"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 8 décembre 2018

Le patriarche Bartholomée convoque le « Concile de réunification » et publie sa lettre au métropolite de Kiev Onuphre, tandis que le « patriarche de Kiev » Philarète conteste certaines modalités de la future assemblée


Le patriarche Bartholomée a convoqué le « concile de réunification » de l’Église orthodoxe d’Ukraine par une lettre datée du 1er décembre 2018, suite à sa « lettre patriarcale N°1001 du 12 octobre de cette année à S.E. le métropolite de Kiev Onuphre, dont copie ci-jointe». La convocation précise que chaque évêque participe « avec un clerc, un moine ou un laïc ayant le droit de vote (…) en vue de l’élaboration de la charte constitutive et de la désignation, par votes canoniques, du primat de l’Église orthodoxe d’Ukraine, qu’il a été décidé de proclamer autocéphale ». Le Concile sera présidé « par notre exarque désigné spécialement pour cela, le métropolite de France Emmanuel, qui sera chargé du bon déroulement du processus du Concile susmentionné, étant assisté de nos exarques en Ukraine, en la présence honorifique de l’excentellisime président de votre pays M. Petro Porochenko ». La lettre au métropolite de Kiev Onuphre du 12 octobre 2018, mentionnée ci-dessus, vient d’être publiée par l’Agence grecque Romfea.gr, qui en donne le résumé suivant : Dès les premières lignes, le patriarche affirme que « la sainte métropole de Kiev a de tout temps appartenu à la juridiction de l’Église Mère de Constantinople, fondée par celle-ci comme métropole séparée, occupant la 60ème place dans les diocèses du Trône œcuménique ». Le patriarche mentionne ensuite des éléments historiques concernant la métropole de Kiev, soulignant « que la métropole historique de Kiev et les diocèses ecclésiastiques situés dans les frontières de l’Ukraine ( …) se trouvaient en pleine dépendance de notre très saint Trône œcuménique, apostolique et patriarcal ». « Ces décisions susdites [de la séance du Saint-Synode du 11 octobre 2018, ndt], nous voulions les porter à la connaissance de Votre Éminence, par les exarques désignés par nous à Kiev, mais malheureusement, vous avez refusé de communiquer avec eux ». Enfin, le patriarche informe le métropolite Onuphre que « dès l’élection du primat de l’Église ukrainienne par l’assemblée clérico-laïque, vous ne pourrez plus, ecclésiologiquement et canoniquement, porter ce titre de Kiev, que, d’une façon ou d’une autre, vous possédez aujourd’hui, en violation des textes officiels de 1686 ». Après avoir mentionné que le métropolite Onuphre pourrait participer au « concile d’union » et présenter sa candidature au poste de primat de la nouvelle Église, le patriarche Bartholomée écrit : « De même, nous vous exhortons ainsi que ceux qui sont autour de vous [i.e. les évêques de l’Église canonique, ndt] à vous trouver en communion avec l’ancien métropolite de Kiev Philarète et l’ancien [évêque, ndt] de Lviv Macaire et ceux qui sont avec eux, comme rétablis régulièrement par nous dans leur épiscopat, mais non dans leur dignité [i.e. avec leur titre actuel] par notre jugement bienveillant relatif au recours en appel [ekklitos] soumis maintes fois à nous, comme le prescrivent clairement et sagement les divins et saints 9ème et 17ème canons des saints Pères réunis à Chalcédoine. Il est superflu de dire que l’examen sur la base du recours en appel [ekklitos] n’est pas une ‘légalisation du schisme’ mais une occasion d’y remédier ». Selon les informations de Romfea.gr, le métropolite Onuphre a retourné la lettre au Phanar sans aucun commentaire.
De son côté, lors de sa session du 6 décembre 2018, le Synode « du Patriarcat de Kiev » a publié un communiqué dans lequel, entre autres, il précise que « seuls doivent avoir le droit de vote les hiérarques ukrainiens, membres du Concile. La présence du clergé, de moines et de laïcs, n’est possible que sans voix décisionnelle ». La raison invoquée est que la « procédure serait alors compliquée, particulièrement dans le délai imparti ». En outre « considérant que ce sera un Concile de réunification du Patriarcat de Kiev, de l’Église autocéphale d’Ukraine et des hiérarques du Patriarcat de Moscou en Ukraine, le présidium du Concile qui mènera ses travaux, doit inclure les représentants de ces Églises, dont en particulier le Patriarche de Kiev et de toute la Rus’-Ukraine Philarète, comme primat de l’Église orthodoxe d’Ukraine – Patriarcat de Kiev (…) En ce qui concerne le statut de patriarcat pour l’Église ukrainienne, nous considérons un tel statut pour notre Église absolument juste, fondé historiquement et justifié pastoralement. C’est effectivement l’une des Églises orthodoxes les plus grandes, par son nombre de fidèles, clercs et évêques, ayant des racines dans l’histoire par la prédication de l’apôtre André le Premier Appelé (…). Cependant, prenant en compte toutes les circonstances, notre Église est prête, si cela est nécessaire, de reporter temporairement sa demande de reconnaissance de dignité patriarcale, en gardant cette appellation dans ses propres frontières et à usage interne ». Pour finir, la décision synodale du « Patriarcat de Kiev » apporte « son soutien à la position du patriarche de Kiev et de toute la Rus-Ukraine Philarète, exprimée par lui dans sa déclaration officielle du 19 novembre 2018 ». Le « patriarche » Philarète avait dit alors: « Il n’est pas permis par les canons de présenter soi-même sa candidature au rang patriarcal de l’Église. Il avait été précédemment annoncé que l’épiscopat du Patriarcat de Kiev proposait ma candidature à l’élection du primat. Quelle sera ma réponse à cette proposition d’élection de ma personne, si elle est annoncée officiellement au Concile ? je la communiquerai officiellement au Concile, en justifiant devant lui ma vision et ma décision, et attendant de celui-ci le soutien à ma position. Le fondement de ma réponse sera exclusivement le concept du bien de l’Église et la responsabilité devant le Seigneur pour le bon accomplissement du ministère qu’Il ma confié sur le trône de Kiev dont je suis chargé, par la miséricorde divine, depuis 52 ans déjà ».

Sources : 123 et 4

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