"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 25 septembre 2010

Vladika Jovan ( Puritch): Le Chant d’Église - don de Dieu pour les anges





Les éléments théologiques du chant

Le chant est composé de trois éléments: la parole, la mélodie et le rythme.

1. La parole

C'est seulement l'homme qui a été doué de parole, d'où le fait qu’il peut offrir sa voix et ainsi imiter son Créateur. Saint Jean Chrysostome dit que notre parole procède de notre âme, comme le Verbe procède du Père »(Lettre à Euthropio, PG 52, 403).

La parole a aussi une dimension sociale. Il est forme de communication d'un homme à un autre. (Voir Saint-Jean Chrysostome Commentaire sur l'Epître aux Ephésiens, PG 62, 126).

Par les paroles, l'homme communique également avec Dieu. Cependant, nous ne pouvons pas exprimer dignement le mystère divin, par conséquent, nous avons recours au chant (Homélie Voir saint Jean Chrysostome sur l'Ascension de notre Seigneur, PG 52, 775). Saint Nil du Sinaï pense la même chose: «Dieu doit être glorifié avec des mots, respecté par des actes et adoré par des pensées" (Proverbes, PG 79, 1249c).

2. La Mélodie

Dans le chant orthodoxe les paroles et la mélodie sont indissociables. La mélodie renforce la parole, comme « vêtement » de la parole. La parole traduite par une mélodie dit bien plus que la parole nue. Mais la mélodie n'est pas un complément artificiel, mais, comme le mot, elle procède de la nature humaine, c’est-à-dire que c'est un don.

3. Le Rythme

Dieu, en créant le monde, a créé le rythme spécifique de mouvement du monde, comme le rythme du temps (par exemple, le passage du jour à la nuit, le mouvement des planètes, etc.) Et ainsi le rythme apparaît comme une partie de l'harmonie divine, puis le rythme révèle la présence de la beauté divine dans le monde. Il a aussi ses dimensions éthiques: en respectant l'ordre établi par Dieu et y participant, l'homme est conforme au rythme divin, c’est-à-dire qu’il est conforme à Dieu.

Le rythme est inséparable de la parole et de la mélodie.

CHANTS ET RÉVÉLATION

Dans l'Ancien Testament, il y a trois types différents de poésie: le chant, le psaume et l’hymne.

Le Chant

La chant est mentionné pour la première fois dans le livre de l'Exode, où Moïse chante un chant d'action de grâces à Dieu pour Le remercier de leur avoir fait traverser la mer Rouge. Ce chant, outre qu’il est un chant d’action de grâces, a aussi un caractère doxologique.

Saint Basile le Grand appelle les chants la «haute théologie» (Commentaire sur le Psaume 49, PG 29, 305C), puisque les actions de Dieu sont révélées par le chant (la révélation de Dieu au monde et la réponse de l'homme à la révélation).

Le Psaume

Le terme psaume est d'abord mentionné dans le premier livre des Rois (16,18). Lorsque Saül fut assiégée, David lui fit psaumes et, partant, le libéra de l'esprit «malin» (nous voyons ici une dimension thérapeutique du chant).

En ce qui concerne le contenu, les psaumes sont très semblables à des chants.

L'Hymne

Les hymnes sont la troisième partie de chant et se retrouvent très souvent dans l'Ancien Testament. Le problème avec les hymnes, c'est qu'ils sont très difficiles à différencier, à la fois des chants et des psaumes, et quelquefois, ils sont nommés avec ces deux appellations.

Les hymnes ont des caractères descriptifs et sont des actions de grâces, et leur contenu est, pour la plupart, dogmatique. Saint Athanase se réfère à des psaumes comme àdes hymnes. (Homélie sur la souffrance et la crucifixion de notre Seigneur, PG 28, 193A).

Version Française Claude Lopez.-Ginisty
d’après
http://frmilovan.wordpress.com/



"Icons courtesy of www.eikonografos.com, used with permission."

