"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 26 septembre 2018

Sur orthodoxie.com: Le patriarche Bartholomée promet d’octroyer bientôt l’autocéphalie en Ukraine


S’adressant au Consul général honoraire à Istanbul à l’issue de la liturgie dominicale en l’église Saint-Phocas à Constantinople, le patriarche œcuménique Bartholomée a promis qu’il accorderait bientôt l’autocéphalie à la nouvelle Église d’Ukraine, « en raison de ses droits ». Une vidéo du discours patriarcal a été mise en ligne sur la page Facebook du Patriarcat œcuménique. Le patriarche s’est également adressé à un théologien tchèque qui assistait à la Liturgie, disant que l’Église des Terres tchèques et de Slovaquie est la plus récente des Églises autocéphales, du fait que le patriarcat de Constantinople lui avait accordé l’autocéphalie en 1998. Cette Église, selon le patriarche, se trouve maintenant « sous l’amour et la protection de notre patriarcat ». Or, il convient de mentionner qu’en 1951, l’Église orthodoxe russe avait accordé l’autocéphalie à l’Église de Tchécoslovaquie, qui n’a été reconnue par le Patriarcat œcuménique qu’en 1998. En 2014, le Patriarcat de Constantinople avait refusé de reconnaître le métropolite Rostislav en tant que chef de l’Église des Terres tchèques et de Slovaquie, alors qu’il avait été canoniquement élu. Suite à la démission du métropolite Krystof, le Saint-Synode de l’Église tchèque avait accordé ses suffrages à l’évêque Joachim de Hodonin afin qu’il devînt le nouveau primat. Or, selon les statuts de cette Église, c’était au Concile local de l’Église tchèque, à savoir sa structure suprême, de se prononcer, et il élut le métropolite Rostislav et non l’évêque Joachim, et ce, à la majorité absolue. En mai de cette année, le métropolite Rostislav s’est exprimé contre l’autocéphalie en Ukraine, disant que « toute participation des fonctionnaires de l’État à des questions ecclésiales est inacceptable dans une société démocratique ». « Un schisme, causé par l’égotisme de l’homme ne peut être guéri que par le repentir et le retour à l’Église », avait dit alors le primat. « La nouvelle autocéphalie doit être le résultat d’un consensus » avait-il précisé. 

Quant à l’archevêque de Beroun Joachim, de l’Église des Terres tchèques et de Slovaquie, il a, lui aussi, exprimé un soutien fort au métropolite de Kiev Onuphre, disant : « Renforce dans ses épreuves, ô Dieu, ce cher évêque et pasteur très-éprouvé, notre ami Sa Béatitude Onuphre et tout son troupeau… Onuphre, le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine est le meilleur des évêques actuels. Il est orné d’humilité, d’amour, de pardon et de sagesse. Il est toujours en prière, il est entièrement dédié à Dieu et au service de son peuple. Il apporte réconfort, espérance et joie partout. Au cours de nombreuses époques, il s’est toujours dressé comme un roc. Avoir fait sa connaissance est la plus grande gratification spirituelle pour moi ». 

Pour revenir au discours du patriarche œcuménique, celui-ci a ajouté : « Maintenant, le tour de l’Ukraine est venu ; elle recevra bientôt le statut autocéphale, je l’espère, malgré l’opposition existante, et cela se produira parce que c’est son droit ». Le patriarche a également souligné que l’Église de Constantinople n’avait peur d’aucune menace : « J’ai dit récemment dans un sermon que le Patriarcat œcuménique ne menaçait pas, pas plus qu’il n’avait peur des menaces, mais qu’il accomplit régulièrement sa mission conformément aux saints canons ». Probablement, le patriarche se référait-il ici à la déclaration du Patriarcat de Moscou selon laquelle celui-ci serait contrait de rompre la Communion eucharistique avec le Patriarcat de Constantinople, dans le cas où l’autocéphalie serait accordée en Ukraine. Si le Saint-Synode de l’Église russe a décidé que le patriarche de Moscou Cyrille ne commémorerait plus le patriarche Bartholomée pendant les offices et que les hiérarques russes ne concélébreraient plus avec les hiérarques constantinopolitains, la communion n’est toutefois pas rompue. Dans une récente interview, le hiérarque de Constantinople l’archevêque Job (Getcha) a caractérisé la « menace » de Moscou « d’abus de l’Eucharistie », disant qu’il « faut cesser la communion eucharistique pour des raisons importantes, dogmatiques, et non pour des caprices ». Or, il convient de rappeler que le 30 avril 2004, le patriarche Bartholomée de Constantinople avait annoncé la rupture de la communion eucharistique avec l’archevêque Christodoulos, primat de l’Église de Grèce. Cette décision sans précédent résultait d’une longue dispute entre les deux Églises au sujet de leur juridiction sur les diocèses de Grèce du Nord. Toujours dans son récent discours, le patriarche œcuménique a ajouté que ces droits auxquels il se réfère en Ukraine étaient accordés par les Conciles œcuméniques et seront réalisés, « dans le cas de l’Ukraine comme n’importe où ailleurs si nécessaire ». Il est connu que « l’Église orthodoxe de Macédoine » schismatique qui fait partie du territoire canonique de l’Église orthodoxe serbe a également fait appel au Patriarcat œcuménique pour obtenir l’autocéphalie. Or, selon le patriarche Bartholomée « l’Église de Macédoine » n’a pas droit à l’autocéphalie en raison de son nom. Il a déclaré qu’il ne lui accorderait pas l’autocéphalie tant que celle-ci utiliserait le nom de « Macédoine » ou quelque dérivé de ce nom.
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