- Est-ce que le choix d'un
père spirituel demande d’avoir du discernement?
- Oui, et bien plus encore.
L'Église grecque conserve encore la règle ancienne selon laquelle un père
spirituel ne peut être qu’un vieux prêtre expérimenté avec une chirothésie
(bénédiction) spéciale, une nomination épiscopale comme confesseur, et les
références correspondantes.
La plupart des pères
spirituels en Grèce sont des moines âgés. C’est arrivé parce que les moines
grecs ont conservé une autorité spéciale depuis l'époque de l'iconoclasme. A
l'époque, les iconodules furent terriblement persécutés, et presque tous les
membres du clergé blanc obéissaient aux iconoclastes parce qu'il était
difficile pour eux de résister à la volonté de l'empereur.
Si un prêtre n’était pas
d'accord avec l'ordre de rejeter les icônes, il était banni, envoyé en exil et
persécuté - et, pour le bien de leurs familles, les prêtres ne résistaient pas.
Quelque chose de semblable est arrivé en Russie pendant le rénovationisme sous le régime soviétique.
Les moines, qui rejetaient
le monde et toutes choses du monde, montraient une grande force. Ce furent les
cloîtres des moines, en particulier, qui sauvèrent la vénération des icônes. De
là est venue la tradition qu'il valait mieux aller au monastère pour la
confession.
On ne pouvait pas se
confesser à n’importe quel moine, mais seulement à un moine expérimenté sur
lequel un chirotésie spéciale avait été faite. Bien sûr, dans le cas de danger
mortel, on pouvait se confesser à n’importe quel prêtre. Les jeunes prêtres,
cependant, ne pouvaient pas avoir d'enfants spirituels ou exercer une guidance
spirituelle en toutes circonstances.
Il y a, malheureusement, de
tristes expériences avec les pères spirituels modernes. Souvent, les gens
viennent et disent "telle ou telle pénitence m’a été imposée." Souvent, il est
évident que cette personne ne peut pas supporter la pénitence, et que le
hiéromoine ou le prêtre l’a tout simplement imposée comme une admonestation
superficielle venant de l’Euchologe, mais sans comprendre. Il ne sait même pas
qu'il n'a pas le droit d'imposer la pénitence de cette manière.
Par exemple, un médecin n'a
pas le droit de dire: " Prends ce médicament et ne reviens plus." Le
médecin doit dire: "Prends ce médicament et reviens dans une semaine. Je dois t’examiner, faire quelques
tests, et comprendre comment le médicament agit." Il est irresponsable de simplement
donner une drogue puissante comme ça.
De même, le confesseur n'a pas le droit
d'imposer la pénitence s'il ne verra pas à nouveau la personne et ne la suivra
pas: cette pénitence a-t-elle produit de bons fruits, ou bien la personne a-t-elle
tout simplement cessé d'aller à l'église? La pénitence peut être donnée à ses
enfants spirituels, qu'il voit et connaît.
Il est préférable qu’un
jeune prêtre ne se précipite pas pour devenir confesseur - il est préférable
que le fidèle repentant aille, si possible, vers un prêtre expérimenté. Il est préférable pour les jeunes
prêtres de commencer avec les enfants, parce qu'ils ont habituellement leurs
propres enfants- et puisqu'ils comprennent mieux la façon de se comporter avec les
enfants, ils sont moins susceptibles de faire une erreur avec eux.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
PRAVMIR
d'après
PRAVMIR
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