост предстоятеля единой поместной Церкви в Украине после дарования ей Константинопольским патриархатом Томоса об автокефалии. «А те, кто выступает против этого — сеет раздор», — цитирует Филарета 18 сентября «РБК-Украина».


Source en français: Parlons d'Orthodoxie

jeudi 20 septembre 2018

Madeleine Iovide: Le Dr Denys Clément, un gynécologue obstétricien victime de l’air du temps ?


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Reçu ce texte d'une lectrice du blog, indignée...

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Le Dr Denys Clément, un gynécologue obstétricien victime de l’air du temps ?

Le 6 octobre 2014, le Docteur Denys Clément, gynécologue obstétricien s’exprimait dans la revue « Mouvement » au sujet de la pratique de son métier, et en particulier des Interruptions Volontaires de Grossesse. En dépit de la foi orthodoxe qu’il confesse et du nombre croissant de praticiens qui refusent de pratiquer cet acte en invoquant la clause de conscience, le Dr Clément assume et justifie sa pratique de l’avortement. Voici quelques extraits :

       « Une IVG est un geste extrêmement pénible à accomplir. La première fois comme toutes les autres fois, et encore plus pour les IVG tardives à 12 semaines, alors que le fœtus est déjà formé. On est conscients qu’on arrête une vie, c’est évident, mais dans le même temps on ne peut pas focaliser seulement sur l’embryon, parce qu’il y a aussi une mère, un couple, une situation réelle, tandis que le fœtus est un être réel, mais potentiel. En tant que chrétien, je crois qu’il faut soutenir le caractère sacré de la vie sans tomber dans la sacralisation de la vie. »

      « Moi je le fais, car cela me semble un mal nécessaire. Je pourrais très bien invoquer la clause de conscience, mais ce serait se voiler la face. Je crois qu’il faut participer à ce malheur. Au moins ces actes garantissent-ils la bonne prise en charge médicale de la femme. Si je ressens clairement une différence avec mes collègues athées, je veux préciser que personne n’est heureux de réaliser un avortement. C’est mal vécu par l’ensemble des praticiens, chrétiens ou pas. Et je ne vois pas pourquoi moi, en tant que chrétien, je laisserais à mes collègues le « sale travail ». »

       « Parfois il me semble que je me sacrifie, que je vais finir en enfer (rires). Mais, moi qui fais ce métier pour les femmes, j’aurais vraiment l’impression de les trahir si je refusais de pratiquer ces actes. Il y a la réalité dogmatique, la réalité de grands théologiens dans les cabinets feutrés, et puis il y a la réalité du terrain, la face sombre de la vie.  Ces femmes et ces jeunes femmes existent, je ne peux pas ne pas les aider, même si c’est très difficile. Il est vrai que si je pouvais arrêter les avortements, je le ferais volontiers. D’ailleurs il m’est arrivé de faire changer des patients d’avis et j’étais très content. Dans le cas d’une patiente, j’ai même ensuite réalisé son accouchement, c’était formidable… Mais pour les cas habituels, on n’a aucun soutien psychologique institutionnel. On vit des situations extrêmement violentes où il faut décider de la vie ou de la mort d’un enfant… J’ai parfois fait des prières pour accompagner les bébés que – disons le mot – j’ai dû euthanasier. »

        « Au sujet de l’avortement, bien évidemment, cela lui (à Olivier Clément) était difficile, comme à moi, de totalement le cautionner dans l’absolu. Mais je ne pense pas le trahir en disant qu’il concevait qu’il y ait des situations où on pouvait avoir recours à un avortement. Encore une fois, tout dépend de la manière dont on va faire cet acte. La prière et le pardon sont primordiaux. Il faut se pardonner à soi-même pour avancer. »

