"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 30 avril 2023

DIMANCHE DES FEMMES MYRRHOPHORES

Saintes femmes myrrhophores

Nous commémorons aujourd'hui les femmes myrrhophores, les saintes Marie-Madeleine, Marie, épouse de Cléopas, Jeanne, Salomé, mère des fils de Zébédée, Suzanne, Marie et Marthe, sœurs de Lazare, et Marie, mère de l'apôtre Jacques. Nous nous souvenons également du juste Joseph d'Arimathie et de Nicodème. En outre, dans le calendrier des saints, nous commémorons aujourd'hui saint Donnan d'Ega (l'île d'Eigg dans les Hébrides).

Martyre de saint Donnan

Saint Donnan était irlandais de naissance, tout comme son maître saint Columba. En effet, Donnan n'a pas seulement appris la foi auprès du célèbre higoumène d'Iona, mais il a également été imprégné du même esprit missionnaire. Apporter la lumière de l'Évangile aux païens pictes est devenu l'œuvre de sa vie. 

Sur l'île d'Eigg, Donan imita saint Columba en établissant un monastère qui attira plus de 50 moines. Depuis Eigg, ils parcoururent l'ouest de l'Écosse dans le cadre de voyages missionnaires. Certains Pictes accueillirent la lumière du Christ, tandis que d'autres se montrèrent violemment hostiles. Il existe trois récits différents sur la raison de l'attaque du monastère par des païens hostiles, mais en ce jour de l'an 618, l'higoumène Donnan et toute sa communauté souffrirent le martyre aux mains des ennemis du Christ. Ils reçurent ainsi leur récompense éternelle pour leur dévouement à notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ.

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La lecture des Actes des Apôtres pour aujourd'hui est le récit de la nomination de sept diacres (Actes 6,1-7). Alors que la communauté chrétienne s'efforçait de faire preuve d'unité d'esprit et d'objectif, des tensions internes apparurent. De nombreux Juifs de la diaspora étaient mécontents. Certaines traductions les appellent Grecs, d'autres Hellénistes. La culture et la langue de la Méditerranée orientale étaient grecques et ces Juifs avaient absorbé des éléments de cette philosophie, mais ils se sentaient désavantagés par le fossé culturel qui les séparait des Juifs palestiniens qui, sur leur terre natale, parlaient l'hébreu ou l'araméen. Les veuves, qui dépendaient de la communauté pour leur soutien, se sentirent négligées. Cette situation n'était peut-être pas délibérée, mais elle résultait peut-être de l'absence d'une planification adéquate pour faire face à l'augmentation constante du nombre de ceux qui croyaient au Seigneur.

Les apôtres prirent donc  des mesures pour résoudre ce problème avant qu'il ne porte atteinte à l'harmonie de la communauté chrétienne. Leur suggestion fut acceptée avec empressement et les sept premiers diacres furent ordonnés. Étienne, le premier martyr du Christ, et Philippe sont peut-être les plus connus. Prochore, le scribe, devint le compagnon de saint Jean le Théologien. Nicanor fut martyrisé par les Juifs le même jour qu'Étienne. Timon, qui devint évêque en Arabie, mourut martyr, tout comme Parménas. Nicolas, le prosélyte d'Antioche, fut peut-être choisi pour satisfaire les hellénistes, mais son nom ne figure pas dans la liste des saints.  

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La lecture de l'Évangile (Marc 15, 43 - 16, 8) nous ramène au Vendredi saint, jour de la crucifixion du Christ. On nous dit que saint Joseph d'Arimathie était un conseiller, ce qui signifie qu'il était un fonctionnaire occupant une position officielle. Homme pieux et honorable, il reconnut le Christ comme le Dieu incarné. Il prit donc  l'initiative audacieuse d'aller voir le gouverneur romain, Ponce Pilate, et de lui demander le corps de Jésus afin de lui donner une sépulture décente et digne. Des personnes d'un statut social plus élevé que Joseph avaient été responsables de la crucifixion. En prenant cette mesure, Joseph a donc risqué sa réputation et son statut, car il serait considéré comme l'ami et le disciple de quelqu'un qui avait été condamné à mort comme un vulgaire criminel. Malgré cela, il décida de faire ce qu'il savait être juste, quel qu'en soit le coût personnel. C'est une leçon pour nous tous. Nous devrions toujours chercher à faire ce qui est juste ; nous devrions être prêts à défendre la vérité, même si cela nous vaut l'hostilité de ceux qui occupent des postes d'autorité dans ce monde.

