18 novembre / 1er
décembre
23ème dimanche après la
Pentecôte
Saint Platon, martyr à Ancyre (vers 306) ; saints
Romain, diacre, et Barul, enfant, martyrs à Antioche (303) ; saint Zachée,
diacre, et Alphée, lecteur, martyrs à Gadara en Palestine (303).
Lectures : Eph. II, 4-10 ; Lc XII, 16-21
SUR LA PRÉPARATION DE LA NATIVITÉ
DU CHRIST
L
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e jeûne de la Nativité est
le dernier carême de l’année. Il commence le 15/28 novembre et se termine le
jour de Noël. Il dure quarante jours et, pour cette raison, il est appelé dans
le Typicon « Quarantaine », à l’instar du Grand Carême. Le jeûne de
la Nativité a été institué pour que nous arrivions au jour de Noël purifiés par
le repentir, la prière et le jeûne, et que nous puissions, le cœur, l’âme et le
corps purifiés, aller à la rencontre du Fils de Dieu venu en ce monde. Ce carême, de jour en
jour, approfondit dans l’âme du fidèle l’attente de la fête, oriente
continuellement ses pensées et ses sentiments dans sa direction, et lui fait vivre
cet événement de toute sa vie corporelle et spirituelle. Durant ce carême, le
typicon concède l’usage de poisson le samedi et le dimanche jusqu’au 20
décembre (le 2 janvier selon le nouveau calendrier), ainsi que le jour de
l’Entrée au temple de la Très Sainte Mère de Dieu, et aussi le mardi et le
jeudi si l’on fête un saint en l’honneur duquel on chante la grande doxologie à
matines. S’il n’y a aucune fête, le lundi, le mercredi et le vendredi, il y a
jeûne strict, tandis qu’il y a dispense d’huile et de vin le mardi et le jeudi.
En tout état de cause, chacun doit jeûner avec discernement, en se souvenant
que, selon les Pères de l’Église, le jeûne a pour but de tuer les passions et
non point le corps.
VIE DES SAINTS ROMAIN ET BARUL[1]
Saint
Romain était d’origine palestinienne et exerçait les fonctions de diacre et
d’exorciste dans l’Église de Césarée de Palestine. En 303, lorsque l’empereur
Dioclétien publia ses édits de persécution générale, il se trouvait à Antioche.
Voyant un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants chrétiens abandonner la
confession du vrai Dieu par crainte de la souffrance et aller sacrifier aux
idoles, il ne put supporter ce spectacle et, s’avançant vers eux, tout brûlant
de zèle pour la piété, il leur adressa à haute voix de violents reproches. Il
fut arrêté sur-le-champ et conduit devant le gouverneur d’Antioche. Durant
l’interrogatoire, il se montra plein d’audace et, pour confondre l’inanité du
culte païen, il demanda qu’on fasse comparaître un enfant pris au hasard dans la
foule qui se tenait sur la place publique. L’enfant, nommé Barul, arriva.
Romain lui demanda s’il était plus raisonnable d’adorer le Dieu unique et
Créateur du monde, confessé par les chrétiens, ou les multiples dieux des
païens. Sans hésitation, l’enfant se prononça pour le Dieu des chrétiens et
rendit ainsi le magistrat ridicule, en se montrant plus sage que lui et que ses
coreligionnaires. Le tyran furieux livra aussitôt le jeune confesseur à la
torture, en présence de sa mère. Altéré de soif par les tourments qu’il
endurait sans broncher, l’enfant demanda à boire. L’admirable femme lui
répondit alors : « Ne bois pas, ô mon cher fils, de cette eau
corruptible et éphémère, mais montre-toi endurant afin de boire l’eau vive et
éternelle dans le Royaume de Dieu ! » L’enfant ayant été décapité, saint Romain fut condamné à
périr par le feu. Il accueillit joyeusement cette sentence et, le visage
rayonnant, il se laissa emmener sans résistance vers le lieu du supplice. Comme
les bourreaux tardaient à allumer le bûcher, attendant la décision de
l’empereur alors présent dans la ville, le valeureux martyr s’écria :
« Où est le feu qui a été préparé pour moi ? » On remit
l’exécution pour le faire comparaître devant l’empereur en personne. Le tyran
ayant constaté que, pour les chrétiens, la mort par le martyre était une fête,
puisqu’elle signifiait l’entrée dans la vie éternelle, voulut retarder le
moment de cette délivrance, et il ordonna de lui arracher la langue. Sans se
troubler, saint Romain tendit de lui-même sa langue au bourreau et, ô miracle,
il continua de louer Dieu et d’encourager les fidèles au martyre après qu’on la
lui eut coupée. Après ce châtiment, il fut jeté en prison et mis aux fers
pendant un temps considérable. Lors de la fête de l’empereur, selon une
ancienne coutume, on proclama partout la mise en liberté des prisonniers. Mais
Romain, les deux pieds écrasés dans les ceps et étendu sur le bois, fut le seul
à être alors étranglé dans le secret de son cachot et, selon son désir, il
reçut ainsi la couronne du martyre.
Tropaire
du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и
стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла
Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ Дѣ́ву,
да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
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Les puissances angéliques apparurent
devant Ton sépulcre, et ceux qui le gardaient furent comme frappés de mort.
Marie se tenait près du tombeau, cherchant Ton corps immaculé. Tu as
dépouillé l’enfer, sans être éprouvé par lui ; Tu es allé à la rencontre de
la Vierge en donnant la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à
Toi !
