LETTRE ENCYCLIQUE A TOUS LES CHRETIENS ORTHODOXES
de la terre et des îles
de saint Marc d’Ephèse.
Les
hommes qui nous ont menés en déportation, dans une captivité
pernicieuse, et ont voulu nous attirer dans les bas-fonds de Babylone
–les dogmes et les rites des Latins– n’ont pu conduire leur projet à
terme, se rendant compte eux-mêmes de son absurdité foncière et de son
impossibilité, et se sont arrêtés à mi-chemin, eux et tous ceux qui les
ont suivis, sans demeurer ce qu’ils étaient, ni devenir ce qu’ils ne
sont pas ; ils ont abandonné Jérusalem, la vraie vision de paix (cf. IS.
28 : 16 ; 1 Pierre 2 : 6) et la montagne de Sion, la foi solide et
inébranlable ; quant à être Babyloniens et en porter le nom, ils ne le
veulent ni le peuvent ; en sorte qu’on pourrait justement les appeler
Gréco-latins, ces déserteurs que nous qualifions généralement de
Latinisants.
Ces animaux mêlés, cousins des centaures de la fable,
confessent avec les Latins que l’Esprit Saint procède du Fils et qu’Il a
le Fils pour cause de Son existence –selon les propres termes de leur
Définition de Foi conciliaire– et avec nous, disent qu’Il procède du
Père ; avec les Latins, ils affirment que l’addition du Filioque au
symbole fut chose légitime et bien fondée, et, avec nous, refusent de la
réciter dans le Credo –quoique, s’agissant d’une chose légitime et bien
fondée, rien n’empêche de la réciter, n’est-il pas vrai ? Toujours avec
les Latins, ils disent que le pain azyme est bien Corps du Christ,
mais, avec nous, n’oseraient pas y communier. Ne voilà-t-il pas des
traits suffisants pour dépeindre l’humeur de ces personnages ? Si l’on
ajoute que ce n’est pas l’amour de la vérité qui les a poussés à
rencontrer les latins –cette vérité, qu’ils avaient entre les mains, ils
l’ont trahie– mais l’appât de l’or et le désir de conclure une union
factice, non celui de s’unir véritablement.
2. Or il
convient d’examiner le mode de leur union : car qui dit union dit moyen
terme par lequel on s’unit. Dans le cas présent, c’est par le dogme
relatif au Saint Esprit qu’ils ont cru s’unir aux Latins, en confessant
avec eux qu’il tire aussi du Fils son existence ; pour tout le reste,
ils diffèrent, et il n’y a rien entre eux, pas même une seule chose, qui
leur soit commune ni même intermédiaire. Tout au contraire, on récite
encore deux symboles différents, comme auparavant ; on célèbre deux
liturgies dissemblables, avec consécration de pain levé dans l’azyme,
dans l’autre ; deux baptêmes, dont l’un consiste dans une triple
immersion, l’autre dans une affusion d’eau sur le sommet de la tête : et
tandis que le premier comporte nécessairement la chrismation, le second
peut même s’en passer ; deux coutumes enfin, en tout et pour tout
différentes, qu’il s’agisse des jeûnes, des ordres ecclésiastiques ou de
toute chose de ce genre. Où donc est l’union, quand aucun signe
extérieur ne la rend tangible et manifeste ? Et comment se sont unis des
gens qui entendent rester attachés à leurs propres usages –ils l’ont
même déclaré d’un commun accord– et ne suivent pas les traditions reçues
des Pères ?
3. Mais
que disent ces raisonneurs ? "L’Eglise grecque n’a jamais dit que
l’Esprit Saint procédait du Père seul, mais simplement qu’il procédait
du Père ; or cette affirmation n’exclut pas le Fils de la procession ;
de sorte que, sur ce sujet, nous étions autrefois unis et le sommes
toujours à présent". Hélas ! Quelle bêtise ! Et quelle cécité ! Si
l’Eglise grecque a toujours confessé la procession de l’Esprit hors du
Père, pour avoir reçu cette doctrine du Christ Lui-même, des saints Apôtres et des Pères des Conciles
; et si elle n’a jamais confessé la procession hors du Fils, doctrine
qu’elle n’a, de fait, reçue de personne ; qu’a-t-elle depuis toujours
affirmé, sinon la procession hors du Père seul ? Car si l’Esprit ne
procède pas du Fils, il est clair qu’il procède du Père seul.
