Père Pierre ne
grandit pas comme les autres enfants. Il était toujours pensif, parlait très
peu, et ne riait presque jamais. Il fallait dire quelque chose de très amusant
pour qu’il sourie. Il cherchait toujours la solitude : pendant des heures
il disparaissait, et on ne savait où il était.
A 6 ou 7 ans, il
apprit le « Notre Père » , « Vierge Marie, Mère de Dieu,
réjouis-toi !» ; parfois il se couchait tout habillé sans manger, et
la nuit il se réveillait soudain, faisait le signe de croix devant les icônes,
priait et se recouchait, comme si quelqu’un le réveillait pour prier.
Quelquefois il
prenait un foulard de sa mère [en guise d’orarion], ou autre chose, et dans toute
la maison il disait « Seigneur prends pitié !» [Gospodi pomilouï]. A la
maison, on était étonné et on disait en plaisantant : « Notre Pierre
sera prêtre ! »
Il souffrait
beaucoup des injustices à l’école, et disait à sa mère « Maman, pourquoi
tant de mensonges ? » Son cœur pur souffrait de toute injustice ou
mensonge. Et Pierre cherchait les réponses dans les livres. Il lisait beaucoup.
Un jour en
rentrant de l’école il dit « Maman, je ne vivrai pas longtemps ». « Pourquoi
mon petit garçon ? » lui demande sa mère angoissée. « Vous
verrez… » ( il vouvoyait ses parents)
Puis cette phrase
s’est renouvelée quand il était en classe (6ème et 8ème),
et sa mère s’est énervée contre elle-même. Tous les enfants sont comme des
enfants, ils jouent, se réjouissent, et ils pensent quand même à la mort. Et ce
merveilleux enfant se cachait de ce monde qui se réjouit. Dans cette âme pure,
il n’y avait de place que pour Dieu, et admirant la beauté de chaque fleur,
dans chaque feuille il voyait l’étonnante intelligence du Créateur, et il
chantait des chants de louanges et de remerciements.
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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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