"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 26 mars 2025

Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojye et Mélitopol: LES VIES DES SAINTS SONT TOUJOURS FRAÎCHES ET PERTINENTES

Ste Matrona de Constantinople, commémorée le 22 novembre


Le Christ est parmi nous, mes chers lecteurs !


Les vies des saints est intemporelle. Ils sont toujours pertinents, quelle que soit l'époque où vivaient leurs héros. La Vénérable Matrona de Constantinople vécut au cinquième siècle. Son mariage n'était pas heureux, elle dût endurer les attaques de son époux, elle souffrit par lui mais ne divorça pas. Comme aujourd'hui, à la légère, certains prêtres décident du sort des familles. Tu as un mauvais mari, il ne te laisse pas aller à l'église, il blasphème Dieu ? Laissez-le et sauve-toi toute seule. Mais il arrive parfois qu'après avoir abandonné une croix, la femme qui a écouté le malheureux prêtre se condamne à une situation pire.

Au lieu de se plaindre de son mari, saint Matrona pleura sur ses péchés et pria pour son conjoint, afin qu'il croie en Christ. Elle ne quitta son époux qu'après une vision divine extraordinaire, qui lui ordonna de suivre le chemin monastique. Elle ne quitta pas sa maison pour alléger sa vie, mais pour rendre son ascèse spirituelle [podvig] encore plus rigoureuse. Malheureusement, il arrive parfois que les gens rejoignent un monastère parce que leur vie n'a pas fonctionné : leurs époux sont mauvais, leurs enfants ne les aiment pas, ils ne peuvent pas trouver de travail, et ainsi de suite. Mais les passions ne laissent pas ces gens seuls là non plus, parce que vous ne pouvez pas vous enfuir.

Que recherchait sainte Matrona dans le monachisme ? Gloire ? Honneur ? Révérence ? Non, elle s'habilla même  de vêtements d'hommes pour que personne ne la reconnaisse, et passa tout son temps dans le silence, le jeûne et la prière. Et ce qui est étonnant, c'est précisément la personne qui fuit le discours et la gloire humains que Dieu glorifie surtout non seulement dans l'éternité, mais pas rarement dans la vie terrestre aussi. Tel était le chemin de sainte Matrona de Constantinople. Peu importe comment elle se cachait, Dieu la glorifia d'autant plus. La vénérable était partie, pourrait-on dire, pour les extrémités de la terre afin de se cacher de la gloire humaine, mais un monastère se forma autour d'elle. Finalement, le Seigneur la ramena à Constantinople, où elle vécut ses jours en tant qu'higoumène de l'un des monastères les plus reconnus, et alors qu'elle était encore en vie, elle fut honorée de voir le doux paradis, où son âme pure partit. Quelle vie merveilleuse et bien vécue et saine que cette sainte femme vécut.

Et maintenant, regardez autour de vous. Jusqu'à quelle longueur de vilennie et de méchance certaines personnalités publiques n'iront-elles pas pour augmenter leur audience et devenir célèbres. Mais comment cela se termine-t-il ? En règle générale, avec déchéance et honte éternelle.

Et en général, quelle est la valeur de la gloire humaine ? Qui se souvient maintenant, par exemple, des noms de stars de cinéma dont même les petits enfants connaissaient les noms dans les années soixante ? Maintenant, peu de gens connaissent même les noms des personnes qui ont joué un rôle clé dans l'histoire de notre nation. Je ne parle même pas de la gloire d'aujourd'hui, mais de celle du lendemain comme si elle sombrait dans la mer. Il en va ainsi avec les gens, mais pas avec Dieu. La gloire qu'Il donne aux gens ne meurt jamais et ne s'estompe jamais. Et le fait qu'après des centaines d'années, nous connaissons encore le nom d'une sainte qui vécut à Constantinople au cinquième siècle en témoigne.

mardi 25 mars 2025

SAINT ÉTIENNE DE FILEIKA SUR LA PRIÈRE


Saint Etienne Près de sa cellule


 Comment apprendre la prière de Jésus

Pour ceux qui n'ont pas acquis la capacité de prier en esprit à tout moment, saint Etienne les exhorte à prier verbalement plus souvent et à renforcer cette prière avec des prosternations. « La prière noétique et la prière du cœur ne sont pas acquises du jour au lendemain ; maiselles sont le résultat d'une contrainte accrue et d'un exercice constant dans la prière », conclut le père Etienne.

Selon le saint, nous forcer à prier la nuit nous aide à acquérir la prière, qui ne s'arrête plus, même dans le silence du sommeil.

Mais en même temps, il est important de se rappeler que « le pouvoir de la consolation remplie de grâce de la prière ne réside pas dans les mots, mais dans la disposition de l'âme et l'union du cœur avec Dieu. 

Par conséquent, ne vous souciez pas de dire la prière de Jésus (appelée ainsi parce que le Nom de Jésus-Christ est répété) autant que possible, mais essayez de garder votre esprit et votre cœur fixés sur Dieu et de trouver toute la douceur en communion avec Lui.

« La meilleure façon de prier silencieuse - noétique ou spirituelle - est la suivante : attirer l'attention de l'esprit sur le cœur et le garder dans cet état sans aucune pensée, en disant intérieurement : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi. » Et cette simple action amène l'âme dans l'état le plus paisible, établit le Royaume de Dieu en son sein et produit une merveilleuse consolation et un repos ineffable en Dieu. »

Parlant des hauteurs de l'activité de prière, le saint réconforte souvent son lecteur avec de telles pensées : « Bien sûr, vous ne pouvez pas atteindre immédiatement l'état où vous priez avec la vraie prière ; les saints n'ont pas immédiatement atteint cette grande béatitude ; mais avec des efforts, s'engageant constamment dans la prière, ils ont produit des fruits dans la patience. »

St Etienne [Stephane]
de Fileika
Glorifié
au diocèse de Vyatka

***
Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

Tour virtuel de 360° du plus ancien monastère orthodoxe des USA

St. Tikhon's Monastery


Cliquez sur le lien ci-dessous
et faites la visite 
en cliquant sur l'image qui apparaît
et en déplaçant le curseur de la souris

https://www.orthodox360.com/tours/sttikhonsmonastery2024/

Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojye et Mélitopol: L'AVERTISSEMENT SÉVÈRE DU PROPHÈTE ISAÏE


 

Le Christ est parmi nous, mes chers lecteurs !

Ce jeudi, pendant l'office de carême, nous avons entendu les paroles solennelles du Seigneur : Rends insensible le coeur de ce peuple, Endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, Pour qu'il ne voie point de ses yeux, n'entende point de ses oreilles, Ne comprenne point de son coeur, Ne se convertisse point et ne soit point guéri.

Je dis: Jusqu'à quand, Seigneur? Et il répondit: Jusqu'à ce que les villes soient dévastées Et privées d'habitants; Jusqu'à ce qu'il n'y ait personne dans les maisons, Et que le pays soit ravagé par la solitude;

Jusqu'à ce que l'Éternel ait éloigné les hommes, Et que le pays devienne un immense désert, (Isaïe 6:10–12).

L'indifférence à la foi et à la vie spirituelle a toujours été liée au déclin de la vie elle-même, tant pour un individu que pour toute une nation. Une nation est comme un vignoble - tant qu'elle produit des fruits mûrs, son existence est soutenue et renforcée par Dieu. Mais lorsqu'une nation dégénère, elle est sur le point d'être déracinée, tout comme un vignoble non fructueux.

Chaque personne est une cellule dans le corps de sa nation. Les valeurs morales que chacun de nous défend déterminent l'état de toute la société. Ce n'est pas seulement la foi, mais aussi la moralité universelle qui a une grande importance. On peut se vanter d'avoir la bonne foi, mais si on vit une vie immorale, notre confession de foi véritable n'apportera aucun bénéfice à notre âme.

À notre honte, je dois dire qu'il y a des pays entiers où la criminalité est pratiquement inexistante, où les prisons sont vides. Il y a des villages où les gens ne verrouillent pas leurs portes, où le vol et même le hooliganisme mineur sont inconnus. Ce sont des endroits où les gens ne professent pas la foi orthodoxe, mais leurs vies s'alignent sur la moralité de l'Évangile.

Comment se fait-il que des pays où l'Orthodoxie n'était pas seulement une force de formation de la culture, mais aussi une religion formant l'État, n'aient pas réussi à surmonter le chaos du péché qui détruit non seulement des âmes individuelles, mais aussi des nations entières ? Je n'ai pas de réponse à cette question. Mais j'ai de l'espoir - j'espère qu'il y aura un nombre suffisant de gens justes parmi nous qui pourront transformer la colère de Dieu en miséricorde et la punition en pardon.

Le jeûne est le meilleur moment pour montrer à Dieu que nous ne cherchons pas ce qui est terrestre, mais ce qui est céleste ; pas le temporaire, mais l'éternel.

