"Un disciple a demandé un jour à saint Léonide d'Optine pourquoi, après des années de lutte, il s'est retrouvé dans une situation pire qu'auparavant, c'est-à-dire plus inconsidéré, plus froid de cœur, etc. La réponse de saint Léonide est très éclairante :
Très peu de gens se sont envolés en peu de temps sur les ailes de la foi et de la vertu vers le ciel spirituel ou ont senti en eux le gage éternel de l'espoir et les fiançailles de la gloire future.... Il y en a d'autres qui ne le sentiront jamais pendant toute leur vie sur terre ; ils ne le sentiront pas selon la dispense de notre Protecteur céleste, Dieu, qui fournit toujours ce qui est le mieux pour nous. Car nous, les enfants, dans notre compréhension des jugements de Celui qui dirige le monde, nous lui demandons souvent de tels outils qui, en soi, sont pour notre salut, mais nous les utiliserions de façon tout à fait nuisible à cause de notre inexpérience. C'est pourquoi le Père aimant des lumières cache à certaines personnes pieuses les dons qui sont pour le salut des uns, mais qui pour d'autres apportent la perdition. Que se passerait-il en Dieu, qui connaît toutes choses, qui réalise complètement tous nos désirs ? Je pense, mais je ne dis pas avec certitude, que tous les habitants du monde périraient. Même s'il ne rejette pas les prières de ses élus, Dieu ne comble pas toujours leurs désirs. Et cela uniquement pour mieux arranger les choses, conformément à Son intention divine.... Ce n'est pas parce que vous vous voyez ne pas progresser que vous ne progressez pas du tout. De tels sentiments peuvent planter une humilité sincère dans votre cœur. Et lorsque vous avez la conscience sincère que vous êtes privé de fruits spirituels, alors faites un effort infaillible pour forcer votre lutte pour Dieu.... Lorsque nous n'avons pas réussi à obtenir les vertus, il n'y a pas de moyen de salut plus proche que l'humilité de l'esprit. La méchanceté, même lorsqu'elle est jointe aux vertus, est offensante pour Dieu ; mais une pensée douce ne sera pas oubliée devant Dieu".
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire