"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 15 septembre 2024

12e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE

Sts Antoine et Théodose de Kiev

Hier, dans le calendrier julien, que l'Église utilise à des fins liturgiques, c'était le premier jour de septembre. C'est la nouvelle année de l'Église. Le calendrier des saints nous offre aujourd'hui quelques commémorations monastiques, dont sainte Hieu de Tadcaster et les saints Antoine et Théodose des grottes de Kiev. 

Au fil des siècles, le monachisme a fait partie intégrante de la vie de l'Église. La vie ascétique s'inspire des exemples de l'Ancien Testament, notamment de saint Jean le Précurseur et du prophète Élie, qui ont servi Dieu dans l'isolement des lieux désertiques. C'est ainsi que les premiers moines étaient des ermites, dont la vocation les éloignait de la clameur des villes et des villages, pour vivre dans des huttes et des grottes dans des lieux isolés. Le monachisme chrétien, tel que nous le connaissons aujourd'hui, est apparu en Égypte et en Syrie au 4e siècle. 

St Antoine le Grand

Les figures clés du développement de la vie ascétique furent saint Pacôme (286-346) et saint Antoine le Grand (251-356), qui vécurent tous deux dans le désert égyptien. La célèbre Histoire lausiaque de saint Pacôme relate les détails des nombreux pieux ermites qu'il rencontra. Il rédigea également  une règle de vie monastique, qui exerça une influence déterminante sur le grand saint Benoît. Au début de l'Histoire Lausiaque, il est dit : « Ce livre est un témoignage des vertus de l'homme :  Au début de l'Histoire lausiaque, il nous est dit Ce livre est un récit de l'ascétisme vertueux et du mode de vie merveilleux de ces bienheureux et saints pères et anachorètes qui habitent le désert, (écrit) dans le but d'inciter à l'émulation et à l'imitation ceux qui souhaitent réaliser le mode de vie céleste et désirent emprunter la route qui mène au royaume des cieux. L'établissement d'une vie communautaire pour les habitants du désert a suivi un peu plus tard. Saint Basile le Grand, archevêque de Césarée, a observé la vie communautaire des moines et s'est fait l'avocat de cette évolution. Il a vu le potentiel des communautés monastiques dans l'organisation d'œuvres caritatives, telles que des hôpitaux et des orphelinats pour les malades et les pauvres. Des communautés de femmes ont également été créées. 


Ste Hieu, 
quelquefois confondue 
avec Ste Begge 

Sainte Hieu était originaire de Northumbrie. On sait peu de choses sur ses débuts, mais elle a été instruite par le grand saint Aidan de Lindisfarne. Ce saint hiérarque clairvoyant la tonsura dans l'état monastique et elle devint l'abbesse d'une communauté à Tadcaster. Une autre communauté fut fondée à Hartlepool. 

Tropaire Ton 8

Dans le monastère de Tadcaster, ô abbesse Hieu, tu abrillas par les vertus de l'ascétisme et de l'humilité. Prie pour que nous puissions nous aussi suivre l'exemple de ton grand maître, le hiérarque Aïdan, et vivre une vie de lutte spirituelle afin que nos âmes soient sauvées. 

St Aidan
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Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche est Matthieu 19 : 16 - 26 et traite de la question difficile de la richesse matérielle. L'homme de cette histoire n'était pas comme les scribes et les pharisiens. Il ne cherchait pas à tester ou à tromper le Christ, mais s'adressait à lui avec respect en l'appelant « bon maître » (certaines traductions utilisent le terme « bon enseignant »). L'enquêteur pense qu'il s'adresse à un simple homme, même s'il est très intelligent. C'est pourquoi le Christ, pénétrant l'âme de l'homme, lui répond : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Il n'y a de bon qu'un seul, qui est Dieu ».

Il s'agit là d'un point théologique. Qualifier un homme de bon est risqué jusqu'à l'erreur en raison de la nature humaine déchue. L'enquêteur avait donc raison dans sa terminologie, mais ne comprenait pas pourquoi. Le Christ répond alors à la question en disant à l'homme de garder les commandements. Il le fait avec sagesse, car les Juifs l'accusent souvent de mépriser la loi. Pourtant, cette réponse laisse l'homme un peu perplexe. Il avait fait de son mieux, mais il sentait qu'il devait faire davantage.

Le Christ et le jeune homme riche

C'est à ce moment-là que l'enquêteur a été confronté à la grande question. « Si tu veux être parfait, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. L'homme était riche et il hésitait à faire ce pas. Au fond, ce n'était pas un mauvais homme, mais il n'avait pas bien compris qu'il ne suffisait pas de respecter la lettre de la loi. Le Christ lui donna le choix d'être un disciple, de devenir chrétien, de Le suivre. saint Théophylacte l'exprime magnifiquement en une seule phrase lorsqu'il écrit : Le jeune homme, cependant, était triste, car bien qu'il désirât la vie éternelle, et que le sol de son cœur fût profond et fertile, les épines de la richesse l'étouffaient.

Les disciples étaient naturellement curieux et cherchèrent des réponses auprès du Christ, qui dit qu'il était difficile pour un riche d'obtenir le salut, mais il n'a pas dit que c'était impossible. La question posée par les disciples n'était pas pour eux, car ils étaient pauvres, mais au nom de toute l'humanité. Nous tenons compte de la faiblesse humaine. C'est ainsi qu'il nous est enseigné de nous engager sur la bonne voie, en cessant d'être avides et en réduisant les excès, puis en éliminant même les choses que nous considérions comme des nécessités. C'est le chemin qui mène aux trésors du Ciel. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. (Mt 6:21)


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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