Saint Justin de Tchélié par Jean-Claude Larchet

Popovic

Radio (France culture): « Saint Justin de Tchélié », avec Jean-Claude Larchet


L’émission de radio Orthodoxie, sur France culture, du dimanche 26 septembre, à partir de 8 heures, sera consacrée à l’archimandrite Justin (Popovitch), récemment canonisé par l’Église serbe sous le nom de saint Justin de Tchélié. Au cours d’un entretien avec Alexis Chryssostalis, Jean-Claude Larchet évoquera sa vie, son œuvre, quelques traits de sa personnalité et son apport à l’Église orthodoxe.
L'émission pourra être écoutée en direct par l’Internet en cliquant ici, puis pendant les deux semaines qui suivront sa diffusion radiophonique, pour cela voir ICI ( source: orthodoxie.com)

Hésychie (281)



Ne calcule rien
Laisse-toi surprendre
Par la bonté des instants
Où l'Eternel touche ton âme

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

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vendredi 24 septembre 2010

Mont Athos: L'humilité dans la prière



Nous avons lu dans les paroles des Pères du désert l'anecdote concernant deux frères qui décidèrent de devenir moines et quittèrent le monde. L'un devint  disciple d'un monastère cénobitique, l'autre devint ermite. 

Après deux ou trois ans, l'ermite dit: " Je vais aller voir mon frère qui est dans le monastère, vivant au milieu des soucis et des tracas. Qui sait comment le pauvre vit au milieu de tant d'agitation." Il était convaincu que, par son ascèse, il avait atteint un niveau spirituel élevé. 

Il se rendit au monastère, et sous le prétexte qu'il avait besoin de son frère, il dit à l'higoumène, "Je voudrais un peu voir mon frère." Son frère vint, et l'higoumène, qui était un saint homme, leur donna la bénédiction de sortir et de parler.

Quand ils furent arrivés à quelque distance du monastère, ils virent sur le chemin un homme mort qui était presque nu. L'ermite dit: "N'avons-nous pas des vêtements pour en couvrir l'homme?" Le moine du monastère, dans sa simplicité dit: "Ne serait-il pas mieux de prier pour lui pour qu'il ressuscite?" "Prions", dit l'ermite. 

Ils prièrent tous deux, et le mort ressuscita. Le moine du monastère n'attacha pas beaucoup d'importance à ce miracle, il estima qu'il était arrivé grâce aux prières de son staretz. L'ermite, cependant, se dit en lui-même que le miracle s'était produit en raison de ses propres vertus, en raison de son ascèse et du jeûne, de ses vigiles nocturnes et des difficultés qu'il avait endurées, du fait qu'il  dormait sur le sol et de tous ses autres exploits.

Quand ils revinrent, avant qu'ils n'aient une chance de prendre la parole, l'higoumène dit à l'ermite, "Mon frère, ne crois pas que c'était à cause de tes prières que Dieu a ressuscité l'homme mort, non! Dieu l'a fait à cause de l'obéissance de ton frère!"

Quand l'ermite vit que le staretz avait immédiatement lu dans ses pensées, qu'il avait un don de clairvoyance et qu'il était un saint homme, il estima qu'en réalité, il était dans l'erreur, et que son frère, qui lui semblait inquiet et préoccupé par beaucoup de choses dans le monastère, était en fait au-dessus de lui.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Elder-Ephraim, Counsels from the Holy Mountain
Conseils de la Sainte Montagne,
 pp. 134-135

"Icons courtesy of 
used with permission" 

Hésychie (280)



La Vie est simple
Si l'on chemine dans l'oraison
Vers le Royaume


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 23 septembre 2010

Saint Théodore (Ouchakov)





Théodore Fédorovitch Ouchakov est né dans le village de Burnakovo, dans la province  de Yaroslavl dans une famille de petite noblesse. Après avoir terminé L'Ecole du corps des nobles cadets de la Marine en 1766, il fut envoyé dans la Marine avec le grade d'adjudant.

Dans la période de la guerre russo-turque de 1768-1774 il a servi dans la petite flotte d'Azov-Don en tant que commandant du navire et a pris part à des opérations militaires dans la mer Noire. Et il se distingua dans sa première bataille. En 1780 Ouchakov a été nommé commandant du Yacht Impérial, mais il  abandonna la carrière de Cour et préféra retourner à la Marine. De 1780 à 1782, il commanda le cuirassé "Victor" qui protégeait les navires marchands des activités de piraterie de la marine anglaise dans la mer Méditerranée.

En 1784 Ouchakov a été promu au grade de capitaine et nommé commandant du cuirassé "Saint Paul". A partir de 1785, il prit une part active à la construction de la base maritime de Sébastopol.

