"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 14 janvier 2019

Trois startsy de Glinsk glorifiés comme saints: 2) Archimandrite mégaloschème Andronique


Archimandrite Andronique
(1880–1974)

Après avoir enduré trois arrestations, l'exil, l'humiliation et la faim, il fut capable d'accomplir le commandement "Aime tes ennemis".

L'archimandrite mégaloschème Andronique (dans le monde Alexis Andreyevich Lukash), vénérable staretzu et grand homme de prière, naquit le 12 février 1880 dans le village de Loupa, dans la région de Romen, province de Poltava, dans une famille paysanne. En 1895, Alexis vint à l'ermitage de Glinsk avec le désir de consacrer sa vie à Dieu.

En 1915, il s'est enrôlé dans l'armée. Il servit d'abord à Perm, mais fut bientôt transféré au front, où il fut fait prisonnier par les Autrichiens, et resta en Autriche pendant trois ans et demi. Les prisonniers étaient à peine nourris, et on leur donnait le travail le plus difficile. Beaucoup de prisonniers moururent de faim et du travail qui était au-delà de leurs forces. Mais Alexis pria intensément et accepta toutes ces afflictions comme venant de la main de Dieu. 

En 1918, il retourna au monastère, où il reçut la tonsure monastique en 1921 sous le nom d'Andronique. Après la fermeture du monastère, il travailla dans un moulin de la ville de Poutivl. La vie monastique stricte du moine Andronique et son obéissance sans faille attirèrent l'attention de l'évêque Pavline (Kroshetchnik), vicaire de Koursk, qui le reçut comme son assistant de cellule. Mais le Père Andronique fut arrêté et exilé. Quand il fut libéré sous amnistie, il redevint l'assistant de cellule de l'évêque Pavline. En juillet 1930, le Père Andronique  fut arrêté à Kalouga et condamné à cinq ans de prison. En exil, le Père Andronique a travaillé comme infirmier auxiliaire dans un hôpital pénitentiaire. Il soignait les malades avec une compassion et un amour sincères, les lavant lui-même. Tout le monde l'aimait ; les prisonniers ouzbeks l'appelaient même "maman".

En 1939, le Père Andronique fut à nouveau condamné et envoyé à Kolyma. D'abord, ils l'ont détenu pendant onze mois dans la prison, où il fut interrogé tous les soirs, sous la pression de calomnier l'évêque Pavline, mais le staretz garda le silence. Dans la cellule de la prison, le Père Andronique eut une vision d'une certaine Dame, qui le consola et l'encouragea. Au début, il pensait que c'était sa mère, mais ce n'est que plus tard qu'il comprit qu'elle était la Mère de Dieu.

Après avoir purgé sa peine de prison, le Père Andronique retourna en 1948 à l'ermitage de Glinsk et fut nommé doyen du monastère. C'était son devoir de veiller sur tout le monde dans le monastère, de rassembler les frères pour couper le foin, préparer le bois de chauffage, et travailler dans le jardin ; il était toujours le premier à faire ces travaux. 

L'âme du Père Andronique, purifiée par de nombreuses afflictions, était emplie des dons de la Grâce. L'esprit qu'il portait attirait les gens vers le staretz. Ayant enduré avec magnanimité toutes les souffrances, il accomplit le commandement d'aimer ses ennemis dans l'action. L'humilité et la douceur régnaient inséparablement dans son âme ; le staretz marchait même courbé par l'humilité.

Après la fermeture du monastère en 1961, le Père Andronique s'installa à Tbilissi sous la responsabilité directe de l'ancien higoumène du monastère de Glinsk, le métropolite Zénobe (Mazhugi) de Tetritskaroi, qui aimait et respectait beaucoup le staretz. Tout comme ils le faisaient à Glinsk, des gens de toute l'Union soviétique venaient chercher le salut auprès de Père Andronique en Géorgie. 

Toute sa vie fut dirigée vers un seul but - le salut de son âme et de l'âme de son prochain. Le 21 mars 1978, ayant atteint un âge avancé, il rendit à Dieu son esprit.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après





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