27 novembre / 10 décembre
27ème
dimanche après la Pentecôte
Saint Jacques le
Persan, mégalomartyr (421); saints dix-sept moines des Indes (IVème s.) ; saint
Pallade (VI-VIIème s.) ; saint Romain (Vème s.) ; saint Vsevolod (Gabriel)
prince et thaumaturge de Pskov (1138) ;
saint Grégoire le Sinaïte, moine (1346) ; saint Jacques, évêque de
Rostov (1392) ; bienheureux André de Simbirsk (1841) ; saints nouveaux-martyrs
de Russie : Nicolas, archevêque de Vladimir, Basile (Sokolov), Boris
(Ivanovsky), Théodore (Dorofeev), Nicolas (Andreev), Alexis (Speransky), Jean
(Glazkov), Serge (Amanov), Jean (Khroustalev), Serge (Brednikov), Nicolas
(Pokrovsky), Dimitri (Beliaïev), Vladimir (Smirnov), Jean (Smirnov), prêtres,
Joasaph (Boïev), Cronide (Lioubimov), Nicolas (Saltykov), Xénophonte
(Bondarenko), Alexis (Gavrine), Apollos (Fedoseev), Séraphim (Krestianinov),
Nicone (Beliaïev), moines et Jean (Emelianov) (1937) ; fête de l'icône miraculeuse de N.D. de
Koursk, dite « de la racine » .
Lectures: Eph.
VI, 10–17. Lc. XIII, 10–17. Hébr. IX, 1–7. Lc. X, 38–42; XI,
27–28.
L’ICÔNE
DE N.D. DE KOURSK, DITE « DE LA RACINE »
L’
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icône de la Mère de Dieu de
Koursk est l’une des plus anciennes icônes de l’Eglise Orthodoxe Russe. Au XIIè
s., au moment de l’invasion tatare, la ville de Koursk fut entièrement détruite
et livrée à l’abandon. Une fois, aux environs de la ville, un chasseur
remarqua, près des racines d’un arbre, une icône, face contre terre. A peine
l’avait-il dégagée pour l’examiner, qu’une source d’eau pure jaillit à cet
endroit. Cela se produisit le 8 septembre 1259, en la fête de la Nativité de la
Mère de Dieu. Sur le lieu où il avait trouvé l’icône fut construite une
chapelle en bois, dans laquelle celle-ci fut placée. A plusieurs reprises, les
habitants de la ville de Rylsk, située non loin de là s’emparèrent de l’icône
et l’amenèrent dans leur cité, mais à chaque fois l’icône revint à l’endroit de
son apparition. A la fin, les habitants de Rylsk comprirent que la Mère de Dieu
souhaitait rester sur le lieu de son apparition. Aussi une chapelle en pierre y
fut érigée. En 1385, la région de Koursk fut à nouveau dévastée par les
Tatares, qui fendirent l’icône en deux moitiés, qu’ils jetèrent dans des
directions différentes. Après de longues recherches dans le jeûne et la prière,
le prêtre local, qui rentrait de captivité, retrouva les deux moitiés de
l’icône, les rassembla et elles se joignirent, tandis que de la fente s’épancha
un liquide « semblable à la rosée ». En 1597, sur le lieu de la chapelle fut
érigée une grande église et un monastère qui prit le nom d’ermitage « de la
Racine » en souvenir de l’apparition de l’icône dans les racines d’un arbre.
Après encore un certain nombre d’épreuves en Russie, la sainte icône partit en
1919 en Serbie avec les émigrés. En 1920, sur la demande du général Wrangel,
l’icône revint en Russie – en Crimée – et y resta jusqu’à l’évacuation, dans
les premiers jours de la même année. L’icône revint alors à Belgrade, où elle
resta jusqu’en 1944. Lors du bombardement de Belgrade, le 6 avril 1941, le
Primat de l’Eglise Russe à l’Etranger, le métropolite Anastase (+ 1964), pria
avec le clergé devant l’icône. Celle-ci préserva de façon miraculeuse l’église
et ceux qui y priaient, tandis que cinq bombes étaient tombées à proximité et
que brûlait l’église de S. Marc, située tout près de là. En 1944, la sainte
icône partit avec le Métropolite Anastase à Munich, puis à Genève, où le père
Cyprien, iconographe, la restaura. En 1951, le métropolite Anastase partit aux
Etats-Unis. La sainte icône fut placée, dans un premier temps, au « Nouvel
ermitage de la Racine », à Mahopac, près de New York. Depuis 1957, la sainte
icône se trouve en l’église du Synode des Evêques de l’Eglise Russe à
l’Etranger, à New York. De temps à autres, l’icône visite les lieux de la
diaspora russe. Comme naguère en Russie, la Très Sainte Mère de Dieu, par son
icône de Koursk accomplit maintenant de nombreux miracles en tous lieux.
