"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 24 avril 2021

Saint Ephraïm de Katounakia: l'humble simplicité de la grotte de Bethléem

 

La Nativité du Christ dans l'humble grotte de Bethléem 

«Je me souviens,» dit saint Éphraïm de Katounakia, «que j'ai été étonné partout en Terre Sainte, mais quand je suis allé à la grotte de Bethléem, là, mon cœur fut brisé! Il fut déchiré en mille morceaux! 

Et J'ai dit: ` Comment Dieu est-Il né en ce lieu, dans cette caverne, sans aucune consolation, comme quelqu'un jeté hors de la ville? Ce Dieu Qui pouvait tout faire pour Lui-même, mais, sans se plaindre, loin de tout confort du monde, pendant la nuit (et la nuit la plus froide de l'année), la nuit la plus longue de l'année, dans un endroit totalement abandonné, Celui Qui a tout créé - le ciel et la terre - est né dans cet endroit!

«Et quand je suis retourné [dans sa cellule sur le mont Athos], je suis entré et j'ai vu mes couvertures (quelles couvertures avait-il?), Et j'ai vu ce que j'avais, et j'eus honte, et j'ai dit: 'Si Dieu est né dans cette grotte, comment pourrais-je avoir besoin de toutes ces choses? J'ai vu des casseroles et des poêles... "

Le métropolite Athanase de Limasol, qui racontait l'histoire, commente: «Si je devais décrire ses pots... même nos chiens n'y mangeraient pas! Et si je pouvais décrire son lit... nous n'y mettrions même pas nos porcs!

"Mais, il percevait sa [cellule] comme étant d'un luxe, exagéré. Et à partir de là, quand ils lui disaient:" Géronda, ta cellule est petite. "Il répondait:" Dieu est né dans une grotte. Si je pense à la grotte de Dieu, alors, que puis-je dire de la mienne? "

Par les prières de nos saints Pères, Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous! Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 23 avril 2021

Le gardien de l’icône myrrhoblite de Moscou : « Un prêtre est venu pour recueillir du myrrhon, et nous avons vu que le coton était rouge »


Au cours de ce Grand Carême, un miracle s’est produit à Moscou : l’icône de la Mère de Dieu « Adoucissement des cœurs mauvais » qui donne du myrrhon depuis plus de vingt ans, a commencé à exsuder du myrrhon de couleur rouge. Le gardien de l’icône, Sergueï Fomine, a raconté au site Pravoslavie.ru comment cela s’est produit et a évoqué également les cas tout récents de guérisons par les prières accomplies devant l’icône miraculeuse.

L’épouse de Sergueï, Margarita, a acquis cette icône dans un simple magasin d’objets ecclésiastiques en 1990. L’icône a commencé à exsuder du myrrhon en 1998, et depuis lors, cela continue pratiquement sans interruption. Une petite chapelle destinée à cette icône a été construite maintenant dans un nouveau quartier de Moscou.

- Serge, comment avez-vous découvert que la couleur du myrrhon était devenue rouge ?

- Le deuxième samedi du Grand Carême, mon épouse a recueilli le myrrhon et n’avait constaté aucun changement. Mais deux jours après, le lundi, dans notre petite église dédiée à l’icône « Attendrissement des cœurs mauvais », dans le village de Batchourino, dans le nouveau Moscou, est venu un prêtre d’une autre paroisse. Il avait un fils malade du cancer, et il a demandé précisément du coton imbibé de myrrhon, et non pas seulement du myrrhon tel quel. Nous l’avons sorti du cadre de l’icône et il s’est avéré que le coton était entièrement rouge, alors que de telles gouttes n’étaient pas particulièrement visibles sur l’icône. Cela dit, nous n’avons rien remarqué de particulier : tout était comme d’habitude, et il m’est difficile de dire ce qui s’est passé. Mais il en a été ainsi. Nous prions.

- Avez-vous remarqué précédemment quelque chose de semblable ?

- La première fois, cela s’est produit le 12 août 2000, le jour même où le sous-marin « Koursk » a coulé dans la mer de Barents. Ensuite, des gouttes de myrrhon rouge sont apparues pendant la guerre en Tchétchénie, lorsqu’il y eut les attaques terroristes à Moscou, mais cela a cessé ensuite. Durant les dix dernières années, des gouttelettes isolées sont rarement apparues, mais en tout cas jamais comme maintenant. Or, depuis Pâques de l’an passé, des gouttes de couleur sanglante sont apparues de temps à autre, soit sur l’icône même, soit sur la vitre du cadre, à l’intérieur, parfois plus, parfois moins. Ces derniers jours, il n’y en avait pas, ni sur l’icône elle-même, ni sur la vitre, mais il y en avait beaucoup sur le coton.

- Quelle était votre réaction et celle des autres personnes, lorsque vous avez vu ces gouttes ?

- Nous sommes restés perplexes. Le prêtre qui est venu chez nous ce jour-là, ne vient pas souvent, il a été également étonné et a demandé quelle en était la raison. Bien sûr, c’est alarmant. J’ai placé une photo sur Facebook, sans pour autant attirer l’attention à ce sujet. Mais cela a eu du retentissement, les gens ont commencé à réagir.

