"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 31 janvier 2013

VIE DU SAINT NOUVEAU–MARTYR PIERRE (Boïarski) ]10]




Tout au début de son chemin de prêtrise, à Zaporoge, le prêtre Pierre vit en esprit son Golgotha, et cette petite chambre à Tormake où, après de nombreuses persécutions, par son entrée sacrifice d’amour, l’Ennemi du genre humain qui le poursuivait dans une féroce et dernière bataille, serait honteux et humilié.
Tout se passa comme disait Batiouchka. Cinq jours avant sa mort, son père vint chez lui et lui apporta des vêtements d’hiver. Cette année l’hiver avait commencé très tôt : en novembre il neigeait et il gelait. Batiouchka vivait près de l’église dans une petite chambre, pratiquement sans feu. On lui avait proposé quelquefois un logement, mais il avait refusé. Et quand son père Michael arriva, le responsable de l’église insista auprès de lui pour que Père Pierre aille dans le logement, car il ne les écoutait pas. Malgré l’insistance de son père, Père Pierre resta sur sa position, si bien que Michael se vexa.
« Père, vous allez beaucoup vous repentir, si vous faites comme vous le voulez ! »
« Pourquoi mon enfant ? Je serai plus tranquille pour toi ; ici il fait froid, la-bas il fait chaud. Et sans un mot, Père Pierre a suivi son père. Il a accompli avec humilité le commandement, ne cherchant pas de sa propre volonté la tentation, et sans murmurer, il s’est soumis à la volonté de Dieu, sachant très bien où il allait, et ce qui l’attendait. Et Michael n’a pas vu qu’il conduisait son fils pour être immolé sur le Golgotha où il acceptera sa mort en martyr, des mains des meurtriers.
Quand ils sortirent de l’église, ils marchèrent près du cimetière, et s’approchèrent de la tombe d’un fol-en-Christ qui vivait autrefois à Tomake. Batiouchka s’arrêta près de la tombe et pria. Terminant sa prière, il regarda le ciel et dit : «  Bientôt nous serons ensemble. »
Son père ne comprenant pas à qui s’adressait ces mots, lui a demandé : « Chez qui ? »
« Rien, je me parle à moi-même. »
Puis, dans l’appartement Batiouchka dit :
« Père , pour la dernière fois, je vous demande votre bénédiction pour le monachisme. Au début, j’irai au monastère de Potchaïev, et après vous me suivrez. »
« Mon fils, et qui nous enterrera ? D’abord toi tu nous enterreras, et après tu iras au monastère. »
« On vous enterrera… Les frères de Potchaïev. Père, pourquoi regardez-vous si loin. Peut-être que vous papa, vous m’enterrerez avant. »
Michael ne comprenait pas. Père Pierre prit un foulard noir qu’il avait acheté auparavant, et dit : « Vous le donnerez à Maman, cela suffit pour un an ? »
« Cela suffit ! » dit Michael sans comprendre. « Si cela ne suffit pas, j’en achèterai un autre.» Et seulement un an après la mort de son fils, il comprit pourquoi un an (Après le décès d’un proche de la famille, la famille porte un vêtement noir pendant un an).


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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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