En 1787, il commandait un navire de guerre et le 3ème escadron  de la marine russe en mer Noire. Pendant la guerre russo-turque de 1787-1791,  Ouchakov commandait l'avant-garde de la marine russe de la mer Noire, et en 1788 il détruisit la flotte turque à l'île de Fidonisy. Dans cette bataille Ouchakov  prit l'initiative et n'attendit pas un ordre du commandant de la flotte pour attaquer les navires ennemis qui étaient plus nombreux. En dépit des règles de la ligne tactique qui était alors utilisée, il attaqua d'abord  le navire amiral de la première colonne  ennemie.

En 1789, Ouchakov a été promu au grade de contre-amiral et nommé commandant de toute la Marine de la mer Noire basée à Sébastopol. Sous son commandement, la Marine russe a remporté des victoires dans les batailles de Kertch (1790), Tendrovo (1790) et Caliakria (1791). Ces victoires navales avec les victoires de l'armée russe sous le commandement de Souvorov sur des terres permirent à la Russie de s'implanter fortement sur la côte de la mer Noire.

En 1793 Ouchakov fut nommé vice-amiral. Il commanda l'escadre russe qui participa à la campagne de Méditerranée de  1798 à 1800. Cette campagne fit partie de l'opération militaire de l'armée russe contre les armées napoléoniennes en Italie. Les troupes russes sur les terres étaient sous le commandement du comte A.V. Souvarov.

Dans cette campagne navale, Ouchakov se distingua dans l'assaut de la forteresse de Corfou en 1799. Dans cette action, la marine russe a bloqué la forteresse, l'a attaquée par la mer, a débarqué des troupes et elle a pris la forteresse. C'était contre toutes les règles militaires de l'époque. Pour cette bataille Ouchakov a été promu au grade d'amiral

Peu de temps après la capture de la forteresse et de l'île de Corfou et de toutes les îles Ioniennes, l'escadre russe a bloqué les bases navales françaises sur la côte italienne (Gênes, Ancona etc.) et a débarqué des troupes qui ont pris une part active dans les opérations militaires contre les armées napoléoniennes en Italie et dans les assauts de Naples, Rome et d'autres lieux. Souvarov apprécia grandement l'action de l'escadre russe. Ouchakov fut non seulement un chef naval talentueux, mais aussi un habile diplomate. Il a défendu les intérêts de la Russie dans la mer Méditerranée très fortement et régulièrement.

Alexandre Ier, qui est devenu l'empereur de Russie en 1801 et sa cour furent hostiles à Ouchakov et à ses réformes dans la marine, et Ouchakov est tombé en disgrâce. Enfin, il a été forcé de se retirer de la Marine en 1807.

Pendant la guerre de 1812, Ouchakov a été élu le commandant de la milice de la province de Tambov. Il refusa cet honneur, et se retira près du monastère de Sanaxar (mais il ne devint pas moine). Son oncle qui portait le même nom (et qui était un disciple du grand saint Païssi Vélitchkovsky), était higoumène de ce monastère qui n'est pas éloigné de celui de Diviyévo cher à saint Séraphim de Sarov. L'oncle de l'amiral a été glorifié par l'Eglise en 1999.

Théodore Ouchakov est décédé à l'automne de 1817 dans sa propriété de la province de Tambov.

Il a été glorifié par l'Eglise Russe en l'an de grâce 2000. Il est le saint protecteur de la Marine Russe.




Il y a 9 ans, à l'initiative du diocèse de Saransk Mordovie, avec la bénédiction de l'évêque de Saransk et de Mordovie Barnasuphe, tout le matériel et les documents nécessaires pour la canonisation ont été envoyés à Moscou. La Commission pour les questions de canonisation des saints de l'Eglise Orthodoxe Russe n'a pas trouvé d’obstacles à la glorification du justes Théodore Ouchakov (il a été canonisé comme homme juste [praviédnik] et non pas un saint prepodobnyi car il n'a pas reçu la tonsure monastique. Selon une vieille tradition russe,il rejoint les saints guerriers de la patrie, Alexandre Nevski et Dimitri Donskoy.