- À en juger par les commentaires sur Facebook, les gens ont été effrayés…

- Bien sûr, cela provoque une sorte d’angoisse, car il n’y a rien eu de tel depuis assez longtemps.

- L’an passé a été inhabituel pour tous. Beaucoup l’appelle le « carême du coronavirus ». Mais les gens attendent l’icône, partout et toujours. Avez-vous effectué des pèlerinages avec elle ? Comment les gens ont-ils changé en sa présence ?

- Dieu soit loué, malgré toutes les difficultés, nous sommes parvenus à voyager un peu avec l’icône en Russie, et elle a donné du myrrhon assez fortement. Nous sommes allées à Sotchi, en Crimée, dans les régions de Nijni Novgorod, Kalouga, Ivanovo, et encore d’autres régions, et bien sûr dans la banlieue de Moscou. Il est évident que les gens s’ennuyaient. Il y avait partout des restrictions, par endroits plus, ailleurs moins, certains avaient peur d’aller à l’église en raison du coronavirus. Mais lorsque vient l’icône, tous reviennent bien sûr avec une grande joie et gratitude à l’église, ils prient et reçoivent consolation.

Ces derniers temps, il y a eu des guérisons miraculeuses tant du cancer que du coronavirus. Par exemple, une femme, à Moscou, était atteinte d’une lésion pulmonaire à 60%. Elle a communié, elle a été ointe avec le myrrhon, et le soir même, ses poumons étaient entièrement guéris, le taux d’infection était de 0%. Après cela, le médecin principal de l’hôpital où cette personne avait été prise en charge, nous a invités avec l’icône. Nous avons fait une procession autour du pavillon du « covid » de l’hôpital en question.

- Y a-t-il quelque chose de changé en vous-même ces derniers jours ? Avez-vous perçu le changement de couleur du myrrhon, comme un fait, comme quelque chose de mérité ?

- Bien sûr, ce n’est pas mérité, mais indubitablement, je suis alarmé. Mais, Dieu soit loué, nous avons des plans de pèlerinage avec l’icône en divers lieux. Peu importe qu’il n’y en ait qu’un petit nombre, mais tout est déjà prévu pour l’avenir proche. Nous voyagerons, nous prierons, afin que le myrrhon soit pur, parfumé, et non pas de couleur sanguine. Bien sûr, la Mère de Dieu a appelé les gens à l’église afin qu’ils n’aient pas peur et viennent aux offices.

Version française Bernard Le Caro 

d'après

Православие.Ru 

Sur Orthodoxie.com: À l’occasion du 9e anniversaire de son enlèvement : « Un moment de prière avec le métropolite Paul Yazigi »

 À l’occasion du 9e anniversaire de son enlèvement : « Un moment de prière avec le métropolite Paul Yazigi »


Huit ans se sont écoulées aujourd’hui depuis le 22 avril 2013, lorsque le métropolite d’Alep Paul, frère de l’actuel patriarche d’Antioche Jean, et l’évêque syro-jacobite Youhanna Ibrahim ont été enlevés alors qu’ils revenaient ensemble à Alep pour le dimanche des Rameaux, la Semaine Sainte et Pâques. Dans un communiqué, le Patriarcat d’Antioche a mentionné à cette occasion : « Nous nous rappelons de tout cela avec un cœur brisé, qui n’a pas été cicatrisé par le temps – une période de huit ans – et il ne le sera pas. Nous avons présenté cette question devant l’opinion publique locale et internationale. Nous le mentionnons pour rappeler à chacun, que nous avons frappé à toutes les portes, diplomatiques, sécuritaires, politiques, sociales et autres. Jusqu’à ce moment, il n’y a aucun résultat à cet égard ». Le seul message qu’avait réussi à envoyer le métropolite Paul avec son téléphone portable était que « nous avons été enlevés par Al-Qaida et ils nous emmènent en Turquie. Malgré les informations qui ont circulé de temps à autre sur le sort des deux métropolites, aucune d’entre elles n’a jamais été confirmée jusqu’à maintenant, et les deux métropolites sont portées officiellement « disparues ».

