Un soir, dans le magasin de la colonie pénitentiaire de travail de la ville de Plavsk dans la région de Toula, deux femmes travaillaient: une vendeuse et une comptable. Juste avant la fin de la journée de travail, deux détenus, armés avec des limes, ont fait irruption dans le magasin et ont emmené les femmes comme otages.
Les bandits ont exigé qu'il leur soit donné deux fusils automatiques, des grenades et un bus pour quitter la colonie. Si leurs exigences n'étaient pas satisfaites, ils menaçaient de tuer les otages. Pour cela, ils ont préparé des couteaux trouvés dans le magasin et ont construit des potences. Les négociations avec les autorités ont été infructueuses. Quand il apprit ce qui était arrivé, un prêtre est venu sur les lieux et a demandé la permission de voir les bandits ...
Pour ne pas lasser le lecteur, je dirai que, il a finalement été nécessaire de prendre des mesures extrêmes: donner l'assaut au magasin: Les otages ont été libérés, les bandits ont été tués, il n'y eut pas de victimes parmi les travailleurs de la colonie ou l'équipe de sauvetage. Toutefois, la l'histoire porte sur quelque chose d'autre. Il s'agit du fait, que le prêtre qui participait aux négociations, le Père Basile Zakharov, a proposé d'être pris comme otage à la place de l'une des femmes, qui était enceinte ...
C'est ce que le Père Basile nous a dit lui-même: "J'ai tenté de sauver cinq vies: celles des otages, le bébé à naître, et les criminels eux-mêmes, mais nous n'avons pu sauver que trois d'entre elles. Jusques à ce jour, ces jeunes sont présents devant mes yeux. A ce moment-là, ils avaient plus rien d'humain. Moi-même et Père Ephraim, un hiéromoine qui est venu avec moi, nous avons tous deux tenté de les persuader, en utilisant toutes notre éloquence, rappelant de nombreux exemples de la Sainte Écriture, des vies des saints, pour leur parler de la façon dont les pécheurs, les voleurs et les assassins se tournaient vers Dieu, se repentaient, et devenaient justes. Mais il était impossible d'atteindre ces âmes. Maintenant, nous pouvons seulement prier pour leur salut. Et savez-vous qui l'a fait ça en premier? Cette femme enceinte, Janna, dont ils se moquaient, la menaçant d'abord son couteau, puis l'obligeant à boire de la vodka avec eux. Elle est venue dans mon église, mettre des cierges, elle a commandé un pannikhide pour le repos de ses bourreaux. Plus tard, j'ai baptisé son fils. C'est un garçon né en bonne santé. N'est-ce pas un miracle? En effet, après un tel stress, tout peut arriver. N'était-ce pas une récompense donnée à Janna pour sa prière, car, en chrétienne véritable, elle n'a pas même commencé à haïr ses ennemis? L'autre femme est restée à l'hôpital pendant deux mois après cet incident.
Après nous nous soyons proposés comme otages, le hiéromoine Ephraïm m'a dit: "Restez. Il vaut mieux que j'y aille seul. Vous avez une famille, une fille âgée de trois ans". Je ne fus pas d'accord. Pour une raison que j'ignore, je n'avais pas peur. Il se pourrait que ce soit parce que ma femme pria pour nous, dans l'église toute la nuit, avec notre Lecteur. Je me souviens seulement que ces mots ont distinctement retentit dans mon âme: "Il n'est de plus grand amour pour l'homme que de donner sa vie pour ses amis". "J'ai cru que le Seigneur nous sauverait. Mais sinon, nous étions prêts à accepter la mort ... "
Grâce à Dieu, le Père Basile et le Père Ephraim sont vivants. Les criminels n'ont pas accepté leur proposition. Mais à ce jour, le Père ne peut se débarrasser du sentiment torturant de culpabilité: il n'a pas été en mesure de sauver les âmes perdues...
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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