Portrait Spirituel de Jordanville (1)
Différentes personnes ont pris part à la construction de Jordanville: des hommes simples et des académiciens, des archimandrites et des ouvriers, des Russes et des Américains, et chacun d'eux mérite que l'on raconte son histoire séparément en en détail. Laissons cela pour les historiens du futur, car l'auteur de ces esquisses, ne s'est pas donné pour but de compiler un compte-rendu historique du Monastère de la Sainte Trinité, ou d'écrire la biographie de ses moines. Notre but est d'essayer de transmettre l'esprit même de Jordanville, de peindre -pour ainsi dire- son portrait spirituel.
Laissons aux lecteurs aimés de Dieu une chance de se familiariser avec certains incidents de la vie monastique qui sont bons pour l'âme, et d'en tirer leur propre conclusion.
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Un jour l'archevêque Vitaly ( Maximenko + 1960), higoumène du monastère, alla travailler à une des obédiences avec tous les frères et les séminaristes. En même temps, un "évêque protestant" arriva au monastère et dit: "Je voudrais parler au supérieur de ce monastère." Il l'emmenèrent vers Vladika Vitaly, au beau milieu du champ. Quand il vit l'archevêque Vitaly habillé en vêtements simples qui travaillait avec les séminaristes, le protestant alla vers lui et dit: " Il y a ici un véritable apôtre!" et il lui demanda une bénédiction.
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Un des chefs de chœur de Jordanville, le hiéromoine de septante ans Paul ( Kozlov) mourut en accomplissant son obédience sacrée. Le jour où il mourut ( 10 avril 1951), il chanta pratiquement seul toute la Divine Liturgie. Quand le prêtre sortit le calice sur l'ambon, Père Paul était déjà entrain de mourir. A peine vivant encore, il eut le temps de communier et il mourut aussitôt qu'ils finirent de les lire les prières des mourants pour lui.
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Deux frères de Jordanville avaient l'habitude d'aller pêcher le dimanche et les jours de fête après la fin de la Divine Liturgie, en demandant toujours à l'archimandrite Polycarpe ( + 1970) une bénédiction pour y aller. Pourtant, le jour de la commémoration du Prophète Elie, Père Polycarpe refusa de leur donner sa bénédiction pour pêcher, disant que le Prophète Elie était très sévère et qu'il valait mieux éviter toute activité profane le jour de sa fête, mais qu'il fallait prier et avoir des activités spirituelles.
Ignorant le conseil de son père spirituel, un des frères dit que rien n'allait arriver et suggéra qu'ils aillent sans bénédiction, ce qu'ils faisaient les autres jours. Aussitôt dit, aussitôt fait! Ils allèrent sur le lac et aussitôt que le frère qui avait insisté pour qu'ils partent sans bénédiction monta dans le bateau, il chavira et coula. A partir de ce jour, ces frères n'allèrent jamais pêcher sans bénédiction et n'osèrent plus même penser à aller à la pêche le jour de la fête du saint Prophète Elie.
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Le hiérodiacre Gélase était un des apiculteurs du Monastère de la Sainte Trinité. Il était très simple, mais il aimait la prière de Jésus, et il versait souvent des larmes de profonde émotion, plus particulièrement lorsqu'il parlait de sujets spirituels. Bien que souffrant beaucoup à cause de la leucémie, il travailla aux ruches pour l'amour de ses frères, jusqu'à complet épuisement. Pour tout cela, le Seigneur lui fit connaître à l'avance le jour où il mourrait. Père Gélase mourut le 15 août 1966 ( Selon le calendrier julien).
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok
( Le Moine Russe) de Jordanville
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