Voyez la même chose dans le Credo à propos de la génération. « Né du Père avant tous les siècles ».
Qui
ajoute ici "né du père seul" ? Nous l’entendons pourtant bien ainsi, et
nous l’explicitons à qui le demande ; car nous n’avons pas appris que
le Fils soit né d’aucun autre !
Enfin, c’est en raison de cette doctrine que saint Jean Damascène, au nom de l’Eglise toute entière et de tous les chrétiens,
déclare ceci : « Nous ne disons pas l’Esprit issu du Fils » (PG 94,
c.832 B.). Si nous ne disons l’Esprit issu du Fils, il est clair que
nous le disons issu du Père seul. Aussi dit-il un peu auparavant : «
Pour le Fils, nous ne le disons point cause » (Ibid.) et dans le
chapitre suivant : « Seul le Père est cause » (Ibid., c.849 B.).
4. Que disent-ils encore ? "Nous n’avons jamais considéré les Latins comme hérétiques, mais seulement comme schismatiques".
Cet
argument, remarquons-le premièrement, c’est aux Latins qu’ils l’ont
emprunté ; ceux-ci nous qualifient en effet de schismatiques, parce
qu’ils n’ont rien à nous reprocher sur le dogme, mais estiment que nous
avons été rebelles à l’allégeance qu’ils s’imaginent que nous leur
devons. Voyons s’il est juste de leur rendre la politesse et si nous
n’avons, nous, aucun reproche à leur faire sur la doctrine.
Ils
donnent, on le sait, pour cause du schisme, le fait d’avoir introduit
au grand jour l’addition du Filioque qu’ils marmonnaient auparavant
entre leurs dents ; pour notre part, nous nous sommes, les premiers,
séparés d’eux, ou plutôt, nous les avons séparés et retranchés du corps
commun de l’Eglise. Pour quelle raison, dites-moi ? Parce qu’ils avaient
une doctrine orthodoxe ou de justes raisons d’introduire leur addition ?
Et qui dira cela, à moins d’avoir la cervelle complètement dérangée ?
Ou
bien parce que leur dogme était aberrant et impie et l’addition,
illégitime ? C’est donc pour cause d’hérésie que nous nous sommes
détournés d’eux ; telle fut la raison de notre séparation d’avec d’eux.
Quelle
autre cause pourrait-il y avoir en effet ? Les lois amies de la piété
ne déclarent-elles pas : "Est hérétique, et sous le coup des lois
concernant les hérétique, celui qui dévie, si peu que ce soit, de la foi
orthodoxe" (saint Photios, Nomocanon
XII, c.2.). Si donc les Latins n’ont pas dévié d’un pouce de la foi
orthodoxe, nous n’avons, évidement, pas eu raison de les retrancher de
l’Eglise ; mais s’ils ont complètement dévié, et cela, dans la théologie
du Saint Esprit, qu’il est infiniment périlleux de blasphémer, alors
ils sont hérétiques, et nous les avons exclus de l’Eglise pour hérésie.
Poursuivons.
Pourquoi chrismons-nous ceux d’entre eux qui viennent à l’orthodoxie ?
N’est-ce pas, à l’évidence, parce qu’ils sont hérétiques ? Le huitième
canon du Deuxième Concile Œcuménique dit en effet : « Ceux qui venant
d’une hérésie rentrent dans l’orthodoxie et s’agrègent à la part des
élus, nous les recevons selon les rites et les usages suivants : Ariens,
Macédoniens, Sabbatiens et Novatiens qui se donnent le nom de Cathares
(Purs) et de Meilleurs, ainsi que les Quartodécimans ou Tétradites et
les Apollinaristes, nous les recevons à condition qu’ils donnent un
texte écrit, condamnant à l’anathème toute hérésie non conforme au dogme
de la Sainte Eglise de Dieu Catholique et Apostolique, et qu’ils
reçoivent, avant d’être admis, le sceau ou chrismation, que nous faisons
avec le saint chrême sur le front, les yeux, les narines, la bouche et
les oreilles, en disant : « Le Sceau du Saint Esprit » [1].
Tu vois dans quel groupe nous classons les Latins qui nous rejoignent ?
Si les noms qu’énumère le canon ci-dessus sont tous hérétiques, les
Latins le sont certainement.
Enfin le très sage patriarche d’Antioche, Théodore Balsamon, écrivait, dans ses Réponses à Marc,
très saint patriarche d’Alexandrie : "Des prisonniers Latins, et autres
personnes, se présentent dans nos églises catholiques et demandent la
communion au divins sacrements. Pouvons-nous la leur accorder, telle est
la question.
