Ses séminaires étaient supervisés par le Bureau de
la police secrète de sorte qu'ils n’aillent pas contre le Parti communiste,
mais malgré cela, un lien très fort fut créé entre le Père Calciu et ses élèves.
Ses élèves l’estimaient et se tournaient vers lui en toute circonstance.
Lorsque le tragique tremblement de terre survint en
1977, deux étudiants du Séminaire furent pris au piège dans les décombres, et
personne n'eut le courage d'aller les sortir.
Après avoir reçu un appel d'un
élève, le Père fit environ 10 kms à pied et arriva sur les lieux à l'aube. Avec
ses mains en sang, il se battit une demi-journée contre les débris et les
planches jusqu'à ce qu'il les trouve. Il pleura, et les étudiants pleurèrent
avec lui. Ils pleuraient de douleur et de joie. Ils étaient heureux le Père ait
pu les sauver et qu’un amour d’une telle force été forgé entre eux par l'esprit
de sacrifice de soi.
Pendant ce temps, les communistes commencèrent la
démolition d'églises, de sorte que le Père lança les célèbres Sept Sermons pour les Jeunes. Mais,
avant cela, il priait beaucoup parce que ce qu'il s'apprêtait à faire était
très dangereux. Et, en même temps, il voulait toucher le cœur de ses élèves et
ceux d'autres jeunes, et leur inspirer une foi véritable.
Le ministère de la Religion, le Bureau de la police
secrète et ses collègues eurent peur. Il fut menacé à plusieurs reprises, lui
et sa famille, mais il ne fléchit pas.
Il savait qu'il allait être arrêté. Entre temps, il
était surveillé par le Bureau de la police secrète. Il fut arrêté, amené à l'un
des bâtiments de la police secrète et condamné à mort.
Au cours de leurs sévères enquêtes, la police avait
l'intention de le rendre fou et de le décourager, alors il commença à dire la
prière de Notre Seigneur Jésus et à garder le silence.
Et alors, il ne sentit plus la faim, la fatigue, la
soif, le besoin d'utiliser la salle de bain, la douleur, ou le sommeil, tout
par la grâce de Dieu.
Bientôt le procès commença. Parce que ses sermons avaient
déjà été publiés à l'étranger et que beaucoup de gens l'avaient soutenu par des
manifestations publiques, il fut condamné à dix ans et envoyé à l'asile de
Jilava au lieu de la prison. Quand il y parvint, il commença à prier et à
jeûner intensément.
En prison, il célébra la Liturgie chaque dimanche, malgré
toutes les insultes, les menaces et la grossièreté. Il pria en permanence, même
lorsque les gardes venaient dans sa cellule.
Après sa libération, le 20 Août 1984, il fut
défroqué de son sacerdoce, et surveillé constamment par l'Office de la police
secrète. "Je n'avais jamais imaginé, même dans mes sombres pensées, qu’après
avoir été libéré d'une prison communiste, après que la hiérarchie de l'Eglise m’ait
calomnié sans raison et sans tenir compte de la vérité, que, après tout cela,
mon cœur allait subir encore une autre une grande douleur, causée par l'Eglise
orthodoxe roumaine, mes frères qui décidèrent de me priver du don du sacerdoce."
( …)
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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