« Le but de cet essai, écrit-il page 269, est surtout de poser un diagnostic des différentes pathologies engendrées par les nouveaux médias, afin de faire prendre conscience de l’étendue du mal à ceux que l’exaltation ambiante qui continue à accompagner le développement incessant de ceux-ci aurait rendus aveugles. Connaître les formes du mal et ses causes est, on le sait, une étape essentielle de la guérison. » L’objectif est parfaitement atteint ! Le livre aborde toutes les facettes de cette question en débutant par une constatation globale, l’invasion des médias numériques, poursuivant par les aspects sociologiques, puis culturels, enfin corporels, psychologiques et spirituels. Il énumère les atteintes nombreuses, graves et très inquiétantes pour notre présent et notre futur. La toute dernière partie développe, à l’inverse, les thérapies possibles, celle-ci reposant principalement sur une autolimitation et une reprise en main de nos existences. Il montre bien en quoi cette question est aussi un enjeu pour la vie spirituelle de chacun. Jean-Claude Larchet a d’ailleurs eu l’occasion, dans le prolongement de ce « diagnostic », de proposer, lors d’un grand colloque international qui s’est tenu en 2018 en Crète, aux Églises d’inclure explicitement le jeûne et l’abstinence de l’Internet et des réseaux sociaux dans les règles relatives aux carêmes. Une proposition qui fut alors rapportée avec intérêt par plusieurs médias orthodoxes de différents pays.
Pour son analyse, il convoque de manière très pertinente des spécialistes des sciences de la communication, des sociologues, des penseurs comme Guy Debord et son ouvrage capital La société du spectacle (1re édition : 1967), plusieurs fois cité, mais aussi des passages bibliques dont la profonde sagesse éclaire de manière saisissante les ressorts de notre modernité.
Un ouvrage qui mérite d’être largement diffusé, lu et offert, tant il permet de mieux comprendre un des aspects essentiels et malheureusement inévitable de notre vie en société aujourd’hui. Afin de pouvoir agir et non plus seulement subir.
Christophe Levalois
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