"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 26 janvier 2013

VIE DU SAINT NOUVEAU–MARTYR PIERRE (Boïarski) [5]




Il compatissait sans mesure à la souffrance des autres. Un jour, alors qu’il avait 7 ans, il partit dans un autre village à 15 kilomètres de chez lui. Ses parents affolés, ne savaient où le chercher, et quand on leur ramena leur fils, le père le corrigea avec la ceinture. Pierre supporta la punition sans un mot ni une larme. Et, ce qui  étonna les  parents et voisins, c’est qu’il prit son harmonica, et il joua avec recueillement dans toute la cour. Et tous ont souri, et cette épreuve s’est terminée dans la paix.
Un autre fait est arrivé lorsque l’enfant était plus grand… Un nouveau voisin est arrivé –un médecin- et il commença à dire que Pierre avait cueilli toutes les prunes de son arbre, et il exigea que sa mère le punisse. L’enfant eut  juste le temps de dire : «  Maman, je n’ai rien cueilli ! ». Mais la mère croyant son voisin, n’écouta pas son enfant qui se défendait, et commença à le corriger en le frappant. L’enfant ne dit rien, il supporta les coups. Plus tard, il s’avéra que ce voisin allait chez tous ses voisins, exigeant qu’ils corrigent leurs enfants, mais plus personne ne l’écoutait. Ce médecin souffrait d’une haine pathologique envers tous. Pierre était innocent dans cette histoire, Nadièjda regardait avec honte les traces laissées par ses coups, mais lui, pas une seule fois ne lui fit de remarque, et jamais il ne dit mot de cette offense.
Si l’on voyait des larmes dans ses yeux, c’était seulement des larmes de compassion pour les autres, mais pas pour lui.
Ses parents remarquèrent chez lui une attitude étrange. Si quelqu’un commençait, à cause de sa faiblesse humaine, à parler de l’un ou de l’autre, il sortait de la pièce. En vérité, depuis sa naissance, il était un homme céleste et un ange terrestre. Ainsi vivait ce futur martyr dans ce monde de mensonge et d’hypocrisie, compatissant envers tous, et aimant tous. Ses voisins remarquant son caractère, disaient avec étonnement : «  Quel fils vous avez ! Que va-t-il devenir ?»
Quand Pierre grandit, des jeunes gens commencèrent à entrer chez lui et à l’inviter à boire de la bière et à aller dans les soirées. Mais lui allait une minute vers eux, disait quelques mots, et de nouveau il rentrait à la maison, dans son « ermitage », pour lire des livres et dessiner. Depuis son enfance, il fuyait les réjouissances et gardait son cœur des séductions de ce monde, c’est comme s’il était né moine.
Presque chaque semaine, il allait chercher des livres à la bibliothèque. Il semblerait qu’il les ait tous lus. A cette époque, il n’y avait pas de livres spirituels, et Pierre cherchait, à travers la sagesse du monde, des miettes de la sagesse divine. « Bienheureux ceux qui ont faim…car ils seront rassasiés. »
A force de lire, sa vue s’est affaiblie, et malgré ses visites chez l’occuliste, il n’a pu guérir sa vue (il portait des lunettes). Plus tard, quand Pierre est arrivé à la maison, pour lire sa longue règle de prière, sa mère s’est étonnée. « Pierre, tu lis sans lunettes, tes yeux ne te font pas mal ? » Et Pierre a répondu en murmurant : « Maman, si quelqu’un aime le Seigneur, quoiqu’il Lui demande, il le recevra. »


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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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