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Егда́
снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́
блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ
воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́
Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
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Lorsque Tu
descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par
l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures
souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô
Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
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Tropaire de l'icône de N.D. de
Koursk, ton 4
Яко необори́мую стѣ́ну и исто́чникъ чуде́съ,
стяжа́вше Тя́ раби́ Твои́, Богоро́дице Пречи́стая, сопроти́вныхъ ополче́нія
низлага́емъ, тѣ́мже мо́лимъ Тя́: ми́ръ оте́честву на́шему да́руй и душа́мъ
на́шимъ ве́лію ми́лость.
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C’est un rempart infrangible et une source de
miracle, qu’en toi ont reçu tes serviteurs ô Très-pure Mère de Dieu, qui
repousses les attaques des ennemis ; c’est pourquoi nous te prions : donne la
paix à notre patrie et la grande miséricorde à nos âmes.
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Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ ecи́ отъ гро́ба, всеси́льне Спа́се, и áдъ ви́дѣвъ чу́до, yжасе́ся, и ме́ртвiи воста́ша : тва́рь же ви́дящи сра́дуется Тебѣ́, и Ада́мъ свесели́тся, и мípъ, Спа́се мо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно.
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Sauveur Tout-Puissant, Tu es
ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et
les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam
partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
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Kondakion de l’icône de la Mère de Dieu de Koursk, ton 4
Пріиди́те,
вѣ́рніи, свѣ́тло да пра́зднуемъ всечестна́го о́браза Богома́тере чу́дное
явле́ніе и, отъ того́ благода́ть почерпа́юще, Первообра́знѣй уми́льно
возопіи́мъ: ра́дуйся, Марíе Богоро́дице, Ма́ти Бо́жія, Благослове́нная.
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Fidèles,
venez fêter lumineusement la merveilleuse apparition de la vénérable icône de
la Mère de Dieu, puisons-y la grâce et clamons à celle qui y est représentée
: Réjouis-toi, Marie Mère de Dieu, Mère toute-bénie du Seigneur.
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SAINT JEAN CHRYSOSTOME
COMMENT
LUTTER CONTRE LES TÉNÈBRES?
EN DEVENANT LUMIÈRE !
« Nous n'avons point à lutter contre la chair et le sang, mais contre les
princes et les puissances... » Guerre plus terrible, lutte plus
acharnée que les combats visibles. Songez depuis combien de temps votre ennemi
lutte, dans quel but il combat, et tenez-vous sur vos gardes plus que jamais.
Oui, dira-t-on : mais il faudrait bien que le diable n'existât pas et tout le
monde serait sauvé. Ainsi parlent quelques âmes faibles en quête d'excuses. Vous
devriez remercier Dieu, mon ami, d'être à même de triompher, si vous le voulez,
d'un pareil adversaire : et loin de là, vous vous plaignez, vous parlez comme
un soldat lâche et fainéant. Il ne tient qu'à vous de connaître les endroits
faibles; regardez partout, fortifiez-vous. Ce n'est pas seulement contre le
diable, c'est encore contre ses puissances que vous avez à combattre. Et
comment lutter contre les ténèbres? dira-t-on. En devenant lumière. Comment
résister aux esprits de malice? En devenant bons. Car la bonté s'oppose à la
malice, et la lumière chasse les ténèbres: si nous sommes ténèbres nous-mêmes,
nous serons pris infailliblement… N'allez pas croire que ce sont ces hommes qui
vous font la guerre. Les démons qui opèrent en eux, voilà nos ennemis, voilà
ceux que nous avons à combattre. Par là, il produit deux effets: d'abord de les
rendre plus ardents au combat, puis d'exciter leur colère contre l'ennemi. Et
pourquoi avons-nous à combattre des ennemis pareils? Parce que nous avons de
notre côté un auxiliaire invincible, la grâce de l'Esprit, et que nous avons
été instruits dans l'art de combattre non les hommes, mais les démons. Mais si
nous le voulons, nous n'aurons pas même besoin de lutter : il n'y a lutte que
quand nous le voulons; car telle est la vertu de Celui qui habite en nous, qu'Il
a pu dire : « Je vous ai donné le pouvoir
de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de
l'ennemi ». (Luc, X, 19.) II nous a donné toute liberté de lutter ou de ne
pas lutter. Mais notre nonchalance est cause que nous avons à lutter. Car en ce
qui concerne Paul, il n'avait pas à lutter, c'est lui-même qui nous l'apprend.