L’objectif de cette publication n’est pas de nuire ou de condamner qui que ce soit. C’est pourquoi nous nous abstenons d’ajouter des commentaires qui souligneraient le caractère contradictoire et inacceptable de ce positionnement, tantôt victimaire, tantôt pseudo-héroïque. Simplement, nous regrettons très sincèrement que le Dr Clément continue à être invité à des débats de « bioéthique orthodoxe », (le 27 septembre prochain par l’ACER-MJO) car les principes énoncés ici sont en profonde contradiction avec le point de vue exprimé par l’Église Orthodoxe, qui est, il faut bien le dire, ferme et unanime à ce sujet. Précisons tout de même que ce n’est pas le fait de « grands théologiens dans des cabinets feutrés » (??), mais de nombreux saints de notre Église qui ont été jugés dignes de voir les réalités du monde à venir.
Les cris qu’ils y ont entendus étaient bien réels.
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende…

La totalité de l’entretien du Dr Clément est disponible en cliquant sur ce lien :

mercredi 19 septembre 2018

Humour stambouliote

                      
                 
            Le Patriarcat œcuménique de Constantinople vient de révéler la présence en son sein de deux humoristes de haut vol. Les amateurs de théologie punk et de science fiction canonique peuvent se régaler en lisant les deux déclarations suivantes:
  

                            

Secrets de la Cathédrale de Lausanne

mardi 18 septembre 2018

Saint Jean (Maximovitch) de Changhai et San Francisco: LE DÉCLIN DU PATRIARCAT DE CONSTANTINOPLE

St Jean


L'article suivant, qui fait partie d'un rapport sur toutes les Églises autocéphales fait par l'archevêque Jean aux deuxième Sobor de la diaspora de l'Église russe à l'étranger tenue en Yougoslavie en 1938, donne le contexte historique de l'état actuel du Patriarcat de Constantinople. Il aurait pu être écrit aujourd'hui, à l'exception de quelques petits points qui ont changé depuis lors. Nous le reproduisons ici pour apporter plus de clarté sur la crise ecclésiastique actuelle concernant le Patriarcat œcuménique et l'Ukraine.
La primauté parmi les Églises orthodoxes appartient à l'Église de la Nouvelle Rome, Constantinople, qui est dirigée par un Patriarche qui porte le titre d’ œcuménique, et qui est donc lui-même appelé  Patriarche œcuménique, qui a atteint l'apogée de son développement territorial à la fin du XVIIIe siècle. A l'époque, il comprenait toute l'Asie Mineure, toute la péninsule balkanique (à l'exception du Monténégro), ainsi que les îles voisines, puisque les autres Eglises indépendantes de la péninsule balkanique avaient été abolies et faisaient désormais partie du Patriarcat œcuménique. Le Patriarche œcuménique avait reçu du sultan turc, avant même la prise de Constantinople par les Turcs, le titre de Millet Bash, c'est-à-dire le chef du peuple, et il était considéré comme le chef de toute la population orthodoxe de l'Empire turc. Cela n'a cependant pas empêché le gouvernement turc de révoquer les patriarches pour quelque raison que ce soit et d'appeler à de nouvelles élections, tout en prélevant un impôt important sur le patriarche nouvellement élu. Apparemment, cette dernière circonstance avait une grande importance dans le changement de patriarches par les Turcs, et il arrivait donc souvent qu'ils autorisaient à nouveau sur le trône patriarcal un patriarche qu'ils avaient destitué, après la mort d'un ou plusieurs de ses successeurs. Ainsi, de nombreux patriarches ont occupé leur siège à plusieurs reprises, et chaque adhésion a été accompagnée par la perception d'une taxe spéciale auprès d'eux par les Turcs.
Afin de constituer la somme qu'il payait lors de son accession au trône patriarcal, un patriarche faisait une collecte auprès des métropolites qui lui étaient subordonnés, et ceux-ci, à leur tour, la collectaient auprès du clergé qui leur était subordonné. Cette façon de composer ses finances a laissé une empreinte sur tout l'ordre de la vie du Patriarcat. Dans le Patriarcat, il y avait aussi la "Grande Idée" grecque, c'est-à-dire la tentative de restaurer Byzance, d'abord dans un sens culturel, mais plus tard aussi dans un sens politique. C'est pour cette raison que dans tous les postes importants, des personnes fidèles à cette idée y ont été affectées, et c’était pour la plupart des Grecs de la partie de Constantinople appelée le Phanar, où se trouvait aussi le Patriarcat. Presque toujours les sièges épiscopaux étaient occupés par des Grecs, même si dans la péninsule balkanique la population était essentiellement slave.
Au début du XIXe siècle, un mouvement de libération s'est amorcé parmi les peuples des Balkans, qui s'efforçaient de se libérer de l'autorité des Turcs. Les États de Serbie, de Grèce, de Roumanie et de Bulgarie ont vu le jour, d'abord semi-indépendants, puis complètement indépendants de la Turquie. Parallèlement, de nouvelles Églises locales, séparées du Patriarcat œcuménique, virent le jour. Bien qu'à contrecœur, sous l'influence des circonstances, les Patriarches œcuméniques permirent l'autonomie des Églises dans les principautés vassales et, plus tard, ils reconnurent la pleine indépendance des Églises en Serbie, en Grèce et en Roumanie. Seule la question bulgare était compliquée en raison, d'une part, de l'impatience des Bulgares, qui n'avaient pas encore atteint l'indépendance politique, et, d'autre part, de l'inflexibilité des Grecs. La déclaration volontaire d'autocéphalie bulgare sur la fondation d'un Firman du Sultan ne fut pas été reconnue par le Patriarcat, et dans un certain nombre de diocèses, une hiérarchie parallèle fut établie.


