"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 18 septembre 2009

Qu'est-ce que la Tradition: Un conte de fée orthodoxe



Dans le village d'Omsk tout n'allait pas bien dans la paroisse locale du Pokrov [Protection de la Mère de Dieu Toute Pure]. Chaque année, pendant le carême, à "Béni es-Tu, Seigneur, apprends-moi tes jugements", la moitié de la congrégation faisait une métanie [un enclin depuis la taille], et la moitié faisait une prosternation complète. Les "petits métanistes" commençaient à murmurer avec force, "Non! Non! à partir de la ceinture la métanie!" Ce à quoi "les grands métanistes" répondaient encore plus fort: "Faux! Une prosternation complète! Qui suivez-vous? Le Diable?!" Et des coups de poing volaient et l'office ne pouvait même pas être fini.

Enfin, de guerre lasse les paroissiens décidèrent de demander à leur prêtre, le Père Benjamin. 'Père, quelle est la tradition? Au cours du Carême, à "Béni es-Tu...», devons-nous faire une métanie depuis la taille, ou une grande prosternation? Connaissant la rancœur attachée à ce litige, le pauvre Père Benjamin trembla, pâlit, s'évanouit et tomba à la renverse.

Alors, ensuite ils allèrent à la skite du Précurseur, et demandèrent au Père Onuphre: "Père, nous voulons savoir, nous avons une terrible dispute à Omsk: quelle est la Tradition? Parce que la moitié des gens dit de faire une petite métanie à "Béni es-Tu..." maintenant, et l'autre moitié dit qu'il faut faire une prosternation complète. Et nous commençons à nous battre, c'est terrible, terrible! Alors, dis-nous, quelle est la Tradition? Voyant la férocité de leurs visages, le pauvre hiéromoine Onuphre s'évanouit simplement .

Alors quelqu'un a crié: " Allons vers le staretz Jean et demandons-lui!"

C'était une idée merveilleuse. Certes, la réponse du staretz allait ramener la paix, car natif d'Omsk, il était respecté de tous, et ses nonante-quatre années chenues garantissaientt qu'il avait connaissance de ce que l'ancienne Tradition avait été.

Ainsi, une foule nombreuse s'était rassemblée à la datcha du staretz à la périphérie de la ville. Quelque quinze hommes des deux opinions entrèrent dans la datcha, et on trouva le frêle staretz Jean couché sur son lit. Comme il se débattait pour se redresser et leur offrir de thé , ils ne le laissèrent pas même parler: "Staretz Jean, tu dois nous aider! Qu'est-ce que la Tradition dit? Chaque année pendant le Grand Carême, à «Béni es-Tu, Seigneur...", la moitié des fidèles de l'église du Pokrov fait de petites métanies, et l'autre moitié de grandes prosternations, et nous commençons à nous disputer, et l'office ne se termine même pas à cause du fait que nous nous battons à coups de poings! "

Alors le staretz Jean dit fermement, de sa voix tremblante avec l'âge, et avec des larmes coulant sur son visage joyeux, C'EST CELA QUI ... EST ... LA TRADITION!

NB: Toute ressemblance avec des paroisses ou des personnes réelles est purement fortuite!

Traduction et adaptation Claude Lopez-Ginisty
d'après

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