Pèlerins sur la tombe du saint Martyr Pierre
Dans l’école il
était le premier, les étudiants reconnaissaient en lui beaucoup de zèle et de
sérieux. Il marchait toujours devant Dieu, aussi, quand à la fin de ses études on lui demanda de célébrer la Liturgie
[en répétition], beaucoup se sont permis de dire quelques mots en plaisantant.
Pierre était tout en prières, dans tous ses mots et gestes, on sentait une
sainte vénération qui se transmettait aux autres. Avant d’être ordonné prêtre,
il devait faire un choix : se marier ou accepter le monachisme. Pierre
arriva chez lui en demandant à ses parents leur bénédiction pour le monachisme.
Malgré toutes
ses supplications, malgré ses larmes, ses parents considérant le bonheur de
leur fils, restèrent fermes. « Marie-toi mon fils, » le
persuadait sa mère, « Il y aura des petits enfants, nous les gâterons, il
faut continuer la descendance. »
Pierre sourit
seulement, et après ces paroles, il dit : « Maman, où trouver une
matouchka comme celle de saint Jean de Cronstadt ? La vie d’une matouchka
est très dure, une matouchka c’est l’image de toute l’Eglise. »
Puis il ne résista
pas à la volonté de ses parents, il s’humilia, et avec un soupir [il dit] : Faites ce que vous savez, je
me soumets à votre choix. » Et il partit à Zoporoge, prendre la
bénédiction de l’évêque.
Les parents
consolés, commencèrent à lui chercher une fiancée, et bien vite il lui
trouvèrent une matouchka qui allait à l’Eglise, qui lisait la Bible. Arrivé
avant le carême de la Dormition, le vendredi, le mariage fut décidé le
dimanche, deux jours avant le début du carême.
La nuit avant le
mariage, quand les parents, heureux pour leur fils, étaient apaisés et
dormaient d’un sommeil profond, quelqu’un réveilla la mère Nadièjda, et elle entendit
clairement cette voix : « Levez-vous, que faites-vous, elle est
indigne, indigne ! » Ce mot indigne
résonna trois fois. Nadièjda pensa que c’était un rêve, mais elle ne ferma plus
les yeux, et de nouveau elle entendit cette voix et ces mots. Aussi la crainte
s’empara d’elle, et elle réveilla son mari. Michael, très fatigué après
beaucoup de travail, sans le vouloir, la gronda, disant qu’elle avait rêvée,
qu’il ne croyait pas aux bêtises des femmes, et de nouveau il retourna se
coucher. Et Nadièjda calmée, commença à somnoler, et de nouveau, une troisième
fois, ces paroles étranges qu’elle ne comprenait pas retentirent et un vent
léger envahit la chambre, elle courut fermer la fenêtre en pensant que
quelqu’un la taquinait. Mais dehors il y avait une nuit tranquille et calme. Il
n’y avait personne. Troublée, Nadièjda s’endormit, ne comprenant pas la
révélation d’en Haut. Et seulement après la mort de son fils, quand leurs yeux
spirituels se sont ouverts, les parents comprisrent que c’était l’Ange du
Seigneur qui les réveillait.
En vérité, tant
que les hommes n’ont pas les yeux ouverts sur la lumière de la Sainte Foi,
quand bien même un Ange serait devant eux, ils ne comprennent pas. Personne ne
prit en considération la sagesse de Dieu, et le mariage eut lieu. Mais la
volonté de Dieu était autre, et il
n’y avait pas Sa sainte bénédiction et Lui seul, avec ce qu’il avait préparé
pour lui, prit soin de son vase d’élection pour qu’il reste pur et sans tache.
Tout de suite après son mariage, Pierre partit pour son ordination, promettant
à sa matouchka de venir la prendre chez lui.
En l’attendant,
elle devait rester chez ses parents.
Elle ne resta
pas longtemps dans la maison. Quelqu’un lui fit rencontrer une matouchka autocéphale [appartenant à un groupe
écclésial « autoconsacré »] qui lui a dit : « Qu’as-tu
fait ? Pourquoi perds-tu ta jeune vie, avec Pierre tu seras pauvre ;
il distribuera tout son argent aux pauvres, il ne pense qu’à prier.
Abandonne-le, je vais te trouver un mari, avec lui tu seras éblouissante. »
Et peu après,
elle est partie de la maison des parents du prêtre Pierre, et elle a trouvé un
autre mari.
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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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