En ce triste anniversaire, le père Bassam Nassif, de l’Université Saint-Jean-Damascène de Balamand, a écrit les lignes suivantes : « Nous nous tenons sur le seuil de la Grande Semaine. Le Seigneur Jésus-Christ entre triomphalement à Jérusalem afin de nous relever et de nous sauver par Sa sainte Crucifixion et Sa glorieuse Résurrection. « L’heure » est venue et le Seigneur prie dans le Jardin de Gethsémani : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure ?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure » (Jn XII, 27). En ces jours, nous nous rappelons d’une autre « heure », l’heure de l’enlèvement du métropolite Paul Yazigi à Alep. C’était vers trois heures de l’après-midi du 22 avril 2013, alors que le métropolite était courageusement entré à Alep, accompagné par l’archevêque Youhanna Ibrahim, afin de faire libérer deux prêtres innocents, détenus comme otages alors qu’ils servaient le peuple de Dieu pendant la terrible guerre en Syrie. L’heure de la Crucifixion et l’heure de l’enlèvement font revenir dans ma mémoire un moment de prière avec le métropolite Paul. Lors de l’un des premiers matins du Grand Carême, en 2001, je suis entré à l’église de la Dormition de la Mère de Dieu au monastère patriarcal de Balamand, et le soleil s’était levé. En tirant la porte latérale, j’ai vu l’ombre du métropolite Paul qui se tenait sereinement debout sur sa stalle en bois, attendant le début des Matines. Il semblait être un pilier de patience, à l’instar du saint patron de son diocèse, Syméon le Juste d’Alep [S. Syméon le Stylite, ndt]. De même qu’il enseignait que la Liturgie commence avant elle et finit après elle, je l’ai vu tenant un long chapelet dans sa main gauche, disant la prière de Jésus : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Ses yeux étaient fixés sur l’icône de la Sainte Croix, qui se trouvait au milieu de l’iconostase, entourée des icônes de la Très sainte Mère de Dieu et S. Jean, le disciple bien-aimé. J’étais le premier à entrer dans l’église, alors je restai immobile, contemplant tranquillement cette scène, craignant que le bruit de mes pas n’interrompe la prière intime qui s’épanchait d’un cœur enflammé par l’amour du Roi de Gloire. C’était une heure d’intimité avec le Crucifié. À ce moment, j’ai réalisé à quel point le métropolite Paul luttait dans la prière. Les signes d’épuisement ressortaient clairement sur son visage, du fait qu’il avait à peine dormi la nuit. Il avait reçu des dizaines de jeunes hommes et jeunes femmes qui étaient venus de différents endroits du Liban et de Syrie jusqu’à Balamand pour recevoir une direction spirituelle et participer aux offices, désirant goûter à la douceur de la vie en Christ par la confession et le repentir. Même si la veille avait été emplie de troubles et de préoccupations, le métropolite, comme un père spirituel, voyait la présence de la jeunesse comme une priorité. Il recevait lui-même chaque visiteur le soir, l’un après l’autre, le guidant avec une patience paternelle et un amour sacrificiel, écoutant ses problèmes, effaçant ses larmes, et le guidant dans le voyage de la vie. Sa préoccupation principale n’était pas de réconforter son propre corps épuisé, mais de servir avec force comme un médecin spirituel qui aime ses enfants. Le métropolite, au demeurant, rappelait aux séminaristes de Balamand que leur travail sacerdotal consistait à agir comme pères spirituels, dont la première préoccupation est le salut des âmes et la direction du fidèle sur la voie du repentir, de la sainteté et de la joie. Je me faufilais dans l’église, essayant d’apercevoir son visage. Ses yeux enflammés fixant le Roi de Gloire crucifié étaient semblables à une rencontre personnelle et vivante avec Dieu, l’Espoir des désespérés, le Refuge des déplacés, l’Ancre dans les tentations, le Guérisseur dans une pandémie, le Protecteur sur un champ de bataille et le Consolateur dans une période de détresse. Ses lèvres priantes soupiraient la prière de Jésus dans un rythme ascendant, comme s’il se trouvait dans une arène tumultueuse, luttant fermement pour le salut de ses bien-aimés. Face à la Crucifixion, ses prières ardentes s’élevaient comme l’encens pour le salut de la jeunesse devant l’Autel de la Croix, comme l’offrande d’un sacrifice. Il suppliait la miséricorde Divine et implorait le Seigneur crucifié pour élargir le cœur de ses enfants spirituels et les aider à percevoir le Seigneur ressuscité, afin qu’ils demeurent dans la Vérité qui les libère, afin qu’ils acquièrent l’esprit du Christ qui les rend obéissants à Sa volonté. La jeunesse actuelle est ballotée dans une mer d’idéologies conflictuelles qui pourraient piéger leurs âmes et les égarer. Ils sont influencés par des les attraits et les conseils trompeurs présentés comme des séductions par un monde conduit par les médias. Dans l’un de ses messages forts à la jeunesse, le métropolite Paul appelle chaque jeune homme et jeune fille à faire l’expérience de l’amour et la liberté parfaites dans le Christ. Ses paroles, emplies de son amour et de sa tendresse paternelles, portent une dose d’encouragement dans des temps troublés : « O héros de la liberté : le prix de l’amour parfait est de sacrifier toute sa vie. L’amour parfait est un témoignage indispensable pour le monde d’aujourd’hui ! C’est la décision de chacun de choisir librement combien il désire aimer ! Le martyr est l’être humain le plus aimant et le plus libre ! Jésus est notre modèle. Jeunes bien-aimés : vous êtes les héros de la liberté, héros de choix puissants. Soyez libres ! Connaissez la Vérité et elle vous libérera. Rebellez-vous contre la captivité, l’oisiveté et les tentations alléchantes… Jésus vient pour nous relever, aussi relevons-nous alors qu’Il descend vers nous. Amen ». Maintenant, « l’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié » (Jn XII, 23). Levons-nous à Sa rencontre, par les prières du métropolite Paul. Amen ». Sources

