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Nicosie, Chypre, 27 novembre 2020
L'archevêque Chrysostomos de Chypre a été interviewé hier soir sur la chaîne chypriote RIK, lors des sessions du Saint Synode qui se sont tenues cette semaine sur le scandale de l'Eglise ukrainienne.
Le primat chypriote a poursuivi sa récente série d'accusations et de menaces chargées d'émotion contre les hiérarques qui ne sont pas d'accord avec sa position sur la schismatique "église orthodoxe d'Ukraine", les menaçant cette fois-ci de la possibilité d'être défroqués s'ils ne concélèbrent pas avec lui.
Auparavant, il les avait accusés d'être égoïstes, irresponsables, conspirateurs et factieux. Il a également dit qu'il aurait pu tuer leurs familles et qu'ils auraient été plus gentils avec lui qu'ils ne le sont à propos de la situation ukrainienne. Les hiérarques adverses ont dû rappeler à l'archevêque qu'un tel langage ne convient pas à un hiérarque orthodoxe.
Il a également pointé du doigt Son Éminence le Métropolite Isaïe de Tamassos, en disant que s'il ne commémore pas l'Archevêque lors des services divins, il sera alors hors de l'Église.
Passant en revue les raisons qui l'ont poussé à reconnaître Epiphane Doumenko et sa structure schismatique, l'archevêque Chrysostome a répété que lorsqu'il s'est rendu à Constantinople en mars, il a soudain appris des informations jusque-là inconnues qui réfutent l'opinion commune à toutes les Églises orthodoxes depuis 330 ans (sic), à savoir que la métropole de Kiev a été transférée à la juridiction de l'Église orthodoxe russe en 1686, rapporte Romfea.
Il n'y a pas de schisme, ni même de crise dans l'Église chypriote, a déclaré l'archevêque. Il y aura une autre réunion du Synode dans 10 jours, a-t-il dit, avec Son Eminence le Métropolite Nikiforos de Kykkos, l'un de ses plus fervents opposants sur la question de l'église orthodoxe ukrainienne schismatique, en tant que vice-président du Synode, ce qui implique que tout se passera bien.
Le primat chypriote a également affirmé qu'il y avait un consensus parmi les hiérarques après la session de lundi. Il ne sait pas ce qui s'est passé entre cette date et mercredi, où le Synode s'est avéré divisé à 10 contre 7.
A la question de savoir ce qui va se passer maintenant, étant donné que plusieurs hiérarques sont fortement en désaccord avec la reconnaissance de l'église orthodoxe ukrainienne schismatique, l'archevêque a répondu : "Ils n'ont pas leur mot à dire. Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est ne pas concélébrer pas avec moi".
Traditionnellement, les hiérarques concélèbrent tous plusieurs fois par an les jours de fête, a déclaré l'archevêque Chrysostomos, et les évêques n'ont pas leur mot à dire : "Si je les invite à concélébrer la Divine Liturgie avec moi, ils ne peuvent pas refuser de le faire. Si je les invite, la seule raison pour laquelle ils ne peuvent pas venir est qu'ils tombent malades".
Et il y a des sanctions pour ne pas concélébrer : "Les punitions prévues vont de la réprimande à la défroque. Nous ne pouvons pas tous faire ce que nous voulons dans l'Église de Chypre."
Rappelons que l'archevêque Chrysostomos lui-même a violé la décision du Saint Synode de février 2019 de rester neutre, et est entré en communion tout seul avec les schismatiques ukrainiens.
De plus, l'archevêque a spécifiquement nommé le Métropolite Isaïe de Tamassos, disant que s'il cesse de commémorer l'archevêque dans les offices divins, alors il est hors de l'Eglise, rapporte ant1.com.cy.
Il a également parlé comme si cela s'était déjà produit. "Il ne fait plus partie de l'Eglise", a-t-il dit.
Il n'est pas clair à quoi l'archevêque fait référence, étant donné qu'on lui a demandé de commenter la déclaration du Métropolite Isaïe selon laquelle il ne cessera pas de commémorer l'archevêque, bien qu'il ne concélèbrera pas avec lui tant qu'il reconnaîtra les schismatiques.
Le primat chypriote a poursuivi en disant que si l'un des hiérarques dissidents demandait une réunion synodale pour une question qui le concerne, le Synode lui dirait : "Vous avez tort. Apprenez d'abord à obéir".
Tout cela passera, croit l'archevêque, personne ne s'en tiendra à sa position.
Il a également expliqué qu'il avait attendu que les hiérarques dissidents viennent lui demander pourquoi il avait pris la décision unilatérale de commémorer Epiphane Doumenko, mais les questions ne sont pas venues. Il n'a pas précisé pourquoi il était acceptable qu'il prenne une décision sans consulter ses frères hiérarques, mais qu'il était inacceptable qu'ils ne le consultent pas en personne après coup.
L'archevêque a également déclaré que le Patriarcat de Moscou tente de pénétrer en Europe et en Amérique, apparemment sans savoir que c'est le Patriarcat de Moscou qui a amené les orthodoxes sur le continent nord-américain, et que la présence de l'Église russe est déjà bien établie en Europe depuis plus d'un siècle.
Le primat chypriote a lancé des accusations tout aussi farfelues dans sa récente lettre au patriarche Bartholomée, affirmant que l'Église russe a volé deux diocèses à l'Église géorgienne et la moitié de l'Église polonaise. Ces fabrications ont été complètement démystifiées par l'Union des journalistes orthodoxes ici et ici.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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