"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 11 octobre 2020

Archiprêtre John Whiteford: Le rôle des prêtres de paroisse comme Pères spirituels


The Role of Parish Priests as Spiritual Fathers


"Quel est le rôle du prêtre de paroisse en tant que père spirituel de son peuple et comment se compare-t-il avec le rôle de l'higoumène et des moines dans les monastères ?

Le terme "Père spirituel" (en russe "dukhovnik" (духовник)), a une série de significations qui doivent être bien comprises pour répondre à cette question. 

Au niveau le plus bas, on pourrait parler très librement d'un prêtre auquel les fidèles se confessent régulièrement comme leur père spirituel. Mais, de manière plus appropriée, un père spirituel est un homme avec lequel vous avez une relation spirituelle continue. La différence est quelque peu subtile, mais une personne peut se confesser régulièrement à un prêtre pendant un certain temps, puis changer de confesseur et commencer à se confesser à un autre prêtre. Mais lorsque vous développez une relation avec un prêtre que vous entretenez sur une longue période, et souvent lorsque vous êtes séparés par la distance, il s'agit davantage d'une relation père/enfant spirituel.

Un père spirituel ne doit pas nécessairement être un prêtre, mais bien sûr, seul un prêtre ou un évêque peut entendre les confessions et accorder l'absolution. Parfois, les gens ont un moine, ou même une moniale qui remplit le rôle de direction spirituelle à long terme. Cependant, pour les laïcs, le père spirituel est généralement (mais pas nécessairement) le prêtre de paroisse.

Mais c'est un don assez rare, et il faut être extrêmement prudent dans la recherche d'une telle relation, car il y a plus de personnes qui pensent être des pères spirituels que de personnes qui ont réellement ce don.

La différence entre la relation entre un prêtre de paroisse et un higoumène dans un monastère est avant tout une question d'obéissance. Un moine est censé être totalement obéissant à son higoumène, à moins que celui-ci ne lui demande de faire quelque chose d'immoral ou de contraire aux enseignements de l'Église. Un higoumène peut avoir une telle relation car il est également responsable des moines sous son autorité. Il veille à ce que les moines aient un endroit où loger et de la nourriture à manger. Dans ce contexte, ce niveau d'obéissance a un rôle important dans le développement spirituel d'un moine.

Il est tout à fait inapproprié pour un prêtre de paroisse d'attendre ce genre d'obéissance de la part d'un laïc, car il n'a pas le même niveau de responsabilité envers ses paroissiens. 

En d'autres termes, si un prêtre de paroisse devait dire à un homme de quitter son emploi, il ne veillerait pas à ce que ses factures soient payées, ou à ce que sa femme ne divorce pas parce qu'il ne subvient pas aux besoins de la famille. Par conséquent, ce que les prêtres disent généralement à leur peuple en confession se situe au niveau des conseils, qu'ils peuvent prendre ou laisser - car ils sont en fin de compte responsables de leurs propres choix. Bien sûr, il ne faut pas écarter à la légère les conseils de son confesseur, mais il c'est simplement un fait que différents prêtres donneront des conseils qui différeront à certains égards, et il ne faut donc pas les prendre comme s'ils avaient été donnés à Moïse sur le Mont Sinaï... à moins bien sûr qu'ils ne l'aient été réellement, parce que le prêtre ne fait que transmettre ce que l'Écriture ou la Tradition enseigne clairement. Si une personne confesse qu'elle est impliquée dans un péché grave, et que le prêtre lui dit qu'elle doit se repentir et cesser de commettre ce péché, ou bien il devra lui refuser la communion, ce n'est pas un simple conseil, et l'individu n'a pas le droit d'ignorer ce qu'on lui dit.

Il n'est pas inapproprié pour un laïc d'avoir un moine comme père spirituel, mais il faut aussi l'aborder avec prudence. Parfois, ces moines tentent d'imposer un style d'obéissance monastique, ce qui a souvent eu des résultats désastreux.

Le clergé de notre diocèse a publié (avec la bénédiction de l'archevêque Pierre) une déclaration sur cette question en 2009 :

"Dans le cadre de nos discussions pastorales, nous avons parlé de la nécessité pour les paroissiens de se confesser en règle générale à leurs propres prêtres, et seulement avec une bénédiction spécifique de se confesser aux autres prêtres. 

C'est particulièrement important étant donné la propension de certains clercs extérieurs à l'Église russe à utiliser les canons comme une règle de droit froide plutôt que comme une ligne directrice pastorale appliquée avec amour. 

Cela a conduit dans certains cas à de longues pénitences d'excommunication pour des péchés qui avaient été confessés auparavant avec peu ou pas de pénitence de la part de leur propre prêtre. 

En outre, nous demandons instamment à nos fidèles de se confesser le samedi soir ou la veille des fêtes, et de ne se confesser que le dimanche matin ou les jours de fête avant la Divine Liturgie dans des circonstances extrêmes".

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PRAVMIR

Aide à la confession: Confession selon  les Dix Commandements du Métropolite Antoine (Khrapovitsky) 

https://orthodoxologie.blogspot.com/search?q=+Dix+Commandements

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