En ce triste anniversaire, le père Bassam Nassif, de l’Université Saint-Jean-Damascène de Balamand, a écrit les lignes suivantes : « Nous nous tenons sur le seuil de la Grande Semaine. Le Seigneur Jésus-Christ entre triomphalement à Jérusalem afin de nous relever et de nous sauver par Sa sainte Crucifixion et Sa glorieuse Résurrection. « L’heure » est venue et le Seigneur prie dans le Jardin de Gethsémani : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure ?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure » (Jn XII, 27). En ces jours, nous nous rappelons d’une autre « heure », l’heure de l’enlèvement du métropolite Paul Yazigi à Alep. C’était vers trois heures de l’après-midi du 22 avril 2013, alors que le métropolite était courageusement entré à Alep, accompagné par l’archevêque Youhanna Ibrahim, afin de faire libérer deux prêtres innocents, détenus comme otages alors qu’ils servaient le peuple de Dieu pendant la terrible guerre en Syrie. L’heure de la Crucifixion et l’heure de l’enlèvement font revenir dans ma mémoire un moment de prière avec le métropolite Paul. Lors de l’un des premiers matins du Grand Carême, en 2001, je suis entré à l’église de la Dormition de la Mère de Dieu au monastère patriarcal de Balamand, et le soleil s’était levé. En tirant la porte latérale, j’ai vu l’ombre du métropolite Paul qui se tenait sereinement debout sur sa stalle en bois, attendant le début des Matines. Il semblait être un pilier de patience, à l’instar du saint patron de son diocèse, Syméon le Juste d’Alep [S. Syméon le Stylite, ndt]. De même qu’il enseignait que la Liturgie commence avant elle et finit après elle, je l’ai vu tenant un long chapelet dans sa main gauche, disant la prière de Jésus : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Ses yeux étaient fixés sur l’icône de la Sainte Croix, qui se trouvait au milieu de l’iconostase, entourée des icônes de la Très sainte Mère de Dieu et S. Jean, le disciple bien-aimé. J’étais le premier à entrer dans l’église, alors je restai immobile, contemplant tranquillement cette scène, craignant que le bruit de mes pas n’interrompe la prière intime qui s’épanchait d’un cœur enflammé par l’amour du Roi de Gloire. C’était une heure d’intimité avec le Crucifié. À ce moment, j’ai réalisé à quel point le métropolite Paul luttait dans la prière. Les signes d’épuisement ressortaient clairement sur son visage, du fait qu’il avait à peine dormi la nuit. Il avait reçu des dizaines de jeunes hommes et jeunes femmes qui étaient venus de différents endroits du Liban et de Syrie jusqu’à Balamand pour recevoir une direction spirituelle et participer aux offices, désirant goûter à la douceur de la vie en Christ par la confession et le repentir. Même si la veille avait été emplie de troubles et de préoccupations, le métropolite, comme un père spirituel, voyait la présence de la jeunesse comme une priorité. Il recevait lui-même chaque visiteur le soir, l’un après l’autre, le guidant avec une patience paternelle et un amour sacrificiel, écoutant ses problèmes, effaçant ses larmes, et le guidant dans le voyage de la vie. Sa préoccupation principale n’était pas de réconforter son propre corps épuisé, mais de servir avec force comme un médecin spirituel qui aime ses enfants. Le métropolite, au demeurant, rappelait aux séminaristes de Balamand que leur travail sacerdotal consistait à agir comme pères spirituels, dont la première préoccupation est le salut des âmes et la direction du fidèle sur la voie du repentir, de la sainteté et de la joie. Je me faufilais dans l’église, essayant d’apercevoir son visage. Ses yeux enflammés fixant le Roi de Gloire crucifié étaient semblables à une rencontre personnelle et vivante avec Dieu, l’Espoir des désespérés, le Refuge des déplacés, l’Ancre dans les tentations, le Guérisseur dans une pandémie, le Protecteur sur un champ de bataille et le Consolateur dans une période de détresse. Ses lèvres priantes soupiraient la prière de Jésus dans un rythme ascendant, comme s’il se trouvait dans une arène tumultueuse, luttant fermement pour le salut de ses bien-aimés. Face à la Crucifixion, ses prières ardentes s’élevaient comme l’encens pour le salut de la jeunesse devant l’Autel de la Croix, comme l’offrande d’un sacrifice. Il suppliait la miséricorde Divine et implorait le Seigneur crucifié pour élargir le cœur de ses enfants spirituels et les aider à percevoir le Seigneur ressuscité, afin qu’ils demeurent dans la Vérité qui les libère, afin qu’ils acquièrent l’esprit du Christ qui les rend obéissants à Sa volonté. La jeunesse actuelle est ballotée dans une mer d’idéologies conflictuelles qui pourraient piéger leurs âmes et les égarer. Ils sont influencés par des les attraits et les conseils trompeurs présentés comme des séductions par un monde conduit par les médias. Dans l’un de ses messages forts à la jeunesse, le métropolite Paul appelle chaque jeune homme et jeune fille à faire l’expérience de l’amour et la liberté parfaites dans le Christ. Ses paroles, emplies de son amour et de sa tendresse paternelles, portent une dose d’encouragement dans des temps troublés : « O héros de la liberté : le prix de l’amour parfait est de sacrifier toute sa vie. L’amour parfait est un témoignage indispensable pour le monde d’aujourd’hui ! C’est la décision de chacun de choisir librement combien il désire aimer ! Le martyr est l’être humain le plus aimant et le plus libre ! Jésus est notre modèle. Jeunes bien-aimés : vous êtes les héros de la liberté, héros de choix puissants. Soyez libres ! Connaissez la Vérité et elle vous libérera. Rebellez-vous contre la captivité, l’oisiveté et les tentations alléchantes… Jésus vient pour nous relever, aussi relevons-nous alors qu’Il descend vers nous. Amen ». Maintenant, « l’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié » (Jn XII, 23). Levons-nous à Sa rencontre, par les prières du métropolite Paul. Amen ».

