"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 4 août 2013

Le Saint Staretz Tavrion de Riga (1898-1978) (4)


Offices

Le staretz accordait une grande importance à la décoration extérieure de l'église, aux chants et aux offices. Toute l’année des fleurs fraîches ornaient l'église et l'autel. Deux grands vases avec des lys blancs étaient disposés autour de l'icône de la Mère de Dieu entourée de chérubim. Et ces lys blancs, réunis avec les ailes blanches des anges, laissaient une impression indélébile.
Le staretz était un archimandrite avec trois croix, et il avait le droit de servir la Liturgie avec les portes royales ouvertes. Il faisait usage de ce privilège chaque jour. 

Au cours de la Liturgie, Père Tavrion changait trois fois de vêtements. Il commençait à officier dans un vêtement d'une couleur appropriée pour la journée (jaune, bleu, vert, etc), quand à l'Eucharistie il la célébrait toujours en habits rouges, et il donnait la Communion en vêtements blancs comme à Pâques. Il faisait tout cela pour que les différentes personnes qui se tenaient devant lui, et qui ne comprenaient presque rien, soient respectueuses et aiment de la beauté des services religieux.

A Noël, l'église était ornée d'une manière particulièrement solennelle. Deux petits sapins ornés de fils d'argent étaient placés de chaque côté de l'autel et la grande icône à l'arrière de l'autel était remplacée par une icône tout aussi importante de la Nativité du Christ. Cette icône avait été peinte par le staretz qui peignait très bien. La Mère de Dieu et [saint] Joseph étaient représentés en vêtements monastiques noirs sur l'icône. Sur la gauche, derrière le chœur, il y avait une petite icône de la Nativité, et de chaque côté de celle-ci étaient des figures en carton des bergers et des mages, également peintes par le staretz. 

Les offices de Noël avaient lieu à minuit et après la Liturgie tout le monde allait rompre le jeûne. La nourriture était alors composée de pommes de terre, de hareng, d’un morceau de fromage, de beurre et d’un œuf. C’était une fête luxueuse, parce que la veille de Noël personne n'avait mangé ou bu quoi que ce soit.

A la Dormition il y avait toujours une procession autour des deux églises du couvent, avec le suaire de la Mère de Dieu. Quand le suaire retournait à l'église, il était tenu en hauteur à la porte, et tout le monde passait en dessous. La même chose était faite à Pâques. 

A la Pentecôte, les tapis étaient sortis de l'église et des tapis de hautes herbes étaient mis à la place. En lieu et place de passage au centre de l'église, un chemin de fleurs allait de l'entrée jusques aux portes saintes. Ils faisaient également un coussin d'herbe sur laquelle le staretz se mettait à genoux quand il lisait les prières des Vêpres de la Pentecôte.

Malgré tous les efforts de Père Tavrion, le chant au couvent était terrible. Il y avait deux chœurs. Sur la droite étaient les moniales et sur la gauche les moniales secrètes qui avaient suivi le staretz depuis Yaroslavl, avec tous les pèlerins qui voulaient chanter. 

Le problème avec le chœur de gauche, c'est qu'il n'y avait pas de chef de chœur et les chanteurs de la chorale allaient et venaient, et beaucoup de choses sont chantées différemment dans différents lieux. Par conséquent, le staretz devait lui-même souvent se tenir vers le chœur. 

Sur le chœur de droite il y avait un chef de chœur, mais les chanteurs ne l'écoutaient pas beaucoup et ils chantaient tristement, comme le staretz l'a dit, «comme s’ils nous entraînaient dans la tombe».

Les petites particularités des services du staretz étaient particulièrement belles. Celles-ci faisaient la différence avec les services de tout autre prêtre. Par exemple: «Saint Dieu» était chanté par la première chorale à droite, puis Père Tavrion faisait face au peuple et s'exclamait: «Que toute l'Eglise chante», et il dirigeait le chant. Le troisième «Saint Dieu» était chanté par la chorale. L'autre occasion où il disait: « Que toute l'église chante », c'était avant le« Notre Père ».


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire: