-Un
supérieur
peut se tromper dans le monde séculier, ou parfois nous pensons
simplement qu'il se
trompe.
Est-ce la même chose dans un couvent?
-Oui.
-Alors
comment
sommes-nous censés lui obéir?
-L’Evangile
a les instructions. Toute autorité vient
de Dieu. Le mari est le chef de sa femme dans la famille, il a
soit raison, soit tort.
Très souvent, un supérieur semble avoir
tort,
mais vous lui
obéissez pour l'amour de Dieu, et tout à coup, la situation change
complètement et il se trouve que c’était
la seule chose à faire.
Parfois,
vous obéissez à ce
supérieur
qui
a tort, et le lendemain,
vous réfléchissez
et
ne pouvez pas comprendre pourquoi
cela vous
posait
un tel problème.
Vous avez sacrifié une
babiole,
mais avez
préservé la paix. Il existe une hiérarchie de valeurs ici aussi,
et le
tort
peut être différent.
-Voulez-vous
dire que celui qui n'a pas obéi, a tort?
-Il
y a eu des hérétiques
parmi les hiérarques et de
grands
pécheurs parmi les supérieurs des monastères dans
l'histoire de l'Eglise. Cela
arrive. Il existe de nombreuses situations où les saints ont vécu
ainsi. Pourquoi les gens devraient-ils
lire les Vies des Saints? C’est
une source d'expérience de la vie.
Tant
de saints vénérés sont passés par la persécution dans les
monastères! Leur propre fraternité se moquait d'eux, et le
supérieur le
faisait
aussi-
étant
une personne faible et pécheresse.
Il se
peut
qu’il
n’aime
pas
quelque chose de
cette personnalité:
tout le monde est normal, mais celui-ci est un saint, vous voyez, il
jeûne et ne
prie
pas comme tout le monde, et il
a
le culot de faire des miracles! Pourquoi ne pouvons-nous pas faire la
même chose? Ainsi, les relations tendues commencent. Comment les
saints ont-ils
géré
cette situation? Ils ont obéi docilement, et ils
étaient
prêts à donner leur vie par
obéissance.
-Est-ce
que cela signifie que de toute façon, on ne peut pas échapper à la
contradiction terrestre dans un monastère? Quelle est alors
la
différence?
Le
moine a
une occasion potentielle d'être dans un contact plus étroit avec
Dieu, quand rien ne vient le
troubler,
et quand on n'a pas besoin d'être dans une communication avec
quelqu'un d'autre. Les moines communiquent
avec les gens, mais la
communication n’est
pas aussi intimement profonde
qu'elle l’est
inévitablement dans la
vie conjugale. Quelle que soit la situation dans un monastère, cette
profondeur reste intacte.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire