"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 3 août 2025

8e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE

 

Saint Siméon et Jean

Kondakion, ton 2

Louons l'angélique et divin Siméon, qui, dans la chair, est apparu sans chair et a brillé par ses vertus ; et avec lui, louons le glorieux Jean, car ils intercèdent toujours auprès du Christ notre Dieu pour nous tous. 

Parmi les saints commémorés aujourd'hui, nous trouvons le moine Siméon et son compagnon ascète, Jean. Ils étaient syriens et vivaient à Édesse au VIe siècle. Tous deux étaient issus de familles riches. Siméon vivait avec sa mère âgée. Jean vivait avec sa jeune épouse et son père, qui était veuf. Siméon et Jean se rendirent en pèlerinage à Jérusalem pour la fête de la Vénération de la Croix. Sur le chemin du retour, ils discutèrent de la question du cheminement spirituel de l'âme vers le salut. Descendant de cheval, ils envoyèrent leurs serviteurs en avant tandis qu'ils continuaient à pied. Au cours de leur voyage, ils se sentirent fortement attirés par l'idée de passer le reste de leur vie à lutter spirituellement dans les monastères qu'ils apercevaient à la lisière du désert. Priant Dieu de les guider, ils décidèrent d'entrer dans n'importe quel monastère dont les portes étaient ouvertes. À cette époque, l'higoumène Nikon du monastère de Saint-Gérasime fit un rêve dans lequel le Seigneur lui demandait d'ouvrir les portes du monastère. C'est ainsi que les deux pèlerins pénétrèrent dans l'enceinte sacrée. 




Monastère de Saint Gérasime


Restés au monastère, Siméon et Jean furent tous deux tonsurés comme moines. Quelque temps plus tard, Siméon ressentit le besoin d'intensifier ses travaux ascétiques et chercha à devenir habitant du désert. Jean était déterminé à imiter son compagnon de lutte. Leur désir de servir Dieu dans la solitude reçut la bénédiction de l'abbé Nikon.

Les deux ascètes furent assaillis par les pièges du Malin qui leur apporta la maladie et le découragement. Cependant, se souvenant de leur vocation monastique et des prières du saint higoumène, ils passèrent leur temps en prières incessantes et en jeûnes stricts, s'encourageant l'un l'autre dans leurs luttes spirituelles. Bien qu'ils fussent tourmentés par le chagrin d'avoir abandonné leurs familles, le Seigneur leur révéla que la mère de Siméon et la femme de Jean étaient toutes deux décédées, mais qu'elles avaient reçu la bénédiction du Paradis. Ces frères spirituels passèrent vingt-neuf ans dans leurs travaux ascétiques. Ensuite, Dieu inspira Siméon d'entamer une nouvelle phase de sa vie au service du peuple, mais pour ce faire, il dut quitter le désert et aller dans le monde. Jean resta à l'ermitage.

Siméon se rendit à Jérusalem, où il vénéra le tombeau du Seigneur et tous les lieux saints. Dans sa prière, le grand ascète demanda à Dieu de lui permettre de servir les autres sans louange ni reconnaissance. C'est le chemin de la folie pour le Christ.

Lorsqu'un habitant d'Emèse rendit visite à Jean dans le désert, il lui conseilla de demander conseil et orientation au Fol-en-Christ Siméon. Trois jours avant son repos en Christ, Siméon se retira dans sa hutte et y resta dans une prière incessante jusqu'à ce qu'il remette son âme entre les mains de son Créateur. Quelques pauvres de la ville, trouvant le corps de Siméon, le portèrent au cimetière des pauvres, sans cérémonie mondaine, mais en chemin, ils entendirent le beau chant céleste de voix invisibles. Jean ne tarda pas à s'endormir dans le Seigneur, mais avant sa dormition, il eut une vision de son frère spirituel dans sa gloire céleste.

Pour conclure cette histoire édifiante, il n'est peut-être pas inutile de mentionner une petite anecdote. Un prêtre demanda à son évêque la bénédiction pour vivre comme un fol-en-Christ. L'évêque refusa. Il lui dit. "Si tu vis vie selon les principes de l'Évangile, le monde te verra de toute façon comme un fou. 

