"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 8 septembre 2018

Hank Hanegraaff: Questions et réponses sur l'Orthodoxie (6)



J'entends parfois des références à la "présence réelle du Christ." De quoi s'agit-il ?

Attendez. J'y reviendrai dans le prochain livre Truth Matters, Life Matters More:Discover Authentic Christian Life  [ La Vérité compte, la Vie compte plus]: Découvrir l'authentique vie chrétienne. Mais laissez-moi vous donner un indice. Les points de vue diffèrent selon les traditions, mais essentiellement, la "présence réelle du Christ" signifie que dans l'Eucharistie (du grec pour l'action de grâce) - ou ce que beaucoup de protestants appellent "Communion" ou "Sainte Communion" - le Christ est réellement présent (et pas seulement symboliquement ou métaphoriquement).

Pendant la grande majorité de l'histoire de l'Église, tous les chrétiens ont cru en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Même Martin Luther, qui souhaitait vivement être en désaccord avec les papistes à ce stade, croyait de tout son cœur à la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Ce n'est donc pas une idée nouvelle. En fait, l'idée que la Communion n'est qu'un souvenir ou un mémorial occasionnel est le point de vue qui est nouveau. Comme je l'ai souvent dit à l'émission Bible Answer Man, si quelque chose est nouveau, cela ne signifie pas nécessairement que ce n'est pas vrai. Mais si quelque chose est nouveau, nous devons l'examiner attentivement.

Comme Timothy Ware l'a bien dit :

"Le lieu principal du culte chrétien appartient aux sacrements ou, comme on les appelle en grec, aux mystères. Il s'agit d'un mystère, écrit saint Jean Chrysostome de l'Eucharistie, parce que ce que nous croyons n'est pas la même chose que ce que nous voyons, mais nous voyons une chose et croyons une autre... Quand j'entends le Corps du Christ mentionné, je comprends ce qui est dit dans un sens, l'incroyant dans un autre sens. Ce double caractère, à la fois extérieur et intérieur, est le trait distinctif d'un sacrement : les sacrements, comme l'Église, sont à la fois visibles et invisibles ; dans chaque sacrement, il y a la combinaison d'un signe visible extérieur avec une grâce spirituelle intérieure... Lors de l'Eucharistie, il ou elle reçoit ce qui apparaît du point de vue visible comme étant du pain et du vin, mais en réalité c'est le Corps et le Sang du Christ."

Le point de vue de Ware est que dans l'Eucharistie, les croyants rencontrent fréquemment le mysterium tremendum et fascinans - le mystère qui nous fait trembler et pourtant nous attire.  La communauté orthodoxe - l'Église chrétienne primitive - n'a jamais tenté d'expliquer le mystère de l'Eucharistie, pas plus qu'elle n'a tenté d'expliquer les deux autres grands mystères de la foi chrétienne : La Trinité et l'Incarnation. En disant qu'ils n'ont pas tenté d'expliquer ces mystères, je veux simplement dire que bien qu'il y ait des mots pour énoncer la doctrine conceptuellement - lire le Credo de Nicée et le Credo Athanasien pour appréhender la doctrine de la Trinité, et le Credo de Chalcédoine pour appréhender la doctrine de l'Incarnation du Christ - nous ne pouvons pas automatiquement ou pleinement comprendre ces mystères.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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