Pèlerins
Après ce drame, les parents pendant longtemps n’osèrent le dire à leur fils, mais ils ne purent
le taire longtemps, et avant le Nouvel An, le père se décida à tout dire à son
fils au téléphone, mais avant qu’il ne parle, son fils lui dit : «
Père, ne dites rien, je sais tout, »
« De qui le
sais-tu ? »
« Le
Seigneur m’a tout révélé. Je vous en prie, ne dites rien d’elle. »
Les parents, après
cette conversation, se demandèrent : « Comment Pierre sait-il
tout ? » Ce fut seulement après que le Seigneur l’eut repris à Lui,
qu’ils comprirent qui était leur fils, pourquoi il savait tout, bien que
personne ne lui ai rien dit.
Comme Pierre
désirait être moine pour ne partager avec personne son amour pour Dieu qu’Il
aimait plus que sa vie, plus que son âme !
Après la mort de
leur fils, quand le Dieu plein de miséricorde ouvrit leurs yeux spirituels, les
parents reconnurent combien est grand le péché de ne pas donner la bénédiction
au monachisme.
« Je ne me
le pardonnerai jamais, jusqu’à la fin de mes jours, » reconnut la mère du
martyr, et tant que mes lèvres ne se refermeront pour toujours, je dirai à tous
de ne pas faire ce que j’ai fait, qu’ils ne soient pas une entrave à ceux que
le Seigneur appelle. »
« Tous
ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ, seront persécutés. » Et
cette couronne d’épines du Christ,
la gloire de tous les élus de Dieu, le Seigneur en couronna aussi le prêtre
Pierre. L’Ennemi du salut des hommes, envoya ses ambassadeurs, voyant que chez
Père Pierre l’amour triomphait de la haine. De féroces persécutions se déchaînèrent
contre lui ; de faux-frères jaloux firent de faux témoignages, des
machinations eurent lieu. On ne lui permettait pas de faire des homélies, on
l’empêchait d’entrer dans l’église pour célébrer la Liturgie, de confesser, ou
bien on lui donnait tant d’obédiences qu’il n’avait pas le temps de se
restaurer ; on l’empêchait de voir les gens qui demandaient un conseil ou
un enseignement ; on le surveillait à chaque pas pour l’empêcher de faire
son travail de pasteur, on le gênait dans son sacerdoce du salut des âmes, dans
ce travail où le Seigneur l’avait placé.
A la fin, on
l’injuriait, on criait sur lui. Mais rien ne pouvait ébranler l’humilité et
l’amour du soldat du Christ. Rendant le bien pour le mal, il détrônait toutes
les machinations du Diable ; son amour n’avait pas de barrière. Il se
levait contre les faux-frères, et ceux qui étaient indignes de célébrer. La
jalousie engendrait dans l’âme des serviteurs et provoquait une méchanceté
cachée. Je fus témoin un moment d’une de ses homélies où un prêtre lui posait
des questions en lui disant : « Viens ici ! Retourne
ici ! » Le prêtre Pierre était troublé, ses joues rougissaient, mais
il continua son homélie, l’Ennemi fut vaincu.
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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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