"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 23 avril 2021

Sur Orthodoxie.com: À l’occasion du 9e anniversaire de son enlèvement : « Un moment de prière avec le métropolite Paul Yazigi »

 À l’occasion du 9e anniversaire de son enlèvement : « Un moment de prière avec le métropolite Paul Yazigi »


Huit ans se sont écoulées aujourd’hui depuis le 22 avril 2013, lorsque le métropolite d’Alep Paul, frère de l’actuel patriarche d’Antioche Jean, et l’évêque syro-jacobite Youhanna Ibrahim ont été enlevés alors qu’ils revenaient ensemble à Alep pour le dimanche des Rameaux, la Semaine Sainte et Pâques. Dans un communiqué, le Patriarcat d’Antioche a mentionné à cette occasion : « Nous nous rappelons de tout cela avec un cœur brisé, qui n’a pas été cicatrisé par le temps – une période de huit ans – et il ne le sera pas. Nous avons présenté cette question devant l’opinion publique locale et internationale. Nous le mentionnons pour rappeler à chacun, que nous avons frappé à toutes les portes, diplomatiques, sécuritaires, politiques, sociales et autres. Jusqu’à ce moment, il n’y a aucun résultat à cet égard ». Le seul message qu’avait réussi à envoyer le métropolite Paul avec son téléphone portable était que « nous avons été enlevés par Al-Qaida et ils nous emmènent en Turquie. Malgré les informations qui ont circulé de temps à autre sur le sort des deux métropolites, aucune d’entre elles n’a jamais été confirmée jusqu’à maintenant, et les deux métropolites sont portées officiellement « disparues ».