Après avoir finalement quitté le service, sans famille ni enfants (qui est l'une des règles de la vie monastique), l'amiral à la retraite s’établit dans le hameau calme d’Alexiéyevo dans le district de Temnikov de Mordovie. Le témoignage de l'higoumène de Sanaxar, puis du hiéromoine Nathanaël a été conservé: L’Amiral Ouchakov est un voisin et mécène important du cloître de Sanaxar qui, à son arrivée de Saint-Pétersbourg a mené une vie de solitude dans sa propre maison dans le village d’ Alexiéyevo, situé à environ trois kilomètres du monastère à travers les bois. Les dimanches et jours de fête, il est venu à chaque fois au monastère pour le culte. Durant le Grand Carême, il résidait dans une cellule au monastère pour observer le jeûne et la préparation aux saints mystères pendant toute une semaine et il restait avec les frères dans l'église et il assistait pieusement aux offices. De temps en temps, avec zèle, il a contribué par des dons importants à la marche du monastère. Il a également fait l'aumône et a constamment aidé les pauvres et les nécessiteux.

En 1944, une question a été posée à propos du lieu de sépulture de l’amiral Ouchakov. Une commission d'État a été créée, qui a mené des fouilles et a trouvé la tombe de l'amiral près des murs du monastère à côté du mur de l'église cathédrale. Les restes se sont avérés inorrompus, ce qui a été certifié dans un document approprié de la Commission. De l'avis du Saint-Synode, ce fait est la meilleure preuve de la sainteté d'une personne.

Après le retour du monastère de Sanaxar à l'Eglise Orthodoxe russe en 1991, selon le rapport de l'higoumène actuel, le Père Barnabé, la vénération de l'homme juste a connu une croissance d'année en année. Des pannikhides ont été servies sur sa tombe et de nombreux pèlerins, parmi lesquels on voit souvent les marins de la marine, sont venus vénérer Théodore Ouchakov.

Environ 6.000 pèlerins sont arrivés pour la canonisation au monastère de Sanaxar. Une ville de tentes a été dressée pour eux et des cuisines de campagne ont été ouvertes; l'ordre a été maintenu par 180 policiers. L'Eglise orthodoxe a été représentée par le métropolite Cyrille de Smolensk ( actuel Patriarche) et de Kaliningrad, par des délégations de nombreux diocèses de la Russie, et des représentants d'une délégation grecque. Il y avait aussi des représentants de toutes les flottes de la marine russe. Le reliquaire avec les saintes reliques du juste Théodore Ouchakov, en forme de bateau, a été réalisé au moment de la canonisation par le chef de la marine russe, l'amiral Kuroyedov, l'amiral Komoyedov, commandant de la flotte de la mer Noire, adjoint au commandant de la flotte de la Baltique, le vice-amiral Valuev, et le commandant du croiseur "Amiral Ouchakov", le capitaine Alexandre Fadeyev.

"Cette canonisation est unique à bien des égards. C'est la première fois depuis l'époque de Byzance qu'un marin est canonisé, dit l'archiviste du monastère Sanaxar, le hiéromoine Benoît. C’est la première canonisation d’un serviteur de Dieu qui a vécu pendant la période de Pierre Ier et Catherine II, qui n'étaient pas connus pour leur droiture du point de vue de l'Eglise Orthodoxe. C'était la première fois que les ecclésiastiques et les séculiers, des éléments militaires se sont joints dans le rituel de canonisation. Strictement parlant, les saintes reliques incorrompues ont été découvertes à la fin juin, lorsque nous avons exhumé les restes de l'amiral de sa tombe et commencé à composer la cérémonie appropriée pour le rituel de la glorification. Le rituel lui-même a commencé à cinq heures de l'après-midi de samedi avec la Vigile de toute la nuit (agrypnie) et une procession de la croix. Il y avait tellement de gens que l’office n’a pas été effectué dans la cathédrale, mais sur la place de la cathédrale sur un autel portatif. La cérémonie et l’acte d’invention des reliques ont été menés dans l'église de la Résurrection, où le cercueil avec les reliques ont été placées. Les pèlerins ont reçu la communion devant les saintes reliques. Une liturgie solennelle, une cérémonie civile ont eu lieu, et les honneurs militaires ont été rendus.

Une cathédrale est dédiée à saint Théodore le Juste à Tivat, au Monténégro.

Version & adaptation française Claude Lopez-Ginisty
d'après divers documents 
dont les suivants:
http://02varvara.wordpress.com/2010/04/28/admiral-st-fyodor-ushakov-the-holy-warrior-believer-patriot-hero-and-saint-all-at-once/
http://www.100megsfree4.com/rusgeneral/ushakov.htm
http://www2.stetson.edu/~psteeves/relnews/0108c.html
http://kherson-gid.com/index_vn.php?lang=en&section=hrono
http://en.wikipedia.org/wiki/Fyodor_Fyodorovich_Ushakov
http://travel.webshots.com/photo/2813517630065925037Mhftmc
http://02varvara.wordpress.com/2010/04/28/admiral-st-fyodor-ushakov-the-holy-warrior-believer-patriot-hero-and-saint-all-at-once/icon-of-admiral-st-fyodor-ushakov-the-holy-warrior-4/
http://www.voskrese.info/spl/XfedorUshak.html
http://www.sanaksar.info/


Fidèles vénérant les reliques du saint
lors de sa glorification


Saint Théodore, prie pour nous!


Hésychie (279)



Il n'est pas un instant
Pas un lieu au monde
Où l'Amour ne t'attende
Avec Sa douceur crucifiante

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Optino

mercredi 22 septembre 2010

Saint Jean de Cronstadt: Homélie pour la Nativité de la Mère de Dieu


St. John of Kronstadt


Ta nativité, ô Vierge Mère de Dieu,
A répandu la joie sur toute la terre:
Car de toi a jailli
Le Fils de Justice, le Christ notre Dieu.


Chers frères et sœurs, nous célébrons solennellement la Nativité de la Très Sainte Vierge Marie, née de ses parents stériles, les pieux Joachim et Anne. 


La Sainte Eglise a établi cette fête durant les premiers siècles de la foi chrétienne. L'événement que nous célébrons, la naissance de la jeune fille choisie de Dieu, a apporté la joie au monde entier, car le Dieu-homme, Jésus-Christ, qui rayonna venant d'elle, a détruit la malédiction de Dieu qui pesait lourdement sur la race humaine qui était maudite, à cause de la transgression, et Il lui a apporté la bénédiction de Dieu, après avoir piétiné la mort, Il a donné aux gens la vie éternelle. Ainsi, la Sainte Église explique-t-elle la cause de la joie présente.

Les parents de la toujours Vierge se lamentèrent longtemps de leur stérilité; ils prièrent longtemps avec ferveur le Seigneur pour qu'Il les délivre de cette stérilité, qui était considérée comme une punition de Dieu pour les péchés. Ils donnèrent beaucoup d'aumônes, afin d'incliner la miséricorde du Tout-Miséricordieux, endurèrent l'opprobre de leurs compatriotes, et par ce deuil et la prière incessante et de bonnes œuvres, ils ont progressivement purifié leurs esprits, et brûlé de plus en plus d’amour et de dévouement pour Dieu, étant ainsi préparés par la Providence de Dieu pour donner naissance à leur bienheureuse fille Marie, choisie parmi tous les peuples pour être la Mère du Verbe incarné.

Le Seigneur conduit ses élus à la gloire par un chemin étroit et pénible, car elle même, la Mère de Dieu selon la chair, a reçu la prophétie de Siméon selon laquelle une épée transpercerait son âme, et elle éprouverait de lourdes afflictions dans son âme pendant la vie de souffrance de son Fils, et que les pensées de beaucoup de cœurs seraient dévoilées (Luc 2:34-35). La voie de tous les élus de Dieu est donc difficile et étroite, car le monde et le prince de ce monde, c'est-à-dire, l'Ennemi de Dieu et du peuple, opprimeront le peuple de Dieu. Le Seigneur Lui-même leur permet d'aller par la voie étroite, dans la mesure où Il leur permet de lutter pour Dieu et de mettre en Lui tout leur espoir.

Mais nous détournons notre regard de la tristesse vers la joie. Quelle joie la Nativité de la Mère de Dieu nous apporte-t-elle? Expliquons plus en détail l’hymne ecclésial qui explique le sens de la joie de cette fête. Grâce à la naissance de la toujours Vierge, à travers son Fils unique, et son Dieu, l'humanité maudite et bannie fait la paix avec Dieu qui est infiniment blessé par les péchés de l'homme, car le Christ est devenu le médiateur de cette paix (cf. Rom. 5:10 -11). L'homme est libéré de la malédiction et de la mort éternelle, rendu digne de la bénédiction du Père céleste, il est uni et mêlé à la nature divine, il est amené à son héritage d'abord par cette union, selon l’hymne ecclesial. 