Version française  Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

lundi 24 mars 2025

Instructions spirituelles de saint Alexis Goloseevsky

 

St. Alexis

Il est impossible de parcourir le chemin de la vie spirituelle sans connaître des tentations, mais le Seigneur n'envoie pas à une personne des tentations au-delà de ses forces.

Les larmes, la patience et la prière sont les seuls moyens d'atténuer les afflictions.

Dans les moments de tribulation, il faut faire preuve de patience et de générosité.

Nous adorons d'abord « Ta Croix », puis nous glorifions « Ta Résurrection ». Il en est ainsi dans la vie humaine : d'abord la souffrance, puis la joie.

L'ego doit être éliminé partout, et les blasphèmes et la méchanceté des autres doivent être considérés comme des avertissements de Dieu.

Que sa sainte volonté soit faite en toutes choses - « Que Ta volonté soit faite... »

Lorsque l'aide ne peut être attendue de nulle part, c'est l'aide céleste qui vient.

Nous devrions être stricts avec nous-mêmes et indulgents avec les autres. 

L'homme est aux prises avec des pensées impures ; cela passera - la colère attaque le cœur, puis le découragement, etc. L'un est remplacé par l'autre. Et tout cela pour notre humilité.

Faites le bien tant que vos mains sont chaudes [tant que vous êtes vivant.



L'argent est un ver.

Donnez votre surplus avec vos mains.

Le jeûne doit être fait de manière à ce que personne ne le sache.

Celui qui ne cherche pas le pouvoir n'a pas peur de le perdre.

Ayez la foi : de même que votre corps est propre après le bain, de même, après la confession, votre âme est purifiée des péchés par la Grâce de Dieu.

Reliques de saint Alexis


Il est nécessaire pour un chrétien d'être toujours en train de penser au Christ.

La maladie du corps fait naître l'humilité de l'âme, comme le dit l'Apôtre : « Si l'homme extérieur se dégrade, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour ».

En s'approchant de Dieu, l'homme s'approche de son bonheur ; en s'éloignant de Dieu, l'homme s'éloigne de son bonheur.

La miséricorde de Dieu par rapport à la miséricorde de l'homme, c'est comme la mer entière par rapport à une goutte d'eau.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'près

Pravoslavie.ru

dimanche 23 mars 2025

TROISIÈME DIMANCHE DE GRAND CARÊME


Gloire à Toi, ô Christ Dieu, notre espérance, gloire à Toi!

Que Dieu se lève, que ses ennemis soient dispersés, et que ceux qui le haïssent fuient devant lui. Comme la fumée se dissipe, qu'ils disparaissent ; et comme la cire fond devant le feu, que les démons périssent devant ceux qui aiment Dieu, qui se signent du signe de la croix et qui disent dans l'allégresse : « Salut, Croix très précieuse et vivifiante : Salut ô très précieuse et vivifiante Croix du Seigneur, car tu chasses les démons par la puissance du Seigneur Jésus-Christ crucifié sur toi, qui est descendu en enfer et a piétiné la puissance du Diable, et qui t'a donné sa vénérable Croix pour chasser tous les ennemis. Ô Croix du Seigneur, très précieuse et qui donne la vie, aide-moi, avec notre sainte Souveraine la Mère de Dieu, et avec tous les saints dans tous les siècles. Amen (Prière en l'honneur de la Croix)

Ce jour est généralement connu comme le dimanche de la Croix, car on y commémore la Croix précieuse et vivifiante du Christ. Les textes liturgiques d'aujourd'hui présentent de nombreuses similitudes avec le service du jour de la Sainte-Croix (14 septembre). Le passage de l'Évangile choisi pour ce jour est Marc 8,34 - 9,1 et il est également lu le dimanche suivant le jour de la Sainte-Croix. 


Ce jour est généralement connu sous le nom de Dimanche de la Croix, car la Croix précieuse et vivifiante du Christ est commémorée aujourd'hui. Les textes liturgiques d'aujourd'hui présentent de nombreuses similitudes avec l'office du jour de la Sainte-Croix (14 septembre). Le passage de l'Évangile choisi pour ce jour est Marc 8,34 - 9,1 et il est également lu le dimanche qui suit le jour de la Sainte Croix. 

Dans la lecture de l'Évangile, saint Marc nous donne un aperçu des implications du mode de vie chrétien. Il est utile de lire d'abord les versets 31-33, car ils donnent le contexte des paroles du Christ. La discussion portait sur la mort du Christ et saint Pierre avait été sévèrement réprimandé pour avoir exprimé un point de vue très humain. Il faut se rappeler que la mort en question était la crucifixion, qui était une chose honteuse réservée uniquement aux pires criminels condamnés. 



