"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 10 avril 2019

Où l'on voit tout le sérieux des actions désastreuses du "patriarche de Constantinople en Ukraine!!!



Texte sur orthodoxie.com

Une lettre ouverte du métropolite de Belgorod et Oboïansk Joasaph (nouvelle Église autocéphale d’Ukraine [non canonique!]) sous le titre « Je ne peux me taire ! » a été publiée sur le site officiel du « Patriarcat de Kiev » avec la bénédiction du « patriarche d’honneur » Philarète (Denisenko). Le correspondant du site « Credo.Press » considère que le contenu très radical de ce texte, publié précédemment sur le blog du métropolite, a été perçu dans la nouvelle Église autocéphale comme la manifestation du passage du « patriarche » Philarète à « l’opposition » et même comme le choix d’une position politique dans le contexte des élections présidentielles en Ukraine. Le métropolite Joasaph commence son appel en exprimant « le poids insupportable qui, depuis deux mois déjà, consume et ronge » son âme. 

Selon lui, « on commet manifestement des iniquités » dans la nouvelle Église d’Ukraine. Le métropolite Joasaph, ancien membre permanent du Synode du « Patriarcat de Kiev », écrit que « sous nos yeux, avec notre participation involontaire, s’est produit un coup d’État » au cours duquel « on a changé par la tromperie non seulement le Primat de l’Église, mais aussi l’Église elle-même qui a été dirigée sur un faux chemin ». Le métropolite critique le fait de la préparation même de l’octroi du Tomos d’autocéphalie qui « a été mené dans une sorte de campagne secrète dans l’entourage du patriarche – le métropolite Épiphane, les archevêques Eustrate et Agapit. Tout ce qui s’est produit était présenté comme des semi-rumeurs, des semi-hypothèses fragmentaires, personne ne connaissait exactement la situation. Il est vrai que déjà alors « la presse ennemie » avait écrit que le jeune entourage du patriarche avait un plan secret d’éloigner celui-ci de la direction de l’Église, mais personne ne l’a cru ». 

L’interdiction au patriarche Philarète de présenter sa candidature aux élections du primat de la nouvelle Église, selon le métropolite Joasaph, contredit les canons du fait « que tous les évêques ont le droit d’être élus ». D’après le métropolite Joasaph, l’accord d’accepter le métropolite Épiphane par le « patriarche » est expliqué par les garanties reçues, selon lesquelles « ils -– le patriarche Philarète et le métropolite Épiphane dirigeraient ensemble l’Église ». Le métropolite Joasaph considère aussi l’adoption des statuts de la nouvelle Église comme non canonique : « on ne les avait pas vu une seule fois, nous n’avions entendu que des bruits de la part de l’archevêque Eustrate, des fragments d’informations venus d’internet. Le projet de texte tel qu’il a été adopté, nous l’avons reçu deux heures avant le vote ». Le métropolite s’arrête sur le problème des paroisses de la nouvelle Église dans la diaspora qui, conformément au Tomos et aux statuts, doivent être transmises à la juridiction du patriarcat de Constantinople. « D’après les bruits, témoigne l’auteur de l’appel, venant des participants aux négociations (le métropolite Épiphane et l’archevêque Eustrate), la question de la diaspora a été résolue de la façon suivante : bien que cette exigence figure dans les statuts, elle ne sera pas traduite dans les faits, la diaspora restera dans tous ses droits dans l’Église ». Ensuite, le métropolite Joasaph critique la composition et l’activité du Synode, qui a été constitué assez arbitrairement, à la discrétion du primat, ce qui amène « à écarter le principe de conciliarité ». Le métropolite est troublé par la division interne au sein de la nouvelle Église, étant donné que la partie minoritaire des hiérarques, lors des célébrations solennelles, concélèbre avec le « patriarche » Philarète en la cathédrale Saint-Vladimir, tandis que la majorité concélèbre avec le métropolite Épiphane au monastère Saint-Michel. C’est en raison de son désaccord que le patriarche était absent à l’intronisation du métropolite Épiphane en tant que primat. Le métropolite Joasaph expose ses impressions de la première session du Synode de la nouvelle structure : « Nul ne connaissait sa composition. La liste n’était ni annoncée, ni imprimée. On a demandé, on a questionné, on était perplexe. J’ignorais moi-même si je resterai dans le Synode. On ne pouvait demander à personne. J’ai décidé d’aller au début de la session du Synode et de questionner le primat lui-même sur mon cas personnel. 

Le Synode a été fixé à 11h. Je suis arrivé en avance et la session avait déjà commencé. Et je fus involontairement témoins de cette première session du Synode. J’ai tout entendu. Dire que j’étais choqué par ce qui se passait au Synode est un euphémisme !!! » L’auteur de l’appel se concentre sur la question de la nomination du patriarche Philarète comme administrateur des ex-paroisses du Patriarcat de Kiev dans cette ville : « On a commencé à tout simplement se moquer du vieux métropolite ! Le métropolite Syméon et l’évêque Germain se sont distingués, le métropolite Macaire y a participé. Sur un ton irrespectueux pour ne pas dire comme des mufles, ils ont exigé d’enlever au patriarche le droit d’administrer les paroisses de Kiev. Les évêques de l’ex-Patriarcat de Kiev ont gardé le silence, donnant ainsi la possibilité de se moquer du patriarche. Vous avez lu dans les protocoles du Synode les mots « le patriarche d’honneur Philarète est confirmé dans ses fonctions d’administrateur des paroisses de Kiev ». En réalité, il a été confirmé seulement après avoir déclaré qu’il voulait quitter la séance du Synode et s’adresser à l’opinion publique par une déclaration ». 

L’appel se termine par des accusations à l’endroit des jeunes hiérarques de la nouvelle Église qui, selon le métropolite Joasaph, ont trahi leur patriarche et sont coupables du péché de mensonge. Plusieurs évêques de l’ex-Patriarcat de Kiev ont émis des critiques au sujet de la position du métropolite Joasaph. En partie, un autre hiérarque russe de la nouvelle structure, le métropolite de Bogorodsk Adrien (Starine) considère que le métropolite avait été vexé en raison du fait que pendant 20 ans il avait été membre permanent du Synode, avait reçu la fonction d’exarque en Russie de la nouvelle structure et était habitué à un statut élevé dans l’Église. Le métropolite d’Ivano Frankivsk Joasaph (Vasilikiv) a exprimé la préoccupation que la polémique publique autour du statut de la nouvelle Église et de sa direction risquait de provoquer « le rappel du Tomos ». Le porte-parole de la nouvelle Église, l’archevêque Eustrate (Zorya), dans son blog, sans mentionner expressément le nom de Philarète et du métropolite Joasaph, constate le début d’une campagne « de discréditation de tous les gens et institutions liés à l’octroi et à la réalisation » du Tomos. Le but de cette campagne est considéré par l’archevêque comme destiné à contraindre le patriarche de Constantinople « à annuler sa décision concernant l’Ukraine », en rendant la résolution ultérieure de « la question ukrainienne » dépendante de la position du Patriarcat de Moscou dans le cadre « du consensus panorthodoxe ». En outre, écrit Eustrate, « la dévalorisation de la signification du Tomos est déjà utilisée et sera par la suite utilisé comme un élément du combat politique ».

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