L'humanité, autrefois paria, a été digne de la filiation au Père céleste, elle a reçu la promesse de la résurrection glorieuse et de la vie éternelle avec les anges dans les cieux.

Tout ceci a été et est opéré par le Fils de Dieu, incarné de la Vierge très pure de l'Esprit Saint, et par l'intercession de Sa Mère très pure. Comme l'humanité est honorée et magnifiée par la Sainte Vierge Mère de Dieu ! Car la Mère de Dieu a été rendue digne de renouvellement et de la filiation par Dieu, elle s’est rendue,  par son humilité et sa pureté incommensurable et très grande, et sa sainteté, digne d’être la Mère du Dieu-homme! 


Elle est toujours le plus puissant intercesseur pour la race chrétienne devant son Fils et son Dieu! Elle est notre espérance sans honte; Elle détourne de nous le nuage sombre de la juste colère de Dieu, nous ouvre à l'ancien Paradis par sa puissante intercession; elle défend les trônes des rois, et les préserve inébranlables pour les siècles. 


Elle a sauvé des milliers de fois la Russie et continue à la sauver, elle l’a rendue forte, l’a glorifiée, l’a établi, et continue à le faire, elle est le garant du salut des pécheurs. Vers elle, les chrétiens dirigent leurs prières innombrables, leurs demandes, et les louanges, doxologies et remerciements, elle a fait et continue de faire des miracles sans nombre dans l'Eglise, jusques aux extrémités du monde.

Célébrons brillamment la fête de la Nativité de la Très Pure Vierge Marie, en nous parant de toutes les vertus chrétiennes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (278)



Garde la prière au cœur
Le Nom sur les lèvres
L'espérance en l'âme
Et tu chemineras vers la Vie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 21 septembre 2010

La contemplation de la mort





Sur un crâne dans l'ossuaire de la skite de Prodromou au Mont Athos, on peut lire l'inscription suivante en roumain: "Ce sunt eu, vei fi şi tu. Ce eşti tu, am fost şi eu" ( Traduction: Ce que je suis, tu le seras aussi. Ce que tu es, je l'ai été moi-même.), rappelant au lecteur le caractère éphémère de la vie, et la nécessité constante de penser à sa propre mort.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Père Païssios: La patience dans l'Eglise



Un dignitaire orthodoxe de l'étranger [et non de Grèce] plaça le staretz dans une situation difficile. Son évêque avait construit sous le temple, des salles pour la danse et d'autres événements profanes. Les chrétiens orthodoxes n'étaient pas satisfaits de la situation et allaient dans une église schismatique. La réponse du staretz fut:

"Si vous voulez aider les gens, vous ne devez pas vous relâcher à cause des actions de votre évêque. Si vous faites cela, alors vous réussirez à faire partir les gens de l'Eglise. Ne cessez pas d'être en communion avec lui au risque de former ainsi un schisme, ne parlez pas non plus en public contre lui, mais vous ne devez pas non plus le féliciter. "

Avec son amour, sa prière et son discernement, le staretz savait quand parler, comment agir, et comment aider l'Eglise-Mère tranquillement, en évitant les extrémismes et en pansant les plaies qui tourmentent le corps de l'Eglise et scandalisent certains fidèles. Par dessus-tout, le staretz évitait toute déchirure du Corps du Christ, l'Église.

Hésychie (277)



Après la chute que tu crois fatale
Fais prestement le premier pas
Dis vite la première prière
Et vois combien le Christ est compatissant


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 20 septembre 2010

Un miracle contemporain de sainte Matrona de Moscou






Un dimanche, au printemps 2008, notre famille était dans l'église du Christ, quelque part dans l'Attique.

Devant moi se trouvait ma fille de 8 ans. Le prêtre lisait l'Evangile, et je le traduisais en grec moderne à l'oreille de ma petite, pour qu'elle puisse comprendre et apprendre.

Après un court moment, ma petite fille m'a demandé: "Maman, qui est cette sainte là-bas en haut?