Constantinople, XIXe siècle
Les frontières des nouvelles Églises coïncidaient avec les frontières des nouveaux États, qui ne cessaient de s'étendre aux dépens de la Turquie, tout en acquérant de nouveaux diocèses du Patriarcat. Néanmoins, en 1912, au début de la guerre des Balkans, le Patriarcat œcuménique comptait environ 70 métropoles et plusieurs évêchés. La guerre de 1912-1913  arracha à la Turquie une partie importante de la péninsule balkanique avec de grands centres spirituels comme Salonique et l’Athos. La Grande Guerre de 1914-1918 priva pendant un certain temps la Turquie de toute la Thrace et de la côte asiatique mineure avec la ville de Smyrne, qui furent ensuite perdues par la Grèce en 1922 après l'échec de la marche des Grecs sur Constantinople.
Là, le Patriarche œcuménique ne pouvait pas si facilement laisser sortir de son autorité les diocèses qui avaient été arrachés à la Turquie, comme cela avait été fait précédemment. On parlait déjà de certains lieux qui, depuis longtemps, étaient sous l'autorité spirituelle de Constantinople. Néanmoins, le Patriarche œcuménique reconnut en 1922 l'annexion à l'Église serbe de toutes les régions situées à l'intérieur des frontières de la Yougoslavie ; il accepta l'inclusion dans l'Église de Grèce d'un certain nombre de diocèses de l'État grec, en préservant toutefois sa juridiction sur l’Athos ; et en 1937 il reconnut même l'autocéphalie de la petite Église albanaise, qu'il n'avait pas reconnue au départ.
Les frontières du Patriarcat œcuménique et le nombre de ses diocèses furent considérablement diminués. Dans le même temps, le Patriarcat œcuménique perdit en fait également  l'Asie mineure, bien qu'elle soit restée sous sa juridiction. Conformément au traité de paix entre la Grèce et la Turquie en 1923, il y a eu un échange de population entre ces puissances, de sorte que toute la population grecque d'Asie Mineure dut se réinstaller en Grèce. Les cités anciennes, ayant autrefois une grande importance dans les affaires ecclésiastiques et glorieuses dans l'histoire de leur église, restèrent sans un seul habitant de foi orthodoxe. Dans le même temps, le Patriarche œcuménique perdit sa signification politique en Turquie, puisque Kemal Pacha le priva de son titre de chef du peuple [chrétien]. En fait, à l'heure actuelle, sous l'égide du Patriarche œcuménique, il y a cinq diocèses à l'intérieur des frontières de la Turquie, en plus de l'Athos avec les lieux environnants en Grèce. Le Patriarche est extrêmement gêné dans la manifestation même de ses droits incontestables dans le gouvernement de l'Eglise à l'intérieur des frontières de la Turquie, où il est considéré comme un sujet turc officiel ordinaire, étant en outre sous la supervision du gouvernement. Le gouvernement turc, qui s'immisce dans tous les aspects de la vie de ses citoyens, lui a permis, seulement comme un privilège spécial ainsi qu'au patriarche arménien, de porter des cheveux longs et une tenue cléricale, interdisant cela au reste du clergé. Le Patriarche n'a pas le droit de quitter librement la Turquie et, dernièrement, le gouvernement poursuit avec de plus en plus d'insistance son expulsion vers la nouvelle capitale d'Ankara (l'ancienne Ancyre), où il n'y a plus de chrétiens orthodoxes, mais où l'administration avec toutes les branches de la vie gouvernementale se concentre.
Un tel abaissement extérieur de la hiérarchie de la ville de saint Constantin, qui fut autrefois la capitale de l'œcumène, n'a pas ébranlé le respect envers lui des chrétiens orthodoxes, qui vénèrent le Siège de saint Chrysostome et de saint Grégoire le Théologien. Du haut de son siège, le successeur de saint Jean et de saint Grégoire pourrait spirituellement guider le monde orthodoxe tout entier, si seulement il possédait leur fermeté dans la défense de la justice et de la vérité et l'ampleur des vues du récent Patriarche Joachim III. Cependant, au déclin général du Patriarcat œcuménique s'est ajoutée la direction de son activité après la Grande Guerre. Le Patriarcat œcuménique a voulu compenser la perte des diocèses qui ont quitté sa juridiction, ainsi que la perte de sa signification politique à l'intérieur des frontières de la Turquie, en se soumettant à lui-même des régions où il n'y avait jusqu'à présent aucune hiérarchie orthodoxe, et aussi les Églises des États où le gouvernement n'est pas orthodoxe. Ainsi, le 5 avril 1922, le Patriarche Mélétios désigna un Exarque d'Europe occidentale et centrale avec le titre de Métropolite de Thyateira avec résidence à Londres ; le 4 mars 1923, le même Patriarche consacra l'Archevêque Archimandrite tchèque Sabbace de Prague et toute la Tchécoslovaquie ; le 15 avril 1924, une Métropolie de Hongrie et d'Europe centrale fut fondée à Budapest, alors qu'un évêque serbe y avait déjà été nommé. En Amérique, un archevêché fut établi sous le trône œcuménique, puis en 1924 un diocèse fut établi en Australie avec un siège à Sydney. En 1938, l'Inde fut subordonnée à l'archevêque d'Australie.
En même temps, on a procédé à l'asservissement de parties séparées de l'Église orthodoxe russe qui furent arrachées à la Russie. Ainsi, le 9 juin 1923, le Patriarche œcuménique accepta dans sa juridiction le diocèse de Finlande comme Église finlandaise autonome ; le 23 août 1923, l'Église estonienne fut soumise de la même manière, le 13 novembre 1924, le Patriarche Grégoire VII reconnut l'autocéphalie de l'Église polonaise sous la supervision du Patriarcat œcuménique, c’est-à-dire plutôt l'autonomie. En mars 1936, le Patriarche œcuménique accepta la Lettonie dans sa juridiction. Ne se limitant pas à l'acceptation dans sa juridiction d'Églises situées dans des régions éloignées des frontières de la Russie, le patriarche Photios accepta dans sa juridiction le métropolite Eulogie en Europe occidentale avec les paroisses qui lui étaient subordonnées et, le 28 février 1937, un archevêque de la juridiction du patriarche œcuménique en Amérique consacra Mgr Théodore-Bogdan Chpilko pour une Église ukrainienne en Amérique du Nord.
Ainsi, le Patriarche œcuménique est devenu réellement "œcuménique"[universel] dans l'étendue du territoire qui lui est théoriquement soumis. Presque tout le globe terrestre, à l'exception des petits territoires des trois Patriarcats et du territoire de la Russie soviétique, selon l'idée des dirigeants du Patriarcat, entre dans la composition du Patriarcat œcuménique. Les patriarches de Constantinople ont même commencé à déclarer sans limite leur désir de se soumettre à eux-mêmes des parties de la Russie, à déclarer e caractère non canonique de l'annexion de Kiev au Patriarcat de Moscou et à déclarer que la métropole de Kiev, qui existait auparavant dans le sud de la Russie, devrait être soumise au Trône de Constantinople. Un tel point de vue n'est pas seulement clairement exprimé dans le Tomos du 13 novembre 1924, à propos de la séparation de l'Église polonaise, mais il est également promu par les Patriarches. Ainsi, le Vicaire du Métropolite Euloge à Paris, qui a été consacré avec l'autorisation du Patriarche œcuménique, a assumé le titre de Chersonèse ; c'est-à-dire que le Chersonèse, qui est maintenant sur le territoire de la Russie, est soumis au Patriarche œcuménique. La prochaine étape logique pour le Patriarcat œcuménique serait de déclarer l'ensemble de la Russie sous la juridiction de Constantinople.
Cependant, la puissance spirituelle réelle et même les limites réelles de l'autorité ne correspondent pas, et de loin, à un tel auto agrandissement de Constantinople. Sans parler du fait que presque partout l'autorité du Patriarche est tout à fait illusoire et consiste pour l'essentiel dans la confirmation des évêques qui ont été élus en divers lieux ou dans l'envoi d'évêques de Constantinople, beaucoup de terres que Constantinople considère comme soumises à lui-même n'ont pas du tout de troupeau sous sa juridiction. 
"Patriarche" Mélétios