Sources : 1 et 2

orthodoxiecom

jeudi 22 avril 2021

Métropolite Athanase de Limassol: APPRENEZ À DIRE / ça suffit pour aujourd'hui!


Les soucis sont un véritable désastre pour la vie spirituelle. Ils sont le poison qui détruit lentement l'homme. Ils détruisent non seulement notre vie spirituelle, mais aussi notre vie dans le monde et nos relations avec les gens. Avez-vous remarqué comment les familles d'aujourd'hui se désagrègent? Et quelle en est la raison? «Je n'ai pas le temps!» Le père est plongé dans ses propres pensées. La mère médite aussi sur beaucoup de problèmes. Comment ces personnes peuvent-elles communiquer entre elles?

Vous entendez toujours: «Pas maintenant! Je suis occupé!

L'enfant vient parler avec sa mère:

«Mère, je veux te dire quelque chose.»

«Laisse-moi maintenant, ne vois-tu pas que je suis occupée?»

«Mais quand n'es-tu pas occupée?

Et c'est tout à fait normal de lui demander: «Quand n'es-tu pas occupée, quand auras-tu du temps pour moi?»

Des soucis, juste des soucis qui nous détruisent. Et à la fin, vous restez sans rien. L'homme spirituel doit connaître la mesure. Définissez votre propre mesure. Apprenez à dire: assez. Assez pour aujourd'hui! Ne continuez plus, arrêtez-vous. Vous êtes rentré à la maison, fermez votre téléphone, laissez tous vos soucis de côté - maintenant vous êtes chez vous, accordez le temps et l'attention nécessaires à votre famille, à vous-même et à Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 21 avril 2021

Prêtre Andrei Chizhenko: QUE FAIRE SI UN PÉCHÉ CONFESSÉ CONTINUE DE PERTURBER VOTRE CONSCIENCE ?

Andrei Nikolaevich Mironov. Conscience

Andrei Nikolaevich Mironov./ LaConscience

 

Un péché a été confessé, mais il continue à perturber votre conscience. Que devez-vous faire ? Faut-il le confesser une seconde fois ? Le père Andrei Chizhenko examine la question.

***

Les saints Pères comparent le péché à une mauvaise herbe dans un jardin, et le jardin, par conséquent, au cœur. Ils ont parlé de la lutte contre le péché qui se poursuit jusqu'à la mort. Tout comme un jardin a besoin d'être désherbé constamment, nous devons lutter contre nos péchés, tout d'abord par une confession fréquente.

Ici, chers frères et sœurs, je voudrais dire que dans la pratique sacerdotale, vous êtes souvent confrontés au fait que dans l'esprit des paroissiens, le sacrement de la Confession est souvent inséparable du sacrement de la Communion. Ils pensent qu'ils doivent se préparer à la Confession aussi strictement qu'à la communion aux Saints Mystères du Christ, c'est-à-dire jeûner, lire les canons, et ainsi de suite.

Bien sûr, ce n'est pas vrai. Tout cela doit être fait en préparation du sacrement de la communion, et le sacrement de la confession est inclus dans cette préparation. Mais si vous voulez vous confesser sans communier, alors il suffit de vous rappeler les péchés qui tourmentent votre âme, et sans aucune préparation de jeûne et de prière, il suffit de venir à l'église et de demander au prêtre de vous confesser. Il est souhaitable de se confesser souvent - autant que nécessaire. Après tout, nous aussi, nous péchons souvent !

La pratique monastique habituelle, par exemple, consiste à se confesser au moins chaque semaine, et plus souvent si nécessaire.

En général, les saints pères ont comparé l'âme d'un homme qui se confesse fréquemment à une source qui coule, où l'eau est toujours fraîche et propre ; et l'âme d'un homme qui ne se confesse pas à un marécage moisi avec de l'eau stagnante.

Parlons maintenant des péchés. Nous avons vu que les saints Pères comparaient le péché aux mauvaises herbes. Bien sûr, il y a des péchés qu'un homme commet, il se brûle, et ne les répète plus jamais. Par exemple, la fornication, l'avortement, la tentative de suicide, les bagarres violentes, et d'autres péchés graves. Il se brûle, confesse ce péché, et par la prière d'absolution du prêtre, le Seigneur lui enlève ces péchés. S'il ne les répète pas, alors il n'a plus besoin de confesser ces péchés. Ne manquons pas de foi, nous devons avoir confiance en la miséricorde de Dieu et en Son pardon.

