Archevêque Alexis de Voznesenk. Photo : pravlife.org
Kiev, le 27 novembre 2020
Il y a une semaine, le patriarche Bartholomée a insulté des millions d'Ukrainiens dans sa lettre au Cerkvarium, où il déclarait effrontément que Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine et les hiérarques qui l'accompagnent ne sont pas des évêques canoniques d'Ukraine, mais simplement des hiérarques résidant en Ukraine. Constantinople ne "tolère" que temporairement l'existence de ces hiérarques dans leur propre pays, a déclaré le patriarche.
Plusieurs hiérarques de l'Église ukrainienne [canonique] ont commenté les paroles incendiaires du patriarche.
Son Éminence le Métropolite Antoine de Boryspil et Brovary, Chancelier de l'Église ukrainienne, a souligné qu'"il est difficile de commenter de telles déclarations, car elles vont au-delà du bon sens et de la réalité dans laquelle nous vivons".
De plus, les paroles du patriarche manquent totalement d'amour, mais ne font que montrer "une irritation et même une certaine impuissance", a-t-il dit.
"Nous comprenons que le patriarche Bartholomée se considère comme le patriarche œcuménique... bien que le Patriarcat Œcuménique suppose, avant tout, l'existence de l'Empire Byzantin, qui a cessé d'exister il y a longtemps", a déclaré Son Eminence.
Un tel écart par rapport à la réalité est, avant tout, triste pour le patriarche Bartholomée, a déclaré le Métropolite Antoine , parce que "l'Église orthodoxe ukrainienne n'est pas un fantôme, ni un mirage, mais un peuple réel".
Si le Patriarche ne fait que "tolérer" les hiérarques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], il en va nécessairement de même pour les millions de chrétiens orthodoxes qui les suivent, a commenté le Métropolite Antoine. "Cette déclaration est assez dangereuse juste pour la mentalité humaine", a dit le hiérarque.
Le patriarche comprend l'échec de son projet d'église ukrainienne [schismatique] qui n'a fait qu'approfondir le schisme en Ukraine et créer plus de schismes dans l'Eglise orthodoxe, et sa lettre indique qu'il attend un nouveau tournant dans la marée politique, quand la bataille contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] sera relancée avec zèle, c'est ce que croit le Métropolite Antoine.
Mais lutter contre l'Eglise signifie lutter contre Dieu, et celui qui lutte contre Dieu perdra toujours, a conclu le hiérarque ukrainien.
Pour sa part, Son Eminence le Métropolite Augustin de Belaya Tserkov a déclaré que la lettre du patriarche lui rappelait une ligne de l'histoire de la Rus' de saint Nestor le Chroniqueur au 12ème siècle, La Chronique Primaire : "Les Grecs ont été trompeurs jusqu'à ce jour."
"Le contenu du patriarcat œcuménique ne m'a rien révélé de nouveau, mais il est dommage qu'il ait montré une telle attitude envers Sa Béatitude [le MétropoliteOnuphre]", a commenté le Métropolite Augustin pour l'Union des journalistes orthodoxes.
Le Métropolite Augustin a également souligné comment le patriarche Bartholomée a fait un revirement complet et a abandonné toutes les positions qu'il avait autrefois tenues à l'égard de l'Ukraine. Cette position qui consiste à faire ce qu'il veut sans aucun fondement jette une ombre sur tout ce qui reste de bon à Byzance.
"Il est difficile d'exprimer la pertinence de la célèbre expression du moine Nestor le Chroniqueur : "Les Grecs ont été trompeurs jusqu'à ce jour". Je ne pensais pas que ce genre de mentalité pouvait vivre aussi longtemps. C'est triste..." conclut le Métropolite Augustin.
Son Éminence l'SArchevêque Alexis de Voznessensk a également commenté la lettre du patriarche pour l'Union des journalistes orthodoxes, en disant que ses paroles n'indiquent rien d'autre qu'un aveuglement moral de la part du patriarche.
Le patriarche a également violé les canons qui stipulent qu'il ne peut y avoir qu'un seul évêque par ville. Et pire encore, il a choisi de reconnaître des "hiérarques" qui n'ont jamais été ordonnés, a déclaré l'Archevêque. A l'inverse, le Métropolite Onuphre et les autres hiérarques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] n'ont commis aucun crime canonique. Et en tout cas, si le patriarche Bartholomée tente de s'emparer de l'autorité pour décider d'agir dans d'autres Églises locales, il se comporte comme Rome le faisait autrefois, a souligné l'archevêque Alexis.
En outre, l'union de la Métropole de Kiev avec l'Eglise orthodoxe russe est incontestée depuis 330 ans, et Constantinople n'a absolument rien à voir avec la grande croissance - monastères, églises, écoles de théologie, écoles du dimanche, etc... - de l'Eglise ukrainienne [canonique].
"Et le fait que le patriarche Bartholomée ait annoncé le retour de tout cela à l'Église de Constantinople est une violation de l'un des principaux commandements de Dieu, celui de ne pas voler", a commenté le hiérarque ukrainien.
Et concernant les paroles du patriarche sur la tolérance temporaire des évêques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], "qui, avec leur troupeau, pendant les 30 années qui se sont écoulées depuis le pouvoir soviétique athée, ont fait revivre l'Église, ont repris la vie monastique dans des centaines de monastères, ont reconstruit des milliers d'églises et ont amené des millions de personnes au Christ, il est difficile de les appeler autrement qu'un "aveuglement moral"".
"Pour une raison quelconque, le patriarche Bartholomée a qualifié ces évêques de titulaires, mais il a reconnu comme "réels" ceux qui se livrent à la confiscation d'églises, à la violence contre les croyants et à d'autres actes illégaux. Il faut être vraiment aveugle pour ne pas voir l'énorme différence entre la moralité des ministres de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] et celle des personnes que le patriarche. Bartholomée a pris sous son aile", a ajouté l'Archevêque Alexis.
Les évêques de Constantinople ont besoin de prier, a déclaré l'archevêque. Il est impossible de servir deux maîtres, mais on peut dire une chose : "L'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] a servi le Seigneur Jésus-Christ et le peuple ukrainien sauvé par Dieu, et continuera à le faire", a souligné Son Eminence.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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