L'autorité morale des Patriarches de Constantinople est également tombée très bas en raison de leur extrême instabilité dans les affaires ecclésiastiques. Ainsi, le Patriarche Meletios IV a organisé un "Congrès Pan-Orthodoxe", avec des représentants de diverses Eglises, qui a décrété l'introduction du Nouveau Calendrier. Ce décret, reconnu seulement par une partie de l'Église, a introduit un terrible schisme parmi les chrétiens orthodoxes. Le Patriarche Grégoire VII a reconnu le décret du Conseil de l'Église vivante concernant la déposition du Patriarche Tikhon, que le Synode de Constantinople avait déclaré "confesseur" peu de temps auparavant, puis il est entré en communion avec les "rénovateurs" en Russie, ce qui continue jusqu'ici [en 1938].
En résumé, le Patriarcat œcuménique, en théorie, embrassant presque tout l'univers et n'étendant en fait son autorité qu'à plusieurs diocèses, et en d'autres lieux n'ayant qu'une supervision superficielle supérieure et ne recevant que certains revenus pour cela, persécuté par le gouvernement du pays [la Turquie] et non soutenu par aucune autorité gouvernementale étrangère : ayant perdu sa signification en tant que pilier de la vérité et étant elle-même devenue source de division, tout en étant possédée par un amour exorbitant du pouvoir, représente un spectacle pitoyable qui rappelle les pires périodes de l'histoire du Siège de Constantinople.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Orthodox Word
vol. 8, no. 4 (45), 
July-August 1972, 
pp. 166-168, 174-175.