Le Christ dit : « Quiconque veut me suivre... ». C'est une condition importante car le Seigneur ne contraint personne. Se charger de sa croix pour suivre le Christ n'a de valeur que si c'est volontaire. Il est donc bon que nous fassions abstraction de nous-mêmes, de nos souhaits et de nos désirs, en pensant plutôt aux autres et à leurs besoins. Nous devrions être positifs à ce sujet, en incarnant la vertu. 

 C'est ce que signifie suivre le Christ. Théophylacte observe : Bien que le commandement de se livrer à la mort semble dur et cruel, le Seigneur montre immédiatement que ce commandement est donné par amour pour l'humanité. Ensuite, nous avons la mise en garde contre la recherche de la richesse et du pouvoir, car cela peut devenir une fin en soi. Nous pouvons voir de nombreux exemples dans l'histoire de ceux qui se sont consacrés à la gloire du monde, mais où sont-ils aujourd'hui ? Leurs richesses matérielles ne leur permettent pas d'acheter leur entrée au paradis. À ce stade du commentaire, il y a un aparté sur les idées de l'hérétique Origène qui enseignait qu'en fin de compte, toute l'humanité déchue serait réunie avec Dieu après avoir été punie ; une théorie condamnée par le 5e concile œcuménique. Théophylacte conclut ce point en disant : « Personne n'est gardé en enfer pour des raisons de sécurité : Personne n'est gardé en enfer en guise de punition. C'est plutôt le poids de ses propres péchés qui l'y retient. 

La lecture se termine par une mise en garde effrayante. On pourrait penser qu'elle ne s'applique qu'à tous ceux qui nient la divinité du Christ. En réalité, c'est plus grave que cela, car cela concerne tous ceux qui pourraient croire, mais qui le gardent pour eux comme un simple concept intellectuel. Nous sommes double : l'âme est sanctifiée par la foi et le corps est sanctifié en confessant ouvertement notre foi. Ceux qui ne verront pas la mort avant d'avoir vu le Seigneur dans la gloire fait référence aux apôtres Pierre, Jacques et Jean. Oui, ils sont morts, mais après avoir assisté à la Transfiguration, qui était une préfiguration de la Parousie [seconde venue du Christ]. Une préfiguration pourrait être décrite comme une prophétie en actes plutôt qu'en paroles. La seconde venue du Christ sera en contraste frappant avec l'Incarnation. Lorsque le Christ Dieu s'est incarné, c'était dans d'humbles circonstances. Seuls ceux qui avaient un cœur pur L'ont reconnu et accepté. La seconde venue ne laissera aucun doute, car elle se fera dans une gloire rayonnante, comme la Transfiguration, mais en plus grand.  



Dans les pages d'introduction au Triode, nous lisons : « Il n'y a pas de séparation entre le Christ et les autres : Aucune séparation n'est faite entre la mort du Christ et sa résurrection, mais la Croix est considérée comme un emblème de victoire et le Calvaire est vu à la lumière du Tombeau vide. Plusieurs éléments nous rappellent que nous ne voyons jamais la Croix de manière isolée. Dans la plupart des liturgies, nous chantons le trisaghion - Saint Dieu, Dieu fort, Dieu Immortel, aie pitié de nous - mais aujourd'hui, comme le jour de la Sainte-Croix, il est remplacé par - Nous adorons ta Croix, ô Maître, et nous glorifions ta sainte Résurrection. De manière encore plus frappante, les irmoi (les versets au début de chaque Ode du Canon à Matines sont les mêmes que ceux de la nuit de Pâques à Matines) - C'est le jour de la Résurrection...  Pour les Occidentaux, cela peut sembler étrange, car nous connaissons tous les représentations de la crucifixion qui mettent l'accent sur l'horreur et la souffrance. Si la crucifixion était une méthode d'exécution brutale, les textes liturgiques et l'iconographie de l'Église orthodoxe la présentent comme transcendant la simple manifestation physique de la douleur.