En ce triste anniversaire, le père Bassam Nassif, de l’Université Saint-Jean-Damascène de Balamand, a écrit les lignes suivantes : « Nous nous tenons sur le seuil de la Grande Semaine. Le Seigneur Jésus-Christ entre triomphalement à Jérusalem afin de nous relever et de nous sauver par Sa sainte Crucifixion et Sa glorieuse Résurrection. « L’heure » est venue et le Seigneur prie dans le Jardin de Gethsémani : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure ?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure » (Jn XII, 27). En ces jours, nous nous rappelons d’une autre « heure », l’heure de l’enlèvement du métropolite Paul Yazigi à Alep. C’était vers trois heures de l’après-midi du 22 avril 2013, alors que le métropolite était courageusement entré à Alep, accompagné par l’archevêque Youhanna Ibrahim, afin de faire libérer deux prêtres innocents, détenus comme otages alors qu’ils servaient le peuple de Dieu pendant la terrible guerre en Syrie. L’heure de la Crucifixion et l’heure de l’enlèvement font revenir dans ma mémoire un moment de prière avec le métropolite Paul. Lors de l’un des premiers matins du Grand Carême, en 2001, je suis entré à l’église de la Dormition de la Mère de Dieu au monastère patriarcal de Balamand, et le soleil s’était levé. En tirant la porte latérale, j’ai vu l’ombre du métropolite Paul qui se tenait sereinement debout sur sa stalle en bois, attendant le début des Matines. Il semblait être un pilier de patience, à l’instar du saint patron de son diocèse, Syméon le Juste d’Alep [S. Syméon le Stylite, ndt]. De même qu’il enseignait que la Liturgie commence avant elle et finit après elle, je l’ai vu tenant un long chapelet dans sa main gauche, disant la prière de Jésus : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Ses yeux étaient fixés sur l’icône de la Sainte Croix, qui se trouvait au milieu de l’iconostase, entourée des icônes de la Très sainte Mère de Dieu et S. Jean, le disciple bien-aimé. J’étais le premier à entrer dans l’église, alors je restai immobile, contemplant tranquillement cette scène, craignant que le bruit de mes pas n’interrompe la prière intime qui s’épanchait d’un cœur enflammé par l’amour du Roi de Gloire. C’était une heure d’intimité avec le Crucifié. À ce moment, j’ai réalisé à quel point le métropolite Paul luttait dans la prière. Les signes d’épuisement ressortaient clairement sur son visage, du fait qu’il avait à peine dormi la nuit. Il avait reçu des dizaines de jeunes hommes et jeunes femmes qui étaient venus de différents endroits du Liban et de Syrie jusqu’à Balamand pour recevoir une direction spirituelle et participer aux offices, désirant goûter à la douceur de la vie en Christ par la confession et le repentir. Même si la veille avait été emplie de troubles et de préoccupations, le métropolite, comme un père spirituel, voyait la présence de la jeunesse comme une priorité. Il recevait lui-même chaque visiteur le soir, l’un après l’autre, le guidant avec une patience paternelle et un amour sacrificiel, écoutant ses problèmes, effaçant ses larmes, et le guidant dans le voyage de la vie. Sa préoccupation principale n’était pas de réconforter son propre corps épuisé, mais de servir avec force comme un médecin spirituel qui aime ses enfants. Le métropolite, au demeurant, rappelait aux séminaristes de Balamand que leur travail sacerdotal consistait à agir comme pères spirituels, dont la première préoccupation est le salut des âmes et la direction du fidèle sur la voie du repentir, de la sainteté et de la joie. Je me faufilais dans l’église, essayant d’apercevoir son visage. Ses yeux enflammés fixant le Roi de Gloire crucifié étaient semblables à une rencontre personnelle et vivante avec Dieu, l’Espoir des désespérés, le Refuge des déplacés, l’Ancre dans les tentations, le Guérisseur dans une pandémie, le Protecteur sur un champ de bataille et le Consolateur dans une période de détresse. Ses lèvres priantes soupiraient la prière de Jésus dans un rythme ascendant, comme s’il se trouvait dans une arène tumultueuse, luttant fermement pour le salut de ses bien-aimés. Face à la Crucifixion, ses prières ardentes s’élevaient comme l’encens pour le salut de la jeunesse devant l’Autel de la Croix, comme l’offrande d’un sacrifice. Il suppliait la miséricorde Divine et implorait le Seigneur crucifié pour élargir le cœur de ses enfants spirituels et les aider à percevoir le Seigneur ressuscité, afin qu’ils demeurent dans la Vérité qui les libère, afin qu’ils acquièrent l’esprit du Christ qui les rend obéissants à Sa volonté. La jeunesse actuelle est ballotée dans une mer d’idéologies conflictuelles qui pourraient piéger leurs âmes et les égarer. Ils sont influencés par des les attraits et les conseils trompeurs présentés comme des séductions par un monde conduit par les médias. Dans l’un de ses messages forts à la jeunesse, le métropolite Paul appelle chaque jeune homme et jeune fille à faire l’expérience de l’amour et la liberté parfaites dans le Christ. Ses paroles, emplies de son amour et de sa tendresse paternelles, portent une dose d’encouragement dans des temps troublés : « O héros de la liberté : le prix de l’amour parfait est de sacrifier toute sa vie. L’amour parfait est un témoignage indispensable pour le monde d’aujourd’hui ! C’est la décision de chacun de choisir librement combien il désire aimer ! Le martyr est l’être humain le plus aimant et le plus libre ! Jésus est notre modèle. Jeunes bien-aimés : vous êtes les héros de la liberté, héros de choix puissants. Soyez libres ! Connaissez la Vérité et elle vous libérera. Rebellez-vous contre la captivité, l’oisiveté et les tentations alléchantes… Jésus vient pour nous relever, aussi relevons-nous alors qu’Il descend vers nous. Amen ». Maintenant, « l’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié » (Jn XII, 23). Levons-nous à Sa rencontre, par les prières du métropolite Paul. Amen ». Sources