–« Qui n’est pas avec moi est contre moi et qui n’assemble pas avec moi disperse
» (Matt. 12: 30 ; Luc 11: 23). Etant donné que depuis de longues années
la très célèbre Eglise d’Occident, celle de Rome, s’est séparée de la
communion des quatre autres patriarcats, en s’isolant dans des rites et
des dogmes étrangers à ceux de l’Eglise catholique et orthodoxe ; que,
pour cette raison, dans la célébration des divins mystères, le pape n’a
pas l’honneur d’être mentionné parmi les patriarches au moment de
l’anaphore ; les personnes de confession latine ne peuvent recevoir des
mains du prêtre la sanctification des purs et divins mystères, à moins
qu’elles n’acceptent d’abord de renoncer aux dogmes et aux usages
latins, et qu’elles reçoivent, comme l’ordonnent les canons, une
instruction catéchétique et deviennent orthodoxes à part entière" (PG
138, c.968 AB.).
Tu
entends ? Dit-il, oui ou non, qu’ils se sont séparés en s’isolant non
seulement dans des rites mais encore dans des dogmes étrangers à
l’orthodoxie –or tout ce qui est étranger à l’orthodoxie est hérétique–
et qu’ils doivent, selon les canons, recevoir une catéchèse et devenir
orthodoxes à part entière ? Or il est clair que s’ils doivent être
catéchisés, ils doivent aussi être chrismés. D’où a surgi leur
réputation d’orthodoxie, quand tant d’époques et tant de Pères et de
docteurs les ont condamnés comme hérétiques ? Qui les a si facilement
rendus orthodoxes ? C’est l’or, si tu veux bien dire la vérité, et les
pots de vin que tu as touchés ; ou plutôt, l’or ne les a pas rendus
orthodoxes, mais toi, il t’a fait devenir semblable à eux et t’a donné
ton lot parmi les hérétiques.
[1] Cf. saint Nicodème, Pidalion, Athènes 1957, p. 163, canon 7.
5. "Mais
si nous arrivions à mettre au point un moyen terme dans les dans les
dogmes, nous leur serions unis par ce dogmes mitoyen, tout en restant
fidèles à nous-mêmes, sans être forcés de rien dire de contraire à nos
habitudes et à nos traditions". Voilà la belle raison qui a trompé la
plupart, depuis le début, et les a engagés à suivre des meneurs qui les
ont entraînés au gouffre de l’impiété. Croyant qu’il existe un milieu
entre deux opinions, comme c’est le cas pour certains contraires, ces
déserteurs se sont jetés dans la gueule du loup.
Or,
s’il est bien possible de trouver, entre deux opinions, une formulation
moyenne qui les signifie également l’une et l’autre, par le jeu de
l’équivoque, en revanche, entre deux opinions contradictoires relatives
au même objet, il ne saurait y avoir d’opinion moyenne ; sans quoi, il y
aurait aussi un moyen terme entre le vrai et le faux, entre
l’affirmation et la négation. Mais il n’en est rien ; en toute chose,
l’alternative est exclusive : ou bien l’affirmation ou bien la négation.
Si donc le dogme latin, qui dit que l’Esprit Saint procède aussi du
Fils, est vrai, le nôtre est faux puisque nous disons qu’Il procède du
Père seul –telle est bien la raison pour laquelle nous nous sommes
séparés d’eux ; si le nôtre est vrai, le leur sera forcément faux. Quel
milieu peut-il y avoir entre ces deux choses ? Aucun ; sinon une formule
ambivalente qui s’adapte aux deux opinions comme un cothurne qui va
aussi bien au pied droit qu’au pied gauche. Et c’est une formule de ce
genre qui nous unira ? Et que ferons-nous, quand nous en viendrons à
l’examen mutuel du contenu de nos croyances et de nos doctrines ? Ou si
nous pouvons nous appeler les uns les autres orthodoxes quand nous
pensons à l’opposé les uns des autres ? Pour moi, je ne crois pas ; à
toi de voir, toi qui as l’art de tout embrouiller et de donner aux
choses le nom qu’il te plait. Veux voir comment Grégoire le Théologien parle des formules moyennes ?
