"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 7 juin 2018

Archimandrite mégaloschème Barsanuphe (Plikhanov) d'Optina (1845-1er avril 1913)




Archimandrite mégaloschème Barsanuphe  
Paul Ivanovitch Plikhanov naquit dans la ville de Samara le 5 juillet 1845, fils de Jean et Natalie Plikhanov. Sa mère est morte en couches, et son père s'est vite remarié pour que son fils ait une mère. Bien que sa belle-mère soit très stricte, elle fut une vraie mère pour lui, et il l'aimait beaucoup.
Descendant des Cosaques d'Orenbourg, Paul s'enrôla dans le corps de cadets de Polotsk pour poursuivre ses études et de faire une carrière militaire. Après avoir terminé ses études à l'école militaire d'Orenbourg, il  reçut une mission en tant qu'officier. Plus tard, il fut diplômé de l'École des officiers d'état-major cosaque de Saint-Pétersbourg et servit ensuite au quartier général du district militaire de Kazan. Il finit par atteindre le grade de colonel.
En 1881, Paul contracta une pneumonie pulmonaire. A sa demande, son ordonnance lui lut l'Evangile. Pendant que l'aide-soignant lisait, Paul s'évanouit et eut une vision. C'était une vision miraculeuse dans laquelle les cieux semblaient s'ouvrir et, comme il devenait effrayé à cause de la grande lumière, toute sa vie de péché passa devant lui, et il fut vaincu par la repentance. Bien que les médecins ne pensaient pas qu'il se rétablirait, sa santé s'améliora. En se rétablissant, Paul apprit l'existence de l'ermitage d'Optina qu'il voulut alors visiter. En août 1889, Paul rendit visite au staretz du monastère, le Père Ambroise, qui lui dit de mettre de l'ordre dans ses affaires mondaines. Deux ans plus tard, le Père Ambroise lui donna sa bénédiction pour couper tous les liens avec le monde et lui dit d'entrer à Optina dans les trois mois.
Démissionner dans le délai de trois mois s'avéra difficile. Des obstacles furent placés sur son chemin, y compris une demande de report de sa retraite et une offre de promotion au grade de général. Seule sa belle-mère fut heureuse qu'il souhaite devenir moine. Il put finalement régler ses affaires et déménager à Optina, pour découvrir que le Père Ambroise était mort.
Le Père Barsanuphe fut d'abord affecté comme gardien de cellule du staretz Nectaire, il fut accepté comme novice le 10 février 1892 comme membre de la confrérie de la Skite de Saint-Jean-Baptiste. Après avoir franchi les étapes de la tonsure monastique et de l'ordination, le Père Barsanuphe fut nommé en septembre 1903 pour assister le staretz Joseph dans la direction spirituelle des frères. On disait du Père Barsanuphe qu'il "devint staretz du jour au lendemain."
Quand la guerre russo-japonaise commença en 1904, le Père Barsanuphe fut envoyé en Extrême-Orient comme aumônier militaire pour soigner les soldats blessés à l'hôpital militaire de Saint-Séraphim de Sarov. Lorsque la guerre prit fin en août 1905, le Père Barsanuphe retourna à Optina le 1er novembre 1905.
En 1912, après des troubles à Optina qui menaçaient de fermer la skite le Père Barsanuphe futnommé higoumène du monastère de Goloutvine dans la ville de Kolomna, qu’il releva de la décadence physique et spirituelle. Après une maladie, il  reposa en Christ le 1er avril 1913 au monastère de Goloutvine, mais son corps fut transféré à son bien-aimé Optina pour y être enterré.

Conseils du staretz Barsanuphe
"Parfois, le jour où vous avez l'intention de communier, vous pouvez éprouver un sentiment de pesanteur, mais vous ne devez pas y prêter attention et vous ne devez pas vous décourager, car ce jour-là, le Diable s'attaque particulièrement à l’homme.

"Les six psaumes (Exapsalme au début des Matines) sont une symphonie spirituelle, la vie pour le monde, qui embrasse toute l'âme et lui donne la lumière la plus sublime".

"Connaissez-vous le poème de Pouchkine, "Le Prophète" ? Il dit : "A travers un lugubre gâchis, je me suis traîné, sans cœur." Le désert, c'est la vie. Il a compris cela, que la vie est un désert. Et il s'est traîné tout seul - il a rampé de tout son corps. Plus loin,'Et un Séraphin à six ailes apparut là où les chemins se séparaient'. Ici, peut-être, il a lui-même en tête ; je ne sais pas si l'un d'eux lui est apparu ou non. Puis Pouchkine dépeint la sanctification d'un prophète de l'Ancien Testament. Il semble, c'est du moins ce que l’on dit, qu'il a compris à la fois " les anges dans leur élan " et " les monstres qui se déplacent dans les profondeurs. " Les anges sont purs - ils ne font que " philosopher « célestement.» Mais en nous, il y a aussi " les monstres qui se déplacent dans les profondeurs. " Ces deux courants sont parallèles en nous. Mais nous ne devons nous efforcer que de " philosopher célestement ." Ceci n'est pas atteint tout de suite ; mais le mouvement des monstres deviendra de plus en plus calme, et alors on pourrait atteindre le point où il ne reste qu'un désir céleste, et ces monstres plongeront dans l'abîme et disparaîtront. Oui, il est possible d'y arriver. Alors voilà ce que je vous dis : humiliez-vous et humiliez-vous ! Que le Seigneur vous aide !"
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



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