Extrait d'une lettre à une religieuse qui a perdu un proche parent (sans date).
[…[ Nous qui avons quitté le sein du monde pour aller dans le giron des saints monastères, par cet acte même avons initié notre mort selon la chair, et commencé notre vie en Christ. Il y a des morts qui sont soudaines et il y a des morts qui viennent avec des maladies prolongées. A partir du moment où on quitte le monde, on meurt tous les jours, selon le témoignage de saint Apôtre Paul. Dans cette mort, nous voyons la condition indispensable de la vraie vie. Le moment de notre passage sur la terre, notre naissance dans l'éternité, n'est pas aussi étrange et étrangère à nous qu'elle l'est pour ceux qui vivent dans le monde, assourdi par le bruit, attaché à lui par l'esprit et le cœur; qui ont oublié que la mort existe et qui ne pensent pas à l'éternité, qui doit immanquablement être aussi leur destin.
Ayant appris le décès de ton parent, ne te laisse plus aller à des pleurs inconsolables, dans lesquels le monde tombe généralement, démontrant par là que son espoir n'est que dans la chair. Ton espoir est en Christ! Verse des larmes emplies de prière pour le défunt, tourne ton cœur et tes pensées vers Celui qui seul peut te consoler, devant Qui tu dois te tenir au temps prévu pour toi. Ne te laisse pas emporter par quoi que ce soit de terrestre; le fruit d'une telle passion qui est illusoire, séduisant et imaginaire-est la corruption. Aie la paix en Dieu et offre-toi en complète soumission à Sa sainte volonté. Dans cette volonté est la plénitude de la bonté et de la sagesse; inclinons-nous devant elle et prosternons-nous à Ses pieds, en confiant nos âmes et nos corps au Seigneur. Amen.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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