« C’était
une figurine qui vous regarde de quelque côté que vous arriviez, un
cothurne qui s’adapte aux deux pieds, un crible à tous les vents
(Ecclésiastique "Siracide" 5: 9), tirant son autorité de leur malice à
interpréter l’Ecriture et de l’artifice imaginé contre la vérité ; car
cette formule de "semblable selon les Ecritures" était un appât qui
recouvrait l’hameçon de l’impiété » (Grégoire de Nazianze, Homélie sur saint Athanase
PG 35, c.1108 A.). Voilà pour le moyen terme qu’on avait inventé à
l’époque. Du concile qui l’avait imaginé, il dit encore : « De quel nom
appeler cette assemblée ? Tour de Babel, qui vit la juste confusion des
langues –plût au ciel qu’elles se fussent ainsi confondues, ces langues à
l’unisson dans le mal ! – Sanhédrin de Caïphe, qui condamna le Christ ?
D’un autre nom encore ? Cette assemblée a tout confondu et renversé :
elle a aboli l’antique et sainte doctrine de la Trinité et l’égalité
d’honneur qui est son partage, en dressant ses batteries contre le
CONSUBSTANTIEL et en battant ce rempart en brèche ; bref, elle a ouvert
la voie à l’impiété, par ce moyen terme entre ce qu’on dit et ce qui est
écrit. Car "ils ont eu de la sagesse pour mal faire, mais ils n’ont point su faire le bien" Jér. 4,22 » (Grégoire de Nazianze, ibid. c. 1105 C.)
Voilà
qui nous suffira sur cette question du moyen terme : nous avons
amplement démontré qu’il n’en existe absolument pas et qu’une telle
recherche est impie et étrangère à l’Eglise.
6. Mais
quelle attitude adopter, demandera-t-on, à l’égard de ces Gréco-latins
mi-figue mi-raisin, qui, en bons amateurs des solutions moyennes,
divisent en trois catégories les dogmes et les rites des Latins : ceux
qu’ils approuvent ouvertement et sans réserve ; ceux qu’ils approuvent,
mais sans les embrasser ; ceux qu’ils désapprouvent totalement ?
Fuyez-les
! Fuyez-les comme des serpents, comme des gens qui font commerce du
Christ, au gros et au détail, ou pire encore. Car ils sont de ceux qui,
selon le divin Apôtre, font de la piété une source de bénéfice (1 Tim.
6,5) et dont il dit encore « Fuis cette engeance » (1 Tim. 6, 11) car ce n’est point pour s’instruire, mais pour se remplir les poches qu’ils sont passés à l’ennemi. « Or
qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente
du Christ avec Bélial ? Ou quelle part, du fidèle avec l’infidèle ? » (2 Cor. 6, 14-15).
Car voici les faits : nous, avec saint Jean Damascène
(PG 93, c.882 B) et tous les Pères sans exception, nous disons que
l’Esprit ne procède pas du Fils ; eux, avec les Latins, disent que
l’Esprit procède du Fils.
Et nous, avec le divin Denys,
nous disons que le Père est la seule source de la Divinité
suressentielle (PG 3, c.641 D) ; eux, avec les Latins, disent que le
Fils aussi est source de Saint Esprit, expulsant par conséquent ce
dernier hors de la Divinité.
Nous, avec Grégoire le Théologien, nous distinguons le Père du Fils par la causalité (PG 36, c.252 A) ; eux, avec les Latins, le conjoignent par la causalité.
Nous, avec le vénérable Maxime,
les Romains de son époque et les Pères occidentaux, nous ne faisons pas
du Fils la cause de l’Esprit (PG 91, c.136 A) ; eux déclarent que le
Fils est, selon les Grecs, "cause", selon les Latins "principe" de
l’Esprit, dans leur Définition de Foire (il est juste de la décorer de
cette appellation, puisqu’ils l’ont signée en foirant de peur).
Nous, avec Justin, philosophe et martyr,
nous disons que l’Esprit sort du Père, comme le Fils sort du Père (PG
6, c.1224 A) ; eux, avec les Latins, disent que le Fils sort
immédiatement, mais l’Esprit médiatement du Père.
Nous, avec saint Jean Damascène
(PG 94, c.824 A) et tous les Pères sans exception, nous confessons
ignorer en quoi diffèrent génération et procession ; eux, avec Thomas et les Latins, disent que les deux provenances différent par le médiat et l’immédiat.