Saint André de Constantinople

Saint Basile de Moscou

Sainte Xénia de Saint-Petersbourg
 

En étudiant la vie des saints, nous rencontrons des individus qui sont considérés comme des fols-en-Christ. Les exemples qui me viennent à l'esprit sont saint André de Constantinople (10ème siècle), saint Basile de Moscou (15ème siècle) et sainte Xénia de Saint-Pétersbourg (18ème siècle). Saint Siméon nous offre un exemple très précoce de ce phénomène. Il revint à Emèse et se présenta comme un simple d'esprit au comportement étrange, ce qui lui valut d'être insulté, maltraité et même battu. Malgré cela, il chassa des démons, guérit des malades, amena des incroyants à la foi et des pécheurs à la repentance. Toutes ces choses, il les a fit sous le couvert de la folie, sans jamais recevoir de louanges de la part du peuple.

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Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche est Matthieu 14 : 14 - 22 et raconte le miracle du repas des cinq mille, qui est rapporté dans les quatre Évangiles. Ce miracle est précédé immédiatement par le martyre de saint Jean-Baptiste. Les disciples de Jean allèrent en parler au Christ, ainsi que des réactions d'Hérode et des rumeurs qui circulaient. Le Christ, en tant que Dieu, avait déjà connu le sort de son précurseur, mais Il se retira dans un endroit désert pour Sa propre sécurité. Cela témoigne également de Son chagrin, qui exprime la plénitude de Son humanité.

Icône de la Multiplication des Pains


La nouvelle de la présence du Christ circula rapidement et les gens affluèrent pour Le voir. Dans Sa compassion, il passa du temps avec ses disciples, guérissant les malades. Le temps passa et le soir approcha. Parmi la foule se trouvaient les disciples de Jean, dont l'œuvre était désormais terminée. Les disciples du Christ se préoccupèrent des personnes qui avaient besoin de nourriture. L'endroit n'étant pas très prometteur, ils suggérèrent de disperser les gens en les envoyant dans des villages où ils pourraient acheter de la nourriture, car dans leur zèle pour voir et entendre le Christ, ils avaient négligé les aspects pratiques de la vie.

En réponse à la suggestion des disciples, le Christ leur dit de donner de la nourriture aux gens. Ils durent être surpris par cet ordre, car ils se trouvaient dans la même situation que la foule. Eux aussi avaient besoin d'aller chercher quelque chose à manger. Le Christ n'ignorait pas ce fait et savait clairement ce qu'il allait faire. Son intention était de montrer que le miracle à venir serait accompli par nécessité plutôt que par vanité.

Il est important de noter qu'il y avait cinq pains. À l'église, cinq pains (prosphores), même s'ils sont petits, sont utilisés sur l'autel pour la Liturgie. Le Christ bénit la nourriture avant que les gens ne puissent manger, nous enseignant ainsi la vertu de rendre grâce à Dieu avant de prendre de la nourriture. Il donna ensuite la nourriture aux disciples pour qu'ils la distribuent et qu'ils gardent le miracle en mémoire. Ce miracle n'était ni une magie, ni une illusion, ni un miracle en apparence seulement. Il s'agissait d'un miracle réel. Nous le voyons dans le fait que les disciples reçurent l'ordre de ramasser les restes, dont il y avait douze paniers. Judas était avec eux et portait manifestement un panier. S'est-il souvenu de ce genre de choses lorsqu'il regretta d'avoir vendu le Christ pour trente pièces d'argent ?

Saint Théophylacte

Dans son commentaire, le bienheureux Théophylacte observe, en parlant du Christ :

" [...]S'il n'avait pas pardonné nos péchés et guéri nos maladies par le baptême, Il n'aurait pas pu nous nourrir en nous donnant les Mystères immaculés, car personne ne participe à la Sainte Communion s'il n'a pas d'abord été baptisé. Les cinq milles sont ceux qui sont malades dans leurs cinq sens et qui sont guéris par les cinq pains".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND

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