SOLIDARITE KOSOVO




Arrestation et interdiction de séjour au Kosovo. 
Une semaine après, la suite des démarches.

Nous vous en informions la semaine dernière dans un communiqué d’urgence, le Président de Solidarité Kosovo, Arnaud Gouillon, faisait l’objet d’une arrestation scandaleuse au poste frontière de Merdare suite à laquelle une interdiction de séjour au Kosovo-Métochie lui avait été signifiée par les forces de l’ordre kosovares. Plus effrayant encore, des menaces quant à son intégrité et celle de sa famille avaient même été proférées lors de sa garde à vue par deux agents des services de renseignements kosovars spécialement dépêchés depuis Pristina. 
Depuis, l’équipe humanitaire réunie autour d’Arnaud Gouillon n’a eu de cesse de dénoncer cette mesure injustifiée et arbitraire. Aujourd’hui, Solidarité Kosovo vous informe sur l’avancement de ses démarches.
Interview accordée à "Valeurs actuelles" au lendemain de l'arrestation et de l'interdiction
Couverture médiatique et engouement populaire

Les sites d’information français, Valeurs actuelles et Boulevard Voltaire ont relayé la nouvelle de l’interdiction de séjour d’Arnaud Gouillon au Kosovo, emboîtant le pas aux publications serbes s’étant fait largement écho de cette actualité depuis lundi dernier. 

