"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 12 janvier 2020

Moine Andreas l'Athonite: LE STARETZ PHILARÈTE DE KAROULIA (5)

Staretz Philarète de Karoulia

Ses vertus
Par ailleurs, racontons un miracle associé au staretz Philarète, ascète et ermite de la cellule hésychaste de Karoulia. C'est la Divine Providence qui l'a fait pour que le moine qui aspire à la vertu puisse mettre de côté toutes les pensées et ne pas s'occuper des choses matérielles, qui sont toujours un obstacle à notre progression et à notre confirmation dans la vie spirituelle ; et, plus important encore, sont le plus grand handicap dans notre tentative d'acquérir la prière incessante du cœur.

Ceci est arrivé pour que le Dieu très gracieux puisse libérer le cœur du staretz de tous les soucis inutiles. Cela servit de leçon pour nous - qui devrions avoir foi et confiance en Dieu, amour et respect pour notre prochain.

En 1935, le staretz Philarète avait désespérément besoin de 200 drachmes. Cette pensée capturait son esprit et son cœur. Un jour, le Père Gérasime, chantre de la Petite Skite de Sainte Anne, le vit marcher vers la Kalyve de Saint Jean le Précurseur, très découragé, et il lui demanda ce qui l'oppressait. Le Père Philarète révéla au Père Gérasime le problème qui le troublait et ce dernier lui donna aussitôt 200 drachmes, en disant :

"Vénérable Père Philarète, prends cet argent dont tu as besoin et ne me le rends  pas ; si tu le peux, offre plutôt une prière au Dieu très bon pour qu'il ait pitié de nous".

Le Père Philarète prit l'argent et, remerciant le Père Gérasime, il alla donner ces 200 drachmes pour payer la dette.

Le lendemain, le staretz Philarète se dirigeait vers la Skite de Sainte-Anne. En chemin, il répétait sans cesse la prière : " Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi et de ton monde ", comme c'est la coutume chez les moines. Soudain, il vit quatre papiers étendus les uns à côté des autres sur le sol. Il les prit dans ses mains, les regarda et s'émerveilla, car ils semblaient différents des papiers ordinaires. Il retourna à l'hésychastère du Père Gérasime de la Petite Stkite de Sainte Anne, lui montra les papiers et lui demanda avec sa simplicité caractéristique :

"Père Gérasime, quel genre de papiers est-ce ? Je les ai trouvés en bas, sur le chemin de Sainte Anne. Ils étaient sur la route !"

Le Père Gérasime lui dit :

"Ce sont quatre billets de cinquante drachmes chacun, que Dieu t’a envoyés pour tes besoins."

Et en effet, comme me l'a dit le Père Gérasime, il s'agissait de quatre billetss tous neufs de cinquante drachmes chacun.

"Vénérable Père, j'aimerais que tus partages avec moi ce que tu disais et ce à quoi tu pensais en allant à la Skite de Sainte Anne."

Le Père Philarète lui répondit :

"Père Gérasime, que pourrais-je dire d'autre que la prière, 'Seigneur Jésus-Christ...' ? Mais de temps en temps, mon esprit m'emportait vers les 200 drachmes que tu m’avais données, alors je réfléchissais à la façon dont je pourrais te les rendre. Et, pendant que je réfléchissais, j'ai vu ces papiers sur le sol. Je t’en prie, prends-les pour que mon esprit puisse se libérer de cette pensée et de cette dette !"

Le Père Gérasime s'émerveilla de l'œuvre de la Divine Providence, loua le Dieu très bon et demanda au Père Philarète de garder l'argent envoyé par Dieu et de prier Dieu pour le salut de son âme.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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