"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 14 juillet 2012

Errare humanum est, perseverare diabolicum!


Sur Orthodoxie.com

Le patriarche œcuménique Bartholomée a exprimé sa détermination à continuer les dialogues œcuméniques, à l’occasion de la fête de la sainte mégalomartyre Cyriaque en l’église qui porte son nom dans le quartier de Contoscali, à Constantinople. Le patriarche Bartholomée présidait la liturgie qui a été célébrée hier matin et a parlé aux fidèles qui venaient de différentes parties de Constantinople et aussi  de Grèce. Parmi ceux-ci se trouvaient des archontes du Patriarcat œcuménique et des clercs de l’étranger. Dans son homélie, prononcée à l’occasion du quarantième anniversaire du décès du patriarche Athénagoras, le patriarche Bartholomée a déclaré :
« Aujourd’hui, comme chaque année, nous nous souvenons du défunt patriarche Athénagoras de bienheureuse mémoire, qui s’est endormi  à l’aube du 7 juillet à l’hôpital de Balukli en 1972. Bien que nous nous rappelions son souvenir chaque année, comme aujourd’hui, il est fort naturel que nous nous souvenions de lui et que nous lui marquions notre reconnaissance avec plus d’intensité cette année, alors que quarante années se sont écoulées depuis son trépas. Aussi, j’ai suggéré récemment au Saint-Synode de notre patriarcat que nous célébrions demain, en la vénérable église patriarcale, un requiem officiel afin que nous nous rappelions encore plus son souvenir. J’ai demandé à notre frère le métropolite de Perge, qui a servi le patriarche Athénagoras à différents postes de la cour patriarcale, de nous parler de la personnalité et de l’œuvre de ce grand patriarche. Prions ensemble pour le repos de l’âme de notre patriarche, qui a ouvert des horizons nouveaux pour le Patriarcat oecuménique, a renouvelé la période des dialogues œcuméniques, a rencontré le pape Paul VI à Jérusalem il y a 48 ans, a ouvert des fenêtres pour l’orthodoxie, à savoir notre centre patriarcal à Genève, l’académie orthodoxe de Crète, le centre patriarcal d’études patristiques à Thessalonique et encore d’autres ».
Dans la suite de son discours, en présence du grand-protopresbytre du Patriarcat œcuménique Georges Tsetsis, qui avait représenté ledit patriarcat au Conseil œcuménique des Églises, le patriarche a poursuivi : « Le COE a été fondé en 1948, l’année de l’élection au patriarcat de Mgr Athénagoras, alors archevêque d’Amérique. Pendant les 23 années de son patriarcat béni, Athénagoras, comme son successeur le patriarche œcuménique Dimitri, puis moi-même, collabora avec les cadres et fonctionnaires  du COE. Car cela est la ligne de notre Église, de l’Église de Constantinople. C’est une ligne stable et inébranlable. On ne peut aujourd’hui se renfermer égoïstement sur soi-même, avec autarcie, autosuffisance et narcissisme en attendant que les autres se prosternent devant nous. Cela ne peut être aujourd’hui (…)  Nous avons besoin d’ouvertures œcuméniques, humaines, sociales, de dialogue avec tous les hommes de bonne volonté. Le patriarche Athénagoras fut alors critiqué pour ces ouvertures qu’il avait pratiquées. Comme alors, notre Patriarcat œcuménique est continuellement critiqué aujourd’hui pour les dialogues œcuméniques qu’il poursuit, comme si nous désirions vendre l’orthodoxie. Ce n’est que par le dialogue que peut se produire l’accord, le rapprochement et la réconciliation. Pour cette raison, nous continuerons, quoi que l’on nous dise, autant que l’on nous critique, de dialoguer avec Rome, l’Église anglicane, le COE, la Fédération luthérienne mondiale et avec les Églises dites anciennes orientales, les Arméniens, les coptes, les Ethiopiens, jusqu’à ce que vienne le jour grand et insigne de l’union de tous, pour lequel l’Église prie dans chacun des ses offices, continuellement, immanquablement et sans cesse, lorsqu’elle dit « Pour la paix du monde entier, la stabilité des saintes Églises de Dieu et l’union de tous… Cela est l’une de nos priorités, l’un de nos buts sacrés, l’un des idéaux et des objectifs de notre ministère ». 
Rappelons ici que les menées œcuméniques du patriarche Athénagoras avaient effectivement provoqué nombre de critiques, dont celles des hiérarques de l’Église de Grèce, des moines athonites – qui avaient même suspendu la commémoration du patriarche dans les offices – de l’Église russe hors frontières, ainsi que du célèbre théologien serbe Justin Popovitch, maintenant canonisé. Ajoutons que ces critiques ne portaient pas tant sur la notion de dialogue lui-même, que sur la façon dont celui-ci avait été conduit à l’époque. En effet, selon l’étude récente de frère Patrice Mahieu, osb, que nous avons évoquée ici une commission secrète, constituée du côté orthodoxe par le défunt métropolite Damaskinos Papandreou, alors archimandrite, et de Jean Zizioulas, alors théologien laïc et actuellement métropolite de Pergame, avait émis en 1970 un avis favorable à la concélébration eucharistique du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras qui, en définitive, n’a pas eu lieu. C’est précisément la communio in sacris avec l’Église romaine, sans accord sur le contenu de la foi, que ces critiques visaient en premier lieu.
Source et photographie : Amen.gr
Le titre du message est d'orthodoxologie 

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