Archimandrite
mégaloschème Barsanuphe
Paul
Ivanovitch Plikhanov naquit dans la ville de Samara le 5 juillet 1845, fils de
Jean et Natalie Plikhanov. Sa mère est morte en couches, et son père s'est vite
remarié pour que son fils ait une mère. Bien que sa belle-mère soit très
stricte, elle fut une vraie mère pour lui, et il l'aimait beaucoup.
Descendant
des Cosaques d'Orenbourg, Paul s'enrôla dans le corps de cadets de Polotsk pour
poursuivre ses études et de faire une carrière militaire. Après avoir terminé
ses études à l'école militaire d'Orenbourg, il reçut une mission en tant qu'officier. Plus tard, il fut
diplômé de l'École des officiers d'état-major cosaque de Saint-Pétersbourg et
servit ensuite au quartier général du district militaire de Kazan. Il finit par
atteindre le grade de colonel.
En
1881, Paul contracta une pneumonie pulmonaire. A sa demande, son ordonnance lui
lut l'Evangile. Pendant que l'aide-soignant lisait, Paul s'évanouit et eut une
vision. C'était une vision miraculeuse dans laquelle les cieux semblaient
s'ouvrir et, comme il devenait effrayé à cause de la grande lumière, toute sa
vie de péché passa devant lui, et il fut vaincu par la repentance. Bien que les
médecins ne pensaient pas qu'il se rétablirait, sa santé s'améliora. En se
rétablissant, Paul apprit l'existence de l'ermitage d'Optina qu'il voulut alors
visiter. En août 1889, Paul rendit visite au staretz du monastère, le Père
Ambroise, qui lui dit de mettre de l'ordre dans ses affaires mondaines. Deux
ans plus tard, le Père Ambroise lui donna sa bénédiction pour couper tous les
liens avec le monde et lui dit d'entrer à Optina dans les trois mois.
Démissionner
dans le délai de trois mois s'avéra difficile. Des obstacles furent placés sur
son chemin, y compris une demande de report de sa retraite et une offre de
promotion au grade de général. Seule sa belle-mère fut heureuse qu'il souhaite
devenir moine. Il put finalement régler ses affaires et déménager à Optina,
pour découvrir que le Père Ambroise était mort.
Le
Père Barsanuphe fut d'abord affecté comme gardien de cellule du staretz Nectaire,
il fut accepté comme novice le 10 février 1892 comme membre de la confrérie de
la Skite de Saint-Jean-Baptiste. Après avoir franchi les étapes de la tonsure
monastique et de l'ordination, le Père Barsanuphe fut nommé en septembre 1903
pour assister le staretz Joseph dans la direction spirituelle des frères. On
disait du Père Barsanuphe qu'il "devint staretz du jour au lendemain."
Quand
la guerre russo-japonaise commença en 1904, le Père Barsanuphe fut envoyé en
Extrême-Orient comme aumônier militaire pour soigner les soldats blessés à
l'hôpital militaire de Saint-Séraphim de Sarov. Lorsque la guerre prit fin en
août 1905, le Père Barsanuphe retourna à Optina le 1er novembre 1905.
En
1912, après des troubles à Optina qui menaçaient de fermer la skite le Père
Barsanuphe futnommé higoumène du monastère de Goloutvine dans la ville de
Kolomna, qu’il releva de la décadence physique et spirituelle. Après une
maladie, il reposa en Christ le
1er avril 1913 au monastère de Goloutvine, mais son corps fut transféré à son
bien-aimé Optina pour y être enterré.
Conseils du staretz Barsanuphe
"Parfois,
le jour où vous avez l'intention de communier, vous pouvez éprouver un sentiment
de pesanteur, mais vous ne devez pas y prêter attention et vous ne devez pas
vous décourager, car ce jour-là, le Diable s'attaque particulièrement à l’homme.
"Les
six psaumes (Exapsalme au début des
Matines) sont une symphonie spirituelle, la vie pour le monde, qui embrasse
toute l'âme et lui donne la lumière la plus sublime".
"Connaissez-vous
le poème de Pouchkine, "Le Prophète" ? Il dit : "A travers un
lugubre gâchis, je me suis traîné, sans cœur." Le désert, c'est la vie. Il
a compris cela, que la vie est un désert. Et il s'est traîné tout seul - il a
rampé de tout son corps. Plus loin,'Et un Séraphin à six ailes apparut là où
les chemins se séparaient'. Ici, peut-être, il a lui-même en tête ; je ne sais
pas si l'un d'eux lui est apparu ou non. Puis Pouchkine dépeint la
sanctification d'un prophète de l'Ancien Testament. Il semble, c'est du moins
ce que l’on dit, qu'il a compris à la fois " les anges dans leur élan
" et " les monstres qui se déplacent dans les profondeurs. " Les
anges sont purs - ils ne font que " philosopher « célestement.» Mais en nous, il y a aussi
" les monstres qui se déplacent dans les profondeurs. " Ces deux
courants sont parallèles en nous. Mais nous ne devons nous efforcer que de
" philosopher célestement ." Ceci n'est pas atteint tout de suite ;
mais le mouvement des monstres deviendra de plus en plus calme, et alors on
pourrait atteindre le point où il ne reste qu'un désir céleste, et ces monstres
plongeront dans l'abîme et disparaîtront. Oui, il est possible d'y arriver.
Alors voilà ce que je vous dis : humiliez-vous et humiliez-vous ! Que le
Seigneur vous aide !"
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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