Mais, par exemple, si un homme n'a pas commis d'adultère mais (qu'il sent) que la passion de la luxure est encore forte en lui, alors, bien sûr, il faut le confesser. Cela signifie que la racine du péché est restée dans son cœur. Et tant qu'elle agite l'âme, elle doit être confessée. Ou bien, par exemple, un homme n'a tué personne, mais il condamne régulièrement et s'irrite et se met en colère - après tout, ces passions sont aussi une violation du commandement "Tu ne tueras pas". Malheureusement, nous en faisons l'expérience presque tous les jours.

Nous devons confesser non seulement les péchés en actes, mais aussi nos paroles et nos pensées, afin de déraciner un péché déjà dans sa phase embryonnaire, lorsqu'il s'est attaché à nos pensées ou à nos sentiments. Qu'est-il écrit dans le 136e psaume, connu sous le nom de "Sur les fleuves de Babylone" et souvent utilisé dans les services divins des semaines préparatoires du Grand Carême ? Versets 9 et 10 : "Fille de Babylone, qui vas être détruite, heureux celui qui te récompense comme tu nous as servis. Heureux celui qui prend et frappe tes petits enfants contre les pierres."

Ces versets du psaume sont un appel pour nous à la confession. La fille de Babylone est notre nature passionnée, déchue, pleine de vice, qui désole l'âme ; et aussi les attaques démoniaques contre nous. Les "petits" de la fille de Babylone sont des provocations hostiles, diaboliques, semées dans nos cœurs par Satan, ainsi que nos sentiments et nos pensées personnelles, qui s'apparentent à ces provocations et commencent à grandir dans nos cœurs d'abord comme des bébés, puis comme des bêtes géantes. C'est pourquoi les passions doivent être étouffées dans l'œuf. Il faut les écraser contre une pierre.

Quelle est cette pierre ? C'est le Christ. Et lorsque nous nous prosternons devant Lui dans le Sacrement de la Confession et que nous brisons les bourgeons de nos péchés contre cette pierre sacrée par des larmes de repentir, nous recevons du Seigneur le pardon et la guérison de nos passions. Nous recevons la béatitude, c'est-à-dire la plus haute joie du repos en Dieu.

Souvenons-nous, chers frères et sœurs, que si nous sentons qu'un péché continue à nous blesser mentalement et sensuellement, alors, bien sûr, il est préférable de le confesser à nouveau. Rappelons-nous aussi que cette lutte se poursuivra jusqu'à notre mort. 

Mais la récompense est grande ! "Ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. (1 Cor. 2:9).

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

mardi 20 avril 2021

Prêtre Evelthontos Haralambios: LA VEUVE ET LE PANIER


Dans un village vivait une veuve très pauvre avec son fils unique. Pour élever son enfant, elle travailla pour d'autres personnes. Parce qu'elle avait mis tous ses espoirs en lui, elle décida de tout faire pour l'aider à étudier à l'école.

Elle alla vers l'icône de la Génitrice de Dieu et tombant à genoux devant elle, elle dit:

`Sainte Mère de Dieu, aide-moi, moi la pécheresse à envoyer mon fils étudier à l'école.

Et ainsi, aux prises avec de nombreuses privations et avec de nombreuses prières, la pauvre veuve put aider son fils à devenir médecin.

Un jour, avec son diplôme dans sa valise, le médecin alla rendre visite à sa mère qui était déjà âgée et la remercier. Sa mère le reçut joyeusement et elle ressentit une grande gratitude pour la Mère de Dieu qui l'avait aidée à voir le rêve de sa vie se réaliser.

Et le lendemain dimanche, la vieille femme alla réveiller son fils et lui dit:

«Réveille-toi, mon fils, pour aller remercier la Sainte Mère de Dieu pour ta réussite.»

Mais le médecin ne voulait pas se réveiller et aller à l'église parce qu'il ne croyait pas en ses paroles et il les considérait comme démodées. Sa mère fut terriblement bouleversée mais elle ne dit rien. Elle se rendit seule à l'église où elle pleura douloureusement devant l'icône de La Gébitrice de Dieu. Quand elle revint à la maison, son fils, le médecin lui  demanda:

«Mère, qu'as compris des paroles qui ont été dites dans l'église étant analphabète?

La vieille femme ne répondit pas, elle se rendit simplement à son cellier, prit un petit panier et lui dit:

«Mon fils, tu ne m'as pas écouté le matin pour venir avec moi à l'église. Puisses-tu être pardonné. Mais maintenant, je veux que tu accomplisses un souhait que j'ai et ne me le refuse pas s'il te plaît. Je veux que tu prennes ce petit panier et que tu ailles avec  jusqu'à la rivière et que tu m'apportes de l'eau dedans.

`Mère, comment t'apporter de l'eau dans le panier? As-tu perdu la tête?

«Va, mon chéri, et nous verrons ce qu'il en sera» dit sa mère.

Terriblement choqué mais ne voulant pas bouleverser sa mère encore plus, le médecin alla à la rivière, il plongea le panier dans l'eau et  rentra chez lui avec celui-ci vide.

«Voici ton panier, maman. C'est exactement comme tu me l'as donné. J'ai fait ce que tu voulais. Y vois-tu de l'eau?