« Qui nous séparera de l'amour de
Jésus-Christ? La tribulation, ou la détresse, ou la faim, ou la persécution, ou
la nudité, ou le péril, ou le glaive? » (Rom. VIII, 35.) Ailleurs il dit :
« Dieu écrasera Satan sous vos pieds
promptement ». (Rom. XVI, 20.) Il avait le diable sous ses ordres; de là
ces paroles : « Je te prescris au nom de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, de sortir d'elle». (Actes, XVI, 18.) Ce
langage n'est pas celui d'un homme qui lutte. Car celui qui lutte n'est pas
encore vainqueur, celui qui est vainqueur ne lutte plus. Il l'a dompté,
asservi. Pierre ne luttait pas non plus contre le diable : il faisait mieux que
lutter. Des fidèles, des catéchumènes n'avaient pas de peine, non plus, à en
triompher. Aussi saint Paul dit-il : « Car
nous n'ignorons pas ses pensées ». (II Cor. II, 11.) C'est pourquoi il lui
fut si supérieur en puissance. Il dit encore : « Il n'est pas étonnant que ses ministres se transfigurent comme des
ministres de justice ». (Ibid. XI, 15.) Ainsi il connaissait tous ses
stratagèmes; rien ne pouvait le surprendre. « Déjà s'accomplit », dit-il encore, « le mystère d'iniquité ». Mais c'est contre nous-mêmes qu'il faut
lutter. En effet, écoutez ces autres paroles: « Je suis convaincu que ni anges, ni princes, ni puissances, ni vertus,
ni choses présentes, ni choses futures, ne pourront nous séparer de l'amour du
Christ ». Il ne dit pas simplement : « Du Christ », mais bien : « De
l'amour du Christ ». Car bien des gens passent pour être unis au Christ, qui ne
L’aiment point… C'est quand nous aurons quitté ce monde, que nous jouirons du triomphe.
Soit, par exemple, une passion mauvaise : la repousser loin de soi, l'éteindre,
voilà qui est admirable mais si c'est une chose impossible, du moins luttons,
résistons sans relâche : si nous sortons du monde luttant encore, nous sommes
vainqueurs. Car il n'en est pas de même ici que dans l'arène : là, si vous ne
renversez pas votre adversaire, vous n'êtes pas vainqueur : ici, vous êtes
vainqueur, si vous n'êtes pas renversé; si vous n'êtes pas jeté à bas, vous
avez terrassé l'ennemi. Cela se conçoit, deux athlètes aux prises luttent
également pour la victoire ; et si l'un est renversé, l'autre est couronné. Il
n'en est pas de même ici : le diable n'a en vue que notre défaite. Si donc je
déjoue son projet, je triomphe : il ne vise pas à me renverser, mais à
m'entraîner dans sa chute. Il est déjà vaincu, lui : car il a reçu le coup, il
est perdu. Quant à sa victoire, elle ne consiste pas à gagner une couronne,
mais à causer ma perte : de sorte que pour être victorieux il me suffit de
rester debout sans le jeter à bas. Maintenant, la victoire sera éclatante, si,
comme Paul, je le foule aux pieds tout à mon aise, comptant pour rien les
choses présentes. Imitons ce saint: appliquons-nous à triompher du diable, et à
ne lui donner aucune prise… Foulons donc aux pieds la puissance du diable,
foulons aux pieds les péchés, j'entends toutes les passions mondaines, colère,
concupiscence, orgueil et le reste : afin que parvenus là-haut, nous ne soyons
pas convaincus d'avoir laissé sans usage le pouvoir que Dieu nous a octroyé.
Car c'est ainsi que nous obtiendrons les biens futurs. Mais si nous nous
montrons indignes de cette prérogative, comment de plus grandes
pourraient-elles nous être conférées? Si nous n'avons pas su fouler aux pieds
l'ange rebelle, le déshonoré, le méprisé, comment notre Père nous mettrait-il
en possession du patrimoine?... Puissions-nous, après avoir engagé la lutte
avec le diable et être demeurés vainqueurs avec l'assistance d'en-haut, hériter
du royaume des cieux. Si quelqu'un de vous a un ennemi, si on lui a fait tort,
s'il s’est emporté, qu'il ramasse toute cette colère, tout ce mécontentement
pour le déverser sur la tête du diable. Voilà un noble courroux, une colère
utile, un louable ressentiment !
NOUVELLE PARUTION : Père Placide Deseille :
« DE L’ORIENT A L’OCCIDENT – Orthodoxie et Catholicisme » aux ÉDITIONS DES SYRTES.
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