Elle m'a montré une icône sur le côté droit à gauche dans l'église. J'ai regardé là où elle m'a montré, mais je ne pouvais discerner les lettres sur l'icône.

"Je ne sais pas" lui répondis-je, mais elle a insisté. "Attends", lui ai-je dit: "Quand la liturgie sera terminée, nous irons voir."

A la fin nous sommes allés plus près et avons lu: Sainte Matrona! Je ne connaissais pas cette Sainte. Je ne l'avais jamais vue auparavant. J'ai remarqué que l'iconographe n'avait pas du tout représenté les yeux, comme si elle était aveugle.

C'est pourquoi j'ai demandé à ma petite fille: "Mon enfant, pourquoi as-tu tant insisté pour me montrer cette icône ?"

Elle répondit: "Parce que, au cours de la Liturgie elle m'a serré la main comme pour me saluer et m'a dit: "Viens ici! "

Au début, je n'y ai pas prêté attention. J'ai pensé que les enfants, à cet âge, ont l'imagination fertile. Cependant, notre petite fille courut, trouva son père, et l'amena à cette icône, que nous avions découverte, et elle lui a dit la même chose.

Dans la soirée, nous sommes rentrés. Ce qu'elle a dit a vraiment fait une impression sur nous, parce c'est un enfant sérieuse, très lumineuse, mature et assez sage. Mon mari est allé sur internet pour en savoir plus.

Nous avons trouvé sainte Matrona de Chios, et un autre nom sainte Matrona l'aveugle de Russie! Nous avons recherché quand elle est fêtée, et nous avons vu que c'était le 2 mai.

Nous avons été surpris en voyant la date. Immédiatement je me suis souvenue!

Précisément, le 2 mai, un an auparavant, notre petite fille avait fait l'objet d'une intervention chirurgicale grave à la poitrine. Ce jour-là et pendant tout le temps où notre fille était en chirurgie, et sachant la gravité de cette opération, surtout parce que je suis dans le domaine médical, j'ai prié: "O saints qui sont fêtés aujourd'hui, aidez mon enfant." J'ai prié ainsi, encore et encore, jusqu'à ce que l'enfant soit sortie de la salle d'opération.

Tout s'est incroyablement bien déroulé! L'opération a été achevée de manière inattendue et rapide avec beaucoup de succès!

Après un moment, j'ai regardé le calendrier et j'ai été reconnaissante à Saint Athanase [le Grand]. La découverte de ses reliques est célébrée le 2 mai. Toutefois, après cet incident avec notre fille, je suis plus certaine que sainte Matrona l'aveugle de Russie nous avait aidé! Jusque là, je ne la connaissais pas. Notre calendrier grec ne l'avait pas incluse. Il n'y avait pas d'autre moyen pour nous de savoir que sainte Matrona avait reçu notre demande et avait donc tant contribué à la réussite de son opération, et à la santé de notre enfant en général. Cette juste Matrona, elle-même, d'une manière simple, douce et belle  se fit connaître et montra qu'elle est avec nous, même si j'ai fait appel à elle, en l'ignorant.

Jusques à aujourd'hui, notre petite fille est robuste et forte, en opposition à tous les pronostics médicaux.

En tant que famille, nous glorifions Dieu et ses saints qui eurent pitié de nous si généreusement, et nous accordèrent le don de la santé de notre fille bien-aimée.

Tels sont les faits. Prions que le Seigneur qu'Il nous rendent dignes de vénérer de près [les reliques de] sainte Matrona l'aveugle de Russie.
Athènes 02.04.2010


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Sainte Matrona, prie Dieu pour nous!

Hésychie (276)



Parle surtout par tes actes
Que ton discours soit franc
Et qu'il reflète ce que tu dirais toujours
Si le Christ était devant toi

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Fête et Office de tous les saints de la Terre d'Helvétie à Vevey




Aujourd'hui la terre d'Helvétie rend grâces à son Maître, car la Croix qu'elle a pris pour étendard la protège contre les peines et les tribulations. Aujourd'hui les martyrs d'Agaune se réjouissent avec les justes, Maire, Protais, Salonius, Thèodule et tous les pontifes chantent avec le chœur des apôtres, les ermites du Jura exultent avec les prophètes, et nous, joignons nos voix à celle des anges pour louer le Créateur de toute chose et Lui demander le salut pour nos âmes.
(extrait du Lucernaire)

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Comme chaque année (mais comme l'année dernière sans la présence de Vladika Ambroise de bienheureuse mémoire, qui composa l'Office à Tous les Saints de la Terre d'Helvétie), la paroisse de Vevey-Lausanne a fêté les saints locaux, d'abord par des Vigiles avec la participation de membres du clergé d'autres juridictions, et par la Divine Liturgie le dimanche 6/19 septembre 2010.