«Merci, mon fils de m'avoir écouté Mais le panier est-il pareil que lorsque je te l'ai donné?

«Oui, mais maintenant il est mouillé, répondit son fils.

«Tu vois, mon fils, que il n'est pas ainsi que je te l'ai donné? Tu l'as pris sec et vous l'avez ramené humide. De la même manière que je vais à l'église en tant qu'analphabète et quand je reviens je n'ai pas reçu sa sagesse mais je suis rafraîchie par sa grâce et cela me garde en vie depuis si longtemps et avec cette grâce je pouvais te garder à l'école . "

Alors le médecin s'est humilié et comprit Dieu.

«Dieu a rendu folle la sagesse du monde» [1]

`Mais Dieu a choisi les choses insensées du monde pour faire honte aux sages [2] .

Puis il s'excusa auprès de sa mère et ils allèrent ensemble à l'église pour remercier la Sainte Mère de Dieu

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTES

[1] I Cor. 1, 20.

[2] I Cor. 1, 27.

lundi 19 avril 2021

LE POUVOIR DE PRIÈRE DE LA MÈRE




Ana la prophétesse, mère du prophète Samuel, comme nous le savons par les Écritures, n'avait pas d'enfants. L'autre épouse de son mari eut de nombreux enfants. Étant stérile, elle souffrit beaucoup et souhaitait avoir un enfant. La douleur de son âme la conduisit au Temple de Dieu pour prier.

Étant agenouillée dans le Temple, elle pleurait amèrement et priait Dieu. En raison de sa prière intense et de sa dévotion totale à Dieu, elle ne ressentit pas ce qui se passait autour d'elle, étant entièrement dédiée à la prière par son corps et son âme. Ses larmes coulaient comme une rivière, son cœur brûlait et sa voix criait douloureusement. Le prêtre, Eli était dans l'autel dans le Saint des Saints et le serviteur aussi. Le servant dit au prêtre de Dieu:

«Qu'arrive-t-il àcette femme ivre? Pouvons-nous la sortir du temple?

«Non, nous ne la sortirons pas, car son cœur souffre d'une terrible douleur. Laisse-la là pour répandre sa douleur devant Dieu.

Et nous savons que cette prière lui apporta un saint dans ses entrailles et qu'elle donna naissance au prophète Samuel.

Vous voyez quel genre de prières sont nécessaires pour recevoir de Dieu une réponse à nos demandes et surtout quand ce sont de graves problèmes insolubles?

Tant de problèmes qui nous préoccupent, familiaux, économiques, problèmes liés aux enfants, causent aujourd'hui une terrible angoisse à tous les parents car à l'extérieur de la maison se cachent des loups et des lions qui attendent pour les lacérer.

L'angoisse de ces gens est donc grande puisque nous voyons que Satan les prend dans son filet, avec son hameçon et les sort de la mer. Et de cette manière a lieu cette décadence spirituelle et la mort des enfants. Tous ces enfants ont besoin de beaucoup de prière.

Nous avons bien sûr de nombreux exemples de mères dont la prière a sauvé leurs enfants comme sainte Monique. Comme vous le savez, sainte Monique était la mère de saint Augustin. Lui, avant de se sanctifier, était un débauché, un des très grands pécheurs. Mais cette sainte femme n'abandonna pas  quand elle vit ce grand danger, la perdition de son fils. Elle ne s'affaiblit pas en le voyant se souiller sans cesse dans la débauche, car son courage et sa foi étaient puissants. Elle pria et pleura beaucoup. Et sa douleur l'amena à se repentir. Augustin se repentit. Mais plus tard, lorsqu'il tomba dans l'hérésie, sa mère mena une autre bataille pour le ramener à la foi orthodoxe. Arrivée à Milan, elle se rendit chez saint Ambroise et pleura et gémit devant lui en lui disant tout ce que son fils avait fait. Voyant ses larmes, la douleur de son âme et sa foi, il dit:

«Femme, ces larmes que tu verses ne resteront pas stériles. Crois-moi, ton fils changera. »

Et il changea en effet et il devint saint Augustin qui est maintenant fêté parmi les saints de l'Église.

Vous voyez les grandes réalisations des mères? Elles n'avaient pas peur, Elles ne désespèrent pas quand elles virent leurs fils se détruire. Elles ne laissèrent jamais place au découragement. C'est un grand mal. C'est pourquoi nous devons fortifier les enfants et enraciner la graine de l'adoration juste et ne jamais perdre notre courage parce que ce que nous semons n'est jamais perdu. 

La semence est enracinée dans leur âme et même si maintenant, dans leur jeunesse, ils ne reçoivent rien et ne parlent pas contre ce qu'on leur dit et qu'ils ne viennent pas à l'église et font certaines erreurs, ils ont la foi en eux-mêmes, à l'intérieur d'eux-mêmes est cachée une très belle personne. Sachez que la graine portera du fruit. Il viendra un temps où Dieu donnera un vent favorable, il pleuvra, le soleil se lèvera et la graine donnera beaucoup de fruits. Si Dieu les appelle, comme nous l'espérons, et qu'ils deviennent dignes d'être martyrs, alors vous verrez que rien n'a été perdu car le Christ S'est crucifié pour le monde entier et surtout pour les enfants qui, dans la société actuelle, sont en grand danger.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 18 avril 2021

Prêtre VISARION ALEXA: COMMENT PRIONS-NOUS?