De nombreux quotidiens ont même consacré leurs « Une » à la « décision honteuse des autorités de Pristina». Les journalistes et les rédactions serbe en sont abasourdis et consternés. Tous pointent un acte d'hostilité envers les Serbes du Kosovo-Métochie « très attachés au jeune Français ».  Le journal Vesti titrait hier « le sourire volé aux enfants serbes » en empêchant Arnaud Gouillon de leur venir en aide. La chaîne de service public serbe, RTS, enfonce un petit peu plus le clou en qualifiant dans son journal télévisée la décision d’incompréhensible. 
Tout au long de la semaine, l’opinion publique serbe s’est passionnée pour cette actualité manifestant son soutien sur les réseaux sociaux. Les mots de soutien et d’encouragement ont afflux sur les pages dédiées à l’association. 
Le quotidien Kurir titre en "Une": "Les Kosovars menacent de me compromettre"

Consensus auprès des autorités politiques et religieuses

La nouvelle de l’arrestation d’Arnaud Gouillon a immédiatement été dénoncée par le diocèse du Kosovo-Métochie qui, par la voix de père Sava Janjic, l’higoumène du monastère de Visoki Decani, a fait savoir qu’elle intervenait auprès des représentants européens et internationaux en mission au Kosovo afin de faire lever cette sanction. Monseigneur Théodose, évêque du Kosovo-Métochie, a déclaré dans un communiqué officiel qu’il condamnait fermement l’arrestation et l’interdiction infligée à Arnaud Gouillon. « C’est en raison de son sacrifice et de sa solidarité envers le peuple serbe souffrant qu’Arnaud s’est trouvé être la cible de ceux pour qui, les amis des Serbes sont considérés ipso facto comme des ennemis du Kosovo » a souligné l’évêque.

Invité du Journal Télévisé de la RTS, chaine de service public serbe

La défense d’Arnaud Gouillon s’est également organisée au plus haut sommet de l'État serbe. Le Premier ministre, Ana Brnabić lui a officiellement apporté son soutien quelques heures après celui exprimé par le ministre en charge du Kosovo et de la Métochie, Marko Đurić, qui a déclaré lors d'une intervention télévisée : « le seul reproche que l’on puisse faire à Arnaud Gouillon, c’est d’avoir dénoncé avec honnêteté et succès au monde entier la souffrance des Serbes du Kosovo ».

L'Église du Kosovo-Métochie condamne fermement la décision de Pristina

Poursuivre l’aide humanitaire dans les enclaves

Afin de permettre de clarifier et de normaliser sa situation administrative, Arnaud Gouillon a donné pouvoir à un avocat  pour présenter un recours en son nom auprès des instances compétentes à Pristina.  
En attendant une réponse officielle, Solidarité Kosovo continue d’interpeller les représentants de la communauté internationale à Pristina et en Serbie.

Ana Brnabic, Premier ministre serbe, a apporté son soutien à Arnaud Gouillon
dès l'annonce de l'interdiction de séjour

Marko Djuric, ministre en charge du Kosovo, s'est solidarisé avec Arnaud Gouillon

Ce matin même, l'Ambassadeur de France en Serbie, son Excellence, M. Frédéric MONDOLONI, recevait Arnaud Gouillon dans sa résidence à ce sujet.

Renforcée par les nombreux soutiens exprimés depuis une semaine, l’ONG  Solidarité Kosovo nourrit davantage l’espoir de voir lever le blocage administratif à l’encontre de son Président afin d’assurer la continuité  d’une aide humanitaire vitale en faveur des Serbes du Kosovo. 

Ce matin l'Ambassadeur de France recevait Arnaud Gouillon

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

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