Cet enterrement avait un caractère d'urgence, car le sabbat était imminent. Les dispositions furent donc prises à la hâte et le tombeau fut fermé. À la fin du sabbat, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé vinrent au tombeau avec de la myrrhe, des aromates et tout ce qui était nécessaire pour accomplir le rituel de préparation d'un cadavre, afin qu'il reste parfumé. Alors qu'elles s'approchaient du lieu de sépulture, elles pensèrent : "Mais comment ouvrirons-nous le tombeau, car un gros rocher en recouvre l'entrée ? Elles furent stupéfaites de constater que le tombeau était déjà ouvert. L'Évangile de Marc nous dit que les femmes rencontrèrent un jeune homme vêtu de blanc, alors que Matthieu l'appelle un ange et que Luc et Jean, dans leurs Évangiles respectifs, mentionnent deux anges. Les femmes étaient stupéfaites et effrayées. Le Christ avait préparé les gens à accepter le concept de résurrection des morts. Ils avaient vu des exemples : la fille de Jaïre, le fils de la veuve de Naïn et Lazare, le frère de Marie et Marthe, tous ressuscités d'entre les morts. Pourtant, les femmes furent submergées par la peur et l'émotion. L'Évangile ne dit pas si elles ont compris la signification des événements impressionnants dont elles étaient témoins ou si elles eurent peur parce qu'elles étaient troublées. L'ange dit aux femmes d'aller raconter ce qu'elles avaient vu aux disciples et à Pierre. Saint Pierre est montré du doigt parce qu'il a renié le Christ. Dans son remords, il a dû se demander s'il ne serait pas rejeté comme indigne. Ce message est destiné à le rassurer et à lui faire savoir que son repentir l'a sauvé, contrairement à Judas qui n'a pas pu ou voulu se repentir.

Un thème commence à émerger. Servir le Christ en premier, en dernier et toujours. Rien n'est plus important que cela.  Dans le Synaxaire, nous trouvons ce qui suit : [...] Après l'ensevelissement du corps du Seigneur, Joseph fut jeté dans un cachot par les Juifs, mais il en fut délivré par la puissance divine et se rendit dans sa ville natale, Arimathie. Le Christ ressuscité lui apparut alors qu'il était encore enchaîné et l'assura d'une manière particulière du mystère de la résurrection. Bien qu'il ait beaucoup souffert de la part des Juifs, il ne voulut pas garder le silence sur ce mystère et il osa le proclamer aux yeux de beaucoup. De même, les femmes se rendirent au sépulcre par respect et par amour pour le Seigneur. Elles étaient nerveuses parce qu'elles honoraient la victime de la crucifixion, le châtiment le plus dégradant et le plus humiliant, réservé aux pires criminels. Les femmes risquaient de faire l'objet de moqueries, voire de violences physiques ou d'agressions, mais elles ne se laissèrent pas décourager. 

Tropaire Ton 2 

- Lorsque tu es descendu dans la mort, ô Vie immortelle, puis que tu as tué l'hadès par l'éclat de ta divinité, et que tu as ressuscité les morts des profondeurs, toutes les armées du ciel ont crié à haute voix : Ô Christ notre Dieu, dispensateur de vie, gloire à Toi ! 

Dans l'ode 5 du Canon, nous lisons :

Célébrant la mémoire des pieuses myrrhophores et de tous tes disciples, nous te célébrons, ô Christ, dans la lumière de Ton avènement.

Honorons le noble Joseph, comme on le sait, qui descendit de l'arbre le corps du Seigneur et l'ensevelit fidèlement.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND




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