Sentant la grâce
de Dieu sur le jeune prêtre, les gens se sentaient attirés par lui, et beaucoup
demandèrent que lui seul exerce tel ou tel service. Alors il cherchèrent à
tenter Père Pierre sur d’autres choses. On lui prescrivit des services qu’il
arrivait à peine à faire l’un après l’autre. Seul Père Pierre faisait ses
services à pied, quand il fallait apporter la communion à des malades qui
habitaient au loin. Sans moyen de transport, les autres prêtres refusaient de
le faire, ils inscrivaient tout de suite Père Pierre. Du matin jusqu’au soir
tard, sans se nourrir (il n’avait pas de temps pour cela), il y passait ses
journées. Cela fut néfaste pour son estomac malade. A la fin de la journée,
quand il pouvait se nourrir, il prenait les restes. J’avais mal au cœur de voir
cela se passer dans notre paroisse (Témoignage de Fotina).
Quand Batiouchka
servait à Tokmake, là où il mourut en martyr, quelques paroissiens reçurent la
grâce de le voir dans une illumination du Saint Esprit, comme le jour où
Motovilov vit saint Séraphim de Sarov. Je me tenais à l’église et je priais, et soudain je vois
l’église qui brûlait. Je regarde attentivement : c’était notre Batiouchka
dans une flamme de feu. Je me suis évanouie. Quand je suis revenue à moi, je
l’ai vu de nouveau dans une illumination de feu : on ne pouvait le fixer,
les yeux brûlaient.. Et quand moi, sans repentance, j’ai tout compris, je suis
tombée à genoux, j’ai commencé à pleurer en priant : « Seigneur,
je ne suis pas digne de voir cela. » (Témoignage de Marie)
Batiouchka
connaissait non seulement le jour, mais aussi l’heure et la minute de sa
mort : il savait quand et qui le tuerait. En février 1993, presque 9 mois
avant sa mort, Père Pierre vint chez ses parents leur rendre visite. Et quand
son père l’accompagna à la gare, Père Pierre, comme dans une conversation
inattendue, lui dit…
« Il y aura
un grand prédicateur qui marchera de l’Orient à l’Occident. »
« De quel
Orient mon fils ? De Pologne ? »
« Non, du
nôtre ! »
« Et
pourquoi en Orient ? »
« C’est
aussi la volonté de Dieu, il doit prêcher un an, et souffrir pour
Christ. »
« Comment cela
souffrir ? »
« Il vont
le tuer, et seulement après 3 jours, ils montreront son corps. Il saura le jour
de sa mort et comment ils vont le tuer. Et peut-être même la minute de sa
mort. »
« S’il
connaît ceux qui vont le tuer, pourquoi ne pas se sauver ? »
« Est-ce
que le Christ ne savait pas où il allait et Il priait : Père, si cela est possible, que cette coupe
s’éloigne de moi… Mais que Ta volonté soit faite. Il n’y a pas de plus
grand bonheur que de donner sa vie pour Christ. »
« Quel âge
aura ce prédicateur quand ils vont le tuer ? »
« Très
jeune, ils le tueront dans sa 21ème année. »
« Comment
mon fils, si jeune et déjà prêtre ? »
« Il va
servir un an, et après ils vont le tuer. De plus son père les aidera en
cela. »
« Quel est
le père qui enverra son fils à la mort ? »
« Il sera
innocent, il ne saura rien. Telle sera la volonté de Dieu. »
Michael a pensé : il y aura un tel prédicateur, eh bien qu’il
soit !
+
Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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