Après avoir été suspendu de ses fonctions le 27 septembre de cette année (ce qui a donné lieu à une pétition demandant la levée de cette sanction et recueillant plus de 600 signatures), l’archevêque Michel (Donskoff), par décision du Synode de l’Église russe hors-frontières, a été nommé archevêque vicaire « de Meudon ». Cette nouvelle décision, tout comme les précédentes, constitue l’aboutissement d’une plainte contre l’archevêque, adressée au Synode le 1er juin de cette année par des représentants de la « Société de l’Église russe » de Genève, dont certains membres siègent en même temps au conseil paroissial, tandis que d’autres, au demeurant, n’appartiennent pas à cette paroisse. Les signataires de la lettre enjoignaient le Synode de « démettre l’archevêque de ses fonctions de chef du diocèse d’Europe occidentale à effet du 1er octobre 2017 ». Selon leurs statuts respectifs, la « Société de l’Église russe » est chargée « de l’entretien courant des bâtiments et objets de culte », tandis que l’association paroissiale « organise et gère l’activité et la vie séculière » de la paroisse.
De toute évidence, les griefs exprimés dans cette plainte n’ont pas été retenus par le Synode, puisque les différents décrets synodaux et les messages à ce sujet du métropolite Hilarion, primat de l’Église russe hors-frontières, ne sont pas motivés et n’en font pas mention. En outre, l’archevêque n’a pas fait l’objet d’une déposition ou d’une interdiction, voire encore d’une mise en retraite, ce qui aurait été le cas pour une infraction morale ou canonique. Or, paradoxalement, le Synode s’est plié à l’injonction susmentionnée. Aussi, l’évêque Pankraty, supérieur du monastère de Valaam, a commenté cette situation sur Facebook, donnant un éclairage différent à cette affaire. C’est ainsi qu’il compare la « Société de l’Église russe » à la « vingtaine » de l’époque soviétique. Rappelons qu’en 1965, l’État soviétique, afin d’anéantir ce qui restait de l’Église russe en URSS, avait décrété que, désormais, une commission de vingt laïcs choisis par le régime dirigerait chaque paroisse, dépossédant ainsi le clergé de tout pouvoir. Ces commissions étaient appelées « vingtaines » («dvadtsatka »). Nous publions ci-après les commentaires de l’évêque Pankraty : « Le revers de la médaille de l’auto-administration des paroisses… et des droits « des cadres actifs des paroisses » (les associations paroissiales dites « vingtaines » en URSS, – les propriétaires des églises en Europe, maintenant) : La « vingtaine » (association) est en droit de décider qui a raison, qui a tort, elle est propriétaire de l’église. Étant donné que je connais bien Mgr Michel (nous nous sommes rencontrés et avons discuté de nombreuses fois) et que je me rappelle très bien des conditions de vie en URSS, je peux dire que dans une telle conjoncture, c’est précisément la « vingtaine » qui gagne toujours. Elle a gagné sous le pouvoir soviétique, je m’en rappelle bien, or c’est maintenant en Europe que cela se produit… Les paroissiens « actifs » et « intéressés » ou, exprimé à la façon soviétique : « la vingtaine », ont limogé leur évêque à Genève. Et le Synode de l’Église russe hors frontières s’est docilement soumis à eux, afin que la « vingtaine » ne rejoigne pas le Patriarcat de Constantinople, comme cela a été le cas récemment à Cannes… »
Source et Orthodoxie.com
1 commentaire:
J'avoue que ces mini putschs ne sont pas de mon goût… Autant il me paraît important que les saints soient distingués par le peuple voire que le peuple pieux ayant détecté un saint homme veuillent en faire leur pasteur comme cela s'est présenté surtout dans l'Antiquité, autant ces groupes de "démocrates" qui ont moins de souci spirituel que de préoccupation mondaine et qui transforment les communautés en clubs ou en associations me donnent envie de m'enfuir…
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