Une question souvent posée concerne la signification des trois barres de la croix. Celle du haut représente la planche, ou tout autre support, sur laquelle l'inscription de Pilate fut rédigée. La barre du milieu tient évidemment les bras tendus. La barre inférieure est le repose-pieds qui reposait sur un pivot. Les pieds étaient fixés séparément et, comme il s'agissait d'une barre basculante, le poids pouvait être placé sur l'un ou l'autre pied. Bien que cela puisse sembler une concession au confort, c'était en fait tout le contraire. La crucifixion était une mort lente qui pouvait parfois prendre plusieurs jours, contrairement à d'autres méthodes d'exécution telles que la pendaison ou la décapitation. Si, pendant qu'il était sur la croix, les jambes devenaient faibles au niveau des genoux ou douloureuses à cause de crampes, et si elles étaient attachées l'une à l'autre, le corps risquait de s'affaisser car seuls les bras supportaient le poids. Cela aurait exercé une pression sur la trachée, accélérant la mort par strangulation. L'idée n'était pas de hâter la mort, mais de faire en sorte que la punition dure le plus longtemps possible, et le fait de pouvoir déplacer le poids d'un pied à l'autre facilitait cette tâche... Lisez maintenant l'Évangile selon saint Jean, chapitre 19, 31-36, où il est question de briser les jambes, ce qui était la façon normale de mettre fin à l'exécution. La raison en est que les jambes ne supportaient plus le poids du corps et que la victime était ainsi étouffée. Dans l'Évangile de saint Marc - chapitre 15 : 43-44, Pilate s'étonne que Jésus soit déjà mort. La crucifixion avait commencé à midi et nous étions en début de soirée, au plus tard. Il est clair que Pilate fut surpris de recevoir cette nouvelle si rapidement.  


Dans Marc 8 : 34, nous lisons : « Celui qui veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive ». En tant que chrétiens orthodoxes, nous portons toujours notre croix de baptême. Nous pouvons également faire le signe de la croix, et nous le faisons. C'est ce que l'on appelle parfois se signer. Une personne que je connais appelle cela de manière un peu pittoresque « montrer la croix », ce qui est en fait une expression très significative. N'ayez jamais honte de la croix. Nous avons tous la capacité humaine d'être négligents, de faire des bêtises ou de provoquer des accidents. La conduite d'une voiture offre de nombreuses occasions de le faire, alors avant de commencer votre voyage, faites le signe de la croix. Il ne s'agit pas d'une superstition ni d'une protection magique, mais d'un geste symbolique qui place le voyage entre les mains de Dieu. En toute humilité, nous donnons une expression physique à la vérité des mots que nous utilisons chaque jour lorsque nous prions Dieu : que ta volonté soit faite...



En revenant au Canon d'aujourd'hui, nous constatons que la vénération de la Croix est inséparable de la Résurrection du Christ. Dans les 1er et 2e tropaire de l'ode 4, nous lisons : « L'Ange dit aux femmes portant des aromates : « Ne vous lamentez pas, mais allez à la rencontre du Christ ressuscité. « Ne vous lamentez pas, mais allez dire aux apôtres : Réjouissez-vous, c'est aujourd'hui le salut du monde, car par la mort du Christ la tyrannie de l'Ennemi a été détruite.

En célébrant aujourd'hui la joyeuse vénération de Ta Croix vivifiante, ô Christ notre Sauveur, nous nous préparons à Ta très sainte Passion, car c'est Toi qui, dans Ta toute-puissance, as réalisé le salut du monde.

Dans le troisième tropaire de l'ode 7, nous lisons : Ta Croix, Seigneur très miséricordieux, est honorée par le monde entier, car Tu as fait de l'instrument de la mort une source de vie. Sanctifie ceux qui la vénèrent, ô Dieu de nos Pères, qui seul est béni et grandement glorifié.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND



« Nous adorons Ta croix, ô Maître, et nous glorifions ta sainte résurrection » 

Méditation :

Il n'y a pas une seule vie humaine qui n'ait pas connu d'épreuves, de luttes ou de chagrins. Et aucun d'entre nous ne peut s'attendre à ce qu'il échappe à tout cela. Mais tout notre être et toute la force de notre esprit doivent non seulement accepter ces épreuves et s'y soumettre, non seulement supporter tout ce qui est envoyé par le Seigneur, mais aussi vénérer cette croix, c'est-à-dire la porter avec amour, en regardant la croix du Sauveur, par laquelle nous avons été rachetés. 

Lorsque nous entendons ce chant à l'église, il me semble que nous devons tous, en nous inclinant devant la croix, l'accepter pleinement dans le présent, dans l'avenir et dans tout ce que le Seigneur a voulu que nous portions. 

Et, portant cette croix sans nous plaindre, souvenons-nous qu'elle a été suivie de la résurrection du Christ, la plus grande des joies que nous annonce l'Évangile. La croix nous conduira aussi à la victoire, à la résurrection de nos sentiments qui se refroidissent, à la résurrection de nos énergies faibles et dormantes.


***

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

St John the Baptist Cathedral 

Washington DC 

USA