L'homme a besoin de beaucoup de patience pour pouvoir passer du temps à la Sainte Liturgie car il n'est pas facile de rester immobile pendant deux heures mais voyez-vous, venir à l'église pour assister au service sacré dimanche après dimanche et plus encore, c'est une expérience semblable à celle des personnes qui étaient en prison. Pour ces personnes, la seule possibilité de survivre était de se plonger en elles-mêmes. Elles n'avaient aucun autre endroit où s'échapper.

L'intérieur de l'homme est tout un univers. Vous pouvez regarder le ciel pendant des heures sans vous ennuyer et le moi intérieur de l'homme est comme le ciel… il est tellement immense que l'homme qui regarde en lui-même ne peut pas s'ennuyer.

La seule possibilité pour l'homme de rester à la Sainte Liturgie est celle-ci: plonger en lui-même. Ce voyage dans votre âme vous protège de la tentation de l'ennui et du renoncement. Au moment où l'homme quitte son moi intérieur, il commence à s'ennuyer à la Liturgie, commence à être bouleversé par ce qu'il voit autour, à regarder les autres et à disperser ses pensées.

Un voyageur ne s'ennuie pas car devant ses yeux tant d'autres images, d'autres horizons s'affichent tout le temps, mais pour un homme qui reste quelques heures au même endroit, cette tentation est très grande et il ne peut la vaincre autrement qu'en regardant en lui-même. C'est pourquoi le service sacré, la Liturgie est célébrée avec beaucoup de soin, c'est comme une invitation à approfondir votre moi intérieur.

Là, Dieu a caché une porte vers la vie éternelle, une porte vers l'éternité et le Christ lui-même dit ceci:

"Le Royaume de Dieu est en vous!"

Qui plonge en lui-même, qui ouvre lentement cette porte, gagne la paix, le pardon, l'amour, vainc la douleur, le chagrin, le désespoir.

Mais nous avons en nous le ciel, le Royaume qui crie en nous qui travaille en nous, mais vous voyez la civilisation, les pensées, les opinions censurent la voix qui vient du fond [de nous].

Ils ne disent pas en vain qu'il est bon d'écouter son cœur parce que le cœur dit toujours la vérité et si vous vous habituez à moins parler et à l'écouter plus, vous ne chercherez plus des réponses à vos questions au hasard, mais Les Saints Pères disent que vous les trouverez dans votre cœur et qu'elles vous apporteront la paix intérieure.

Il y a beaucoup de silence en nous mais l'homme a peur de ce silence, cela lui fait peur. Essayez de rester seuls plus d'une demi-heure avec les lumières éteintes et les rideaux tirés dans l'obscurité. Nous ne sommes pas habitués à cette chose, à cette recherche, à ce silence, car nous sommes extrêmement pris par le monde où nous vivons, attirés par la télévision, le téléphone, terriblement agités et cela nous éloigne du Royaume de la rencontre avec l'Absolu Être en nous.

Nous sommes de moins en moins attentifs et très insensibles à tout ce qui nous entoure, aux gens qui nous entourent, nous ne nous soucions pas du tout des répercussions de nos actions.

Ne pensez pas que je vous critique, que je vous juge, ce jugement concerne d'abord moi-même puisque je vois qu'il est de plus en plus difficile de remarquer l'homme à côté de moi, comme le Christ l'a fait avec n'importe quel homme.

Combien de fois Dieu vient vers nous et nous dit et nous montre comment briser cette imprudence, ce manque de sensibilité spirituelle (Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende)

Dieu ne dort pas, Il n'est pas en vacances, Il attend seulement chacun de nous. Nous sommes ceux qui sont loin de Lui, nous sommes venus nous adorer nous-mêmes et nos souhaits.

Le plus grand obstacle, la plus grande montagne que l'homme doit franchir, dit le staretz Sophrony [Sakharov], pour atteindre son cœur, c'est son propre ego!

La sensibilité humaine dépend peut-être de l'éducation de l'homme et peut-être que cette éducation le forme à l'extérieur et peut-être même à un peu à l'intérieur mais sachez que la sensibilité humaine, la sensibilité d'un cœur humain est l'œuvre du Saint-Esprit et la solution, l'antidote c'est tomber à genoux et de désirer ardemment Dieu comme nous aspirons à la paix, au repos, comme l'homme amoureux aspire à voir sa bien-aimée!

Sensibilisez vos cœurs par la PRIERE!

Appelez et recevez Dieu!

Sachez qu'au fil du temps les scientifiques ont fait de nombreuses études sur l'homme qui prie et ils ont conclu qu'un homme qui prie change la fréquence du cerveau et en obtient une qui est entre la vigilance et le sommeil.

La prière aide le corps à se calmer, à s'équilibrer, dans sa paix intérieure. La prière pure protège, a un effet curatif sur l'esprit et le corps tout entier ...

En priant, l'homme gagne la joie du Saint-Esprit…

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après