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Tropaire des saints martyrs, ton 4
Му́ченицы Твои́, Го́споди, во
страда́ніихъ свои́хъ вѣнцы́ прія́ша нетлѣ́нныя отъ Тебе́, Бо́га на́шего:
иму́ще бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́ша, сокруши́ша и де́моновъ
немощны́я де́рзости. Тѣ́хъ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
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Tes martyrs,
Seigneur, par leurs combats, ont reçu de Toi, notre Dieu, la couronne
incorruptible. Avec Ta force, ils ont renversé les tyrans et brisé même
l’audace impuissante des démons. Par leurs supplications, ô Christ Dieu,
sauve nos âmes.
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Kondakion
des saints martyrs, ton 3
Святáя твоя́
пáмять вселéнную весели́тъ, созывáющи вѣ́рныя вся́ въ пречéстный хрáмъ твой, идѣ́же ны́нѣ, рáдостiю
совоку́пльшеся, поéмъ въ пѣ́снехъ и свѣ́тлостехъ. Сего́ рáди, Плáтоне, вопiéмъ ти́: язы́ческаго
нашéствiя избáви грáдъ твóй, свя́те
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Ta sainte
mémoire réjouit le monde entier, appelant tous les fidèles vers ton temple très-vénérable;
tous ensemble nous la chantons avec allégresse et nous écrions: délivre de
l’invasion des barbares ta cité, ô saint Platon.
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Kondakion
du dimanche du 6ème ton
Живонача́льною дла́нію умéршыя
отъ мра́чныхъ удо́лій Жизнода́вецъ воскреси́въ всѣ́хъ, Христо́съ Бо́гъ,
воскресéніе подадé человѣ́ческому pо́ду; éсть бо всѣ́xъ Спаси́тель,
воскресéніе и живо́тъ и Бо́гъ всѣ́хъ.
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Par Sa main vivifiante, le Donateur de vie a ressuscité
tous les morts de leurs retraites ténébreuses, Lui, le Christ Dieu, qui a
fait don de la Résurrection à la race des humains, car, de tous Il est le Sauveur,
la Résurrection et la Vie et le Dieu de l’univers.
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Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME
La réponse du peuple à la
bénédiction du célébrant montre que les fidèles participent activement à la
célébration de la divine Liturgie. Saint Jean Chrysostome dit de façon
caractéristique : « Le célébrant ne touche pas les dons, qui se trouvent
devant lui, avant d'avoir invoqué sur vous la grâce du Seigneur et que vous lui
ayez répondu : Et avec ton esprit,
cette réponse même vous rappelant… que les dons offerts ne sont nullement
l’ouvrage de l'homme, mais que c’est la grâce de l'Esprit, qui est présente et descend
sur tout, qui prépare ce sacrifice mystique ».
Le prêtre : Tenons hauts les cœurs.
Le chœur : Nous les avons vers le Seigneur.
Le
miracle de la transfiguration liturgique
Le récit évangélique de la
Transfiguration du Christ mentionne : Jésus
prit avec Lui Pierre, Jacques et Jean, et Il les emmena seuls à l’écart sur une
haute montagne. Il fut transfiguré devant eux (Marc IX, 2). C’est la même
chose qui se produit lors de la sainte Anaphore, qui est le miracle de la
Transfiguration liturgique : la
grâce de notre Seigneur Jésus-Christ nous « prend » du monde où
nous vivons, et nous « élève » [en grec anapherei – verbe qui est dérivé du nom anaphora, l’anaphore] sur la haute montagne de l’amour du Dieu et Père, où est célébré le mystère de la communion du Saint-Esprit. Lorsque Dieu
demanda au patriarche Abraham le sacrifice d’Isaac, Il lui dit :
« Prends ton enfant, ton fils chéri, ton Isaac, que tu aimes tant ; va en
la haute terre, et là, offre-le en holocauste » (Gen. 22,2). C’est sur
cette terre que le célébrant nous exhorte à monter nous aussi, pour offrir
l’anaphore eucharistique. Imitons alors le patriarche Abraham, qui n’a laissé
ni ses serviteurs, ni ses animaux s’approcher du lieu du sacrifice. Saint Jean
Chrysostome donne l’explication suivante : « Toi non plus, ne souffre
pas qu'aucune passion servile, ignoble, ne t’accompagne [sur le lieu de la
sainte Anaphore] ; va tout seul sur la montagne que gravit Abraham, sans
permettre à personne de la gravir avec lui… Que rien ne vienne te troubler en
cet instant; élève-toi au-dessus du ciel même ». « Gardant nos cœurs
dans les hauteurs tournés vers Dieu, observons cette merveilleuse vision,
c’est-à-dire notre nature humaine coexistant éternellement avec le feu
immatériel de la Divinité » (St Grégoire Palamas). Tenons haut les cœurs, dit le prêtre. Par le mot haut, il nous indique le lieu où se produit la rencontre de l’âme
qui aime Dieu avec le Fiancé, le Christ. Ce lieu n’est pas déterminé. Il s’agit
d’une échelle divine, qui s’appuie sur le saint Autel et dont le sommet est
inaccessible à la vue de l’homme. Un mouvement perpétuel caractérise les
saints. Ils se meuvent depuis l’Autel jusqu’à la contemplation de la lumière
incréée et reviennent à l’Autel, qui est rempli de lumière. Car sur celui-ci le
Christ, la Lumière du monde, pose « Son corps illuminateur » (St
Grégoire Palamas) pour la nourriture et la vie du monde.
LECTURES DU DIMANCHE
PROCHAIN : Matines : Mc. XVI, 1-8; Liturgie : Eph. II, 14-22 ; Lc XIII, 10-17.
L’OFFICE INTÉGRAL DE
L’ENTRÉE AU TEMPLE DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU EN VERSION BILINGUE
SLAVON-FRANÇAIS EST DISPONIBLE SUR LE SITE INTERNET DU DIOCÈSE :
www.diocesedegeneve.net
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