Monsieur Philarète bouffon du schisme
Dans ses commentaires sur le « concile de réunification » à l’agence ukrainienne « Konkurent », le député du parlement régional de Volhynie Nikolaï Bouliga, représentant laïc au concile, a déclaré que cet événement, « attendu depuis 300 ans » s’était enfin produit. Mais, dit-il, « la façon dont il s’est produit est une toute autre question ». Selon le député, le métropolite Michel [du « Patriarcat de Kiev » ndt] était sans conteste le favori et aurait remporté la majorité des voix. Mais celui-ci, qui « pense par lui-même et avait fait beaucoup pour le développement du diocèse de Volhynie [du « Patriarcat de Kiev »] ne faisait pas l’affaire de tous dans son propre milieu ». Aussi, le « patriarche » Philarète a misé sur son protégé Épiphane. « C’est-à-dire que la vielle méthode « guébiste » qui a fait ses preuves, a fonctionné, et ils ont élu dans leur milieu la candidature la plus faible [celle du métropolite Épiphane, ndt]. Et c’est avec cette candidature qu’ils ont fait du chantage auprès de Michel », a déclaré le candidat. « Imaginez-vous : Philarète sort (les délégués, hiérarques et laïcs sont debout) et il dit : « Nous avons considéré ici que Michel gagnerait. De quel droit peut-il gagner ? Nous avions décidé que ce doit être Épiphane ! ». C’est Philarète qui a dit tout cela, tandis qu’Épiphane ne disait même pas un mot. « Afin que l’Église soit créée, vous, métropolite Michel, rédigez une renonciation écrite ». Et Michel a demandé : « Pourquoi écrire une renonciation ? Je n’ai pas proposé ma candidature. On ne m’a pas proposé. Renoncer à quoi ? » « Nous savons que vous gagnerez » a répondu Philarète. Tout cela s’est produit avant la réunion du « Patriarcat de Kiev » qui a eu lieu avant le début du « concile de réunification. « Et le patriarche Philarète a dit : « Je ne signerai pas l’oukase de dissolution du Patriarcat de Kiev tant que Michel ne renonce pas ». Selon le délégué, le concile devait commencer à 9h, et il n’a commencé qu’à 13h. Philarète s’était enfermé et ne venait pas. Par la suite, le président Porochenko est venu et a organisé une réunion commune. « Le président s’est heurté au chantage : Philarète ne signera pas l’oukase de dissolution si Michel se présente ». Le député a ajouté que les délégués du « Patriarcat de Kiev » sous la présidence de Philarète ont présenté un candidat faible [i.e. Épiphane] qu’il serait possible de manipuler. Mais l’élection a eu lieu, et malgré le retrait de la candidature du métropolite Michel, plus de 30 participants du Concile on néanmoins voté pour lui. Syméon [évêque canonique ayant rejoint la nouvelle structure, désormais interdit de célébration, ndt] était en deuxième position. « Philarète, en exerçant le chantage sur le président et les hommes d’Église a réussi à ce que le « jeune homme » de 39 ans deviennent le primat de la nouvelle Église. Le président, en tant que chef d’État ne pouvait pas perdre le Tomos pour l’Ukraine. Le président a été obligé de convaincre Michel de retirer sa candidature… Le président ukrainien a joué le rôle principal dans l’obtention du Tomos. Et Philarète les « a eus », a résumé le député régional. Selon le site russe Pravoslavie.ru tant Constantinople que Porochenko souhaitaient que soit élu Syméon, ex-métropolite de Vinnitsa de l’Église orthodoxe d’Ukraine du Patriarcat de Moscou. En effet, celui-ci a été consacré par l’Église canonique, tandis qu’Épiphane a été ordonné diacre, prêtre et consacré évêque dans le « Patriarcat de Kiev » schismatique, et il aurait ainsi été plus aisé pour Constantinople de convaincre les autres Églises locales orthodoxes d’accepter une Église présidée par celui-ci. Par ailleurs, le site grec Romfea.gr mentionne que dans son homélie, le métropolite Épiphane a déclaré : « Cette église sera la cathédrale de la nouvelle Église d’Ukraine, tandis que l’église Saint-Vladimir sera laissée à notre père spirituel, le patriarche Philarète ». Encore une fois, poursuit le site Romfea, Philarète a déclaré que la nouvelle Église devra être reconnue comme patriarcat. Le lendemain même du « Concile de réunification », le « patriarche » Philarète a porté la coiffe patriarcale, comme le prouve une photo publiée par l’agence grecque, alors que le Patriarcat de Constantinople ne lui reconnaît que le rang métropolitain, duquel il avait été déchu par l’Église orthodoxe russe. Au demeurant dans sa dernière prédication dominicale, le « patriarche » Philarète a déclaré qu’il restait « patriarche toute sa vie et dirige l’Église orthodoxe d’Ukraine avec le primat ».
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