Homélie de Père Martin



Le clergé avant les agapes

dimanche 19 septembre 2010

Deux pèlerins russes vont aller de Sibérie à Jérusalem






Deux habitants d'Irkoutsk, qui font un pèlerinage à Jérusalem à pied, sont arrivés à Petropavlovsk dans le nord du Kazakhstan, a rapporté un correspondant d'Interfax.

Le cosaque d'Irkoutsk, le capitaine Wladimir Bragintsev, ancien policier aujourd'hui retraité, a commencé un long voyage, le 8 mai en Sibérie; le novice du Monastère de Saint-Michel Archange, Alexander Serebrennikov s'est joint à lui un peu plus tard. Pendant plus de quatre mois les pèlerins ont parcouru à pied environ 3.000 kilomètres, visité Krasnoïarsk, Kemerovo, Novossibirsk, Omsk et d'autres villes russes.

Les pèlerins vont à pied à Jérusalem et pérégriner dans les sanctuaires chrétiens orthodoxes.

Les pèlerins ont un bagage de touriste ordinaire dans leurs sacs à dos - une tente, des sacs de couchage, un pot, des allumettes, des vivres et une boîte de médicaments. Ils achètent des aliments sur la route en prenant l'argent avec leur carte bancaire.

Les pèlerins dorment souvent sous leur tente dans les bois, mais parfois des étrangers leur font un accueil chaleureux.

Bragintsev croit que son voyage à Jérusalem lui prendra pas moins de quatre ans, mais sur son chemin, il rêve de visiter Solovki, Valaam et de prier pour les membres de sa famille tués durant la Seconde Guerre mondiale.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://www.interfax-religion.com/?act=news&div=7693
et 
pour l'illustration



La Rose





Il était une fois une  femme belle, sage et courageuse, fille d'un père sage et riche. Son passe-temps favori était de s'occuper de son jardin de roses, qui était bien connu pour la beauté de leurs formes, de la taille et du parfum de ses roses. 

Un jour vint où elle cueillit parmi ces roses les plus belles  et les plus parfaites, la plus parfaite des roses. Sa forme et la douceur de ses pétales faisaient naître en l'esprit toutes les belles choses dans le monde. Son odeur était forte et parfaite, elle semblait enlever les soucis de l'esprit troublé. 

Elle portait sa rose avec elle dans les rues de la ville où elle vivait, désireuse de partager ces bienfaits avec tous ses amis, ses voisins et les étrangers qu'elle pourrait rencontrer. Tout le monde aimait la rose, à l'exception de quelques-uns qui étaient jaloux de sa perfection. 

Ces personnes encerclèrent la femme sage et belle, et  exigèrent d'elle la rose. Avec un doux sourire, elle tendit la rose aux plus violentes d'entre elles. Elles prirent la belle rose, parfaite dans sa forme et son parfum, et la déchirèrent violemment, la mettant en pièces avec leurs mains, la piétinant avec leurs pieds, désireuses de complètement l'éliminer. 

La femme sage et belle était sur le côté, regardant avec son sourire sage et doux, tantôt semblant être un peu plus triste à cause de la larme solitaire qui glissa sur sa joue. 

Lorsque la colère de la foule fut terminée, tous se calmèrent, comme étourdis. La femme sage et belle s'avança et dit calmement: "Maintenant, sentez vos mains, sentez le parfum de la rose parfaite que vous avez libéré pour le plaisir de tous." 

En effet, l'odeur est encore plus forte aujourd'hui, et même en apparence plus parfaite. Il flottait sur une douce brise de la ville. La foule, de honte, s'en alla, et la femme sage et belle rentra chez elle pour s'occuper de son jardin.

Cette rose est le Christ.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (275)



Si tu calcules ta vie et ta prière
Tu resteras sur la rive du temps
Tu tomberas dans l'illusion
Et tu n'atteindras pas l'Eternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)