Nous,
nous disons, selon les Pères, que la volonté et l’énergie de la nature
divine et incréée, sont incréées ; eux, avec les Latins et Thomas,
disent que la volonté est la même chose que l’essence, et que l’énergie
divine est créée, même si elle reçoit le nom de divinité, de lumière
divine et immatérielle, d’Esprit Saint, et tous autres noms similaires ;
ainsi ils élèvent les créatures infirmes au rang de divinité créée, de lumière divine créée, d’Esprit Saint créée !
Nous
affirmons que ni les saints ne jouissent déjà du Royaume qui leur a été
préparé et des biens indicibles, ni les pécheurs ne sont déjà tombés
dans la géhenne, mais que les uns comme les autres attendent leur lot
respectif, qui appartient au temps d’après la Résurrection et le
Jugement ; eux, avec les Latins, veulent que les uns jouissent déjà,
aussitôt après la mort, de ce dont ils sont dignes ; pour ceux qui sont
dans l’entre-deux, c’est-à-dire qui sont morts sans avoir achevé de
faire pénitence, ils ont inventé un feu purgatoire, différent de celui
de la géhenne, auquel ils confient ces défunts afin, disent-ils, que
leurs âmes une fois purifiées par ce feu, après la mort, ils trouvent
eux aussi place dans le Royaume avec les justes ; doctrine qui a même
été consignée dans leur Définition de Foi.
Nous,
fidèles aux canons que les Apôtres ont fixés, nous abhorrons le pain
azyme des Juifs ; eux déclarent dans la même Définition que le sacrifice
que les Latins consacrent dans leur liturgie est le Corps du Christ.
Nous
disons que le simple fait d’avoir ajouté quelque chose au symbole de la
foi est illégitime, anti-canonique et anti-patristique ; eux le
définissent comme un acte légitime et bien fondé ; tant ils savent
s’accorder avec eux-mêmes et avec la vérité !
Nous considérons le pape comme un patriarche parmi les autres, et cela, bien sûr, s’il est orthodoxe
; eux le proclament fort pompeusement vicaire du Christ, et père et
docteur de tous les chrétiens. Puissent-ils être plus heureux que leur
père, s’ils lui ressemblent quant au reste [2] ! Car
lui joue de malchance et n’est pas heureux avec cet antipape qui le
taraude sans cesse –et nos hommes n’ont pas envie d’imiter leur père et
docteur !
[2] Sophocle, Ajax. Saint Marc joue sur le nom de l’antipape Félix (Heureux).
7. Fuyez-les donc, frères, eux et leur communion ; « ces
hommes sont de faux apôtres, des artisans d’imposture, déguisés en
apôtres du Christ. Rien détonnant du reste, car Satan lui-même se
déguise en ange de lumière. Ce n’est donc pas merveille si ses
serviteurs eux aussi prennent l’apparence de serviteurs de la justice,
eux dont la fin sera selon les œuvres » (2 Cor. 11, 13-15).
Ailleurs, le même Apôtre dit encore d’eux : « De
tels hommes ne servent pas Notre Seigneur Jésus Christ, mais leur
propre ventre et par et par leurs belles paroles et leur langage
doucereux, ils abusent les cœurs les plus simples (Rom. 16, 18) ; mais le solide fondement de la foi tient bon, scellé de ce sceau (2 Tim. 2, 19) ». Et ailleurs : « Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis » (Phil. 3, 2) ; ailleurs encore : « Si
quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez
reçu, quand même ce serait un ange descendu du ciel, qu’il soit anathème
! » (Gal. 1,8).
Voyez la prophétie que renferme cette parole : « quand même ce serait un ange descendu du ciel » afin que personne ne vienne vous objecter la primauté papale. Et le disciple bien-aimé : « Si
quelqu’un vient à vous sans apporter cette doctrine, ne le recevez pas
sous votre toi, ne lui dites pas bonjour ; car celui qui dit bonjour
participe à ses œuvres mauvaises » (2 Jn 10-11).
Les
saints Apôtres vous ayant fixé ces règles, tenez ferme et gardez les
traditions écrites et non écrites que vous avez reçues, de peur que
l’égarement des sans-loi ne vous séduise et ne vous fasse choir de votre
propre constance.
Puisse
le Dieu Tout-Puissant faire que ces hommes reconnaissent leur erreur et
qu’Il nous délivre de cette ivraie nuisible et nous rassemble dans ses
greniers comme un froment pur et bon, dans le Christ Jésus Notre Seigneur
; à Lui convient toute gloire, honneur et adoration, avec son Père sans
principe et son tout saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et
toujours et aux siècles des siècles. Amen.
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