En ce triste anniversaire, le père Bassam Nassif, de l’Université Saint-Jean-Damascène de Balamand, a écrit les lignes suivantes : « Nous nous tenons sur le seuil de la Grande Semaine. Le Seigneur Jésus-Christ entre triomphalement à Jérusalem afin de nous relever et de nous sauver par Sa sainte Crucifixion et Sa glorieuse Résurrection. « L’heure » est venue et le Seigneur prie dans le Jardin de Gethsémani : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure ?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure » (Jn XII, 27). En ces jours, nous nous rappelons d’une autre « heure », l’heure de l’enlèvement du métropolite Paul Yazigi à Alep. C’était vers trois heures de l’après-midi du 22 avril 2013, alors que le métropolite était courageusement entré à Alep, accompagné par l’archevêque Youhanna Ibrahim, afin de faire libérer deux prêtres innocents, détenus comme otages alors qu’ils servaient le peuple de Dieu pendant la terrible guerre en Syrie. L’heure de la Crucifixion et l’heure de l’enlèvement font revenir dans ma mémoire un moment de prière avec le métropolite Paul. Lors de l’un des premiers matins du Grand Carême, en 2001, je suis entré à l’église de la Dormition de la Mère de Dieu au monastère patriarcal de Balamand, et le soleil s’était levé. En tirant la porte latérale, j’ai vu l’ombre du métropolite Paul qui se tenait sereinement debout sur sa stalle en bois, attendant le début des Matines. Il semblait être un pilier de patience, à l’instar du saint patron de son diocèse, Syméon le Juste d’Alep [S. Syméon le Stylite, ndt]. De même qu’il enseignait que la Liturgie commence avant elle et finit après elle, je l’ai vu tenant un long chapelet dans sa main gauche, disant la prière de Jésus : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Ses yeux étaient fixés sur l’icône de la Sainte Croix, qui se trouvait au milieu de l’iconostase, entourée des icônes de la Très sainte Mère de Dieu et S. Jean, le disciple bien-aimé. J’étais le premier à entrer dans l’église, alors je restai immobile, contemplant tranquillement cette scène, craignant que le bruit de mes pas n’interrompe la prière intime qui s’épanchait d’un cœur enflammé par l’amour du Roi de Gloire. C’était une heure d’intimité avec le Crucifié. À ce moment, j’ai réalisé à quel point le métropolite Paul luttait dans la prière. Les signes d’épuisement ressortaient clairement sur son visage, du fait qu’il avait à peine dormi la nuit. Il avait reçu des dizaines de jeunes hommes et jeunes femmes qui étaient venus de différents endroits du Liban et de Syrie jusqu’à Balamand pour recevoir une direction spirituelle et participer aux offices, désirant goûter à la douceur de la vie en Christ par la confession et le repentir. Même si la veille avait été emplie de troubles et de préoccupations, le métropolite, comme un père spirituel, voyait la présence de la jeunesse comme une priorité. Il recevait lui-même chaque visiteur le soir, l’un après l’autre, le guidant avec une patience paternelle et un amour sacrificiel, écoutant ses problèmes, effaçant ses larmes, et le guidant dans le voyage de la vie. Sa préoccupation principale n’était pas de réconforter son propre corps épuisé, mais de servir avec force comme un médecin spirituel qui aime ses enfants. Le métropolite, au demeurant, rappelait aux séminaristes de Balamand que leur travail sacerdotal consistait à agir comme pères spirituels, dont la première préoccupation est le salut des âmes et la direction du fidèle sur la voie du repentir, de la sainteté et de la joie. Je me faufilais dans l’église, essayant d’apercevoir son visage. Ses yeux enflammés fixant le Roi de Gloire crucifié étaient semblables à une rencontre personnelle et vivante avec Dieu, l’Espoir des désespérés, le Refuge des déplacés, l’Ancre dans les tentations, le Guérisseur dans une pandémie, le Protecteur sur un champ de bataille et le Consolateur dans une période de détresse. Ses lèvres priantes soupiraient la prière de Jésus dans un rythme ascendant, comme s’il se trouvait dans une arène tumultueuse, luttant fermement pour le salut de ses bien-aimés. Face à la Crucifixion, ses prières ardentes s’élevaient comme l’encens pour le salut de la jeunesse devant l’Autel de la Croix, comme l’offrande d’un sacrifice. Il suppliait la miséricorde Divine et implorait le Seigneur crucifié pour élargir le cœur de ses enfants spirituels et les aider à percevoir le Seigneur ressuscité, afin qu’ils demeurent dans la Vérité qui les libère, afin qu’ils acquièrent l’esprit du Christ qui les rend obéissants à Sa volonté. La jeunesse actuelle est ballotée dans une mer d’idéologies conflictuelles qui pourraient piéger leurs âmes et les égarer. Ils sont influencés par des les attraits et les conseils trompeurs présentés comme des séductions par un monde conduit par les médias. Dans l’un de ses messages forts à la jeunesse, le métropolite Paul appelle chaque jeune homme et jeune fille à faire l’expérience de l’amour et la liberté parfaites dans le Christ. Ses paroles, emplies de son amour et de sa tendresse paternelles, portent une dose d’encouragement dans des temps troublés : « O héros de la liberté : le prix de l’amour parfait est de sacrifier toute sa vie. L’amour parfait est un témoignage indispensable pour le monde d’aujourd’hui ! C’est la décision de chacun de choisir librement combien il désire aimer ! Le martyr est l’être humain le plus aimant et le plus libre ! Jésus est notre modèle. Jeunes bien-aimés : vous êtes les héros de la liberté, héros de choix puissants. Soyez libres ! Connaissez la Vérité et elle vous libérera. Rebellez-vous contre la captivité, l’oisiveté et les tentations alléchantes… Jésus vient pour nous relever, aussi relevons-nous alors qu’Il descend vers nous. Amen ». Maintenant, « l’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié » (Jn XII, 23). Levons-nous à Sa rencontre, par les prières du métropolite Paul. Amen ».

Sources : 1 et 2

orthodoxiecom

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