1
Jeune homme, Nicolas était très vif, et avait un talent exceptionnel de
comédien. Il fut tenté de se joindre à une troupe d'acteurs, mais sa mère
insista pour qu'il devienne prêtre. Ses brillants talents profanes furent
transformés en talents spirituels.
A Kharkov, les églises qui étaient vides se remplirent lorsque la rumeur
qu'un "autre Chrysostome" était apparu, se répandit. Père Nicolas
était très actif: il organisait des pèlerinages vers divers monastères où des
milliers de personnes participaient. Ses dons spirituels s’épanouïssaient: par
sa prière la pluie tomba lors d'une grave sécheresse, une femme mourante fut
guérie; il y eut aussi plusieurs cas de sa clairvoyance enregistrés.
Avec la bénédiction du staretz Anatole d’Optina, Père, Nicolas se mit à
agirr comme staretz. Son influence sur le peuple était si grande, que quand il
fut arrêté, les autorités décidèrent qu'il devait quitter Kharkov, et il alla à
Pétersbourg où il vécut dans la clandestinité pendant un certain
temps.
Père Nicolas est compté parmi les 5.000 croyants arrêtés pendant la célèbre
"Sainte Nuit" de 1932. Il fut envoyé à Solovki. Ne s’attendant jamais
à pouvoir survivre et retourner dans le monde et vers sa famille, Père Nicolas
fut secrètement tonsuré moine sous le nom de Séraphim. Plus tard, il fut envoyé
à pied sur la toundra à l'extrême pour s’y établir.
Après sa libération, il déménagea à Oboyan où il y avait un couvent secret.
Encore une fois, il vécut dans la clandestinité, servant tous les jours
la Liturgie. Complètement usé par des années de vie dans de telles conditions
et la menace constante d’être arrêté, Père Nicolas eut une attaque et mourut à
la veille de la fête de la Protection de la Mère de Dieu, en 1943. Comme les
feuilles d'automne brillantes de la nature, mourante, le Père Nicolas termina
ses jours terrestres, son visage fut transformé, portant l’empreinte de
cet autre monde où «les justes brillent comme des étoiles."
2
[…] Et ainsi, Père Nicolas et Oulyasha se retrouvèrent
à Saint-Pétersbourg. Ce fut le temps juste après que la prétendue «église
vivante» soit apparue.
Marchant en ville, le Père Nicolas et Oulyasha
allaient partout, en évitant les églises de « l’église vivante». Un jour
ils entrèrent dans une église qui était près de leur résidence.
Là, une femme possédée se jeta rageusement sur Père
Nicolas, avec un cri: «Oh, toi le chauve, oh, toi le pleurnicheur – tu viens
aussi ici pour nous torturer"
Les gens qui se tenaient autour, ne savaient pas quoi
penser, regardant Père Nicolas, qui était vêtu d'un vêtement simple de paysan.
Mais bientôt les gens estimèrent que ce n’était pas du tout un homme ordinaire
qu’ils voyaient, en dépit du fait que les exilés s’efforçaient de rester dans
l'ombre.
3
La ville d’Oboyan fut prise par les allemands [pendant
la Seconde Guerre mondiale]. Les soldats furent placés dans toutes les maisons.
La petite maison où le père Nicholas séjournait fut
également réquisitionnée. On lui offrit un endroit pour dormir sur le sol.
Cependant, les soldats allemands furent tellement frappés par l'apparition de
ce staretz, qui demeurait constamment en prière, que non seulement ils ne
prirent pas son lit, mais ils enlevèrent même leurs chaussures quand ils
entraient dans sa chambre pour ne pas le déranger dans la prière.
Version
française Claude Lopez-Ginisty
D’après
1 Orthodox
America
2 et 3 Russia’s
Catacomb Saints
St. Herman of
Alaska Brotherhood
Platina
California
pp. 378/382
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire